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EAN : 9782707319449
175 pages
Editions de Minuit (02/02/2006)
3.51/5   205 notes
Résumé :
Après" Le Black Note", en hommage au quartette de John Coltrane et "Cinéma", construit à partir du dernier film de Mankiewicz, "Le Limier", le troisième roman de Tanguy Viel, "L'Absolue Perfection du crime", emprunte un sujet légendaire : le braquage d'un casino.

Ce hold-up prévu pour "la dernière nuit de l'année", un 31 décembre, est organisé par une famille vaguement mafieuse, gangsters bretons, pour qui le mot "casino" est magnifié.

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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Si je reconnais une fois encore L'Absolue Perfection du… style de Tanguy Viel, contrairement à ses deux livres lus précédemment, je n'ai pas été sous le charme de celui-ci – surtout si je compare à l'extraordinaire Article 353 du Code Civil, auquel je repense souvent avec des frissons d'émotion.

Oui, voilà, c'est exactement cela : un style parfait, mais pas le frisson d'une émotion.

Ni la sidération du rire, comme devant la folie maniaque du narrateur de Cinéma, ni la compassion intense, l'empathie totale avec son vieux breton floué et homicide de l'inoubliable Article 353.

Pourtant l'histoire, pathétique - un casse calamiteux ourdi sans y croire par une bande de gangsters à la mie de pain- avait de quoi attendrir ou faire rire -jaune. Et Viel y décline ses classiques : des héros border-line dans des décors tristes et marins.

Mais rien ne fonctionne vraiment.

Certes, on retrouve la rade, les estaminets embrumés , les rochers granitiques, la pluie entêtante, bref le Finistère brestois cher à l'auteur, mais travesti, ici en simili côte d'Azur avec casino et corniche. Ce casino écrit en lettres rouges sur le paysage brouillardeux surligne un décor en papier peint comme les titres du Canard enchaîné les escroqueries du moment...

Et le décor triche, me semble-t-il, autant que les personnages : l'amitié "virile" entre Marin et le narrateur, jamais loin du coup de poing fraternel dans la gueule (amitié dont le code d'honneur exempte pourtant des visites en prison), ces trahisons réglées à coups de pétards dans le train, l'opéra ou le parking sentent la mauvaise série B…

La « Famille » pitoyable autour de l'Oncle moribond -elle va mourir, la Tata…pardon, c'est un peu facile, ça m'a échappé !-, l'expert italien, ce faux-jeton de service dont même les conseils-en-casse ont l'air faux comme une pièce de treize francs, rien ne tient vraiment la route : même un mauvais polar n'en voudrait pas…

C'est que l'intérêt doit être ailleurs, me direz-vous. "Le style, le style, vous dis-je !!" Eh bien, s'il n'y a que lui, on reste sur sa faim..

Le style tout seul , encore faut-il que le récit en reçoive cohérence et finalité (et visez un peu la belle anacoluthe que je vous ai faite rien que pour vous !). Les purs exercices de style ont leurs voltigeurs: Queneau, Perec, Prévert...dur, dur de rivaliser avec eux!

Mon impression est que Tanguy Viel n'a pas su sur quel pied danser : chausserait-il le cothurne tragique ? ou le brodequin comique? Faute d'un choix clair , le récit en est réduit à clopiner...

Bref, je n'ai pas eu envie de rire, comme dans Cinéma, ni n'ai eu le coeur serré de tendresse et de fraternelle compassion comme dans Article 353…

Juste trouvé cela bien écrit. Très bien écrit.

Mais je me répète, et nous voilà rendus à mon début. L'absolue perfection du cercle vicieux, en somme.

















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Ici, perfection de par l'envoutement crée grâce au rythme, bien qu'au début j'ai attendu qu'il prenne mon âme et mes tripes et il y parvient un peu avant la moitié du récit. Et d'une traite je ne peux m'arrêter de la lire cette sorcellerie jusqu'au dernier mot. Pourtant c'est juste l'histoire d'un braquage.

Ce qui m'a frappé : la transformation du personnage principal, au départ je le pense en dépression, passif. A la fin c'est un être survolté, dangereux.
Parce qu'il ne veut rien lâcher et se venger, la belle affaire en apparence, en gros des sous mal acquis et la tournure que prennent les événements lui font perdre le sens commun. Je ne m'y attendais pas. Viel montre à merveille comment l'argent peut rendre dingue en fait. Là réside ce que je n'attendais pas, je me disais ils vont parvenir à faire ce casse sans trop de mal et je me disais « les méchants » s'en tireront bien vu leur état qui fait pitié au début de l'histoire …
Mais Mr Viel voit les choses bien autrement.

Monsieur Viel Tanguy, a ce talent et ce style de la juste phrase qui défie l'indifférence. le rythme haletant de la fin du récit fait penser à une lutte caractérielle sans fin. Deux boules de nerfs littéralement décrites, fascinantes.
J'ai pensé alors à la fin du film Heat avec Deniro et Paccino ou chacun campe sur ses positions. le succès, le crime est là, accomplit. Parfait prêt à être lu et relu.

Pour l'histoire, un casino, un plan, quelques hommes taiseux agissant, peureux mais efficace, une femme, belle mais trop absente, du cognac, la mer immense, une route sinueuse, l'éternité pour y penser, le butin, un directeur coincé, des insultes, une violence assourdie par l'appel contraire de ne pas faire de mal, l'ennui avant l'action, la stupeur, des surprises, un juge. Tout cela dans un ordre inédit, anti-chronologique, c'est là un des astuces de Mr Viel.

