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Quel joli livre, j'ai eu l'impression de passer moi aussi 24 heures avec Henri sur cette île.
Les 24 heures que dure ce livre.
Henri jeune parisien qui vient de débarquer à la recherche de la femme qu'il aime tant, mais qui a décidé que sa liberté était plus importante que tout ce qu'Henri peut lui offrir.
Henri qui est arrivé avec l'espoir de la faire changer d'avis.
Henri, lui l'artiste, le peintre, le graveur, qui vient de passer trois ans à faire son service militaire et qui a tant souffert de ces années d'enfermement dans une caserne.
Henri qui devra se rendre compte que non, Youna ne changera pas d'avis et restera vivre cette vie de liberté dans la maison héritée de sa grand-tante.
Henri qui de retour sur le continent en cette belle matinée d'été du 1er aout 1914 comprend que quelque chose a changé pendant ces 24 heures passées loin de tout sur cette île.
Mais ce n'est pas seulement lui qui a changé, c'est le monde entier qui vient de changer à jamais.
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Un livre comme un tableau, imaginez une marine où ciel, océan et nuages se confondent
Vingt-quatre heures dans la vie d'un homme. Vingt-quatre heures à jamais marquées par une femme, une île…
Henri est un artiste, jeune peintre parisien, il décide de rejoindre Youna la jeune femme dont il est épris et avec laquelle une ébauche de liaison amoureuse s'est dessinée quelques mois plus tôt, une année, peut-être plus.
Le temps, la vie et les circonstances les ont éloignés, la correspondance s'étire et semble prendre de la distance elle aussi. Henri décide, alors, de rejoindre celle qu'il aime en son île de B. où elle s'est retirée afin de s'établir à la mort de sa grand-tante !
L'arrivée d'Henri ne semble pas plaire à Youna. Les sentiments ne sont plus là. Elle s'en explique par un désir de liberté beaucoup plus fort !
Au début du siècle dernier, le respect des convenances fait loi. Surtout sur une île, vase clos où chacun se connait, s'épie, se jauge, où la réputation des hommes et des femmes se font et se défont au bar du village, unique lieu de vie.
Henri éconduit va faire l'expérience de l'île de B., vagabonder dans la nature, se confronter à ses limites et à la singularité des rencontres, des personnages et des lieux. Etrangers comme autochtones.
Henri regagne le continent, les yeux rivés vers l'océan, vers cette île qui disparait comme un rêve au petit matin.
Vingt-quatre heure qui le ramène vers le cours de l'histoire, le deux août 1914.
Un roman court, ambigu, écrit à coup d'aplats comme une peintre impressionniste donne corps à son oeuvre.
Un livre qui illustre mon goût pour les îles, ces espaces indomptés qui façonnent les gens … Un livre comme une parenthèse, en dehors du temps !
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C'est un tout petit livre, avec une jolie couverture très douce. un paysage de bord de mer tout en teintes pastels, peint par Corot.
Henri arrive sur une île que Sophie van der Linden appellera l'île de B. Il vient retrouver Youna, dont il est séparé depuis un certain temps.
Le temps d'une journée, il erre sur le territoire et fait des rencontres.
C'est doux, c'est calme, et l'auteure nous fait part très finement des émotions du jeune homme.
Une petite perle de pudeur et de poésie.
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Ses yeux errent sur le paysage qui défile. Henri arrive en gare de R. et, bouquet d'arums en main, se dirige vers la côte de cette cité bretonne pour embarquer sur un sloop faisant la traversée vers l'île de B.
Troublé et maladroit, il fait tanguer l'embarcation.
L'air iodé le séduit, il s'emplit du bleu de la mer estivale.

« Comment dire le silence ? À l'égal du secret, il est une part dissimulée au monde que personne n'est en droit de forcer. »
Et pourtant, Henri vient chercher des réponses au silence de Youna. Silence qui a investi et envahi l'absence de réponses à ses lettres envoyées lors de sa dernière année de service militaire.
Lui n'a pas choisi le silence.

C'est un homme, un étranger, sur ce sol ilien, et il sera là, à la croisée des vies du coin : un restaurateur dont le contentement jaillit de denrées commandées sur le continent, un coureur qui s'entraîne au marathon, un fermier attentif aux moindres variations de la nature, un touriste musicien qui compose dans la quiétude ilienne…
Obscurité d'un café, craquement des coquillages de la grève sous ses semelles, odeur âcre du goémon, voûte céleste d'une chapelle en ruines. Plaisir de banalités qui jalonnent les quelques heures de jour et de nuit passées sur ce sol.

