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Voici une dystopie intéressante où sont pointés du doigt les méfaits potentiels des nouvelles technologies et de la mondialisation. En effet, Thomas Drimm, un adolescent de douze ans, vit dans une société totalitaire où les humains sont contrôlés dès l'âge de treize ans grâce à une puce implantée dans le cerveau. Cette puce permet de savoir où ils se trouvent, s'ils sont en vie et même éventuellement de supprimer des indésirables. La cérémonie de l' « empuçage » a remplacé tous les rituels religieux, dans un monde tristement uniforme, les Etats-Uniques, seul pays encore peuplé et protégé par un immense bouclier magnétique. le gouvernement traque tous ceux qui ne coïncident pas avec le modèle imposé : les dépressifs sont montrés du doigt et les gens en surpoids, comme Thomas, envoyés dans des centres de dénutrition très stricts. le gouvernement impose également un mode de pensée unique, en obligeant les citoyens à regarder le journal télévisé et en censurant des livres réputés dangereux. Au début du roman, Thomas tue malencontreusement un vieil homme qui s'avère être l'inventeur de la puce qui a révolutionné le monde. N'ayant pas achevé son oeuvre, ce dernier revient hanter l'ours en peluche de Thomas afin de le contraindre à accomplir ses dernières volontés... C'est un roman qui a connu un grand succès avant même son édition en format papier grâce au livre numérique. Premier tome d'une saga qui en compte déjà deux, ce roman nous immerge immédiatement dans un univers différent et nous en distille par petite touches les nouveautés et les absurdités. Pas de temps mort dans ce récit tonique et bourré d'humour. le point fort de ce roman réside dans le point de vue adopté, celui d'un adolescent en décalage avec les autres, qui sait prendre du recul et conserver le sens de l'humour même dans les situations périlleuses. Je me suis identifiée très facilement à cet ado pris entre deux feux, qui plus est très attachant. La confrontation avec l'ours en peluche alias le savant Leo Pictone est souvent haute en couleurs. On ne peut que saluer l'inventivité de Didier van Cauweleart qui a su tirer parti des failles et des aberrations de notre société pour créer un monde inhumain et dénué de nature. J'ai passé un bon moment grâce à ce récit au rythme enlevé, mais je n'ai pas été totalement conquise. L'intrigue manque pour moi un peu d'unité, on ne sait pas toujours où l'auteur nous mène. le titre du deuxième volume m'intrigue en revanche (La guerre des arbres commence le 13) car il m'évoque Woodstown, une nouvelle fantastique d'Alphonse Daudet dans laquelle une forêt reprend ses droits en envahissant une ville récemment construite. Des flashes dans le premier tome nous laissent entrevoir un possible retour de la nature dans un monde qui en est dépourvu. En résumé, une lecture agréable qui saura sans doute convaincre les adeptes du genre par son univers très cohérent et son rythme dynamique... Merci beaucoup à Babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce roman ! + Lire la suite |