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The Dream Art Of Rick Veitch tome 1 sur 3
EAN : 9780962486418
196 pages
King Hell Press (04/03/1996)
4/5   1 notes
Résumé :
KING HELL PRESS proudly announces the first paperback Rare Bit Fiends Collected Edition!
RABID EYE: THE DREAM ART OF RICK VEITCH concentrates The World's Most overworked cartoonist's chaotically complex uncorking of the collective unconscious in a single crypto-autobiographical collection of comics! Downloading this juicy gigabit of the Roarin' one's dream life, as recorded in the first eight issues of RARE BIT FIENDS, takes readers on a multidimensional min... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier dans les rééditions de la série Rare bit Fiends. Il contient les numéros 1 à 8, parus en 1994/1995, écrits, dessinés et encrés par Rick Veitch. Tous les récits sont en noir & blanc. Gerhard a dessiné les décors des pages 160 & 161. le tome commence par une introduction de 6 pages de texte, rédigée par Jeremy Taylor, expert dans l'étude des rêves, professeur à l'institut de spiritualité culturelle et créative à Oakland. Elle est suivie par une deuxième introduction de 5 pages rédigées par Rick Veitch. Les deux textes portent sur l'importance des rêves, y compris dans une société de plus en plus matérialiste. le titre Rare Bit Fiends évoque une bande dessinée de Windsor McKay, débutée en 1904, intitulé Dreams of the rarebit Fiend, antérieure à Little Nemo in Slumberland (1905/1926). le regroupement en recueil de ces rêves continue dans The Dream Art Of Rick Veitch Volume 2: Pocket Universe.

Dans les montagnes du Vermont, un grand chat sauvage agresse un pauvre fermier qui ressemble beaucoup à Rick Veitch. Lors d'une partie de poker dans une pièce enfumée, l'adversaire de Veitch abat son jeu : 5 cartes à la couleur du démon (fiend). Dans les iles Samoa, les perles des huitres géantes ont tendance à attaquer les touristes. Steve Bissette, Alan Moore et Rick Veitch fuient une sorte de loup, mais le moteur de leur voiture rend l'âme parce qu'il y a des planches de BD dans le radiateur. Rick est assailli par une multitude de minuscules spectres cachées juste sous la réalité, mais chacun d'eux est en fait lui-même. Une série de tornades s'abat sur la maison de Rick Veitch, alors que sa femme s'en inquiète, il lui répond qu'ils sont juste transportés dans un futur rêve. Un avion de grande ligne s'écrase en plein dans un grand centre urbain. Rick se souvient d'avoir reçu la clef de la ville des mains même de Paul McCartney. Al, Rick et Steve essayent en vain de réparer leur moteur et se mettent à tricoter ce qui forme la partie inférieure d'un tyrannosaure.

Clint Eastwood est devenu l'artiste combattant. Une femme âgée s'approche en vue subjective et inspecte les dents du narrateur. Steve Bissette vient de recevoir la page de Cerebus Jam réalisée par Dave Sim et se demande comment Rick va la compléter. Pendant la guerre de Sécession, un colonel plonge dans un lac pour en retirer la bonde. Al, Steve et Rick sont attaqués par une machine Kirby. Rick a accepté de faire un bout de chemin dans la voiture de Roth. Rick se bastonne avec un passant qu'il a heurté sur le trottoir. Dans une convention de comics, Rick découvre le nouveau portfolio de Dave Sim, qu'il ne comprend pas. Rick et sa femme sont arrivés dans un futur rêve, mais une petite tornade est encore présente. Al, Steve et Rick continuent leur promenade, mais le vent leur arrache leur couvre-chef. Rick se rend dans une sorte d'amphithéâtre dans lequel se trouvent des poches de sang. Rick se rend dans un kiosque à musique où se trouvent ses bureaux ; mais il s'échappe en se tenant au papier du télécopieur et va trouver Dave Sim tenant dans ses mains une bague de fiançailles. Rick entend la voix de Dieu provenant du ciel ; il prend des notes.