Il faut se laisser porter par la contemplation, par la beauté de la plume artistique de l'auteure. Tout est effleuré avec finesse et poésie.
Autour de ces retrouvailles pour tenter de remplir l'absence, c'est un cheminement de quelques heures, de quelques pensées, de quelques sensations des uns et des autres. Quelques pages pour saisir au vol des esquisses de vies, effleurer une relation moribonde, percevoir la fragilité de l'instant et de la liberté.
Entre ciel, mer et terre, c'est juste vingt-quatre heures qui s'égrènent sur l'île de B. comme une petite parenthèse pour tenter de saisir l'insaisissable.
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L'écriture est assez élégante, juste, un peu à la manière du Jean Rouault des Champs d'honneur (mais avec moins d'humour ). Je vais faire un truc bizarre : imaginer si l'histoire avait été écrite en son temps par un vieux Pierre Loti (mort en 1923) ou un jeune Roger Vercel (né en 1894), à cause des lieux (Île de Batz devant Roscoff) et de l'époque. Ils l'auraient écrite bien sûr bien différemment, avec probablement davantage d'émotions fortes et de descriptions plus précises (mais l'auteur se défend d'avoir voulu décrire précisément l'île), car l'écriture de S. van der Linden se concentre sans pesanteur sur des scénettes, des détails visuels, olfactifs ou sonores. J'imagine si un Giono breton s'était emparé de ce sujet.. (mais c'est assez idiot d'imaginer cela..).
Les rencontres faites sur l'île sont assez improbables, voire peu plausibles.
Bref, j'ai trouvé dans l'écriture de cette longue nouvelle comme une modernité (par rapport à l'époque où cela se passe) plaquée un peu artificiellement et comme d'autres lecteurs j'ai trouvé que les personnages étaient trop esquissés pour être compréhensibles et qu'on ait de l'empathie et qu'on vibre à leur unisson. Bref un "petit" livre (dans les 2 sens du terme) néanmoins respectable, ne serait-ce que pour cette phrase : " Partout autour de lui, le ciel étoilé imposait sa présence magistrale dans cette parure veloutée immensément arrondie qui ramassait le vaste écorché terrestre assoupi." Juste là, on n'est pas loin de Giono.
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Un titre, la reproduction d'une toile sur la couverture... il n'en faut pas plus pour éveiller le désir, succomber à la promesse du beau qui se niche dans ces cinq mots posés au-dessus du paysage subtilement rendu par le peintre. le format, les quelques lignes de la quatrième de couverture, tout m'incite à penser que je trouverai dans ce court roman un peu des qualités qui me plaisent chez Gaëlle Josse. L'attention aux détails, à la poésie des lieux, à la lumière. Alors j'embarque pour l'île de B. et je me laisse porter par la plume délicate de Sophie van der Linden que je découvre ici avec grand plaisir.

Et me voilà projetée dans ce paysage marin, aux côtés d'Henri embarqué sur le sloop qui fait la navette entre l'île et le continent. Il vient ici retrouver la jeune femme qui a choisi de le fuir et rompre leur serment pour s'installer sur cette île pendant qu'il faisait son service militaire. Il vient pour tenter de comprendre, le coeur empli de crainte et d'espoir mêlés. Une courte traversée, la découverte de cette île, quelques heures dans la vie d'Henri, quelques heures au cours desquelles son destin est suspendu - croit-il - aux mots de la femme avec laquelle il pensait faire sa vie. le temps est comme arrêté. le lecteur ne sait pas vraiment à quelle date se situe l'intrigue, en tout cas pas avant les dernières pages. Quelques indices laissent imaginer qu'on est au début du XXème siècle. Peu importe. Il s'agit d'une parenthèse. D'une atmosphère si typique de ces îles qui isolent. Ces terres enserrées par l'océan, comme protégées du reste du monde et des bruits qui grondent.

"Le bleu, contrairement au vert, est insaisissable. Je peux prélever une feuille, cueillir un brin d'herbe, les broyer au creux de ma paume, me tacher les doigts de leur jus. Mais le bleu du ciel ou celui de l'océan se défilent toujours. Qu'arriverai-je à tenir dans mes mains sur cette île ?"

