Blizzard

Météo agitée, pluie, vent, grisaille... un temps idéal aujourd'hui pour la lecture d'un bon roman à suspense, que j'ai dévoré presque d'une traite. Et de surcroit, Marie Vingtras m'a entraînée malgré moi dans la neige et le froid glacial de l'Alaska, dans un trou perdu où ne vivent que quelques personnages atypiques, solitaires et rustres, chacun d'entre eux cachant au plus profond de lui-même des douleurs et des secrets.

Le blizzard se déchaîne, tout le monde devrait rester au chaud et se calfeutrer. Mais non, une jeune femme, Bess, brave les éléments déchaînés et marche sur le chemin enneigé tenant par la main un enfant de dix ans, une main qu'il va hélas bientôt lâcher. Pourquoi sont-ils sortis au mépris du danger ? Pour tenter de les retrouver sains et saufs, les voisins, les quelques hommes du village vont aussitôt s'organiser et se lancer à leur recherche. Une véritable course contre la montre se met en place dans la tempête glacée.

Dans des chapitres très courts (seulement deux à quatre pages) qui accentuent le rythme du récit, l'autrice donne alternativement la parole à quatre protagonistes; Bess, la jeune femme en fuite, Benenict, l'homme qui a la charge de l'enfant, Cole un vieil ami de la famille, Freeman, un ancien vétéran du Vietnam. Qui sont-ils vraiment ? Chacun progresse dans la neige, expose son ressenti et ses angoisses mais se penche aussi sur son passé, sa famille, ses secrets et ses traumatismes. Ces brefs chapitres, sous la forme de monologues, s'enchâssent les uns dans les autres, comme les pièces d'un puzzle. On y côtoie, la vie et la mort, les espérances et les désillusions, la violence et les conflits, les non-dits et la culpabilité. La tension est palpable et monte crescendo jusqu'à la dernière page.

J'ai beaucoup aimé ce roman choral, sorte de huis clos en milieu naturel, dans les grands espaces de l'Alaska. En même qu'il plonge le lecteur dans une histoire forte, il offre une certaine peinture des Etats-Unis d'Amérique avec ses ambiguïtés, ses contrastes et toute sa complexité. Un très bon premier roman qui mérite les récompenses qui lui ont été attribuées.

#Challenge Riquiqui 2024

Mis en exergue sur un présentoir de la bibliothèque publique de mon hameau, j'ai d'abord eu le sentiment de m'être fourvoyé en attrapant trop rapidement cet ouvrage. J'en venais à penser que cette Marie Brizard, se livrait à une pâle imitation d'un Nature Writing » nord-américain (avec le clin d'oeil réglementaire à Collette) à l'instar de la comparaison entre la boisson anisée homonyme et l'ouzo … Première erreur rapidement corrigée, Marie se nomme Vingtras et le livre s'intitule Blizzard. Dont acte…
L'Alaska, donc… Et le climat qui va avec… Pourtant, de cette nature, il est finalement peu question… Il faudra faire avec cette déception. Ceci dit, les congères, les grizzlis, les élans et les conifères, le beau comme l'hostile, ce sont sûrement les natifs qui en parlent le mieux… Acceptons par conséquent cette b(l)izarrerie.
Autre inquiétude, les chapitres mettent en scène une citadine égarée dans l'enfer blanc, sorte de Jessica Lange du Grand Nord, un vétéran du Vietnam, noir de surcroît, un cul-neigeux ivrogne et raciste, un trappeur et sans reproche, prénommé comme un célèbre et énigmatique acteur british, nos protagonistes décidément s'apparentent au casting d'une galerie de stéréotypes…
Devant la minceur du livre, le lecteur en vient à penser qu'il sera rapidement privé de désert blanc et qu'il convient donc de continuer comme avec des raquettes : péniblement. Ne pas renoncer, affronter les éléments… Et, c'est tant mieux parce que la première impression soleil voilé, était aussi trompeuse que peut l'être une lumière boréale…
En effet, pour son premier roman, Marie Vingtras a savamment agencé son échiquier, cases blanches pour le décor, cases noires pour les destins de personnages qui n'ont vraiment pas eu la vie facile. Progressivement, la partie que se livrent les pièces devient captivante et ce jusqu'à l'ultime coup, très subtilement orchestré.
Ce « Jeu de la Dame » littéraire se révèle prenant et les réserves émises précédemment sont pardonnées bien volontiers. La romancière est impatiemment attendue au coin de la piste pour sa prochaine manche.

