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Gilbert Pestureau (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253001355
188 pages
Le Livre de Poche (01/01/1992)
3.76/5   1247 notes
Résumé :
Serait-on heureux si l'on obtenait sur-le-champ ce qu'on désire le plus au monde? La plupart des gens répondent oui, le sénateur Dupont aussi.

Wolf, quant à lui, prétend que non. Pour le prouver, il va chercher l'objet des vœux du sénateur: un ouapiti.

A la suite de quoi, le sénateur Dupont tombe dans un état de béatitude qui ressemble fort à de l'hébétude. Bien que le sénateur Dupont ne soit qu'un chien, ce spectacle déprimant accroî... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 1247 notes
J'aurais peut-être dû fumer de l'herbe avant de m'attaquer à "L'herbe rouge" de Boris Vian, ça aurait sans doute facilité ma lecture de ce roman à classer dans les genres absurde et burlesque, dont je ne suis ni familière ni friande.

Le style très personnel de Boris Vian qui joue brillamment avec les mots, ce style qui a fait le succès de son "Écume des jours" - ce n'est pas demain la veille que je vais m'y frotter à celui-là - me fatigue très vite, disperse mon attention, en un mot m'ennuie.

Dans ce "Alice au pays des merveilles" à la française, on voyage dans le monde des souvenirs grâce à une machine exploratrice aéronautique, on dialogue avec son chien, on confie sa manucure à des insectes, on ne s'aime pas, on a le cafard et on se demande à quoi on sert sur la terre. Les introspections de Wolf (derrière lequel se cache à peine l'auteur) sont universelles et fondées mais elles m'ont vite lassée. Je manque peut-être d'imagination (quoique j'ai su apprécier "Alice au pays des merveilles") et de fantaisie mais c'est ainsi, sur ce coup-ci, Boris et moi, ça ne le fait pas.


Challenge MULTI-DÉFIS 2017
Challenge Petit Bac 2016 - 2017
Challenge 1914-1968 2017
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Sur un magnifique arrière plan aux couleurs du Fauvisme, c'est l'histoire de Wolf, Lil, Lazuli, Folavril et de la  'machine',  cynique psychanalyse de l'amour, révélant l'échec d'une éducation au carcan rigide, trop couvée, trop facile et le triste point de vue plein de dépit des filles qui ne rêvent que 'd'affreux coureurs qu'elles n'aimeront jamais'.
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Je ne sais pas si c'est moi qui n'étais pas disposé à lire ce bouquin, ou bien si vraiment c'est le genre absurde poussé à l'extrême, mais je dois bien avouer que je ne suis un peu ennuyée à sa lecture. On reconnaît certes bien le genre de Vian, avec des images plus loufoques, je trouve, que dans l'Écume des jours, mais je n'ai pas ni accrochée à cette histoire de savant fou qui veut inventé une machine à corriger les souvenirs du passé, ni aux personnages qui m'ont parus vides. Il faut tout de même souligner que quelques personnages féminins sont très intéressants, de par leur grandeur et force de caractère. Bref, une Vian de plus de lu, mais qui n'arrive pas du tout à la cheville de la très forte impression que m'a laissé un J'irai cracher sur vos tombes, par exemple.
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Voici le petit frère de "L'écume des jours". On prend plaisir à le lire mais pas autant que l'autre, comme si Boris Vian l'avait écrit avec le vague-à-l'âme qui lui serrait la gorge. L'Herbe rouge est une histoire qui ne se passe jamais vraiment maintenant, plus intéressée par le passé et par l'avenir, et les personnages se débrouillent au milieu de tout ça, en continuant à rire comme des fantômes.
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🎼🎶Mon oncle,un fameux bricoleur, 🎼
🎶🎶faisait en amateur,
🎵🎶des bombes atomiques,
🎶🎵sans avoir jamais rien appris,
🎶🎵c'était un vrai génie,
🎶🎵question travaux pratiques,
🎼🎶Il s'enfermait toute la journée,
🎶🎵au fond d'son atelier,
🎶🎵pour faire ses expériences,
🎶🎵et le soir il rentrait chez nous,
🎶🎵et nous mettait en transe en nous racontant tout.🎶🎵
(Extrait de la chanson :la java des bombes atomiques)