C'est quoi se truc ? Rick Veitch est un créateur de comics ayant aussi bien travaillé avec Alan Moore pour la série The saga of the Swamp Thing (1986/1987), qu'avec Neil Gaiman pour la série Teknophage (1995/1996) Il est l'auteur d'une trilogie thématique sur les superhéros qui ne mâche pas ses mots : The One (1985/1986), Bratpack (1990/1991), Maximortal (1992/1993). Il a continué à réaliser et à publier des comics, par exemple The Spotted Stone en 2017. La série Rare Bit Fiends annonce clairement la couleur dans le titre de ce recueil : l'art des rêves. le lecteur doit se préparer à une expérience de lecture à nulle autre pareille, et particulièrement déconcertante. Rick Veitch a expliqué sa méthode de travail (dans l'introduction, mais aussi à l'occasion d'interview) : il conserve un calepin sur sa table de nuit, et il prend des notes sur ses rêves à chaque fois qu'il en garde le souvenir, c'est-à-dire très régulièrement. À partir de ces notes, il reconstruit visuellement la séquence pour en faire une page de bande dessinée. du coup, le lecteur passe du coq à l'âne à chaque fois qu'il change de page, sans lien logique. Au sein même d'une page, la logique de cause à effet n'est pas forcément respectée : il peut y avoir des juxtapositions non sequitur.

Le lecteur doit donc prendre chaque page comme une nouvelle expérience, une forme de poésie et d'associations libres, organisées à partir d'un souvenir onirique. le sous-entendu est que l'inconscient parle à l'auteur au travers de ses rêves, et il parle forcément de choses importantes, essentielles, voire vitales pour son bien être mental. Dans la mesure où Rick Veitch appartient au même genre humain que le lecteur, ses rêves touchent également à des indicateurs existentiels universels. Par exemple, il est question de l'image qu'il a conservé de son père, de voyage en voiture, de chaussures, de son frère Tom Veitch, de ses douleurs aux doigts, de son ressenti lorsqu'il prend l'avion, etc. À l'occasion de ces séquences prosaïques, le lecteur peut confronter sa propre expérience, son propre ressenti à celui de l'auteur, les associations plus ou moins libres étant propices à déclencher des sensations, à rappeler des états d'esprit. L'immersion dans ces résidus oniriques est facilitée par les dessins descriptifs détaillés, mêlant des mises en scènes prosaïques et des dramatisations proches des récits de superhéros.

Quand il commence cette série, Rick Veitch est déjà un auteur de comics confirmé, ayant plus réalisé des comics de type indépendant que des récits industriels de comics de superhéros. Il représente des individus avec une morphologie normale. S'il a déjà vu des photographies d'eux, le lecteur reconnait sans peine les autres créateurs de comics qui font des apparitions dans ses rêves. Au rythme d'un rêve par page (avec une poignée d'exception), Rick Veitch est amené à représenter une foultitude d'endroits et de situations. le lecteur apprécie la manière dont il sait donner de la consistance à chaque lieu, en particulier grâce à la variation de l'épaisseur des traits de contour, mais aussi par des aplats de noir et des traits à l'intérieur des formes délimitées, leur donnant une texture très tactile. Ainsi le lecteur se promène dans des montagnes, dans une rue pavillonnaire, dans bâtiment abritant une convention de comics, à bord d'un train à vapeur, dans la propriété de Neil Gaiman, sur une autoroute, dans le salon de Tom Veitch, à Sarajevo, dans l'usine où travaillait le père de Rick Veitch, sur les pistes d'atterrissage d'un aéroport, juste devant l'immeuble mobile du Teknophage, à l'intérieur d'un immense complexe commercial au Japon, etc. Il n'y a pas de limite spatiale aux rêves de Rick Veitch.

