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EAN : 9782957749805
130 pages
SHED PUBLISHING (15/10/2021)
4.12/5   4 notes
Résumé :
« Paris « capitale romantique », « capitale de l’amour » a été, entre le 15ème et le 20ème siècle, la capitale d’un empire colonial, esclavagiste et post-esclavagiste. Inévitablement, les pouvoirs successifs ont voulu exhiber ce qui faisait leur gloire et, inévitablement, du fait de la structure masculine et raciale du pouvoir, bâtiments et monuments ont été conçus pour mettre en scène l’esprit de conquête, le patriarcat, l’oppression et l’expansion. »

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai reçu ce livre et la présentation m'a beaucoup plu. Un format facile et esthétique, un beau papier, une mise en page et une police de caractères agréables à l'oeil, un souci écologique en veillant à ce qu'on atteigne exactement 192 pages.
Ayant travaillé dans l'édition pendant quelques années après ma retraite, je suis sensible à ces détails.
En me portant candidate pour lire ce livre dans le cadre de la masse critique de Babelio, je savais que ce serait compliqué. Depuis, j'ai vu que nous y étions 12 lecteurs, mais, à ce jour, aucun n'a rien publié à propos de ce livre, comme si chacun attendait le signal pour le faire… ou plutôt que quelqu'un d'autre commence.

Cela va donc être moi.
Je précise tout d'abord que je ne suis pas habituée à lire ce type de livre et donc, encore moins, à en faire la critique.
J'ajoute que, sachant qu'il s'agit d'un livre de Françoise Vergès, je ne pouvais m'attendre qu'à un livre très engagé et à un message virulent. Je suppose que le lecteur ne peut pas être indifférent : soit il adhère au texte, soit il est contre. La neutralité ne lui est pas possible.

Pourtant, je considère que mon rôle n'est pas de promouvoir ce livre mais de présenter son contenu de la façon la plus neutre possible.

Que vais-je donc en dire ?
Le titre : de la violence coloniale dans l'espace public.
C'est ce qui a accroché mon attention ; pourtant, il s'agit uniquement de l'espace dans le triangle de la Porte Dorée. N'étant pas parisienne, il m'a fallu commencer par le situer.
Qu'y trouve-t-on ?
Le palais de la Porte Dorée, construit pour l'exposition coloniale de 1931.
Le monument érigé en hommage à la mission Marchand.
Voici donc les éléments sur lesquels ce livre s'appuie.

Françoise Vergès est – dans la lignée de sa famille – anticolonialiste et féministe. le ton est donné dès la page 9 par le choix d'une écriture multigenre. J'avoue que j'en ai été agacée ; en effet, il me semble que la langue est le fruit de nombreuses évolutions, de changements progressifs au fil de l'évolution de la société et des mentalités ; j'ai donc considéré cette prise de position comme un « coup de force ». Par la suite, au cours de ma lecture, j'ai zappé tous les mots écrits de la sorte. C'est mon choix et je l'assume.

Ce livre est écrit en cinq parties :
- Paris, « une ville aux multiples visages », une ville où sont érigés des statues ou des monuments à la gloire d'hommes (au sens masculin) ayant joué un rôle dans des formes de colonisation (par exemple, Colbert et Gallieni, mais aussi saint Louis).
- Les bas-reliefs du palais de la Porte Dorée, palais élaboré pour l'exposition coloniale de 1931. La présentation et l'analyse sont faites par l'autrice du livre et diffèrent, évidemment, de celles qui sont publiées sur le site internet du musée.
- le monument érigé en l'honneur de Jean-Baptiste Marchand et à la gloire de l'expédition Marchand-Congo/Nil (1896-1899). C'est la partie la plus longue du livre qui raconte une histoire de la conquête coloniale.
- Décolonisons. Il s'agit d'une injonction à libérer l'espace public des traces de la conquête coloniale, une approbation des actions violentes qui ont pu être commises pour détruire des monuments existants. C'est, à mon avis, la partie la plus violente du livre.
- Cahier iconographique. Suivi d'une bibliographie.

J'ai lu ce livre très vite et avec beaucoup d'intérêt. Je connais assez mal cet aspect de l'histoire de notre pays et cela a été pour moi une découverte bien que je sois consciente que les aspects développés sont uniquement ceux qui servent le point de vue de l'autrice !

Le mérite de ce livre est que cela m'a donné envie d'en savoir davantage. J'ai donc prévu de me rendre dès ce dimanche sur les lieux évoqués afin de me faire ma propre opinion.

J'ai également lu la littérature ancienne que j'avais à ma disposition. En effet, quand on parle aujourd'hui des colonies, on n'a pas le même regard que celui du citoyen du XIXe siècle. Les lois changent, mais surtout les mentalités évoluent ; cela ne peut se faire que de manière progressive. J'ai retrouvé le récit des conquêtes coloniales dans le Lavisse de 1921 (Histoire de France contemporaine) ; tome 8, on peut lire page 375 : « le Soudan, purgé des chasseurs d'esclaves, a commencé à se repeupler… Ces peuples nègres, restés enfantins, n'avaient jamais formé de nation ; aucun sentiment national d'indépendance ne les animait contre les blancs ; ils se sont vite habitués à obéir aux officiers français et à respecter la civilisation européenne… ». Aujourd'hui, un tel texte soulèverait l'indignation. Il n'en était rien à l'époque.