C'était cela aussi Boris Vian,ses chansons " braillées" à tue-tête " dans une vieille "deudeuch" en allant à Etretat avec les copines,nous avions 18 ans,c'était l'époque : Léo Ferré,Barbara,Catherine Ribeiro,Ange ,Malicorne et tant d'autres,je ne vais pas sombrer dans une mélancolie malsaine,mais était-ce notre jeunesse,nos années d'insouciance qui faisaient que lorsque nous ouvrions un roman de Boris Vian nous le trouvions génial et chaque chapitre nous voyait rire par le dandysme et surtout l'originalité de cet écrivain.J'ai repris ce livre :l' herbe rouge et n'ai pas retrouvé le bonheur ressenti lors de ma lecture å 18 ans.Les années ont passé, vite trop vite ,le charme n'opère plus,bien que j'ai toujours autant de plaisir à 'écouter ses chansons,j'ai abandonné le livre à la page 77 .
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Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
Quel calvaire! Seize ans...Seize ans le cul sur des bancs durs...Seize ans de combines et d'honnêtetés alternées. Seize ans d'ennui - Qu'en reste t-il ? Des images isolées, infirmes...l'odeur des livres neufs le premier octobre, les feuilles que l'on dessinait, le ventre dégoûtant de la grenouille disséquée en travaux pratiques, avec son odeur de formol, et les derniers jours de l'année où l'on s'aperçoit que les professeurs sont des hommes parce qu'ils vont partir en vacances et que l'on est moins nombreux. Et toutes ces grandes peurs dont on ne sait plus la cause, les veilles d'examens... Une régularité d'habitudes...Ça se bornait à cela...mais savez-vous, monsieur Brul, que c'est ignoble, d'imposer à des enfants une régularité d'habitudes qui dure seize ans ? Le temps est faussé, monsieur Brul. Le vrai temps n'est pas mécanique, divisé en heures, toutes égales...le vrai temps est subjectif...on le porte en soi...Levez-vous à sept heures tous les matins... Déjeunez à midi, couchez-vous à neuf heures...et jamais vous n'aurez une nuit à vous...jamais vous ne saurez qu'il y a un moment, comme la mer s'arrête de descendre et reste, un temps, étale, avant de remonter, où la nuit et le jour se mêlent et se fondent, et forment une barre de fièvre pareille à celle que font les fleuves à la rencontre de l'Océan. On m'a volé seize ans de nuit, monsieur Brul. On m'a fait croire, en sixième, que passer en cinquième devait être mon seul progrès...en première, il m'a fallu le bachot...et ensuite, un diplôme... Oui, j'ai cru que j'avais un but, monsieur Brul... et je n'avais rien... J'avançais dans un couloir sans commencement, sans fin, à la remorque d'imbéciles, précédant d'autres imbéciles. On roule la vie dans des peaux d'ânes. Comme on met dans des cachets les poudres amères, pour vous les faire avaler sans peine... mais voyez-vous, monsieur Brul, je sais maintenant que j'aurais aimé le vrai goût de la vie.
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– Pour la dernière fois, dit-il, je vous demande de ne pas faire l’enfant. Maintenant, c’est sérieux. Tous les parents se valent ! Vraiment ! Ainsi, parce que vous n’avez pas été gêné par les vôtres, vous n’en tenez aucun compte.
– Les miens étaient bons, d’accord, dit Wolf, mais avec des mauvais, on réagit plus violemment, et c’est plus profitable en fin de compte.
– Non, dit Monsieur Perle. On dépense plus d’énergie, mais finalement, comme on est parti de plus bas, on arrive au même point ; c’est du gâchis. Évidemment, quand on a vaincu plus d’obstacles, on est tenté de croire qu’on a été plus loin. C’est faux. Lutter n’est pas avancer.
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"– Bon, dit Wolf, en ce moment, de quoi as-tu envie ?
– Et si on vous posait la même question, grommela le sénateur, vous seriez bien en peine de répondre, hein ?
Effectivement, Wolf ne répondit pas tout de suite. Il balançait sa canne et s’amusait à décapiter des tiges de pétoufle grimaçant qui croissaient çà et là sur le terrain à ploukir. De chaque tige coupée sortait un jet gluant de sève noire qui se gonflait en un petit ballon noir à monogramme d’or.
– Je ne serais pas en peine, dit Wolf. Je te dirais simplement que plus rien ne me fait envie.
– C’est nouveau, ricana le sénateur, et la machine ?
– Ça serait plutôt une solution désespérée, railla Wolf à son tour.
