Le jour d'après

J'ai ajouté ce livre à ma bibliothèque pour connaître 'ce que ne savait pas (et moi non plus)' Philippe de Villiers sur la pandémie du COVID.
A savoir que j'ai lu abondamment sur cette période et surtout sur sa gestion (notamment 'Enquête sur un virus Covid 19' de Philippe Aimar.
Si j'ai un grand respect pour P. de Vllliers, qui n'est pas le 'neuneu' comme l'ont présenté les Guignols de l'info, mais un homme avec des convictions et une volonté inébranlables qui a conduit à la réussite mondialement reconnue du spectacle et du parc du Puy du Fou.
Pour en revenir au livre, je vais aborder ma (modeste) critique sous quatre axes.
1er - c'est un livre de conviction : P. de Villiers partage sa vision de la gestion de la pandémie, en tant que phase d'accélération du monde vers la digitalisation qui sera la révolution industrielle 4.0. On y retrouve des faits, notamment des extraits des déclaration du Forum de Davos. Mais à vrai dire, ces propos s'adressent à des lecteurs déjà convaincus de cette trajectoire, et ne saurait convaincre les 'néophytes' ignorants de l'existence de ce Forum, ou du fonds Black-Rock, ou encore des tribulations de la fondation Bill & Melinda Gates.
2nd- c'est un livre politique : P. de Villiers est un homme politique, qui se doit d'alimenter ses sympathisants de ses idées et leur transmettre sa pensée. Il est vrai que P. de Villiers n'a pas droit de cité dans beaucoup de journaux ou émissions TV grand public. Mais dans cet ouvrage, les premières pages dressent le décor d'un procès fictif à Mr Macron et au Maréchal Delfraissy, ou un certain procureur de Vendée sonne la charge. le lecteur n'a pas forcément envie de se faire entraîner dans un règlement de comptes. Pas plus qu'il ne souhaite avoir les détails d'un dîner avec E.Macron et son épouse, où le Président apparaît comme un 'adolescent immature' perdant ses nerfs devant toute frustration. Je trouve que l'intime doit rester intime, le Général ayant déjà dessiné la frontière à ne pas franchir lors des élections présidentielles de 1965, refusant de parler de la Francisque reçue par F.Mitterrand des mains de M.Pétain.
3- Peu de chiffres pour étayer la pensée : Un des rares chiffres avancés est la réduction de la part de l'industrie en France (réduction par deux depuis 1970 soit 17% contre 25-30% en Allemagne (moyenne Europe = 23%)).
4- Une exagération des propos qui verse dans la dystopie : l'auteur s'appuie sur ses convictions et les déclarations des Musk, Zuckerberg, Bezos et autres pour anticiper la venue inéluctable de l'être humain augmenté, détaché de la nature, vivant dans un monde virtuel numérique, aseptisé et ultra-normalisé.
J'en termine avec un style enlevé et métaphorique parfois difficile à suivre.
Je pense qu'acheter et lire 'Le jour d'après' se traduit davantage par un soutien aux idées de Mr de Villiers que par une soif de découvrir une pensée alternative, certes défendable, mais ici mal défendue pour un 'non-initié'.
Plus profond et factuel, lire 'Le Great Reset : mythes et réalités' de Eric Verhaeghe.

On peut aimer ou détester le personnage, on peut célébrer la verve ou au contraire condamner un orateur qui aime s'entendre parler mais on ne pourra pas ici faire à l'auteur un procès d'intention.
Aussi stupéfiant que cela paraisse, tout ce qu'il dénonce est sourcé et disponible par tout un chacun. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'avenir qui nous est promis est loin, très loin de faire envie. Hélas, comme tous les cassandres de notre temps, il est à parier qu'il sera fort peu lu et entendu. La multitude est toujours esclave de son confort et les media promptes à rayer des cartes les évadés de la doxa.
Il est urgent de mettre ce livre entre toutes les mains de bonne volonté surtout en cette période électorale. Il leur donnera un éclairage aussi cru qu'instructif sur le cynisme du gratin politico-économique davosien qui gouverne notre monde.