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Tout doucement, à pas feutrés, Marie Vindy s'incruste dans le polar français.Elle y entre avec toute sa féminité et sa douceur. Pas de scène gore, pas d'histoires invraisemblables, pas de voyage au bout du monde, son premier roman se situait à Chaumont, celui çi à Dijon, on est loin de la patagonie ou de la californie trés à la mode chez nos jeunes auteurs français.

Le braquage d'un supermarché tourne mal, un gendarme est abattu. le tueur se retrouve seul, abandonné par son complice , prend une femme en otage et s'enfuit dans le sud de la France.
Le capitaine Humbert, héros récurrent de l'auteur, recemment muté à Dijon, mène la traque.

Sur cette trame classique, viennent se greffer d'autres intrigues secondaires plus psychologiques qui donnent de la densité à ce roman. le gendarme tué dont on s'apprète à célébrer les funérailles en grande pompe cognait régulièrement sa femme, l'institutrice kidnappé par le braqueur fuyait le domicile conjugal, la compagne du capitaine de gendarmerie, fragile et supportant mall'indisponibilité de son époux se réfugie dans la coke.

"Cavales" porte trés bien son nom: fuite des braqueurs , bien sur, fuite d'une femme de la quarantaine ne supportant plus son ménage médiocre, fuite dans la drogue d'un femme fragilisé par la vie, fuite des gendarmes qui oublient dans cette chasse à l'homme la pauvreté de leur vie personnelle.

Roman sobre, pudique mais trés fin: à lire.

Mais ce n'est que mon humble avis
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Plus de deux ans après Une femme seule, on retrouve aujourd'hui les deux héros de Marie Vindy, l'écrivain Marianne Gil et le gendarme Francis Humbert. Si Marianne est bien là et, d'une certaine manière, participe à l'enquête, c'est ici Francis Humbert qui occupe le devant de la scène. Lancé à la poursuite d'un braqueur qui, après avoir tué un gendarme, est soupçonné d'avoir fui en prenant une femme en otage, le capitaine Humbert, encore en délicatesse avec sa hiérarchie, découvre peu à peu que les choses ne sont pas aussi simples qu'elles peuvent le paraître.

Une première victime dont la mort risque de faire apparaître un comportement privé peu reluisant, une deuxième qui est peut-être consentante et, par-dessus le marché des histoires personnelles difficiles à gérer, Marie Vindy propose ainsi un livre proche d'un quotidien qu'en tant que fait-diversière elle connaît de près. Pas besoin ici d'aller monter une intrigue tirée par les cheveux ou de mettre en scène des superflics affrontant un tueur retors. Pour la romancière, ces histoires tragiques du quotidien qui virent parfois au drame et font la une des informations régionales et rarement plus, en disent déjà beaucoup sur l'état de notre société.

En suivant pas à pas une affaire dans laquelle les considérations personnelles viennent parfois parasiter le travail des enquêteurs et où ces derniers, malgré leur travail, peinent à ne pas toujours avoir un temps de retard – bref, la réalité telle qu'elle est – Marie Vindy, par petites touches, met en avant des sujets qui lui tiennent à coeur sans pour autant faire de son livre un manifeste. Ainsi chacune des femmes que l'on suit ici, Marianne bien entendu, mais aussi la veuve du gendarme abattu, Solène, prise en otage ou encore Betty l'enquêtrice, se trouve ou s'est trouvée à un moment confrontée à la violence d'un homme qu'elle soit directement physique ou plus insidieuse, due au vice ou à la bêtise crasse (et Marie Vindy construit d'ailleurs en la matière un très bon personnage d'abruti).

Ces cavales, fuites en avant ou tentatives de se fixer enfin rythment ce roman qui, comme le précédent, n'a rien de foncièrement trépidant ou spectaculaire mais dans lequel Marie Vindy, avec finesse, fait progressivement monter la tension pour arriver à ce que nos camarades nantais de Fondu au Noir appellent un « polamour » réussi dans lequel les considérations sentimentales sont bien là sans pour autant alourdir le roman et sans non plus verser dans la guimauve jusqu'à un dénouement poignant.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Solène, enseignante de 45 ans, quitte son mari, son fils et son village de la Loge-Suzon, près de Dijon, pour un périple en voiture à travers la Bourgogne. Elle croise la route de Mathieu, un jeune délinquant en cavale, qui la prend en otage. Une relation ambiguë se noue entre le ravisseur et sa victime, tandis que le capitaine Humbert et son équipe commencent la traque.
Et voilà, je tourne la dernière page et je suis encore sous le charme ! Une intrigue bien ficelée, les personnages déjà découverts dans « Une femme seule » qui poursuivent tant bien que mal une vie toute autre que linéaire ! La violence faite aux femmes encore plus présente, une enquête policière compliquée, bref on ne s'ennuie pas !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Dans Vindy , il y a tout d'abord Vin. Et c'est un peu comme cela qu'il faut lire cavale(s), comme un bon cru qui a pris le temps de vieillir, un cépage longuement cajolé et qui nous donne le meilleur de lui-même. Prendre le temps de le déguster.
Avec plaisir, j'ai retrouvé Marianne Gil ( eh oui j'aime les Mariannes que voulez-vous) et Francis Humbert dans une relation oscillant entre chaleur des corps et distances imposées par un métier de Gendarme.
De l'histoire je ne dirai rien, mais j'ai apprécié la construction du roman où plusieurs univers s'affrontent et se confondent jusqu'à l'issue finale, de thème abordé avec pudeur et qui sont des thèmes de sociétés dans lesquels l'auteur s'implique au quotidien.
« cavale(s) » est à mon sens le meilleur de Marie que nous offre Vindy et nul doute que les suivants seront au moins du même acabit
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Mathieu vient de commettre le braquage d'un supermarché. Au moment de s'enfuir avec son complice, il tire sur un gendarme et le tue.

