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sur 136 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je dédie ce commentaire à la mémoire Khaled al Assad l'ancien conservateur du site de Palmyre qui fut assassiné le 18 aout 2015 par des intégristes de Daesh . Que sa mémoire soit fameuse et universelle ,de même que celle de ceux qui participèrent au prix de leur vie ,à ce sauvetage et dont l'histoire n'a malheureusement pas mémorisé les noms .
Ce monsieur parmi quelques autres , a personnellement enterré et fait enterré des vestiges inestimables pour les préserver de la folie meurtrière absolue qui a ravagé ce site extraordinaire et fauché la vie de bien des habitants de cette ville.
Mer al Assad a néanmoins remporté une grande victoire posthume éclatante car vous pouvez désormais visiter Palmyre à son apogée, virtuellement et de manière vraiment gratifiante.
S'intéresser à Palmyre revient à s'intéresser à un point d'orgue de l'antiquité gréco-romaine et proche orientale.
L'histoire de cette cité et celle de sa culture spécifique renseigne sur l'univers linguistique ,religieux ,social ou politique du monde araméen. Et conséquemment sur l'univers antique sémite nord occidental qui comprend les peuples originellement araméens , hébreux, édomites ,phéniciens ,nabatéens,cananeens,ou ougaritique.
Palmyre démontre que le commerce international était très abouti dans cette antiquité aux marges du désert arabique et reliée au golfe persique (et donc à L'inde) comme à la méditerranée et à l'Égypte.
Comme les Nabatéens du Néguev ,les habitants de Palmyre étaient exposés à un stress hydrique phénoménal et autour de Palmyre se trouvent deux sites clefs qui permirent à cette citée de triompher durablement de la sècheresse chronique.
Un réseaux de collecte d'eau du type nabatéen a été reconstitué a Timna ,près d'Elath dans le Néguev en Israël. Ce réseau efficace, collecte l'eau des pluies saisonnières des pentes et des Nahal b et même il collecte partiellement la rosée .De manières incroyables, ces réseaux fonctionnent sur la base de la gravité comme ceux de Palmyre. Et ils débouchent sur des réservoirs.
L'histoire de Palmyre permet aussi de saisir le fonctionnement et la réalité juridique et sociale du statut de colonie romaine, car ce statut fut conféré à cette citée par l'empire. Il fut pratiqué de manière ambiguë du fait de la préservation exigente de la culture araméenne de cette ville-état qui intégra le grec utilement mais avec une claire marginalisation dans la pratique.
Palmyre a fourni du personnel politique à l'empire d'orient , peu certes , mais incontestablement . La ville a fait la place à de nombreuses cultures parmi celles qui l'environnaient mais sans se diluer dans son environnement. Palmyre fut très peu soluble malgré son apparence architecturale qui est aussi somptueuse que trompeuse.
L'épisode politique de conquête de Zénobie et l'avènement de son état résume bien cette spécificité durable de cette cité qui constitua alors une grande province syrienne et araméenne ,au bord de la sécession avec Rome Cette province débordait sur la Turquie contemporaine et même sur l'Egypte romaine de manière éphémère .Ce fut un épisode fulgurant et assez bref qui nous transporte au milieux du troisième siècle de l'ère commune dans un contexte complexe.
Palmyre, d'hier et d'aujourd'hui, vous l'aurez compris, a décidément beaucoup de choses à nous dire sur le passé et sur le présent.
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Un petit livre instructif sur ce site que je ne connaissais pas , détruit par Daech en août 2015. La livre est dédié à Khaled al-Assaad, archéologue, directeur général des Antiquités de Palmyre de 1963 à 2003, assassiné pour « s'être intéressé aux idoles » le 18 août 2015 après avoir été supplicié, torturé et finalement décapité.

L'historien Paul Veyne, choqué par les évènements, essaie de nous esquisser un portrait de ce que fut Palmyre. On y découvre une ville très ancienne, une ville d'échanges, de marchands, une ville vivante, présentée en petits chapitres. Un des chapitres nous retrace la saga de Zénobie, la reine rebelle. En 1980, le site fut classé au patrimoine mondiale de l'Unesco.

