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Antonin Varenne à vraiment une plume magnifique, digne de ses ainés, ces conteurs d'aventures qui nous ont entrainés dans des contrées lointaines et sauvages.
Après l'épopée 3000 chevaux vapeur, nous voici de retour chez Arthur Bowman, dans le Nevada des cow-boys et des indiens.
Mais cette fois-ci, c'est dans les pas d'un antihéros que nous emmène l'écrivain.
Après avoir été recueilli et élevé avec son jeune frère Oliver, par Bowman, Pete Ferguson fuit....
En fait, Pete est un homme en cavale depuis bien longtemps et pour toujours.
Il fuit son passé, il fuit son présent et n'ose s'imaginer un avenir.
Un peu lâche et surtout malchanceux, rien ne se déroule comme prévu dans son périple. Au hasard des rencontres, qui le mèneront des plaines du far-west jusqu'à, peut-être, ce pays dont il rêve l'Équateur, il côtoiera la mort.
La mort qui le hante et l'accompagne, comme une malédiction. Et comme le misérable qu'il est, rien ne lui sera épargné, ni la haine, ni la peur, ni la fièvre des blessures ou des maladies.
Une rencontre, pourtant, changera sa vie, désormais, ce n'est plus seul qu'il affrontera ses démons...
Antonin Varenne nous fait mordre la poussière avec son personnage, il nous fait transpirer, il nous donne le mal de mer et la fièvre tant son écriture est réaliste.
Et les paysages traversés, n'en parlons pas, ou plutôt, si, parlons-en, des plaines américaines, aux villages mexicains, des terres du Guatemala à la jungle guyanaise. Quel spectacle !
Et ses personnages, Pete, bien sûr, mais tous les autres, même les seconds couteaux, aucun n'est laissé de coté, tous ont une âme, des cicatrices, des défauts, des qualités, des angoisses et des espoirs.
Une histoire d'hommes et un grand roman d'aventures.

Merci aux Editions Albin Michel et à Masse critique Babélio de m'avoir permis de découvrir en avant première, l'un de mes coups de coeur de cette année, à n'en pas douter.
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Pete Ferguson est un homme secret et taciturne, qui a déserté l'armée, et est recherché pour meurtre, incendie volontaire... Sous le nom de Billy Webb, il vient d'être embauché, presque par hasard, dans une troupe de chasseurs de bisons. le soir, après la chasse et l'équarrissage, il écrit des lettres, qu'il n'envoie jamais. Mais la violence ne laisse pas passer ce type d'homme, et il est bientôt obligé de reprendre la route, croisant une bande de comancheros, fuyant au Mexique.

Antonin Varenne a le chic pour nous proposer des portraits d'hommes plus vrais que nature, à la recherche d'eux-même. Pete Ferguson est un personnage au premier abord pas très sympathique. Il semble se complaire et souffrir en même temps de la solitude qu'il s'est lui-même choisie, et des choix qu'il a fait, en toute connaissance de cause. Les remords et les regrets peuplent son quotidien, tout comme la soif de justice et l'envie de trouver un sens au gâchis qu'est sa vie. Alors il prend le rêve d'un autre, d'un chasseur de bison. Il part à l'autre bout du monde, direction l'équateur. "Le vieux chasseur disait que là-bas tout s'inverse. Que les pyramides se dressent sur leur pointe, que l'eau monte au ciel, que les oiseaux marchent et qu'il faut remplir ses poches de cailloux pour garder les pieds sur terre. Il disait qu'à l'équateur le monde tourne à l'envers, que les rêves sont vrais et les vérités si solides qu'on les trouve en pépites dans des mines de sable. L'air y est si léger qu'il n'arrête plus le regard et on peut voir à des miles de distance. On ne travaille plus une fois franchi l'équateur, parce que les efforts n'existent plus grâce à la gravité inversée. La force n'existe plus. La violence épuise ceux qui l'éprouvent et ils ne peuvent plus bouger. Les sentiments prennent forme en prononçant leur nom et le temps s'écoule plus lentement pour avoir le temps de les dire".
Avec Pete Ferguson, dont nous apprenons au fur et à mesure à comprendre les blessures et les cicatrices, nous traversons presque la moitié du monde, à pied, à cheval ou en bateau, avec quelques arrêts, le temps d'une rencontre ou d'une déchirure, dans un village mexicain, le temps d'une révolution guatémaltèque avortée, en traversant les bagnes de Cayenne, ou d'un tatouage dans les forêts de Guyane, jusqu'à atteindre l'eldorado équatorial. Mais Pete ignore que nous transportons ce que nous sommes avec nous, où que nous allions. Et que la rédemption vient parfois des yeux ronds d'une indienne partie combattre sans espoir de victoire et dont la tribu est en voie de disparition.
Comme dans Trois mille chevaux vapeur, qui a un lien lointain avec Equateur, Antonin Varenne tient son lecteur en haleine au long de cet incroyable périple, mêlant habilement l'histoire d'un 19ème siècle en pleine mutation, l'immensité des territoires évoqués, l'action, et la rédemption d'un homme que l'on aimerait pouvoir sauver. le rythme du récit est maitrisé, les personnages bien développés, et le tout est fort bien écrit, avec des scènes très marquantes (comme Gruz, je retiendrais particulièrement la scène de la chasse au bisons, en début de livre, et celle du tatouage, beaucoup plus tard).
Equateur est une très belle découverte, pour laquelle je remercie Babelio et les éditions Albin Michel.
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L'Aventure... Avec un A majuscule... 

