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EAN : 9781536957532
48 pages
Sun Comics (21/08/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
With great power comes great SUPER CATCHY! Enter a world where the essence of life itself peeks out from behind the colorful costumes, fantastic abilities and secret identities of a pantheon of super beings. All new comics from the mind of Rick Veitch, creator of BRAT PACK, CAN’T GET NO and RARE BIT FIENDS. In glorious PANEL VISION!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une bande dessinée indépendante de toute autre et complète. Il est sorti en 2016, sans prépublication, écrit, dessiné et encré par Rick Veitch, avec une mise en couleurs réalisée par Kirby Veitch. Rick Veitch est un auteur chevronné de comics qui a travaillé, entre autres, avec Alan Moore. Ce tome marque le retour aux comics de ce créateur. Pas la suite, il a réalisé The Spotted Stone (2017) dans le même mode qu'il qualifie de Panel Vision, à savoir une case par page. Fin 2017, il a décidé de donner une suite à The Maximortal (1992/1993), avec Boy Maximortal (2017).

Sur la première page, un individu avec des gants, un costume près du corps et un loup se mire dans un miroir de poche, et le cartouche indique que Super Catchy a un admirateur secret. Deuxième page, deuxième case, un autre superhéros tient une superhéroïne dans ses bras, et ils volent au-dessus de sommets enneigés, alors que le commentaire indique que Super Catchy a envie de se lancer dans l'action. Page 3 : un autre superhéros est dessiné en contreplongée, avec les bras levés vers le ciel, un soleil noir semblant être entre ses 2 mains, le commentaire indique que Super Catchy est l'aboutissement de tout, et la somme de tout. Quatrième case : au premier plan, un homme invisible revêtu d'un costume violet à rayure court vers la partie droite de la case. Au fond, se trouve une construction avec un dôme et un mât soutenu par des haubans, sûrement le toit d'un bâtiment classique. La scène baigne dans la lumière violet-orangé d'un coucher de soleil. le commentaire précise que Super Catchy est défini par l'espace négatif.

Cinquième case : une superhéroïne en base résille, avec des cheveux verts, et en bustier, chevauche un balai à réaction, alors d'autres que points filants l'accompagnent dans sa trajectoire. le commentaire : Super Catchy est plus rapide que la vitesse de la lumière élevée au carré. Sixième case : il s'agit d'un gros plan sur le visage de 3 superhéros, un homme et 2 femmes, la première rit, le second sourit, la troisième semble songeuse, le commentaire indique que Super Catchy est incapable de conserver un visage impassible. Septième case : la scène se situe sur un rocher flottant dans l'espace. Un jeune adolescent en costume rouge et cape jaune fustige du doigt un chien dalmatien avec une cape rouge. le commentaire indique que Super Catchy s'exprime en anagrammes qui oscillent entre le signifiant et le nonsense. Huitième case : la scène se déroule en plein océan, avec 2 engins basés sur l'un sur un énorme ballon, l'autre une énorme roue, roulant sur les flots. le commentaire indique que Super Catchy a un sac tout neuf.

Ce tome constitue la charnière entre les comics réalisés en écriture automatique (la série des Roarin' Rick's Rare Bit Fiends, et un retour à une narration plus traditionnelle. le lecteur avait déjà eu un aperçu de cette velléité de revenir à une forme plus classique avec ses travaux pour Vertigo, comme Can't get no (2006) ou Army@love (2007-2009) avec Gary Erskine. Cette première oeuvre sur le chemin du retour reste fortement inscrite dans la veine avant-gardiste, ou au moins expérimentale. Elle se présente sous un format de taille moitié d'un comics normal. Il est en format à l'italienne, avec donc une case par page, le format qualifié par l'auteur de Panel Vision, et il comporte 46 cases / pages. Il n'y a pas d'histoire à proprement parler, pas de progression dramatique décelable. le lecteur découvre une succession de vignettes consacrées à un ou plusieurs superhéros fictifs, à chaque fois différents. le lecteur habitué des comics de superhéros peut se prêter au jeu de reconnaître un hommage à un superhéros DC ou Marvel. En fait il n'en ait rien. le costume de l'un d'entre eux évoque celui de Captain Marvel version enfant, un casque ressemble à celui d'Ant-Man. Mais il s'agit d'occurrences fortuites, peut-être inconscientes de la part du créateur. En effet il n'y a aucune référence visuelle à de superhéros connus comme Superman ou Spider-Man.

