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Boy Maximortal tome 3 sur 3
EAN : 9798777331892
100 pages
Independendly Published (17/12/2021)
5/5   1 notes
Résumé :
Tired of the same-old mindless superhero slugfests?

Young True-Man is a higher dimensional entity enthralled by a cheap disposable fantasy, grappling with otherworldly origins while hoping to save the world. With the government hunting it down and a girlfriend obsessed with its secret identity, life for our young super being is anything but simple. Rick Veitch continues his Eisner nominated superhero deconstruction in this third incredible installment... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il y avait un grave manque de justice dans ce monde.
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Ce tome fait suite à Boy Maximortal, tome 2 (2020) qu'il faut avoir lu avant, car il s'agit d'une histoire complète en 4 chapitres. Il est paru sans prépublication, en 2021, écrit, dessiné, encré et lettré par Rick Veitch. Il comprend un chapitre complet de Boy Maximortal de 47 pages, numérotées de 104 à 150, à la suite de celles du tome 2. Il comprend également un récapitulatif en 1 page de 6 cases du premier chapitre, un mot de deux pages de l'auteur apportant un peu de contexte sur l'avancement de son récit, et sur la provenance des dessins et histoires dans les pages suivantes. En particulier il explique que le modèle d'impression qu'il a choisi fait que le prix est le même que l'ouvrage comporte 50 ou 108 pages, c'est la raison pour laquelle il inclut d'autres de ses oeuvres en fin de tome.

Précédemment : Sidney Wallace va trouver un individu travaillant main dans la main avec le crime organisé pour financer le développement de son entreprise de comics. Wesley quitte son père Newton Wiseman pour une durée indéterminée. Maximortal et Eva Evans font plus ample connaissance. L'agent Dulles continue d'être poursuivi par son cauchemar personnel. Wallace et Jiggs conçoivent un plan pour approcher J. Edgar Hoover. La Vérité a commencé à prendre pied dans la réalité. En 1963, à Muir Woods en Californie, Maximortal et Eva Evans sont tendrement allongés dans leur cabane au sommet d'un arbre de plusieurs dizaines de mètres de haut. Elle continue à essayer de trouver sa véritable identité en proposant des noms, mais tombe chaque fois à côté. Elle se dit que le plus simple pour elle, une fois de retour à Bantam au Texas, sera de regarder le pied des habitants car son compagnon n'a que trois orteils à chaque pied. Elle se demande d'ailleurs comment ça se fait qu'il ne soit pas capable de modifier son corps pour en avoir cinq. Il répond que c'est parce qu'il est modelé à partir d'un personnage de comics dessiné par des artistes sans formation.

Eva lui fait remarquer que ça n'a pas de sens puisqu'il a pu modifier la taille de son sexe : il admet qu'il ne comprend pas lui-même. Elle lui demande s'il a progressé dans sa réflexion pour sauver le monde. Il dit qu'il continue d'observer pour apprendre, sans se montrer, pour éviter que ceux qui s'opposeront au changement n'aient conscience de sa présence. Il précise qu'il n'y a pas de supercriminels dans ce monde, simplement des personnes qui perpétuent un système inique. Il lui raconte une de ses observations de la semaine passée. Il survolait une grande région agricole et avait croisé un groupe de moineaux en train de battre des ailes de manière désordonnée, et mourant par douzaine. le problème provenait d'un avion épandant un mélange toxique de produits chimiques dans les airs, sans aucune pensée pour l'effet sur la faune locale ou sur les ouvriers. Il avait fait en sorte de causer une légère avarie à l'avion, obligeant le pilote à rentrer à l'aéroport. Il avait repris sa forme humaine et était allé poser des questions aux ouvriers. Un contremaître était vite intervenu pour s'occuper de ce fouineur.

Le lecteur découvre avec le court éditorial de l'auteur qu'il s'agit de l'avant dernière partie de l'histoire. Il retrouve les différents fils narratifs, certains fortement intriqués, d'autres plus distants : Boy Maximortal et Eva Evans (la tradition de la même lettre pour le prénom et pour le nom comme Lois Lane, Lana Lang, Lori Lemaris), la suite des enquêtes d'Alan Dulles, Newton Wiseman et la postière Greta. Il apparaît de nouvelles situations telles qu'une discussion entre Truman Capote (1924-1984) et William S. Burroughs (1914-1997), un conseil stratégique avec le président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy (1917-1963), et une émission de télévision de la BBC sur l'esprit missionnaire. En fonction de ses inclinations, le lecteur peut se focaliser d'abord sur l'un ou l'autre des composantes du récit. Il peut le prendre comme un thriller, bien tendu : la créature désignée sous le nom de Boy Maximortal est-elle en mesure de sauver l'humanité d'elle-même ? Cet être continue d'évoluer en faisant l'expérience de l'amour physique avec une jeune texane ayant la tête sur les épaules. Il absorbe le savoir de l'humanité en assimilant ses écrits sur la religion & la philosophie, les sciences & la physique, L Histoire & les biographies, les quotidiens et autres journaux. Il fait l'expérience du capitalisme primant sur la vie humaine et sur la vie animale. C'est un beau jeune homme, avec un cops parfait, à l'exception de ses orteils au nombre de 3 au lieu de 5, avec ses bouclettes si particulières sur le front, et bien sûr son costume moulant. L'artiste représente un individu gracieux, au regard intense. le lecteur se rend compte que Boy Maximortal n'apparaît que 13 pages sur 47.

