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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est incroyable à quel point les structures dans lesquelles nous sommes pris, nous, moi, des individus, hommes, et même femmes, nous influencent et nous façonnent. Nous déculpabilise. Nous font répéter sans nous en rendre compte les mêmes erreurs.
Non, écoutons réellement les plus maltraités, écoutons-les, c'est la seul façon de vraiment évoluer, changer. Parce qu'un féminisme seul n'a pas de sens, parce que l'antiracisme seul n'a pas de sens ou de poids... L'atomisation des différents combats les déforce et renforce la structure capitalistique dominante qui arrange toujours les mêmes. Ou, qui s'il ouvre la porte à certains groupes ce n'est que pour mieux en profiter et c'est systématiquement au détriment d'un autre groupe... Les femmes banches ont effectivement vu leur situation un peu s'améliorer au fil du temps, mais pas les racisées, qui sont à nouveau exploitées pour permettre à quelques-unes, devenues petit à petit privilégiées, d'être "bien". D'être au propre. Mais la saleté est structurelle, le capitalisme est une organisation de production de déchets et de saletés. Et qui parvient à se rendre illusoirement propre en surexploitant toujours les mêmes, et en tentant de se donner bonne conscience.
Le même discours peut-être tenu envers les affreuses tentatives de greenwashing concernant l'environnement, etc.
Le problème est multimodal, multidimensionnel et il faut, il faut, il faut écouter ceux qui en souffrent le plus. C'est d'eux qui peut venir une autre vision et forme possible d'existence au monde.
Ce livre fait partie de ces livres qui sont bien trop confidentiels, dont on ne parle quasi pas. Même si on croit donner la parole aux "minorités", c'est toujours dans nos cadres, avec nos codes de privilégiés destructeurs pourrissant, et maintenant il nous faut juste nous taire et écouter.
Merci, Madame Vergès, pardon pour toutes les offenses et les souffrances passées et présentes, et aidez-nous, oui c'est encore à vous que nous demandons de l'aide (c'est fou), aidez-nous à devenir meilleurs.
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Une base indispensable ! Ravie d'avoir lu mon premier livre féministe avec la voix de Françoise Verges ! Je me suis sentie totalement comprise dans ma manière de concevoir le féminisme, sa voix mérite d'être beaucoup plus entendue ! J'ai compris qu'il faut sereapproprier le féminisme, car il n'est pas unique ni figé ! A lire ab-so-lu-ment!
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J'ai lu avec beaucoup d'intérêt cet essai passionnant, manifeste à agir pour un féminisme plus inclusif et intersectionnel. Il invite à la réflexion, et met à nu certains mécanismes qui sous couvert de « féminisme », sont de nouvelles formes d'exploitation et de dénigrement de certaines populations sur d'autres.
Françoise Vergès, politologue et enseignante-chercheuse à l'Université de Sussex, a grandi à La Réunion, entourée de parents militants qui ont marqué et façonné sa vie et ses combats. Femme engagée, elle se bat pour la reconnaissance des droits des femmes, et se présente comme militante féministe décoloniale. Ses travaux portent sur les questions d'esclavage colonial, de créolisation, et de capitalisme racial.
Nous voici invité.e.s à réfléchir sur l'universalité supposée du féminisme. Dans cet essai percutant, Françoise Vergès invite à décoloniser le féminisme, à l'observer sous un angle plus large que l'inégalité de genre. Car si de nombreuses luttes féministes ont existé et coexisté depuis de nombreuses décennies, certaines semblent éclipsées, invisibilisées, notamment les luttes des femmes du « Sud », des Noires américaines, et des femmes résistantes et marronnes.
Le féminisme décolonial est un féminisme qui questionne aussi bien les inégalités de genre, mais aussi de milieu social, d'appartenance ethnique et religieuse, et dénonce une structuration sociale et politique, en Europe notamment, néocolonialiste. Pour elle le féminisme devrait « renouer avec une analyse du capitalisme néolibéral qui dévaste le monde », et qui « ne peut pas rester indifférent à l'impérialisme, à la situation des femmes précaires ».
Françoise Vergès fait la « critique d'un féminisme [qu'elle] appelle civilisationnel parce qu'il a entrepris la mission d'imposer au nom d'une idéologie des droits des femmes une pensée unique qui contribue à la perpétuation d'une domination de classe, de genre et de race » . Elle s'inquiète enfin d'une récupération du féminisme par des mouvances xénophobes et réactionnaires.
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Vous ne comprenez pas comment des gens comme Ciotti ou Wauquiez se réclament du féminisme ? le féminisme de Caroline Fourest ou sauce Printemps Républicain se retrouve à mener les mêmes luttes que Marine le Pen et vous vous demandez ce qui a bien pu se passer ?
Ce livre est pour vous, vous comprendrez les ressorts de ce qui est ici nommé "fémo-nationalisme" (entre autres).