Pour chaque superhéros, Rick Veitch respecte bien les conventions du genre. Ils portent quasiment tous des costumes moulants (à l'exception de l'homme invisible), aux couleur vives, le plus souvent avec des masques ou des loups, mais certains sont à visage découvert. Dans certains cases / pages, ces personnages font montre de pouvoirs extraordinaires, aux manifestations pyrotechniques. Mais l'objectif des vignettes ne consiste pas à être une ode aux capacités extraordinaires. Ces superhéros sont dessinés dans leur milieu naturel, pris sur le vif, parfois juste un moment de discussion ou de repos, parfois l'utilisation de leurs pouvoirs. de même, Veitch ne cherche pas à valoriser leur puissance physique, ou leurs exploits. Au fil des 46 cases, le lecteur se retrouve projeté dans des endroits divers, le plus souvent fantastiques, ou alors l'arrière-plan montre un ciel vide de tout, sans information sur le lieu. Il peut ainsi observer une chaîne de montagnes enneigées, le toit d'un bâtiment qui pourrait être l'opéra de Paris, des débris de rocher dans l'espace, un océan, les artères d'un individu, les débris d'un satellite dans l'espace, une piste d'atterrissage, les cimes d'arbre vues en contreplongée, des chutes d'eau, une ville moyenâgeuse, l'espace, une ville futuriste, une grotte. La plupart du temps les arrière-plans donnant lieu à une représentation sont en lien directe avec le type de personnage ou de pouvoir. Généralement, les couleurs choisies ne sont pas de type naturaliste, et elles apportent une saveur de science-fiction flashy au décor quand il est représenté.

Le lecteur découvre dont une oeuvre qui n'est pas de type narratif, et qui s'apparente à une bande dessinée, essentiellement du fait qu'il s'agit d'une suite de cases. Encore que ce rapprochement soit lui-même un peu erroné dans la mesure où il n'est pas possible de parler de narration séquentielle. D'un autre côté, il y a bien une suite de cases / pages toutes liées par le thème du superhéros et par l'usage systématique du terme Super Catchy dans chaque cartouche de texte. La forme induit donc l'existence d'un lien logique, mais la lecture semble nier cette existence. Rick Veitch semble se livrer à un exercice similaire à celui réalisé par Max Ernst en 1933 avec Une semaine de bonté. Il lui propose une expérience de lecture surréaliste où la forme laisse supposer une construction narrative, incitant le lecteur à trouver et à imposer un lien logique. Pourtant plus le lecteur progresse, plus ce sens lui échappe. Il se rend compte aussi que la forme l'incite à projeter des interprétations, sur le lien entre le texte et les images, tout en doutant de ce qu'il y voit dès la case suivante, où il ne retrouve plus la même idée, le même point de vue. Comme l'a expliqué Daniel Kahneman (psychologue s'inscrivant dans l'approche de la théorie des perspectives), l'individu est constamment à la recherche de liens de causalité en vain semble se moquer Rick Veitch, comme le martelait avant lui Max Ernst.

Mais quand même… le lecteur de comics de superhéros découvre la première case et y voit une moquerie sur le superhéros se regardant et trouvant son reflet séduisant, irrésistible, même. D'ailleurs la deuxième case semble confirmer cette approche puisqu'un superhéros est dit prêt à l'action, alors qu'il tient dans ses bras une superhéroïne, associant un texte et une image pouvant être pris au premier degré, mais semblant chargés d'un sous-entendu sexuel railleur. La troisième image revient sur le principe de toute puissance du superhéros, sur sa domination par la force, semblant à nouveau le tourner en dérision. La cinquième image évoque la capacité d'une superhéroïne à se déplacer plus vite que le carré de la vitesse de la lumière. La neuvième image indique qu'une superhéroïne est le centre d'attention d'une fête et aussi son centre d'intérêt. À plusieurs reprises, le lecteur détecte une franche moquerie relative au fait qu'un individu doté de superpouvoirs défie les lois de la physique et se place au-dessus de ces lois auxquelles les simples mortes doivent se soumettre. Il apparait aussi à plusieurs reprises que le superhéros (désigné par le terme générique de Super Catchy) est à la fois l'expression du désir d'absolu de l'être humain, mais aussi son rêve d'échapper aux conséquences.

De ce point de vue, l'effet cumulatif des vignettes et des sentences de texte donne l'impression de dresser par touche impressionniste un portrait de tout ce que peut être le concept de superhéros Rick Veitch met souvent ne scène le ridicule des concepts, l'infinie prétention de se vouloir super et donc au-dessus de la mêlée, mais aussi l'attractivité d'une telle condition. Il indique que Super Catchy peut être avant-gardiste (le véhicule de l'expression de vrais artistes), mas aussi qu'il peut tout ce qu'on veut (= le superhéros comme média, plus que comme genre). Puis la page d'après, il va tourner en ridicule le principe infantile de superhéros. le lecteur finit par ressentir comme un portrait impressionniste du concept de superhéros, chaque case en présentant une facette différente, et fonctionnant sur le principe de l'association d'idées, dans une forme de poésie en comics.

Cet ouvrage est à déconseiller aux lecteurs les plus cartésiens, car Rick Veitch a réalisé un comics surréaliste pour faire ressortir les principes véhiculés par le concept de superhéros sur la base d'une bande dessinée, ne comportant qu'une case par page, et proscrivant toute forme de narration. Sous réserve de se laisser porter par le flux, le lecteur finit par ressentir toute l'absurdité du concept de superhéros, mais aussi tout son pouvoir de conviction. L'auteur a réussi à s'exprimer sur les superhéros sans revenir à une forme d'histoire trash telle que Bratpack (1990/1991).
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