«
Autour de la Lune » est la suite, je ne vous apprends rien, de «
de la Terre à la Lune », paru quatre ans plus tôt. Vous ne serez donc pas surpris si je vous dis que la distribution est la même, à savoir dans le boulet, Michel Ardan, Impey Barbicane et le capitaine Nicholl, les deux chiens Diane et Satellite, et une poignée de poules, et au sol, les traditionnels acolytes qui répondent à la question. : « Allô Houston, j'ai un problème ». Sauf qu'ici, c'est Cap Canaveral et pas Houston.
Nous avions laissé nos trois astronautes en herbe en orbite
autour de la Lune, condamnés à tourner éternellement autour de notre satellite. Heureusement pour eux, une comète qui fortuitement passait par là, les fait dévier et leur permet de rentrer à la maison sains et saufs.
Le scénario, en soi, est simple, presque simpliste, si ce n'est qu'il est étayé par une considérable documentation technique et scientifique (celle de l'époque, bien sûr). Et on reste sidéré devant le don prophétique de
Jules Verne : la première mission lunaire sera américaine, elle partira quasiment du même endroit, avec également trois hommes d'équipage. Pour la partie technique, il y a certes beaucoup d'invraisemblances (le boulet en est la preuve la plus évidente), des à peu près, du flou scientifique (à défaut d'être artistique), mais elles sont noyées dans ce qui fait la particularité de
Jules Verne : l'enthousiasme pour la science. En l'état de la science de son époque, l'auteur cherche à coller à la réalité, pas à la restituer.
Jules Verne n'est pas un écrivain réaliste, encore moins naturaliste : c'est un poète et un homme de théâtre qui a un engouement certain pour la science et les découvertes scientifiques, et se fait fort de les faire connaître de la meilleure façon qui soit. Et nous c'est bien comme ça qu'on l'aime.
Si
Jules Verne a été maintes fois adapté au cinéma ou à la télévision (et souvent avec succès), le diptyque lunaire n'est pas des mieux lotis sur ce point. Signalons quand même le film de Méliès « le voyage dans la Lune » (1902, ça ne nous rajeunit pas !) et un honnête film de Byron Haskin, «
de la Terre à la Lune » (1958), avec Joseph Cotten dans le rôle d'Impey Barbicane.