L'essai formule aussi un idéal pour un féminisme ambitieux, amené à questionner toutes les structures de pouvoir, y compris capitalistes, racistes, impérialistes, et fait donc pâlir la définition mainstream du féminisme ("lutte pour l'égalité des droits entre les hommes et les femmes"), un brin naïve et creuse.
A lire!
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Voici un excellent ouvrage, qui, en très peu de pages, aborde de très nombreux volets du féminisme intersectionnel, à savoir la position de femme à croiser avec son statut social, le passé de ses ancêtres (en en France Dieu sait combien de femmes ont des ancêtres ayant saigné sous la main des Français !) etc.

Le regard de Françoise Vergès est très lucide et pointu, elle vise les occurrences sociétales que beaucoup peinent à voir, elle les éclaire, les souligne et nous permet d'y amener notre conscience. Comment la société perpétue t elle l'ordre des choses avant l'indépendance de ses colonies ? Comment peut-on lutter contre le colonialisme, à savoir cette tendance sociétale à conserver la société occidentale comme vampire des pays du Sud, buvant jusqu'à plus soif l'Aa moindre de leurs ressources ?

On ressort de cette lecture secours, et bien plus conscient.
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A lire absolument !
« Pourquoi le terme « féministe » est-il librement approprié à la fois par l'extrême droite, la gauche, et le capitalisme ? Dans un contexte, où les notions de féminisme et d'égalité sont vidées de leur sens

Un essai super documenté qui dénonce très bien ce qu'il peut y avoir d'insupportable dans le discours et les prises de position d'un certain féminisme « civilisationnel » (Caroline fourest, Elisabeth Badinter…) , autrement dit un féminisme de bourgeoises blanches qui prétend savoir mieux que les concernées, ces femme « sous-développées » qui ne se sont pas encore élevées au niveau de la pensée occidentale, ce qui est bon pour elles et n'a de cesse que de les libérer et qui leur dit en substance : «Vous n'avez pas la liberté, vous ne connaissez pas vos droits, nous allons vous aider à atteindre le niveau de développement adéquat »

Un féminisme d'une condescendance insupportable qui a entre autres complètement oublié, dans son discours universaliste de prendre en compte la réalité du système économique de domination qui régit les rapports Nord sud depuis des décennies, qui fait que l'oppression subie par les femmes issues des territoires coloniaux et post coloniaux ne peut se réduire à une seule question de genre ;



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Cet essai, pour moi, est une vraie claque. Françoise Vergès remet en question le féminisme qu'elle nomme "civilisationnel" à travers la place des femmes racisées, des femmes colonisées, des femmes esclaves. Elle pose le problème du patriarcat non pas seulement comme un problème de rapports d'un homme avec une femme, mais bien comme un problème de structures sociales et économiques qui maintiennent ce rapport de domination à la fois comme celui des hommes vis-à-vis des femmes, mais également comme celui de la domination de classe dans une France qui refuse de regarder son passé en face.

https://www.franceculture.fr/societe/le-feminisme-decolonial-selon-francoise-verges
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Le titre pourrait presque être "Un anticapitalisme décolonial". Quoi qu'il en soit c'est un livre extraordinaire, et les hommes, lisez-le, ce n'est pas un livre "pour les femmes". Il est écrit au féminin, comme plein de livres sont écrits au masculin. D'ailleurs je trouve que "ceux" qui en prennent le plus pour leur grade dans cet essai, sont les femmes. Enfin, une certaine classe sociale composée de femmes que F. Vergès nomme les "féministes blanches bourgeoises".
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Françoise Vergès nous éclaire sur le féminisme décolonial, c'est-à-dire sur le féminisme des femmes racisées qui nettoient le monde souvent très tôt le matin. Ce livre dénonce un capitalisme racial et patriarcal. Quelles sont les alliances avec les femmes blanches.
Un point de vue intéressant, que bien évidemment on ne trouve pas dans les média.
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Tisser les liens. C'est la mission de ce livre de Françoise Vergès. Inscrit dans un féminisme très actuel, il pense beaucoup connexions. Souvent, on a du mal a rassembler les luttes dans des convergences qui les rendent beaucoup plus puissantes. C'est pourtant complément le cas ici. Vergès fait la guerre au féminisme libéral qui exclue les personnes perçues comme racisées. Celles-ci luttent d'autant plus qu'elles sont déconsidérées et plus ou moins esclavagisées par le capitalisme. le féminisme a donc pour mission de les inclure dans la lutte globale. L'autrice sait aussi prendre un grand recul afin de faire l'autocritique nécessaire qui questionne aussi les faiblesses des luttes qui ne convergent pas. Elle prend l'exemple des Black Panthers, qui même dans leur combat plus qu'honorable, ont pu exclure le féminin, ce qui s'est amèrement retourné contre eux. Ce livre étudie le global et ce qui en ressort est clairement une véritable puissance, celle des femmes qui se battent ensemble, qui souhaitent la justice dans la justesse.
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