Et je me garderais bien, contrairement à l'autrice (page 121), de déclarer que les gens qui ne sont pas d'accord « font preuve d'ignorance et déploient une certaine malhonnêteté ».






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Le colonialisme et ses impacts sur notre époque sont des sujets peu traités, voir même mal traités : qui ne se rappelle pas de ses cours d'histoire où le colonialisme, sans être forcément glorifié, est nettement édulcoré ?

Le livre apporte beaucoup de détails sur l'histoire coloniale sans faux semblants, certains passages sont assez dures (j'ai cependant trouvé très judicieux de la part de l'éditeur d'avoir ajouter des notes pour avertir le lecteur sur les passages violents) sans pour autant tombés dans du sensationnalisme malsain.

Malgré le fait que c'est un livre plutôt court, il est très riche en informations, sans être ennuyeux ni pompeux : on sent que l'auteur est engagé et qu'il sait énoncé sans fioritures, rendant son ouvrage accessible et facile a comprendre quelque soit le degrés de connaissances du lecteur.

Je n'ai pas honte de dire que j'ai vraiment appris, et surtout compris, beaucoup de chose. Je me considèrais déjà avant comme favorablement engagée dans la décolonisation néanmoins j'ai pu constater que beaucoup de chose avait échappés à mon spectre de connaissance et conscience. Cet ouvrage riche en détails historiques et actuels, permet véritablement d'appréhender notre société avec un nouveau regard. Cet ouvrage fait veritablement prendre conscience des enjeux de la décolonisation et remplis un rôle de préservation de la mémoire, du rétablissement du discours véritable.
Je suis sortie grandit de cette lecture. C'est impressionnant, instructif et libérateur.

Dans le détail, j'ai beaucoup apprécié le chapitre sur les bas reliefs du Musée : il est très intéressant de voir comment nos monuments historiques ont pu servir d'outils de manipulation de la pensée, prouvant combien les images ont souvent un impact et que leurs commanditaires ont un objectif auquel on ne penserait pas si on ne s'attardait pas à aller au-delà de l'esthétisme pure.

Pour finir, je m'attarderais un peu sur le livre en tant qu'objet. de prime abord je n'ai pas choisi ce livre pour sa couverture néanmoins une fois reçu je dois avouer avoir été agréablement surprise : son format fin tient agréablement en main, le grammage du papier (étant graphiste j'ai un certains goût pour ces choses là) est agréable, il edt richement illustrés en photos et dossiers d'époque... une belle surprise.
C'est le premier livre que je lie qui est rédigés en multigenre : pour ceux que ça pourrait inquiétés franchement allez-y les yeux fermés ! Il y a une note explicative au début mais très franchement elle est plutôt superflue, pour ma part je ne me suis presque pas rendue compte que c'était en multigenre, la lecture n'est pas du tout perturbée.


J'ai reçu ce livre à l'occasion des Masses Critiques, un grand merci à Babelio et aux éditions Shed.
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération masse critique de Babelio et l'ai trouvé vraiment très intéressant.

J'ai, d'abord, beaucoup aimé le travail d'édition fourni.
La qualité du papier est très appréciable.
La documentation photographique donne vraiment une profondeur et un intérêt supplémentaire au propos.
Et enfin, le choix de l'écriture inclusive est très intéressante, c'est une première pour moi.

Dans ce livre/documentaire on découvre l'histoire de plusieurs monuments de Paris évoquant la colonisation; à partir de cette histoire douloureuse, l'autrice nous propose des pistes de réflexions sur la place de ces monuments dans notre paysage quotidien.
Ma réflexion sur ces questions était déjà active depuis plusieurs années et je ne savais pas si ce livre allait pouvoir m'apporter quelque chose de plus; finalement, ce livre m'a permis d'assoir certaine de mes convictions et de pousser ma réflexion vers des questionnements où elle n'était encore jamais allée.
Les propos sont sans concession, peuvent paraître durs, mais j'ai trouvé les raisonnements bien menés et la lecture fluide.

Un bel objet qui permet de se questionner.
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Vidéo de Françoise Vergès
Dans cet épisode d'Effractions : le podcast, la politologue militante feministe « décoloniale », Françoise Vergès évoque les thématiques abordées dans Portrait huaco, de Gabriela Wiener. Dans ce récit, la narratrice se découvre un ancêtre huaquero, c'est-à-dire pilleur d'objets péruviens. Elle enquête sur ses origines. Lecture : Caroline Girard Réalisation : Michel Bourzeix et Fabienne Charraire Musique : Thomas Boulard Extrait lu : Portrait huaco, Gabriela Wiener, Métailié (2023) Ce podcast a été enregistré dans les studios du Centre Pompidou.
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