Je croyais que ça durerait toujours, tu sais... Avec ton père... Qu'il serait toujours là. Que nous rendrions notre dernier souffle à la même seconde, exactement. Sans jamais se laisser l'un sans l'autre. Je l'espérais tellement que j'avais fini par le croire... p. 506
Il lui raconterait, plus tard, au fil des mois, l'étrange petite république qui s'était constituée dans les bois... ...Et comment la violence de leur survie, la brutalité de leurs activités économiques, la rudesse, la faim, la précarité, la marge et l'autarcie avaient progressivement créé un monde de sauvagerie... ...comment l'état de nature, qui n'existe pas, la concurrence entre les violents, le règne de l'arbitraire,... la nécessité d'être craints, redoutés, avaient semblé transformer les humains en ce qu'ils sont de pire (à moins qu'ils soient partout ainsi, seulement retenus ailleurs par la peur des polices)... comment l'assaut des commandos avaient libéré, déchaîné les derniers bas instincts. C'est le cas de la guerre, toujours.
Les loups sont une meute qui tue, mange, dont les membres se protègent mutuellement, mais qui abandonnent les plus faibles, les vieux et les débiles, sacrifie les femelles aux mâles, les jeunes aux adultes. Qui a retenu les leçons de la forêt ?
Les "cannibales"? Leur famille? Les êtres humains?