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sur 2995 notes
L'intrigue se déroule sur une seule journée : le 20 mai, date cruciale pour deux êtres en bout de course.

Mathilde, la quarantaine, mère de trois garçons, attend cette date "comme une vague promesse, suspendue au-dessus du vide", suite à sa visite chez une voyante, démarche considérée comme inconcevable auparavant. L'après, ce sont ses certitudes et son assurance balayées, conséquence d'une banale réunion de travail à la fin du mois de septembre. Après avoir osé défier Jacques, son supérieur, face à un intervenant plus charismatique que lui, elle subit une descente aux abîmes, " un lent processus de destruction".

Parallèlement , Thibault, médecin urgentiste, décide de mettre fin à sa liaison avec Lila, femme insaisissable qui ne peut et ne sait aimer. Outre ce désert affectif, il subit l'enchaînement des gardes et des patients anonymes. Une fatigue physique et mentale qui l'enserre doucement. Pourtant, il aurait pu connaître un sort ddes plus enviables en restant médecin à la campagne, comme ce fut le cas pendant quatre ans. Mais Thibault « voulait la ville, son mouvement, l'air saturé des fins de journées ». Il est désormais victime de violence.

Se rencontreront-ils ? Rien de prévisible dans ce roman !

Delphine de Vigan nous immerge dans la vie de ses personnages en rendant leur univers très réaliste et palpable : l'empathie pour Mathilde et Thibault est immédiate. Ce sont deux êtres cassés, mais encore debout malgré tout.

L'auteur aborde la souffrance au travail, thème encore peu visité en littérature et pourtant bien inscrit dans notre société, avec les humiliations quotidiennes de manière presque analytique.

Avec une grande justesse, elle démolit la ville, ce « mensonge assourdissant » mais aussi l'entreprise, " lieu de prédation, de démystification". Elle décrit les rouages d'un monde empoisonné par la solitude.

J'avais beaucoup aimé No et moi et ce dernier roman de Delphine de Vigan ne m'a pas déçue. Je l'ai pratiquement lu d'une traite, tellement il est facile à lire. Il est prenant, attachant mais noir, si noir… sans toutefois tombé dans le pathos.

Un roman de société tranchant, parfaitement maîtrisé ! A lire !!!
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L'auteur nous avait ravi avec "No et moi" et dans ce nouveau livre, son talent d'écrivain se confirme. Une écriture simple mais précise. Un vrai coup de coeur pour ma part.
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Mathilde travaille en collaboration avec Jacques dans une grande entreprise. Mais depuis une présentation où Mathilde a pris la parole pour soutenir le conférencié contre l'avis de Jacques, sa vie profesionnelle est devenue un enfer. Mise peu à peu au rebut, elle commence à ne plus dormir la nuit, à ne plus rire. Pourtant, chaque jour, elle se rend au travail et ne veut rien lâcher.

Thibault travaille pour les urgences médicales de Paris. La misère et la solitude, il connaît.

Aujourd'hui 20 mai, Thibault a décidé de quitter Lila et Mathilde sait que cette journée ne sera pas comme les autres. D'ailleurs, ce matin, l'un de ses fils lui a donné "Le Défenseur de l'Aube d'Argent".

Mon avis :

elle a l'air toute gentille, l'écrivain sur la couverture, mais les univers qu'elle décrit son pleins de violence envers l'être humain : harcèlement moral et stress au travail, solitude, vieillesse, pouvoir, etc.

Tout y est décrit de nos compromissions et de nos faiblesses, sans oublier la ville qui broie les êtres, malgré eux.

Un roman efficace et qui me poursuit longtemps.

Lien : http://motamots.canalblog.co..
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On suit la chute de Mathilde et celle de Thibault, deux personnes qui ne se connaissent pas mais qui arrivent toutes les deux au point de non retour. L'histoire se déroule à Paris mais elle pourrait se passer dans n'importe autre quelle ville.
Mathilde travaille : elle prend le même RER, s'occupe de ses enfants, fait ses courses, n'hésite pas faire des heures à rallonge … une vie ordinaire dans un mécanisme bien huilé où les mots rentabilité, chiffre d'affaire sont mis en exergue comme des porte drapeaux. Et puis un jour, tout dérape, pour un rien : une remarque non appréciée par son chef de service. La descente aux enfers commence pour elle : terrifiante et ignoble.
Thibault lui est tombé dans les affres d'un amour où il était le seul à donner sans retenu. Il remet en question son métier, sa vie de médecin et puis Paris qui vous broie à force…