Solène Viard, femme du maire d'un patelin des environs de Dijon où habitent Marianne Gil et Francis Humbert, fuit son mari, son fils et son boulot. Elle croise, par hasard, la route de Mathieu, littéralement abandonné par son complice dans une station essence, qui l'a prend en otage.

Francis Humbert, le gendarme en charge de l'enquête sur le braquage et la mort de son « collègue », vit avec Marianne qu'il a rencontrée dans le cadre d'une précédente enquête dans un précédent poste. Une autre vie avec laquelle il tente sans vraiment y parvenir d'être en rupture.

Marianne fuit son passé et les évènements qui ont émaillé le précédent livre de Marie Vindy, « Une femme seule ».

Le gendarme assassiné lors du braquage du supermarché se révèle avoir été un mari violent.

Dans ce récit, tout le monde cavale littéralement derrière ou devant quelque chose, en mode recherche ou en mode fuite, au choix et selon les situations individuelles. Qui après un lourd passé, qui après la liberté, qui après l'argent, qui après un nouveau souffle, qui après une image potentiellement ternie par les agissements d'un des siens, qui après la préservation de son amour…

Les trajectoires de tous ces personnages se croisent en autant de fils narratifs que la narration de Marie Vindy et la structure de son livre rendent facile à suivre. le fil de Francis croise évidemment celui des braqueurs et de Solène Viard. le fil de Marianne croise celui du mari de Solène. Celui de Solène croise celui des braqueurs…

Cela pourrait être compliqué. Et pourtant….

Et pourtant tout se déroule dans la narration de Marie Vindy de façon naturelle, de façon normale. On n'a pas affaire à des êtres d'exceptions mais à des personnes tout ce qu'il y a de plus normales qui se retrouvent dans des situations anormales. Il y a chez Marie Vindy un souci ou un art du quotidien où tout sonne juste, où la vie déroule son action de la façon la plus logique, la plus cohérente qui soit même si c'est parfois en dehors des sentiers battus.

Et pourtant, Marie Vindy intègre aussi habilement à son histoire des sujets qui lui tiennent à coeur et tout particulièrement les violences faites aux femmes. Soit directement avec la veuve du gendarme tué en service, soit indirectement avec Solène Viard qui fuit un mari visiblement alcoolique et aux tendances violentes ou la collègue de Francis. La violence revêt bien des facettes, le harcèlement n'en est pas la moindre, au même titre que la violence directement physique. Marie Vindy multiplie les aspects de cette violence et dénonce au passage l'omerta qui couvre souvent ce type de délits, où la honte et le souci du qu'en-dira-t-on l'emportent sur la transparence et la justice.

Francis et Marianne flottent au milieu de cette ambiance orageuse et tentent vaille que vaille de construire une relation stable. C'est d'autant plus difficile que Francis est régulièrement cantonné dans sa caserne d'affectation et que Marianne est une femme fissurée à défaut d'être brisée, constamment sur la brèche, en équilibre instable. L'amour qui lui voue Francis ne semble d'ailleurs même pas suffire à la maintenir à flots.

Et pourtant l'histoire aura un dénouement, en plusieurs parties. L'arrestation des auteurs des braquages tout d'abord, puis le cas de Solène qui a fui et enfin la relation de Francis et de Marianne. Tout cela est fait sans avoir l'air de rien, sans forcer. Et c'est ce mélange subtil de réalisme, de quotidienneté, de sentiments, de violence, souvent (faussement) liée à l'amour, saupoudré tout au long de l'histoire qui fait de ce livre une vraie réussite.

Marie Vindy semble très attachée à ses personnages : aucun n'est totalement mauvais (en dehors des hommes coupables de violences sur les femmes) ni totalement pourri ni totalement perdu. Elle offre à chacun une porte de sortie, une possibilité de rédemption qui n'emporte pas quitus des actes passés mais les rend finalement à leur complexité d'êtres humains.

Une fois de plus, La Manufacture et un de ses auteurs proposent un récit de choix dans un style de choix, indéniablement celui d'un auteur qui a des choses à dire avec l'art et la manière douce.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-jP
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qui sort de l'ordinaire. Agréable
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