On dirait nous

Si tu ne le veux plus,l'enfant n'aura que nos gènes et notre amour pour se construire.Ce sont les mères qui projettent,Soline,pas les morts qui s'infiltrent.

Et voilà qu'un autre bonheur prenait corps entre nous.Un bonheur neuf,brouillant tous nos repères,tourné vers l'avenir et nourri de mutations constantes.

On ne pouvait deviner laquelle des deux,au détour d'une mesure,inspirait,captait,anticipait les sensations qu'elles partageaient à visage découvert.

L souci que je me faisais pour la femme de ma vie était comme accentué,justifié par le visage anxieux de cette vieille dame invalide à qui elle s'était identifiée la veille,au square Frédéric-Dard,et qui semblait éprouver un sentiment analogue.

La maladie, c’est un langage Illan. Une réponse du corps aux problèmes que l’esprit n’a pas su gérer.

Écoute, Soline, je vais te dire le fond de ma pensée. Si tu as envie de réincarner quelqu'un, c'est toi qui transfère inconsciemment à ton enfant sa mémoire, ses goûts, sa ressemblance .... si tu ne le veux plus, l'enfant n'aura que nos gènes et notre amour pour se construire. Ce sont les mères qui projettent, Soline, pas les morts qui s'infiltrent.

Roman agréable, parlant d'amour sous plusieurs types de lien: dans le couple, avec des anciennes relations, avec de nouvelles rencontres, avec un enfant...
Tout ça en parallèle du thème de la ré incarnation, ce qui questionne sur : comment se dire que quelque chose est peut être possible alors qu on y croyait pas, remettre en question ses croyances, jusqu'à quel point...

Montmartre, rue Norvins, Place Marcel Aymé : la statue de Marcel Aymé en "passe-muraille"...

"Verriez-vous un inconvénient à ce que ma femme se réincarne en votre enfant?"

Un hasard n'est jamais perdu.

« Au réveil, je me suis dit que le fait d’incarner le dernier espoir de ces vieux amoureux en partance, ces deux inséparables qui avaient réinséré nos rêves dans la réalité afin de s’y reloger, allait donner à notre couple ce qui lui manquait. Un but. »(p 146)

Dans un monde qui ne veut plus de nos rêves, braver des interdits accessoires, nous mettre en danger comme si nous avions encore quelque chose à perdre, c'est notre seul moyen de résister. De continuer, contre vents et marées, à nous faire toujours davantage envie que pitié. Mais en dehors de notre amour, nous ne savons plus de quoi demain sera fait.