– Allons, dit le sénateur, vous n’avez pas tout essayé.
– C’est vrai, dit Wolf. Pas encore. Mais ça va venir. Il faut d’abord une vue claire des choses. Tout ça ne me dit pas de quoi tu as envie.
Le sénateur devenait grave.
– Vous ne vous moquerez pas de moi ? demanda-t-il.
Les coins de son museau étaient humides et frémissants.
– Absolument pas, dit Wolf. Si je savais que quelqu’un a vraiment envie de quelque chose, ça me remonterait le moral.
– Depuis que j’ai trois mois, dit le sénateur d’un ton confidentiel, je voudrais un ouapiti.
– Un ouapiti, répéta Wolf absent.
Et il reprit aussitôt :
– Un ouapiti !…
Le sénateur reprit courage. Sa voix s’affermit.
– Ça au moins, expliqua-t-il, c’est une envie précise et bien définie. Un ouapiti, c’est vert, ça a des piquants ronds et ça fait plop quand on le jette à l’eau. Enfin… pour moi… un ouapiti est comme ça.
– Et c’est ça que tu veux ?
– Oui, dit le sénateur fièrement. Et j’ai un but dans ma vie et je suis heureux comme ça. Je veux dire, je serais heureux sans cette saloperie de petite voiture.
Wolf fit quelques pas en reniflant et cessa de décapiter les pétoufles. Il s’arrêta.
– Bon, dit-il. Je vais t’enlever la voiture et on va aller chercher un ouapiti. Tu verras si ça change quoi que ce soit d’avoir ce qu’on veut.
Le sénateur s’arrêta et hennit de saisissement.
– Quoi ? dit-il. Vous feriez ça ?
– Je te le dis…
– Sans blague, haleta le sénateur. Faut pas donner un espoir comme ça à un vieux chien fatigué…
– Tu as la veine d’avoir envie de quelque chose, dit Wolf, je vais t’aider, c’est normal…
– Nom d’une pipe ! dit le sénateur, c’est ce qu’on appelle de la métaphysique amusante, dans le catéchisme.
Pour la seconde fois, Wolf se baissa et libéra le sénateur. Gardant une canne à ploukir, il laissa les autres dans la voiture. Personne n’y toucherait car le code moral du plouk est particulièrement sévère.
– En route, dit-il. Pour le ouapiti, il faut marcher courbés et vers l’est.
– Même en vous courbant, dit Dupont, vous serez encore plus grand que moi. Donc, je reste debout.
Ils partirent, humant le sol avec précaution. La brise agitait le ciel dont le ventre argenté et mouvant s’abaissait parfois à caresser les grandes ombelles bleues des cardavoines de mai, encore en fleur et dont l’odeur poivrée tremblait dans l’air tiède."
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Lazuli se rapprocha d’elle et se rassit sans la toucher.
– Tu es belle, murmura-t-il, comme… comme une lanterne japonaise… allumée.
– Ne dis pas d’idioties, protesta Folavril.
– Je ne peux pas te dire que tu es belle comme le jour, dit Lazuli, ça dépend des jours. Mais une lanterne japonaise, c’est toujours joli.
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On essaye de faire croire aux gens, depuis des générations, qu'un ingénieur, qu'un savant, c'est un homme d'élite. Eh bien, je rigole ; et personne ne s'y trompe, sauf les prétendus hommes d'élite eux-mêmes. Monsieur Brul, c'est plus difficile d'apprendre la boxe que les mathématiques. Sinon, il y aurait plus de classes de boxeurs que de classes de calcul dans les écoles. C'est plus difficile de devenir un bon nageur que de savoir écrire français. Sinon, il y aurait plus de maitres baigneurs que de professeurs de français. Tout le monde peut être bachelier, Monsieur Brul... et d'ailleurs, il y a beaucoup de bacheliers ; mais comptez le nombre de décathlon. Monsieur Brul, je hais mes études, parce qu'il y a trop d'imbéciles qui savent lire : et ces imbéciles ne s'y trompent pas, qui s'arrachent les journaux sportifs et glorifient les gens du stade. Et mieux vaudrait faire l'amour correctement que de s'abrutir sur un livre d'histoire.
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Vidéo de Boris Vian
Lecture par Judith ChemlaDans le cadre du cycle de lectures « À voix haute », la comédienne Judith Chemla lit des textes de jeunesse de Boris Vian, dont la nouvelle Les Fourmis qui met en scène de manière grinçante le débarquement en Normandie. C'est l'occasion aussi de découvrir un Boris Vian moins connu à travers ses « ballades » et les lettres à sa mère.Lecture enregistrée le 4 mars 2024 à la BnF I Richelieu.
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