Si t'as envie de bouger, si t'as pas peur de passer du temps en compagnie d'un mec... Un vrai, un dur, un tatoué... Pas un enfant de coeur... Déserteur, incendiaire, meurtrier... Pete a vécu et va vivre encore... Intensément... À la recherche d'un avenir pour fuir son passé...

À ses côtés, tu vas faire un très long voyage... Des plaines du Nebraska aux frontières du Mexique... Des pyramides mexicaines au coeur de la jungle guatémaltèque... Jusqu'à ce rêve d'Équateur... Cette ligne invisible au delà de laquelle le monde change...

" le vieux chasseur disait que là-bas tout s'inverse. Que les pyramides se dressent sur leur pointe, que l'eau monte au ciel, que les oiseaux marchent et qu'il faut remplir ses poches de cailloux pour garder les pieds sur terre... »

Tu vas voyager à pied, à cheval, dans un chariot, traverser un fleuve sur un bac, tituber dans des ruelles sordides, combattre ton mal de mer à bord d'un voilier, sillonner la jungle sur une pirogue...

Tu vas dormir à la belle étoile, dans un hôtel miteux, dans un village de femmes, dans un cabane pleine de puces, dans la cabine luxueuse d'un bateau...

Tu vas rencontrer des chasseurs de bisons, des comancheros, des indiens, des révolutionnaires, un poète, des voyous, des marins, des politiques, un tatoueur, des bagnards... Et puis tu vas faire LA rencontre... celle qui change tout...

Allez hop, Prépare tes affaires, Antonin Varenne t'attend...
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Lincoln City Nebraska. Mettons nos pas dans ceux d'un aventurier poète en l'an de grâce 1871. Pete Ferguson, ancien déserteur d'une guerre fratricide, cavalier solitaire fuit, fuit en avant pour oublier sa vie au fur et à mesure qu'il l'écrit. Triste cavalier poète qui dans un journal intime s'adresse à des gens qui ne sont plus là.

Chasseur de bisons au Kansas, révolutionnaire au Mexique, explorateur des ruines du peuple Xincas au Guatemala, chercheur d'or en Guyane, Pete dans sa quête sans fin découvrira l'amour et le pardon dans les bras de Maria belle jeune femme libre qui sait ce que se donner veut dire.

« Equateur » est un roman d'aventure qui a du souffle, on aime ce héros au lourd passé, immédiatement on désir partir, souffrir et aimer avec lui. Antonin Varenne rend attachant le moindre personnage même secondaire, la quête du héros devient un long poème qui embarque le lecteur au XIXe siècle sur un autre continent, laisser vous emporter le dépaysement est assuré.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Pete Ferguson est le personnage principal de ce livre et là il fuit, il fuit le ranch où le héros de trois mille chevaux vapeur, le sergent Arthur Bowman l'avait recueilli.

