Le quatrième de couverture dit de
Laurent Vicomte qu'il est un dessinateur mythique, au trait d'une beauté et d'une précision devenues légendaires. Et bien à l'ouverture des premières pages de ce tome 1, je constate à quel point sa réputation n'est pas usurpée. En effet son graphisme est d'une finesse exemplaire, autant dans les traits des visages que dans leurs expressions, autant dans la précision des détails que ce soit du décor, des vêtements ou des objets.
Laurent Vicomte rend réel aussi bien un véhicule, qu'une paire de lunettes ou qu'une robe d'époque. C'est simplement incroyable. Mais je crois que la palme revient aux visages, et notamment celui de Bertille, ainsi que ses yeux et son regard, qui en disent long sur son charme et son innocence.
L'histoire, elle, nous emmène au début du siècle, dans ce qui semble être un voyage dans le temps, mais c'est loin d'être évident. Et dans cette incertitude réside le premier intérêt de ce tome premier. On ne saisit pas vraiment où souhaite nous emmener l'auteur mais c'est plutôt plaisant et on se laisse prendre au jeu sans s'en rendre compte. L'auteur insère quelques éléments qui font penser à de la magie, de la sorcellerie, qui finissent de dérouter le lecteur ( et c'est tant mieux sinon le récit aurait été plus que simpliste!) et qui renforcent le sentiment étrange qui naît de cette lecture. Les décors si bien rendus par la plume de Vicomte provoque un sentiment de huis clos. L'utilisation monochrome de teintes ocres et jaunes ( qui semblent marquer les passages dans le temps) accentue cette solitude et amplifie encore l'atmosphère quelque peu mystique qui en résulte. Enfin l'auteur glisse quelques indices concernant les personnages, notamment Bertille, la vieille dame morte dans les bras de Stan, ainsi que la mystérieuse Sasmira. Même si l'on subodore leurs liens et la suite des événements, on ne peut que rester perplexe, positivement, quant au déroulement de l'intrigue.
Moi j'adhère complètement et me plonge illico dans la suite...