C'est comme une faille dans sa forteresse, un talon d'Achille. Quand Achille n'est pas du tout Achille par son talon, Andrew n'est pas du tout Andrew par sa sexualité , et il devient vulgaire et susceptible comme Milo. C'est une chose, j'avoue, que j'ai mis longtemps à m'expliquer à moi-même, comment un aristocrate pouvait ne pas être un aristocrate sur tous les plans, et c'est une chose que je n'ai pas fondamentalement résolue, je m'en suis accommodé, voilà, mais ça reste curieux.
Là aussi c'est comme une double négation et je ne veux pas me répéter, mais voilà la clé de toute l'histoire : il"fait comme si" il enquêtait, et il "fait comme si" il était mort, et du coup, il est mort pour de vrai.
" Ce film, je le refais tout seul dans ma tête, avec mon cahier pour simplifier"
Moi-même, si j'étais raisonnable, je ferais une version épurée, je ferais des coupes dans le discours si j'étais raisonnable, j'arrêterais de gaspiller, comment dire, de la pellicule vocale, mais ce n'est pas mon film, alors c'est délicat d'épurer encore, je préfère tout expliquer.
C'est comme, disent des amis à moi, des amis qui pourtant estiment réellement Sleuth, c'est comme un métafilm, disent ces amis-là, et me l'ont dit pendant qu'on regardait le film, exprès pendant le film, pour me montrer que c'est effectivement un métafilm qu'on construit dans sa tête(....) Mais , quand j'ai dit que je n'avais pas ce problème avec Sleuth, que je n'avais jamais rencontré de métaSleuth, alors ils se sont tus. Et j'ai trouvé une parade encore plus efficace contre ceux-là, contaminés par les métafilms: je ne réponds pas, je n'écoute pas leurs discours, et très vite ils retournent à leur métasilence, comme ils disent.,
" Sleuth met les choses en évidence, sans parler"