Fuite au sud, fuite à l'infini pour ce personnage que j'ai eu du mal à comprendre au fond...

J'ai moins apprécié ce livre que trois mille chevaux vapeurs.

Je trouve que la fuite du personnage n'est pas tellement expliquée, enfin pas assez pour moi...

Mais Pete Ferguson semble finalement fuir plus ses propres démons.

Antonin Varenne en profite pour nous décrire les pays traversés, des contrées âpres et exigeantes !

Pete Ferguson croise également des personnages hauts en couleurs. Certaines associations seront plus qu'explosives !

On trouve encore des chasseurs de bisons, mais pour combien de temps encore... Des révolutionnaires, des bandits, des corsaires, des poètes, des politiciens...

Certaines populations sont tout simplement mis de côté, quand elles ne sont pas éliminées. Les indiens Xincas tentent de survivre sur leur terre conquise par les espagnols.

Cette fuite place Pete Ferguson au coeur de ses choix. Son corps va être mis à rudes épreuves.

Sa fuite pourra-t-elle servir une quête plus que personnelle ?

Lors de la narration Pete Ferguson écrit à différents personnages de sa vie. Ces lettres il ne les enverra jamais mais elles nous serviront à nous lecteurs pour tenter de comprendre la psychologie de ce personnage complexe et tourmenté.

Sa rencontre avec Maria une indienne va être déterminante pour lui, il la sauvera et cet acte permettra qu'il se sauve de lui-même.

Ce livre est le deuxième d'une trilogie, après trois mille chevaux vapeur celui-ci m'aura moins plu et les liens avec le premier sont très tenus (peu de référence à Bowman...).

Quant au dernier de la trilogie il sort aujourd'hui même.

Il s'agit de "La toile du monde " aux éditions Albin Michel.

Dans Équateur c'est le corps de Pete Ferguson qui est au centre de tout. le corps qui souffre, se surpasse, aime et se marque tel le tatouage corporel que Pete se ferra faire comme pour inscrire sa vie à même sa peau.

Ce tatouage représente son histoire, sa vie.

Alors, si vous n'avez pas peur, de la faim, de la soif, de la mort ou de de vous perdre,partez vous aussi à la quête de l'Équateur auprès de cet homme complexe et torturé sur des territoires mystérieux et durs !
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Il n'y a pas de mal à se faire du bien : un bon roman d'aventures pour accompagner l'été, c'est parfait.
Celui-ci fait parfaitement le job, même s'il m'a semblé qu'il soit traversé d'un peu moins de souffle que « Trois mille chevaux vapeur », le précédent. C'est aussi qu'il est plus sombre : en 1870, il n'y a déjà plus de place pour la grande aventure aux Etats-Unis dont tout le territoire est conquis. C'est donc vers le Sud que notre héros se dirigera, avec un Equateur mythique en point de mire. Un héros sombre, en fuite, habité des démons de son passé.
Il n'y a pas à dire, Antonin Varenne connait sa littérature américaine des grands espaces sur le bout des doigts ! On retrouve des accents d'AB Guthrie (The blue sky) dans le constat désenchanté d'un pays qui en repoussant ses frontières a fermé les portes de la libre aventure. La séquence sur la chasse au bison sonne juste, comme dans « Butcher's crossing » de Williams. Et bien sûr, l'ombre de Lonesome Dove plane sur tout le volet nord-américain du récit.
J'ai légèrement calé sur la partie sud-américaine qui m'a paru un peu moins crédible au début ; mais la profondeur du récit reprend son ampleur à mesure que l'on s'enfonce et dans la jungle, et dans l'esprit noir de Pete Fergusson, qui s'humanise à travers la relation dense et touchante qui se met en place avec Maria, l'indienne xinca. Et c'est au final un plaisir que de voir la boucle se boucler avec l'apparition dans la dernière partie du roman d'Arthur Bowman et Alexandra Desmond, héros du précédent opus.
Dépaysement, réflexion sur la liberté et la civilisation, grands espaces et nature sauvage : un vrai bon moment de lecture !

