Pierre -
Jacques Villard propose un roman intitulé "Médecin de campagne en Bourbonnais", un titre accrocheur en adéquation parfaite avec l'histoire évoquée.
La couverture est le reflet d'un choix sensible et judicieux.
Or comment relater la vie d'un médecin de campagne ?
L'auteur fait preuve d'un talent manifeste puisqu'il décide de créer un dialogue entre deux personnages, Grand- JP et Petit- Louis.
Ainsi lire un tel roman c'est comme s'abstraire de sa propre vie pour ressentir une grande intensité émotionnelle dans un contexte singulier.
Différentes thématiques y sont abordées lesquelles nous renseignent véritablement sur la vie d'un médecin en milieu rural.
Dans les premières pages, l' auteur interpelle le lecteur sur l'utilisation du portable, comparant l'époque de Petit- Louis avec celle de son arrière- grand- père.
" Louis se demande comment on faisait alors, parce que le portable, ça sert à tout!"
La tendresse est là entre les deux protagonistes laquelle s'exprime par des mots forts.
" Il pose son regard sur Louis, une petite flamme tendre l' illumine un instant. "
D'une réussite absolue, la description du lieu où exerce le médecin , ressemble à un tableau.
Ce faisant, en décrivant le paysage, l'auteur se situe à mi - chemin entre peinture et écriture.
" Il n'y a pas de cassure pour les yeux...tout est courbe dans cette région, une succession de creux et de collines..."
Le mot-clé du médecin de campagne est révélé par Grand- JP au travers de ces paroles.
" Il fallait être disponible. "
S'ensuivent les termes " responsabilité" et " vocation ".
Dur labeur que celui de médecin rural, mais tellement enrichissant.
" Il s'établissait une forte relation de confiance entre médecin et patient. "
Néanmoins, le docteur éprouvait parfois " une grande solitude " car il était le seul décisionnaire dans des situations délicates.
Dans ce roman, les chapitres concis sont la clé d'un rythme soutenu.
L'auteur emprunte avec grâce la peau de ses personnages.
Sa plume est simple, généreuse , poétique, sans fioritures.
Pierre- Jacques Villard maîtrise avec brio l'art du dialogue.
Il utilise un lexique approprié à l'histoire.
Ce roman est don de soi, don à l'autre.
Comment ne pas citer cette phrase d'une douceur exquise :
" Une petite pluie fine , serrée, de début d'automne mouille jusqu'au plus optimisme des rêves. "
Bravo infiniment pour ce pur moment d'évasion.