L'auteure brosse un véritable tableau à l'aide d'une plume qui se fait tantôt pinceau, fusain ou pastel. Un tableau naturaliste où dominent la force des éléments, la beauté des paysages, la caresse du vent, la vie nocturne des animaux, le parfum des végétaux. Il se dégage de ce texte une poésie de tous les instants. Quelques notes de musique dans la nuit, le bruit des coquillages sous les pas du promeneur, une sieste sous la voute étoilée, les mirages furtifs évoqués par les nuages. Ce que saisit l'auteure, c'est la poésie de l'oubli du temps, la grâce d'un instant figé et à peine capturé, l'idéal de liberté. le croisement entre ce qui finit et la page blanche de tous les possibles. Un flottement, comme un rêve, avant le retour sur terre, au sens propre comme au figuré.

Un joli moment de lecture, guidé par la puissance des arts, la qualité de voir et de ressentir. Un bol d'air et de beau.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Henri, un jeune ouvrier, artiste peintre amateur , venu de Paris, accoste sur l'île de B. Il est venu reconquérir la femme qu'il aime, Youna et dont il est sans nouvelle depuis plus de trois ans, absence consécutive à son service militaire. Il a fait ce long voyage avec un bouquet d'arums quelques peu étiolés maintenant. (Henri connaît-il la signification de l'arum maculatum dans le langage idoine ? : l'ardeur !) Mais Youna l'éconduit, elle préfère vivre seule et jouir d'une certaine liberté . Elle ne l'hébergera pas pour la nuit, car l'île est un microcosme fourmillant redoutable et ici, tout se sait, et elle tient à sauvegarder sa réputation .
Une nuit d'errance donc pour Henrin à la belle étoile, de rencontres, dans un paysage marin attachant, une nuit pendant laquelle il réalise amèrement que Youna ne sera jamais à lui, au petit matin, le piètre bouquet d'arums, filant dans les vagues, confirme, définitivement cette triste évidence.
Il reprendra donc le bateau, le coeur meurtri, mais quand le sloop jette les amarres, il aperçoit une silhouette blanche, qui court, éperdue, sur le môle, qui tente de gagner le bateau. « Une forme, que les mouvements heurtaient rendaient floue, abstraite, grandit encore, muta en une tache turbulente dans le paysage calme, une empreinte vide sur un papier lisse, un accident sur une plaque de métal. » Trop tard, définitivement, trop tard, cruellement, irrémédiablement trop tard car quand le bateau accoste sur le continent, les cloches sonnent le tocsin, c'est le 2 août 1914, la mobilisation générale est décrétée , la suite , faite de drames, de chagrin, on peut l'imaginer sans peine.
Un amour qui ne se concrétisera pas, un amour flou pour l'éternité.
Un petit roman attachant, raffinée, délicat comme un effluve salin.
Sur les pas d'Henri, nous croisons d'autres personnages singuliers, nous assistons à des scénettes pittoresques, nous ressentons leurs sentiments, nous humons l'iode vivifiante , et nous nous imprégnons des multiples parfums cette île à la fois réelle, imaginée et sublimée par Sophie van der Linden .
Un petit texte choisi pour illustré la prochaine réunion de notre club littéraire avec pour thème « l'Amour flou ».

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Petite déception pour ma part pour ce roman de Sophie van der Linden, qui nous immerge en Bretagne, probablement à l'île de Batz.
En ayant eu de bons retours, je m'attendais à autre chose, je me suis un peu ennuyée, bien que l'écriture soit belle, les personnages bien pensés.
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Dès que j'ai vu que cette auteure sortait un nouveau livre, je me suis précipitée ... j'avais tellement envie de retrouver cette écriture douce et reposante découverte dans "la fabrique des mondes"

Et le plaisir était là, dans cette histoire toute en finesse qui se déroule sur 24h,... Nous ouvrons le livre en embarquant et le refermons avec le retour sur le continent, une seule journée, sur une ile de Bretagne où malgré la violence de certaines situations, tout n'est que poésie, émerveillement, découverte et sensation.
Comme dans un tableau dans lequel nous devenons acteur, nous cheminons avec Henri et c'est là dans cette parenthèse que tout se joue. J'ai vraiment aimé cette parenthèse contemplative, tellement éloigné de la frénésie environnante.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Style sobre, roman concis, chute inattendue. Jolie découverte (l'objet livre lui-même est beau)... mais une petite déception car je m'attendais à plus de choses en lien avec la mer (on est sur une île!). Alors que ce sont plutôt des rencontres improbables.
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