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Après 3000 chevaux vapeur, Antonin Varenne nous offre à nouveau un grand roman d'aventures. Équateur, nous décrit la fuite de Pete Ferguson, hors la loi que la violence semble vouloir poursuivre.

Équateur, le nouveau roman d'Antonin Varenne

La vie d'Antonin Varenne est à l'image de ses romans, une succession d'aventures. Si le voyage a fait partie de la vie de l'auteur depuis sa plus tendre enfance, ses personnages eux, semblent subir ces fuites perpétuelles vers un meilleur ailleurs. Pete Ferguson est de ceux-là.

Voleur de petite envergure, incendiaire, déserteur puis meurtrier, les crimes se succèdent et amènent Pete Ferguson à fuir. La route est longue et semble être faite de rencontres aussi diverses que dangereuses. Trappeurs, Indiens, révolutionnaires, se serviront de l'homme pour ce qu'ils jugent être leur cause. de l'Ouest américain, il se rendra au Guatemala puis finira par se perdre à cette frontière qui n'existe que sur les cartes, l'équateur. Un voyage durant lequel violence, trahison, chantage, mais aussi amour et croyance l'accompagneront.

Mon avis :

Je n'avais pas eu l'occasion de lire 3000 chevaux vapeur qui avait reçu de nombreuses critiques élogieuses en 2014. Avec Équateur, je découvre l'univers d'Antonin Varenne. Un univers fait de grands espaces, d'honneur et de poussière.

Un roman de style western rondement bien mené

Dès les premières pages, le lecteur est plongé dans une ambiance Far West très réaliste. On ressent la chaleur, on devine la rudesse des personnages, on imagine la solitude du personnage principal cherchant son chemin sur une route semée d'embuches.

J'ai apprécié Pete Ferguson qui malgré son CV de délinquant bien rempli, est un homme qui suscite la sympathie, du moins, celle du lecteur. Ce qui frappe dans ce roman, c'est ce voyage pour on ne sait où, mais surtout dont on ne sait même pas si un jour il finira. Sa vie ressemble à une histoire sans fin, lui qui fuyait la guerre se retrouve embrigadé de force dans des combats qui ne sont pas les siens. Au fil des kilomètres et des rencontres, ce sont nombre de peuples opprimés qu'il va croiser, un éternel recommencement. La question essentielle de ce roman est : va-t-il enfin trouver la paix ?

Le roman est également ponctué de lettres écrites par le frère de Pete. Cette correspondance à sens unique montre la tendresse que l'aîné voue à son jeune frère.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture bien que ce n'est pas un genre que je lis régulièrement. Je ne sais pas pourquoi, si j'adore l'aventure, le Far West et le genre western ne m'ont jamais vraiment attiré. Mais au cours de cette année, j'ai eu l'occasion de redécouvrir cet univers que j'avais mis volontairement de côté, notamment grâce au cinéma. Deux films m'avaient beaucoup plu, l'excellent The revenant avec Léonardo DiCaprio mais aussi The magnificent seven  — les 7 mercenaires qui m'a vraiment fait passer un bon moment grâce à une brochette d'acteurs explosive : Denzel Washington, Ethan Hawke et Vincent d'Onofrio.

Je vous invite à découvrir Équateur et par la même occasion l'écriture d'Antonin Varenne, que j'ai trouvée très juste. Les dialogues sont réalistes, les paysages bien décrits et l'atmosphère ambiante est comme flottante. Alors comme une atmosphère flottante peut sembler étrange (je n'ai pas trouvé d'adjectif plus parlant pour décrire mon impression), je vous livre ma définition :

Atmosphère flottante : Un savant mélange de moiteur et d'aridité, mêlé à un gros nuage de poussière, le tout ressenti par un cavalier en fuite perpétuelle

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Des États-Unis à l'Équateur, des milliers de kilomètres parcourus. Tout un monde traversé par un homme en quête de lui-même. Tant de chemin parcouru, tant de rencontres qui marquent une vie.