La suite sur : http://fibromaman.blogspot.com/2009/08/delphine-de-vigan-les-heures.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Après" un soir de décembre" et "No et moi", le talent de delphine de vigan se trouve amplement confirmé.Elle a une façon bien à elle de nous faire littéralement pénétrer la peau des personnages, avec un style brut, des phrases courtes et simples, mais ô combien vraies, pleines d'écho, d'émotions traversées, parcourues dans lesquelles on ne fait pas que se projeter mais que l'on vit en même temps que les protagonistes. En plus d'avoir ce talent inné pour travailler la psychologie de ses personnages, elle joue de l'intrigue comme d'une partition dans laquelle on croit se voir répéter les mêmes thèmes toujours avec des variations différentes, rien ne se répète, et pourtant la souffrance de cette femme, cette descente aux enfers progressive mais inéluctable, pourrait facilement être source de redondance, mais non : delphine de vigan a su ne pas tomber dans le piège, ni dans celui, qu'on attendait pourtant, de la rencontre salvatrice (peut-être) entre Mathilde et Thibault, l'autre protagoniste, qui vit une souffrance similaire bien que n'ayant rien à voir avec le monde de l'entreprise et d'un harcèlement moral. Thibault, lui, est enferré dans un amour qu'il ne peut, dont il ne veut plus, le monde autour de lui tranquillement poursuit sa course folle alors qu'en lui, tout s'effondre, tout lui devient insupportable. Au fil du roman ces deux protagonistes se croisent, dans le fil du récit (1 chapitre l'un, 1 chapitre l'autre), comme dans le fil de leurs vies (dans le métro, encore dans le métro) ; la similitude des sentiments qui les anime laisserait croire à une rencontre essentielle, c'est vraiment très beau, très juste, j'ai eu exactement les mêmes impressions que dans no et moi. Arriver à se couler comme ça dans la peau de gens aussi différents c'est fantastique!!!! A lire absolument.
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Le roman de Delphine de VIGAN, « Les heures souterraines » apporte une vision pertinente et noire du monde de l'entreprise. Moi qui ai quitté la mienne et lui trouvais des failles de communication et une violence souterraine (et aérienne), j'ai été servi par le récit.
Mathilde et Thibault sont deux personnages en prise à deux autres, désincarnés et si présents, si source de violence : Paris et le monde de l'entreprise.
Mathilde était, il y a encore 6 mois, une femme épanouie dans son travail avec un poste à responsabilité. Thibault avait choisit de ne pas rester médecin de campagne et était arrivé très vite dans la capitale pour se confronter à la misère et aux humeurs physiologiques. Il était passionné par cette ville grouillante et cet accaparement par le travail.
Et puis soudainement, ou par un déroulement du temps anodin, la situation devient plus grave, la violence du quotidien, sourde au départ, devient réelle. « Les heures souterraines » prennent consistance pour donner une pesanteur.
L'entreprise brise peu à peu Mathilde. Ce système de fonctionnement, clos, aux conventions de communication, l'enserre comme élément perturbateur à la productivité. L'efficacité professionnelle et l'hypocrisie confortable ont, un jour, trouvé une faille humaine et un chef va l'utiliser pour anéantir ce qui a fait revivre Mathilde. Les pertes de repères professionnels se suivent, de détails, ils deviennent un engrenage déshumanisant où le silence et la honte sont les premiers maillons.
De son côté, Thibault se retrouve confronté aux misères, isolements, petits et grands maux des hommes en ville. Toujours sur la brèche, en action ou dans les embouteillages, entouré de bruit, il sillonne Paris : réseaux de routes, logements en pagaille et pourtant solitude. Avec le temps et ce rendement horaire obligatoire, les relations humaines lui manquent, de celles qui stabilisent, apaisent, soutiennent. Son amour du moment manque de cette consistance, l'échange de fluides ne règle pas ce qu'il aurait pu prendre pour un décalage de rythme, de langage. Il reste maladroit de n'être pas incarné en dehors d'un lit.
La ville et l'entreprise ne permettent plus cette récupération corporelle qui donne envie d'un autre jour. le temps défile comme les jeux de cartes personnifiés que s'échangent les mômes et au fur et à mesure, Mathilde et Thibault se perdent.

l'avis complet sur le lien
Lien : http://iam-like-iam.blogspot..
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L'histoire:
L'histoire se déroule à Paris, ville qui apparait comme une sorte de personnage très angoissant.

Il y a d'un côté Mathilde, une jeune veuve qui élève seule ses 3 enfants.
Quand son mari est décédé, dix ans plus tôt, Jacques l'a recrutée comme son adjointe à la tête du Service marketing d'une grande entreprise.
Depuis, elle avait repris pied, réappris à vivre, différemment, mais à vivre tout de même.
Un jour le système se grippe, Jacques est blessé par un comportement de Mathilde et n'aura de cesse de lui faire payer.
Débute alors pour elle, une longue descente aux enfers.

De l'autre côté, il y a Thibault, médecin urgentiste d'une quarantaine d'années qui passe ses journées dans sa voiture, coincé dans les embouteillages, pour aller d'un patient à un autre.
Thibault vient de passer un cap, il a enfin réussit à quitter cette femme qu'il aimait tellement mais qui ne lui donnait rien d'autre que du sexe.

On va suivre ses deux vies en parallèle et attendre que peut-être elles se rencontrent ....

Mon avis:
Un grand coup de chapeau pour le personnage de Mathilde et toute la description de l'usure morale infligée par son chef de service(...)
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Après "No et moi", Delphine de Vigan nous emmène dans une autre forme de violence exercée par la société sur l'individu.
Le monde de l'entreprise, ses névroses et abus de pouvoir qui vont briser une personne et la laisser comme une coquille vide, c'est l'itinéraire de Mathilde. Parallèlement, nous suivons le quotidien de Thibault, médecin urgentiste à domicile, confronté aux petites misères, à la solitude et aux angoisses de ses patients comme autant de SOS qui entrent en résonance avec les siennes.
C'est admirablement bien écrit, l'auteure parvient à nous faire percevoir l'intimité de ses personnages, leurs fêlures, leurs limites. Par delà, les destins de Mathilde et Thibault, c'est tout le poids de nos villes et de leurs aspects les plus déstructurant, déshumanisant qui apparaissent en toile de fond, les violences souterraines faites aux individus que nous sommes par une société que nous avons construite.
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