Dans le même ordre d'idée, le lecteur peut voir apparaître une série sans fin d'accessoires hétéroclites : un jeu de cartes, un ordinateur, un vélo, un élan, un dinosaure, une pelle, une pyramide, un répondeur, des maracas, un moteur de voiture, un hibou, un bison, une soucoupe volante, un carnet à croquis, une guitare électrique… La liste est sans fin et sans limite. En fonction des séquences, Rick Veitch peut inclure plus ou moins de cartouches de texte, des dialogues, quelques bulles de pensée. La mise en page change pour chaque séquence, parfois à base de cases sagement rectangulaire et alignées en bande, parfois avec des formes de polygone irrégulier avec des angles saillant. Il peut également réaliser des planches silencieuses, se reposant uniquement sur une narration visuelle. S'il lit ce tome d'une traite, le lecteur court le risque de s'épuiser face à un renouvellement perpétuel de mise en page et de séquence, sans impression de répétition ou de rabâchage. Il peut toutefois détecter des thèmes récurrents. le plus évident est visuel : la présence de chats ou de félins de manière chronique. En termes de personnes, il remarque que Rick Veitch revient une demi-douzaine de fois sur la vie de son père, passée à travailler pour un employeur dans une usine.

S'il est un peu familier du monde des comics, le lecteur repère rapidement l'apparition de créateurs : Alan Moore, Neil Gaiman, Jeff Smith (Bone), Dave Sim & Gerhard (Cerebus); Kevin Eastman (Teenage Mutant Ninja Turtles), Steve Bissette (Swamp Thing, Taboo), John Toleben (Miracleman), Don Simpson (Border Worlds), son frère Tom Veitch (Star Wars). Il s'agit d'auteurs avec lesquels Rick Veitch a collaboré au fil des années, ou de créateurs qui ont fortement influé sur sa carrière, par exemple Dave Sim pour le convaincre de s'autopublier, ou Kevin Eastman pour la maison d'édition utopique Mirage financée par le succès des Tortues Ninjas. le lecteur perçoit alors la marque que ces individus ont imprimé dans l'esprit de l'auteur, pas seulement sur le plan de sa carrière ou de ses oeuvres. Il est possible que cette dimension de Rare Bit Fiends soit moins intelligible pour un lecteur ne s'étant pas intéressé à cette époque des comics.

Lorsqu'il arrive à la fin du recueil, le lecteur découvre une dernière séquence de 19 pages, initialement parue dans le numéro 12 de la série. Rick Veitch réalise un exposé en bande dessiné sur son intérêt pour les rêves et sa motivation à en rendre compte sous forme de comics. Il commence par relier l'expérience du rêve à la physique quantique. Il rappelle l'importance des rêves dans les civilisations antiques, égyptienne ou grecque, tibétaine, aborigène. Il évoque comment l'industrialisation à promu la pensée rationnelle comme seule digne d'intérêt, et comment l'avènement de la psychanalyse a rappelé que la vie intérieure mène le monde, en évoquant bien sûr Sigmund Freud, puis, plus important à ses yeux, Carl Jung. Il parle de la puissance des symboles, des aspects troublants des rêves prémonitoires et de la synchronicité. Il s'agit d'un exposé explicite et bien construit, rationnel et très convaincant.

Assurément, l'expérience de lecture de ce premier tome est à réserver aux personnes qui savent de quoi il retourne. Rick Veitch retranscrit ses rêves avec une verve et une habileté visuelle épatantes. Mais il s'agit de séquences non sequitur, dont chacune ne suit pas un déroulement logique de cause à effet. Sous réserve d'accepter de se conformer à cette forme, le lecteur plonge dans une narration foisonnante, d'une richesse insondable, parlant autant à sa raison qu'à son inconscient, évoquant la partie immergée de l'expérience humaine d'exister. Une partie de ces rêves parlera plus à des lecteurs familiers des auteurs indépendants de comics américains des années 1990.
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