Qualifier Équateur comme une suite de la formidable Aventure qu'était Trois mille chevaux vapeur serait tout aussi réducteur qu'impropre. On y retrouve certains personnages communs, mais cette nouvelle Aventure (avec un grand A) peut tout à fait se lire individuellement. Surtout que les deux romans sont sensiblement différents.

Oui, Équateur est une aventure. Un voyage intérieur autant qu'une virée des terres gelées états-uniennes à la moiteur sud-américaine. le parcours d'un homme qui cherche, sans trop savoir quoi. Qui se cherche, surtout. Un homme en colère.

N'attendez donc pas une resucée de Trois mille chevaux vapeur. La narration y est différente. J'ai suivi ce fil, solidement amarré à lui (du moins, le pensais-je). Ce fil s'est parfois transformé en corde rêche, parfois en une matière collante. J'ai parfois eu l'impression de perdre ce fil, désorienté que j'étais. Je le retrouvais pourtant à chaque fois, entortillé autour de moi et encore plus solide qu'avant, à suivre un but que je ne connaissais pas. L'aventure, c'est la découverte et l'étonnement, jour après jour.

Même si je n'ai pas été aussi subjugué qu'avec la précédente histoire, sans doute parce que la trame est ici plus diluée, j'ai vécu une lecture fortement immersive et prenante. Une quête plutôt qu'une enquête, autour de 2 P : Poétique et Politique.

Parce que les événements de 1871 résonnent avec notre présent (ne serait-ce qu'avec la traversée de contrées mexicaines et ce pan de terres qui a appartenu au Mexique durant des décennies. N'est-ce-pas Mr Trump…).

Le lecteur suit un bout de l'histoire de Billy Webb. Pas le genre d'homme très sympathique de prime abord. Violent, colérique, perdu dans un monde en pleine évolution. Un personnage terriblement humain.

Il va épouser une cause révolutionnaire sans le vouloir. Hasard ou destin des rencontres. Lui, le cow-boy instruit qui écrit des lettres aux fantômes de son passé, sans jamais les envoyer.

Ces milliers de kilomètres sont l'occasion pour Antonin Varenne de réunir nombre de scènes fortes. Un grand voyage à travers un relief irrégulier, certains décors plus marquants que d'autres ; expédition littéraire vallonnée. Si je devais choisir, je retiendrais les stupéfiants passages concernant la chasse aux bisons, ainsi que celui du tatouage.

A comme Antonin et comme Aventure. Un périple dans les grands espaces, parfois vertigineux, parfois étouffants. Équateur est un roman engagé aussi, même si son personnage principal ne cherche pas à l'être. Avec un vrai souffle donné à ce périple, par la grâce de l'écriture travaillée d'Antonin Varenne.
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♫ Je n'suis bien avec personne car j'suis Pete Ferguson ♪ Et j'm'attire des misères ♫ Dès que je ne suis plus solitaire ♪ En moi j'ai d'la violence, à ma vie j'cherche un sens ♪

♫ Je talonne mon stalion, Et voici qu'il galope ventre-à-terre ♫ J'irai pas au Paradis, mon enfer est sur terre ♫

♫ Et si je meurs demain, C'est que tel était mon destin ♪ Je tiens bien moins à la vie qu'à mon superbe bourrin ♪ (1)

Lorsque j'avais tourné la dernière page de "Trois mille chevaux vapeurs", j'avais pesté sur le mot "Fin" apposé à la dernière page car j'aurais encore bien repris 200 pages de plus des aventures du bourru ex-sergent Arthur Bowman.

L'auteur a dû entendre mes doléances car voici qu'il vient de m'écrire 340 pages des aventures de Pete Ferguson, un des gamins déserteurs que Bowman avait caché dans son ranch.

Si Bowman avait un caractère ronchon, bourru, et une belle descente, on peut dire qu'il n'arrive pas à la cheville de Pete, ce garçon qui a dû grandir trop vite tout en évitant les coups de son paternel, qui a vu sa mère mourir trop jeune et à dû protéger son petit frère. Depuis, il a la haine sur tout, même sur son cheval, parfois !

Sérieusement, il y a eu des pages dans le roman où j'aurais bien baffé Pete, toujours en rogne sur tout le monde, sur le système, sur le pays, sur ses habitants... Tout !

