LA VIE C'EST COMME UNE DENT
La vie, c'est comme une dent
D'abord on y a pas pensé
On s'est content de mâcher
Et puis ça se gâte soudain
Ça vous fait mal, et on y tient
Et on la soigne et les soucis
Et pour qu'on soit vraiment guéri
Il faut vous l'arracher, la vie.
Un jour il y aura autre chose que le jour.
Un poète
C'est un être unique
A des tas d'exemplaires
Qui ne pense qu'en vers
Et n'écrit qu'en musique
Sur des sujets divers
Des rouges ou des verts
Mais toujours magnifiques.
Un homme tout nu marchait
L'habit à la main
L'habit à la main
C'est peut-être pas malin
Mais ça me fait rire
L'habit à la main
L'habit à la main
Ah ah ah ah ah ah ah
Un homme tout nu
Un homme tout nu
Qui marchait sur le chemin
Le costume à la main.
ILS CASSENT LE MONDE
Ils cassent le monde
En petits morceaux
Ils cassent le monde
A coups de marteau
Mais ça m'est égal
Ça m'est bien égal
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j'aime
Une plume bleue
Un chemin de sable
Un oiseau peureux
Il suffit que j'aime
Un brin d'herbe mince
Une goutte de rosée
Un grillon de bois
Ils peuvent casser le monde
En petits morceaux
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
J'aurai toujours un peu d'air
Un petit filet de vie
Dans l'oeil un peu de lumière
Et le vent dans les orties
Et même, et même
S'ils me mettent en prison
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez
Il suffit que j'aime
Cette pierre corrodée
Ces crochets de fer
Où s'attarde un peu de sang
Je l’aime je l’aime
La planche usée de mon lit
La paillasse et le châlit
La poussière de soleil
J'aime le judas qui s'ouvre
Les hommes qui sont entrés
Qui s'avancent, qui m'emmènent
Retrouver la vie du monde
Et retrouver la couleur
J'aime ces deux longs montants
Ce couteau triangulaire
Ces messieurs vêtus de noir
C'est ma fête et je suis fier
Je l'aime, je l'aime
Ce panier rempli de son
Où je vais poser ma tête
Oh, je l'aime pour de bon
Il suffit que j'aime
Un petit brin d'herbe bleue
Une goutte de rosée
Un amour d'oiseau peureux
Ils cassent le monde
Avec leurs marteaux pesants
Il en reste assez pour moi
Il en reste assez, mon coeur
...
Il vaudrait mieux gagner sa vie
J'ai pas besoin de la gagner...
Y a du soleil dans la rue
J'aime le soleil mais j'aime pas la rue
Alors je reste chez moi
"Je veux une vie en forme de toi"
Répétons-le : l'eau n'y est pour rien. L'homme, au demeurant, s'en fout bien, parce qu'il peut toujours en fabriquer une autre pourvu qu'il dispose d'argile, de soleil et de talent, éléments simples fort répandus à la surface du coléopterre sur lequel nous citoyons. Et cette élimination de l'eau, inattendue mais prévisible, nous permet bien de regagner les perspectives enthousiasmantes du début, à savoir qu'un homme aura toujours assez de cruches pour venir à bout de l'eau, qu'il pourra avantageusement, à l'occasion, remplacer par le sirop de lune, la vodeca, le pett e-roll, l'aguardiente, le pulque, le raki, le saké, le bayrum, le tequila ou tout autre liquide dont la consommation immodérée constitue la supériorité essentielle de l'humain sur le cruchesque, voire sur le reste de la création, ainsi que le démontre son comportement après l'absorption de ces produits spirituels dus uniquement à son industrie, laquelle outre qu'elle produit des cruches et des proverbes, en fait l'égal d'un Dieu auquel, du reste, nous ne croyons pas.
"Il y a de quoi. Pour nous tirer de là, il importe de donner à ce que nous écrivons un sens extrêmement précis ; car sur le terrain du vague, de l'insolite, du vaporeux, de l'abscons et du rêveur, le robot nous battra à tout coup. Lui, en effet, n'aura aucune des mauvaises raisons que nous impose notre passé de choisir tel ou tel vocable. Lui sera vraiment libre, alors que s'il vient sous notre plume automatique une structure vachement originale, c'est peut-être bien que nous aurons fréquenté Mallarmé ou Jarry, de façon trop intime. Lui épuisera les combinaisons en deux et trois mouvements et nous délivrera des textes sans syntaxe, dont il assumera seul la confection."
Un Robot-Poète ne nous fait pas peur.