Bien que petit, le livre est agrémenté de plusieurs photos. Nous pouvons admirer les temples du site (dédiés au dieu Bêl, protecteur de la ville), le théâtre, des bustes (funéraires ?) finement travaillés et une magnifique mosaïque de femme.
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Aujourd'hui je vous emmène dans la cité de Palmyre à l'époque où elle était resplendissante. L'auteur qui a étudié l'Antiquité gréco-romaine a écrit cet essai suite à la destruction de la cité par les terroristes de Daesh et surtout par l'obscurantisme. J'ai apprécié cette immersion dans l'Antiquité surtout que je ne connaissais rien à celle-ci. J'ai beaucoup aimé! L'auteur ne parle que très peu de la destruction de 2015 , mais tout au long de ma lecture je n'ai pas cessé de penser à cette destruction totale.
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Le grand historien Paul Veyne ne livre pas une oeuvre érudite de synthèse - bien que la volonté pédagogique soit bien présente. Plus que la somme des recherches historiques et archéologiques, il nous livre ici un hommage poignant à la culture face à la barbarie. L'historien raconte la beauté de la Palmyre antique, ses banquets, sa colonnade, ses temples où Bâl devenait Zeus selon l'alphabet. C'était la ville de l'Occident, romaine mais surtout grecque, et c'était la ville de l'Orient, arabe et araméenne. Les Barbares ont passé, tout est ruine et deuil, les ruines elles-mêmes sont ruinées. Mais grâce à Paul Veyne, DAECH ne peut la détruire totalement. L'Humanité se souviendra de Palmyre, cette ville qui était un symbole de mixité et d'échanges entre les cultures, dans un Proche-Orient creuset de toute notre civilisation.
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Livre érudit mais facile à lire. On aimerait visiter les ruines de Palmyre avec un guide de cette qualité.
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Palmyre est un livre court mais dense qui m'a donné envie de me replonger dans mes bouquins d'histoire. Paul Veyne est un maître qui sait en quelques mots vous décrire une époque, un lieu avec précision et humanité.
Ce livre m'a permis de découvrir le passé de Palmyre qui était assez flou pour moi. Sans s'attarder sur Daesh et leur responsabilité dans la destruction du site archéologique, Paul Veyne démontre l'importance qu'a eu cette cité durant l'Antiquité gréco-romaine. Un plaisir de lecture !
Lien : http://wp.me/p78LJM-94
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Un petit ouvrage d'un amoureux de Palmyre qui regrette sa destruction partielle, et qui tente de faire revivre la ville en retraçant son histoire et les hommes et femmes qui l'ont marquée.
Aisé et agréable à lire, il permet d'aborder la question de la guerre en Syrie par les pertes culturelles et architecturales, qui viennent s'ajouter aux pertes humaines désastreuses.
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Dans cet essai rédigé à la suite de la destruction du temple de Bêl par les partisans de l'Etat Islamique, l'immense historien, Paul Veyne, spécialiste de la Rome antique, revient sur l'histoire de Palmyre. Il en reconstitue la splendeur disparue en évoquant sa richesse artistique et économique. Il dresse le portrait d'une cité dotée d'une identité forte et unique dans l'histoire. Située à un carrefour géographique, elle se caractérise par une ouverture au monde tout en conservant une position singulière face aux différents empires quant à sa langue ou sa religion. Après avoir refermé cet ouvrage, on mesure un plus encore l'immensité de cette perte pour toute l'humanité.
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Paul Veyne, grand spécialiste de l'antiquité gréco-romaine, retrace dans ce court essai l'histoire de Palmyre après la destruction du site archéologique par Daesh.
Il explique simplement comment aux portes du désert cette oasis s'est développée, comment devenue une "cité hellénisée" elle a fait partie de l'empire romain. Mais l'échec de la reine Zénobie face aux armées de l'empereur Aurélien marquera la fin de Palmyre.
Par sa langue conservée, l'araméen, ses dieux et ses rites, Palmyre représentait un vrai patchwork culturel, orient et occident mêlés.
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Palmyre, perle du désert syrien, était-elle syrienne, hellénistique ou romaine?

On y parlait araméen mais aussi grec. C'était un avant-poste romain sujette des Césars mais aussi une cité caravanière sur la Route de la Soie?

Paul Veyne nous transporte dans le désert aux confins de l'Empire romain, proche de la Perse. Il décrit une ville différente des villes romaines au plan stérotypé, du Maroc en Bulgarie. Cette civilisation marchande d'une grande richesse a gardé son originalité, ses tribus nomades, ses dieux Bêl et Baalshamîn "traduits" en Zeus, Allat tantôt figurée en Athéna de Phidias, tantôt Artémis...

Si les colonnades sont hellénistiques c'est que "l'hellénisme était toujours la civilisation "mondiale" qui impressionnait tous les peuples, le prestigieux modèle étranger qu'on imitait et en même temps le miroir ou les différents peuples croyaient retrouver leurs propres traits sous une forme plus vraie; S'helléniser c'était rester soi-même tout en devenant soi-même : c'était se moderniser".

Il raconte aussi l'histoire de Zénobie, reine d'Orient et Vraie romaine... Son mari Odinath, élevé au rang de sénateur romain, leva une armée de bédouins ou de Sarrasins contre Sapor le roi de Perse qui retenait prisonnier l'empereur romain en personne, Valérien. Zénobie, reine hellénistique lettrée et ouverte attirée par le religion juive donna aussi asile aux manichéens. Après une facile conquête de l'Egypte elle se rêva même impératrice romaine , commença une marche sur Rome et fut refoulée par Aurélien.

Architecture, sculpture, religion, politique, tous les aspect de la ville de Palmyre traduisent une hybridation, symbiose entre l'empire Romain et l'Orient lointain. le résultat est original.

Le mot de la fin :

"Oui, décidément, ne connaitre ne vouloir connaître qu'une seule culture, la sienne, c'est se condamner à vivre sous un éteignoir"


Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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