C'est un personnage torturé, qui a la haine et qui pense qu'en allant jusqu'en Équateur, sa rédemption sera accomplie, croyant, à tort, que les forces régissant ce monde s'inverseront enfin puisqu'en Équateur, les pyramides tiennent sur leur pointe et que tout est inversé.
Par contre, Pete ferait le bonheur de Pôle Emploi vu ses compétences ! Visez un peu tout ce qu'il peut mettre sur son C.V : déserteur, incendiaire, chasseur-pisteur et dépeceur de bisons, marin, mercenaire, orpailleur et buveur. La classe, non ?

Ben non... Quoique que Pete fasse, ça se termine en eau de boudin, dans la violence, celle qui lui colle au corps, aux basques, à la peau, celle héritée de son père auquel il ne veut pas ressembler et qui, pour finir, est devenu lui.

Pourtant, on s'y attache au Pete ! Il a de la violence en lui, mais il y a aussi de la fragilité, un besoin de rédemption, du désespoir, le besoin d'accomplir une quête.

Ce roman commence comme un western, peu de temps après la fin de la guerre de sécession, avec une chasse au bisons, où l'on tue des bêtes uniquement pour leur fourrure, laissant pourrir les carcasses ensuite sur la plaine. Une gabegie, un gaspillage honteux...

Et puis, on passe au Mexique, on côtoie des Comancheros, on franchi le Rio Grande et on s'enfonce toujours plus bas, jusqu'en Guyane Française, on passe au Brésil, pour remonter ensuite aux États-Unis, bouclant le périple par où on l'avait commencé.

340 pages magnifiques, des portraits hauts en couleurs, une description de la vie de l'époque sans fioritures, telle qu'elle était, avec des gens qui se foutaient pas mal de la préservation des espèces et de la survie des Indiens. Des coureurs des plaines qui survivaient avec le peu qu'ils gagnaient en vendant les peaux de bisons...

On y croise toute une foule de personnages, des bons, des sympas, des abjects, des salauds, des marins d'eau douce ou de mer, des poètes, des révolutionnaires, des indiens Xinca chassés de leurs terres natales (un concept typiquement humain de voler les terres des autres), des bagnards de Cayenne,...

Quel voyage mes amis ! Pourtant, j'ai eu aussi de la nostalgie lorsque je suis arrivée à la dernière page, comme avec Arthur Bowman, j'aurais encore bien parcouru une fois de plus le continent en compagnie de Pete Ferguson et de ses démons.

Merci à l'auteur de m'avoir écrit ce fabuleux roman et merci à Masse-Critique de Babelio de m'avoir permis de le lire en avant-première.

(1) Parodie de la chanson "Massey Ferguson" de Jean-Marie Bigard, elle-même parodiée sur "Harely Davidson" de B.B

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Je ne partage pas forcément les avis majoritairement élogieux exprimés jusqu'ici au sujet d'Equateur, le nouveau livre d'Antonin Varenne (merci à Albin Michel et Babelio de m'avoir permis de découvrir celui-ci).

Ce roman constitue certes un roman d'aventures particulièrement dépaysant, dans la droite ligne de "3 000 chevaux-vapeurs" (qu'il n'est cependant pas nécessaire d'avoir lu pour découvrir "Equateur"). Toutefois, j'avoue que mon intérêt pour l'histoire a été décroissant au fil de la lecture : si la première partie, digne de Lonesome Dove (un des personnages s'appelle McRae... ce ne peut être une coincidence !), m'a vraiment séduit, la suite m'a en revanche laissé sur ma faim. La fuite perpétuelle de Pete Ferguson, du Mexique à l'Equateur, m'a semblé vaine. Les remous politiques au Guatémala ne m'ont pas particulièrement intéressés. La relation avec la "révolutionnaire" Maria m'a semblé peu naturelle, presque caricaturale. Et j'ai eu du mal à cerner le personnage de Pete, même s'il m'apparait en définitive plutôt antipathique. Mais peut-être suis-je passé à côté de quelque chose dans ce roman...
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