Citations sur Les hommes aussi s'en souviennent : Discours du 26 no.. (21)
Je savais - ne serait-ce que par le courrier reçu - que les attaques seraient vives car le sujet heurtait des convictions philosophiques et religieuses sincères. Mais je n'imaginais pas la haine que j'allais susciter, la monstruosité des propos de certains parlementaires, ni leur grossièreté à mon égard. Une grossièreté inimaginable. Un langage de soudards. Car il me semble qu'en abordant ce type de sujets, et face à une femme, certains hommes usent spontanément d'un discours empreint de machisme et de vulgarité.
Je savais - ne serait-ce que par le courrier reçu - que les attaques seraient vives car le sujet heurtait des convictions philosophiques et religieuses sincères. M
Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l'avenir.
L'histoire nous montre que les grands débats qui ont divisé un moment les Français apparaissent avec le recul du temps comme une étape nécessaire à la formation d'un nouveau consensus social, qui s'inscrit dans la tradition de tolérance et de mesure de notre pays.
Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l'avenir.Les jeunes générations nous surprennent par fois en ce qu'elles diffèrent de nous; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l'avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d'enthousiasme et de sacrifices comme les autres.
Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l'avenir.
C'est pourquoi, renonçant à une formule ambiguë ou plus ou moins vague, le gouvernement a estimé préférable d'affronter la réalité et de reconnaître qu'en définitive la décision ultime ne peut être prise que par la femme.
Mais c'est aussi avec la plus grande conviction que je défendrai un projet longuement réfléchi et délibéré par l'ensemble du Gouvernement, un projet qui, selon les termes même du président de la République, a pour objet de mettre fin à une situation de désordre et d'injustice et d'apporter une solution mesurée et humaine à un des problèmes les plus difficiles de notre temps .
Un jour, dans une petite boutique en bas de chez moi, un homme d'une cinquantaine d'année m'a lancé: On parle toujours de votre loi pour les femmes. Mais ne vous y trompez pas: pour les hommes aussi ce fut un sacré progrès!
Annick Cojean : La revendication actuelle d'un "droit à l'enfant " n'offre-t-elle pas une curieuse résonance avec celle, des années soixante, de ne pas en avoir ?
Simone Veil : La science et la société sont en effet soumises à de nouveaux défis. Le désir d'enfant est devenu tel qu'il conduit des couples non mariés, hétérosexuels ou homosexuels, autant que des personnes seules, à considérer qu'ils ont droit à un enfant. Les pouvoirs publics vont être sommés de répondre à ces revendications et cela promet des débats vertigineux. Les choses vont si vite et si loin qu'on peine à imaginer la diversité des problèmes susceptibles d'apparaître en la matière. Il faut souhaiter que la société conserve son humanité, et fasse en sorte que ce droit " à " l'enfant ne s'oppose pas au droit " de " l'enfant. Car enfin, on ne doit pas faire un enfant pour soi...
Freud évoquait toujours le complexe des femmes à l'égard des hommes. Il me semble aujourd'hui que c'est plutôt l'inverse et que les hommes manifestent de plus en plus une véritable frustration de ne pouvoir porter eux-mêmes un enfant !