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Critique de Masa


Il fut un temps, il fallait acheter chaque livre pour lire l'ensemble des chroniques de Durdane. Aujourd'hui, les éditions Folio SF ont eu la bonne idée de tout regrouper en une intégrale les trois livres.
Si le début est enchanteur, la suite l'est beaucoup moins. Au commencement, il y a Durdane. Un endroit comme seul Jack Vance sait très bien les imaginer. Une imagination fertile qui amène facilement le lecteur que je suis à s'immerger dans ce paysage féerique. Jack Vance nous dresse un monde complet avec des coutumes, des peuples, des monstres, des langages et bien plus encore. Si l'ensemble aurait pu être indigeste et difficilement incompréhensible, il arrive a nous le rendre assimilable et l'ensemble se lit aisément : une grande réussite.
Comme je l'ai dit, il s'agit d'une intégrale – non pas comme les mondes d'Alastor. Ici, nous suivons les aventures de Mur qui sera rebaptisé un peu plus tard avec un nom plutôt barbare Gastel Etzwane.

Mon premier se nomme « L'homme sans visage ».
Mur est un jeune garçon. Il vit seul avec sa mère. Sa destiné est toute tracée : il sera un moine ! Mais Mur rêve d'être comme son père – qu'il n'a jamais connu – un musicien. J'ai beaucoup aimé le début, mon passé de RPGiste y certainement pour beaucoup. Jack Vance nous narre une religion extrémiste tel les moines cisterciens qui se droguent avec une plante locale. Ce n'est pas vraiment un moine, mais dans l'approche, c'est tout comme, qui dirige également la région locale.
Autant j'ai apprécié Mur lorsqu'il était marmot, autant j'ai commencé à le trouver antipathique une fois adulte et surtout sur la fin de ce premier livre. D'ailleurs, la fin se premier tome est décevante et se termine de façon abrupte. Il y a également son acolyte le détestable voyageur Ifness qui ne doit pas apparemment influer sur Durdane, mais l'aide à prendre le pouvoir.

Mon second se nomme « Les Paladins de la liberté ».
Hop, on commence directement à la suite du premier avec toujours le personnage de Gastel Etzwane. Cette fois-ci, il devient un dictateur en puissance ayant droit de vie ou de mort sur tout le monde. de plus, il a obtenu le pouvoir par la force. Si on rajoute à cela son caractère obtus qui l'amène à foncer vers une guerre sur des créatures, on est à la limite du Mussolini. D'autant plus qu'il ne connaît pas grand-chose. Bon, j'ai pas tellement envie de continuer avec un personnage principal aussi détestable. Il me reste quoi ? 450 pages encore à s'enfiler – soupir.
Je me demande si le titre est bien approprié.
Difficile de mettre de côté Gastel Etzwane pour se concentrer sur l'histoire. Parlons-en de l'histoire. le despotique – qui soit dit en passant se permet de piocher dans l'économie du pays pour se faire une nouvelle garde de robe – demande au peuple de développer des armes capables d'anéantir ces bêtes sauvages. On est bien loin du gamin qui rêvait de devenir musicien.
Jack Vance fait l'impasse sur ce qui fait sa force : le développement d'un monde imaginaire pour s'orienter vers des actions passives.
Le monde est en guerre. Enfin, nous suivons cela depuis les coulisses. Tout se passe de façon politique. Cela donne un tome d'une lenteur exaspérante. J'ai bien aimé le passage où Gastel Etzwane retrouve son père dans la taverne. Mais surtout j'ai adoré cette fin. Dommage qu'il ait fallut attendre les 30 dernières pages pour ressentir un minimum de frisson.

Mon troisième se nomme « Austra ! »
Pourquoi un troisième tome ? Parce que ça fait bien et parce que c'est légion en fantasy. Bon. L'histoire est simple. Dans les coins reculés de Durdane, les asutras (Ceux qui viennent de Austra) résistent. Gastel Etzwane qui a prit sa retraite de dirigeant décide de voir ce qu'il s'y passe en compagnie de son ami Ifness. En gros, les personnages du tomme 2 disparaissent et Ifness fait son grand retour.
Bien que le début soit poussif, en même temps c'est Jack Vance qui écrit, la suite semble prometteur.
Le récit prend une tournure plutôt plaisante. On notera que les créateurs de Stargate se sont certainement intéressés à ce livre.
Ifness relègue Gastel Etzwane au rang de personnage principal durant la majorité de l'histoire. À la fin, on comprend d'avantage de chose à son sujet, c'est un homme méprisable. Pourtant, Gastel Etzwane s'y est attaché malgré les coups-bas que celui-ci lui a mit.

Mon tout se nomme « Les chroniques de Durdane »
Soyons sérieux, « Les chroniques de Durdane » sont avant tout une série de fantasy déguisé en SF. Malgré un début prometteur, j'ai trouvé que l'ensemble manquait cruellement de rythme. L'auteur nous mettait un bon plat mijoté sous le nez et au moment de se régaler, il nous le retire. C'est ce que j'ai ressenti. de plus, le personnage de Gastel Etzwane est exécrable. La force de Jack Vance est la création de mondes et non l'action. Pfff ! J'en étais à me dire allez je m'enfile 50 pages et je fais une pause.
Enfin, si on me l'avait pas offert, je pense pas que l'aurai acquit, tout du moins pas dans l'immédiat. Et puis, à lire les critiques qui l'encense, je me pose beaucoup de questions. Est-ce moi qui ne sait pas apprécier à sa juste valeur ces livres (d'autres exemples flagrants : « La route » de Cormac MacCarthy, « Salem » de Stephen King, « Nous avons toujours vécu au château » de Shirley Jackson, « Étoiles, gardes-à vous » de Robert A. Heinlein, « Le seigneur des anneaux » de J.R.R. Tolkien…) ou est-ce l'effet mouton ?
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