Citations sur Les Jolis Garçons (144)
Il dit : qu'est-ce qu'on va faire Emma ? Je suis amoureux de toi.
Il dit : ça n'a pas l'air de t'inquiéter.
Je ris et il me trouve désinvolte.
Moi j'ignore s'il est difficile de quitter quelqu'un qu'on aime, je sais combien il est difficile de perdre quelqu'un.
Lorsque j'en parle encore aujourd'hui, et malgré tout ce qui s'est passé, ça continue de me perforer le ventre.
D'accord, je m'en remets à lui (c'est une expression, hein?): je n'interviens plus sur les sujets d'orientation ou de restauration, d'ailleurs, tiens voilà je me tais, c'est promis.
Martin a quitté Élise, ça me rend triste parce que j'aimais cette fille, son arrogance, sa fragilité, sa voix si particulière. Élise est la plus jolie fille que je connaisse. Ils se retrouveront peut-être, plus tard, ils se sont rencontrés à quinze ans, ont grandi ensemble, avec cette soif d'absolu qui les habite tous les deux, ce refus du compromis. Devant un Coca, Martin parle de l'attachement. C'est si difficile de quitter quelqu'un qu'on a aimé
Alors il m'a semblé que Milan comme les autres n'était qu'un leurre, et que ces choses n'arrivent que parce qu'on en a tellement envie, ou besoin, qu'elles n'ont d'évidence ou de nécessité que celle qu'on veut bien leur accorder, et finalement ne résistent jamais à l'épreuve des heures, et que toujours vient le moment où il faut prendre conscience de l'immense imposture qu'est la rencontre de l'Autre
j'aime regarder les gens, les écouter, parfois il me semble que la vie m'échappe, se soustrait, je ne parle pas du temps qui passe, Ethan, je parle de cette sensation étrange et douce, d'être en dehors.
L'alcool me rend bavarde, alors je parle en vrac et sans discernement (à
jeun c’est pareil, je n’ai jamais su trouver le bon registre): je travaille dans
un journal pour lequel je rédige des articles sur la broderie, la cuisine du
terroir ou la dentelle de Calais, j’habite un vieil appartement près du Père-
Lachaise, ma voisine trouve que je marche trop vite, ça fait trembler sa
vaisselle, mes parents sont tristes et vivent à Quimper, ma grand-mère
faisait du ski nautique à l’âge de soixante-quinze ans, le grand écart à
quatre-vingts, maintenant elle en a quatre-vingt-six et boit parfois de
l’essence, par mégarde.
Apprendre à dire non est un travail de plusieurs années, apprendre à dire non plusieurs fois de suite relève de la compétition.
Depuis toujours, je rêvais les yeux grands ouverts, je traquais les signes, les détails, les appels silencieux, à moi seule perceptibles, depuis toujours j'abritais cette quête absurde, capable de saisir le minuscule, l'infiniment petit, l'impalpable, pour l'élever à la hauteur du romanesque, depuis toujours je traînais avec moi ce sentiment d'insuffisance, et l'illusoire conviction que les choses ont un sens.