Une certitude après avoir fini cette lecture : l'argent mal acquis sépare les êtres.

Découvrez, lisez, relisez, Mr Viel avec plaisir, c'est une promesse de suspens tenue à chaque fois.
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Plus qu'un roman policier, j'ai trouvé dans ce roman magnifiquement écrit une véritable analyse de ce qui fait les "caïds". Trois d'entre eux forment une "famille" : Marin, Andrei, Pierre, avec l'Oncle et la Tante ( le sont-ils vraiment?) Et puis il y a Jeanne. de sortie de prison en hold up, Tanguy Viel ne les lâche pas une minute.
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L‘absolue perfection du crime.

Sont-ce les Éditions de minuit qui forgent leurs auteurs ? Sont-ce les auteurs qui se glissent dans le fourreau hyper intellectuel de l'éditeur ? Toujours est-il que le ton semble toujours le même de Duras à Yves Ravey( (enlèvement avec rançon) en passant par Tanguy Viel dont j'ai aimé « Cinéma » et « Paris Brest »

Pierre, narrateur interpelé une seule fois dans le roman est l'ami et le complice de Marin. Ces deux-là ont l'affection violente. Une amitié à coups de poing dans l'estomac. Deux gangsters de Brest affidés à l'Oncle, mourant organisateur de « casses » et vaticinateur. C'est lui, l'Oncle qui prédit « L‘absolue perfection du crime »

Marin retrouve la liberté après trois mois de prison. Pierre n'est pas venu le voir au parloir. Coup de poing. La femme de Marin est venue. Coup de poing. Je t'aime. Coup de poing.
Avec l'Oncle, ils décident de braquer le Casino de Brest (S'il existe ailleurs que dans les vagues de l'imaginaire). Un coup bien préparé, avec Andrei et Loucho et Jeanne, la femme de Marin.

Pierre a des doutes. Marin a des ascendants sur Pierre. Une sorte de sensualité sans désir qui les provoque mutuellement. Quelque chose qui durerait jusqu'à la mort.

Acte un on prépare. Acte deux on accomplit. Acte trois on partage.

Avec des phrases bancales, tordues de romantisme retenu, Tanguy Viel nous transmet une incroyable confusion des sentiments.

Essayez celle-ci : « Martin surtout, toujours, il semblait grandi de ce que ce corps entrevu chaque semaine, cette ruine de chair et d'os faisait office de passerelle avec le siècle d'avant. 1899, et marquait un silence si net après prononciation qu'on ne pouvait s'empêcher de détourner vivement le regard à force que l'arrêt dans sa bouche à lui, plus court il était, plus pesant alors. » Une vraie torture mais tellement chargée de détresse.

Évidemment dans la vraie vie, les braqueurs n'ont pas d'éducâtion. Ils n'ont pas lu les livres et ne savent pas ce qui au fond d'eux-mêmes les conduit à vivre et à mourir, en marge. C'est toute la subtilité dangereuse de l'intellectualisme. Mais il en faut et je suis comblé pour ma part, par le discours abscons et lumineux de ce jeune homme de 27 ans.

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Quatrième ouvrage que je lis en peu de temps il est vrai, de cet auteur que j'ai découvert en fait par hasard, en regardant le film Paris-Brest, adapté de son roman, diffusé sur Arte replay il y a peu. Emue par le film, je me suis précipitée sur l'oeuvre de l'auteur, en ai pris quatre d'un coup et je vais de déception (le livre par rapport au film est d'un ennui et d'une banalité), en ennui et en rigolade monumentale.
L'Absolue perfection du crime procède davantage de la rigolade que de l'ennui. Quoique cela puisse paraître surprenant, ce bref roman est en effet une comédie burlesque.
L'écriture est aussi toujours à la va vite, "j't'écris comme j'te parle".
Les personnages sont courus d'avance, l'histoire, le suspense si l'on veut, comme la ponctuation, très aléatoire, en conséquence le seul intérêt de cette lecture c'est de prendre les personnages pour des charlots, complètement zinzins, des bouffons, des comiques, de lire cette centaine de pages rapido presto, d'éclater de rire et d'aller se promener au grand air frais.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Trois ans, il a quand même dit, et tu n'es jamais venu me voir en prison. Il y a eu un silence. C'est que les gens comme toi, j'ai répondu, on n'a pas envie de les voir en cage.
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Retenu mon souffle et mon sang, je voyais ses jambes seulement, et l'ombre projetée de son flingue qui s'allongeait sous la douleur.
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Martin surtout, toujours, il semblait grandi de ce que ce corps entrevu chaque semaine, cette ruine de chair et d’os faisait office de passerelle avec le siècle d’avant. 1899, et marquait un silence si net après prononciation qu’on ne pouvait s’empêcher de détourner vivement le regard à force que l’arrêt dans sa bouche à lui, plus court il était, plus pesant alors.
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Depuis longtemps déjà, l'exécution des ordres, les revolvers dans nos vestes, la façon d'être salués dans la rue et de faire des mauvaises rencontres, ça nous fatiguait. Lassitude, disait-on, de courir dans la nuit, de garder une main dans la pochette, au cas où, disait-on. Il arrive un temps, on rêve d'autre chose. Mais si soi-même on ne veut pas finir au fond d'une carrière, si soi-même on veut seulement survivre, on continue.
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Et je ne sais plus ce soir-là si ce furent des ombres ou de bêtes sauvages qui ont quitté le hangar, mais je sais qu'un temps, pour sûr, on s'est écartés de l'idée d'homme.
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