Le lecteur peut également envisager cette histoire comme un récit choral, Boy Maximortal évoluant autant par l'expérience et l'acquisition de savoir que par ses relations avec les autres, Eva Evans et son père. Il se rend compte qu'il a, comme lui, développé un lien affectif avec eux. La belle jeune femme visiblement bien équilibrée, même si un peu casse-cou, faisant preuve d'une saine curiosité. le père posé et calme, effectuant son métier d'épicier en faisant montre de gentillesse vis-à-vis de ses clients, ayant une relation simple et honnête avec la postière Greta. L'agent Alan Dulles accomplissant ses missions avec obéissance et consciencieusement. le lecteur se rend compte qu'il côtoie ces individus avec plaisir, les dessins montrant des personnes normales, se comportant en adulte, avec des habits en adéquation avec leur statut social, leur occupation. L'artiste sait reproduire avec fidélité l'apparence des personnes ayant réellement existé comme Kennedy, Capote, et celle d'un personnage comme docteur Folamour issu du film Dr. Strangelove (1964) de Stanley Kubrick (1928-1999). Il représente avec évidence et précision les différents lieux : la forêt les champs cultivés, la maison forestière du couple Gottlieb à Vienna en Virginie, les immeubles de Slumburg, le plateau du mont Mulligan en Australie, l'épicerie de Wiseman avec ses rayonnages, ses produits, sa caisse enregistreuse.

Comme dans les chapitres précédents, ce récit s'inscrit dans le contexte historique. L'année est explicitée à plusieurs reprises : 1963. le lecteur voit donc passer John Fitzgerald Kennedy, alors président des États-Unis, dans une salle de commandement où seuls les individus autour de la grande table sont éclairés. Il évoque sa relation avec l'actrice italienne Gina Lollobrigida (1927-). Il est également facile de replacer les écrivains Capote et Burroughs. La mission suivante emmène l'agent Dulles de la CIA à rendre visite à Sydney Gottlieb (1918-1999) : en fonction de sa culture, le lecteur a peut-être besoin d'aller consulter une encyclopédie en ligne. Cet homme a bel et bien existé et il a participé au projet MK-Ultra (1953-1970) ayant pour objectif de développer des techniques de contrôle et de programmation de l'esprit. Cette référence arrive tout naturellement dans l'intrigue car l'un des thèmes de l'histoire réside dans la conscience, sa nature, l'enjeu de la faire progresser. le lecteur a bien senti que la création du concept de surhomme sous la forme d'un superhéros passionne l'auteur à la fois du point de vue de l'histoire des comics américain et des contrats de main d'oeuvre utilisés pour employer les créateurs, mais aussi du point de vue psychanalytique de l'archétype jungien. Dans ce chapitre, Boy Maximortal utilise ses capacités extraordinaires pour absorber la somme des connaissances de l'humanité, et il porte un jugement. Capote sonde les tréfonds de l'âme humaine au travers d'un crime sordide. Burroughs utilise des drogues hallucinogènes pour parvenir à un autre état de conscience. Sydney Gottlieb fait consommer du LSD-25 (diéthyllysergamide) à des prisonniers afro-américains pour des expériences de contrôle de la pensée. JF Kennedy et ses généraux espèrent bien pouvoir faire de Maximortal, un soldat, ou mieux une arme à leur service comme il l'a déjà été par le passé dans sa précédente incarnation de Maximortal.

Veitch contrebalance cette vision très occidentale, cette culture rationaliste qui tente des incursions dans le spirituel, par la séquence se déroulant en Australie. La présentation qu'en fait l'évêque Roger Snailby est bien sûr orientée par sa propre foi et ses croyances. Un groupe de jeunes hommes bon anglicans se confronte aux croyances primitives de cette tribu, le temps du rêve, dont en plus le chef spirituel est Yawuru, une femme. le lecteur attentif relève le nom de la tribu : Djugan, assez proche en prononciation de Jungien, l'adjectif dérivé de Carl Gustav Jung (1875-1961). Toujours facétieux, l'auteur fait manipuler à Yawuru une marionnette de True-Man. La réaction des occidentaux est immédiate, mais après qu'un éclair frappe la tente, Desmond, l'étudiant anglais le plus prometteur, décide de rester. L'auteur indique ainsi qu'il y a quelque chose à prendre dans la représentation du monde des aborigènes.

Comme les précédents tomes, celui-ci se termine avec une demi-douzaine d'histoires courtes, en provenance de différentes périodes de la vie professionnelle de l'auteur. Il s'agit d'histoires à chute, de 1 à 12 pages, avec un niveau de dessin impressionnant, à l'exception d'une réalisée encore adolescent avec son frère. Deux ont été écrites par Steve Perry. le lecteur curieux se lance dans leur lecture, et y prend vite goût, passant de l'une à l'autre pour le plaisir et plus simplement pour avoir la satisfaction d'avoir tout lu.

Troisième et avant dernier chapitre de cette histoire de 200 pages : le lecteur retrouve tout ce qui lui a plu dans les deux précédents, à commencer par la narration visuelle ancrée dans le registre descriptif et réaliste, avec des traits de contour nets et précis, des décors consistants, des personnages adultes au comportement crédible. le récit continue l'aventure de Boy Maximortal faisant l'expérience de la vie, à la recherche d'un mode d'action, tout en approfondissant le questionnement sur la vie spirituelle et le lien entre celle-ci et le monde réel, en laissant un peu de côté l'histoire de l'industrie des comics.
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