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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Mon grand-père lui-même était bien changé, ses fortes chaussures et ses courtes guêtres maculées de boue, sa cartouchière flasque sur le ventre, sa petite cravate mince nouée à la billebaude [ au petit bonheur la chance] sur le col cassé que ma grand-mère lui fabriquait dans de la percale à petites fleurs, tout cela qui m'était habituellement familier prenait une physionomie nouvelle."
Cré vains dieux !
On est dans la campagne bourguignonne autour des années 1920, et le jeune Henri Vincenot, bien qu'encore aux mains des femmes (il a six grands-mères et arrières-grands-mères ), pupille de la nation, admire son grand-père Tremblot, maître bourrelier issu des Compagnons du Devoir, mais surtout chasseur expérimenté à la billebaude :
"Nous, les pedzouilles, on ne chasse pas à courre".
.
Les étoiles que j'attribue sont montées progressivement à partir du moment où l'auteur, passionné de chiens de chasse, et de chasse aux sangliers, a abandonné progressivement son vocabulaire technique de vénerie pour glisser sur les problèmes plus importants liés à la campagne.
Avant 1920, les gens étaient heureux à la campagne, dit l'auteur, contrairement au misérabilisme souligné par Zola dans "La terre", et "Germinal". Ils étaient auto-suffisants, et procédaient par le troc les rares choses qu'ils n'avaient pas. L'argent était à peine nécessaire.
Le père Tremblot, embobiné par un beau parleur qui a trempé dans l'affaire Stavisky, financier flambeur, voit les dégâts de l'argent.
Mais il n'y a pas que ça.
Vincenot dénonce l'industrialisation qui fait déserter les campagnes, dont sa combe magique :
-une faucheuse mécanique met sur la paille plusieurs faucheurs ;
- les usines du Creusot mettent au chômage les artisans chaudronniers, et ce sont tous les artisans et Compagnons du Devoir qui disparaissent en une décennie ! le père Tremblot, maître bourrelier, n'a plus de travail : les chevaux sont remplacés par les tracteurs, les automobiles et les autobus. L'odeur du cuir, le ligneul, l'odeur de la forêt, des sangliers, ragots ou quarteniers, du vautrait, du châtron, des tisanes que connaissent les grand-mères pour soigner... Tout ça est important pour un petit gars de la campagne.
Je comprends et j'approuve, ayant moi-même des origines campagnardes, du côté de Saint-Aubin-Routot, en Seine Maritime, et ayant pratiqué fauchage, manipulation des bottes de paille, traite et barattage du beurre.
Mon grand-père, qui après avoir été garçon de ferme, s'est "hissé à la force du poignet" comme boulanger indépendant, me fait penser au père Tremblot, fier de son petit-fils, voulant, plus ou moins pour rire, "le placer comme commis".
Enfin, les forces telluriques sont importantes pour tout être humain, et, "montant à Paris" pour faire ses études, Henri n'a plus que le contact avec le goudron : la terre lui manque, le grand-père lui lance un appel :
"Joue-leur la belle, à tes foutus Parigots ! Les fusils sont graissés, les chiens sont au mieux, il y a du noir [ sanglier] comme jamais, et trébin de lapins. Je t'attends pour commencer les fournottières [ pièges] avant que les chats sauvages [Felix sylvestris] ne nous les dévorent tous".
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Roman autobiographique d'un enfant du début du XXsiècle, l'auteur nous promène à travers un temps qui n'existe plus et un terroir qu'il adore la Bourgogne.

Son père étant mort pendant la guerre de 14/18 ce jeune garçon a bénéficié de la présence de son grand-père au fort caractère pour courir et grandir sur une terre et dans des traditions qui vont s'effacer peu à peu à coups de bateaux et voiture à moteur, de moissonneuses- batteuses et autres objets apportant le progrès. Pour l'auteur toutes ses nouveautés sont dangereuses car elles changent l'ordre des choses .Il faut dire que s'il raconte très bien, il est extraordinairement passéiste .

400 pages de souvenirs qu'il n'est pas question de raconter ici, juste de dire que cette enfance , pas vraiment pauvre mais certainement pas riche, assez rude mais entouré d'affection, a laissé les meilleurs souvenirs à l'écrivain. Si je n'ai pas toujours été emballée par le côté passéiste, il y a un lien si fort pour ses proches pour sa terre et pour ses coutumes que c'est un plaisir de le lire. Alors que je n'ai jamais chassé, les scènes de chasse sont d'une limpidité totale, on voit , on sent, on est avec lui à courir après le "noir". Tourné vers le passé, il a été capable de voir ce que donnerait les changements dans la vie de ces villages et les difficultés écologiques qui découlerait de ceux-ci, passéiste et en avance sur son temps ...

Un roman qui est l'occasion de voir une vie rurale présentée sous son meilleur jour et à travers les yeux d'un enfant amoureux de son coin de terre. Un bon moment de lecture
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Un livre qui nous emmène au début du 20e siècle, en Bourgogne où les hommes et les femmes vivent simplement, à la campagne. Un rythme de vie lent, assujetti aux saisons qui passent mais riche en émotion, en sensation, en coopération et en convivialité. Des plaisirs simples mais des sens en éveil, l'amour des choses bien faites, la recherche des saveurs et une connaissance de la nature pour se soigner. Une philosophie de l'existence bien différente de celle d'aujourd'hui. L'écriture, les partis pris de l'auteur qui nous amènent à quelques réflexions. Un bon moment de lecture!
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Henri Vincenot revient dans ce récit sur son enfance en Bourgogne dans les années 20 et aborde au hasard, comme la signification de son titre, une phrase en amenant une autre, différents éléments de sa jeunesse dans l'Auxois, entouré de ses grands-parents et arrières grands-parents.

De nombreux sujets sont abordés et se succèdent, parfois avec humour et pertinence, la chasse au sanglier qui unit noble et pedzouille, principalement, mais aussi l'école publique, la religiosité, le régionalisme, la mécanisation et le progrès.

On y retrouve d'ailleurs La gazette, personnage truculent du "pape des escargots" et Vincenot, en bon gaulois nous fait découvrir sa région, son patois, ses combes et sa gastronomie. L'écrivain se remémore et nous partage sa jeunesse qui peut sembler rude mais aucunement misérable. Ce récit défendant la ruralité s'achève sur la rencontre de son premier et unique amour et la résurrection d'un hameau abandonné.
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Croustillant comme une croûte aux escargots ... de Bourgogne bien entendu. Vraiment savoureux.
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Au hasard des mots,
" Best seller" de Vincenot, aurait-il aimé ce mot ?
Le billebaude est comme tout livre de Vincenot agréable à lire, mais un je ne sais quoi de moins authentique s'y révèle. Comme un adoucissement des propos de l'auteur, qui restera aux yeux de certains assez rétrograde.
L'essentiel est là, la bourgogne, les gens du cru, toujours authentique eux.
Henri Vincenot est toujours une bulle d'oxygène, comme un vent du fond de la combe qui revigore et bonifie l'esprit.
Merci M. Vincenot.

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J'ai tout simplement adoré ce roman qui raconte la vie d'un jeune enfant dans les années 1910. Proche de la nature et sachant vivre avec peu de moyens.
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