Il faut dissiper un malentendu. Blizzard n'est pas du tout un livre d'aventure comme pourrait le laisser penser un résumé succinct
Certes nous sommes en Alaska en plein blizzard. Une femme laisse , par inattention, un enfant disparaître dans la tempête.
Vous pourriez vous attendre à une recherche éperdue pour retrouver le gamin
C'est ce que j'Imaginai avec, en mémoire, Vongozero de Yana Vagner, L'archipel d'une autre vie de Andrei Makine où Les Prophètes du fjord de l'éternité de Kim Leine où vous êtes immergés dans un milieu hostile
Marie Vingtras choisit une voie bien différente : celle du roman psychologique qui fait passer l' Alaska au second plan
Elle laisse , de façon un peu caricaturale à mon goût, la parole à chaque protagoniste pour raconter sa vie personnelle et psychologique
On sent que le drame n'est pas loin mais qu'il sera bien éloigné de ce que laissait supposer les premières pages du livre
Pour moi, cela n'a pas fonctionné.Je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages et j' ai vite été lassé
En fait , je m'attendais à un livre très différent, plus palpitant
L'écriture est correcte mais sans originalité
En fait, je cherchais un livre plus proche de la nature , plus vivant et Marie Vingtras n' a pas su me captiver
Ce n'est qu'un avis très personnel et je ne suis pas surpris que beaucoup de lecteurs et lectrices apprécient ce livre
Il faut juste savoir à quoi s' attendre avant de le commencer
A vous de voir

Offert par Pancrace pour mon anniversaire en avril dernier, "Blizzard" fut un roman surprise dont je ne savais rien en l'entamant. Ce fut une belle surprise, merci l'ami !

Dans l'atmosphère ouatée et angoissante d'une tempête de neige en pleine Alaska, une poignée de personnages paumés - tout à fait la tête à avoir des secrets enfouis sous deux mètres de congère ! - se raccroche les uns aux autres le temps d'une urgence : un enfant et une femme se sont égarés dans le blizzard, ils sont donc en danger de mort imminente. Mais cette recherche difficile va rapidement se muer en quête de la vérité sur les autres et sur soi-même.

Ce que j'ai le plus apprécié, ce fut la narration scandée en très courts chapitres introspectifs qui font de "Blizzard" un roman choral au rythme trépidant. Je dirais même un poil trop rapide, le roman file vite et ne dure que le temps de la tempête, provoquant aussi en nous une tempête de sensations et d'émotions. A certains moments, j'ai regretté de ne pas pouvoir davantage prendre du temps pour creuser les personnages, l'environnement hostile qui sert à la fois d'écrin et de carcan au récit. Mais c'est sans doute un parti pris stylistique assumé de l'auteure qui signe ici un premier roman aussi brillant que glaçant.


Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge ATOUT PRIX 2022
Challenge PLUMES FEMININES 2022

Je mise que ce petit roman (en épaisseur) va faire partie des incontournables de cette rentrée d'automne. Construit avec une alternance de voix en roman choral, il se dévore autant par sa plume simple et fluide que par sa concision maîtrisée jusqu'au final.

Quatre personnages affrontent une tempête, dans le ciel d'Alaska et dans leurs histoires personnelles. La disparition d'un enfant évanoui dans le blizzard met en action une chaîne d'événements et de décisions, où, par petites touches, chacun finit par trouver sa place sur l'échiquier.

Échec et mat pour certains !
Roman noir qui fait un clin d'oeil aux publications « nature writing », par son contexte et son aspect thriller, il s'inscrit aussi sur l'introspection des personnages, sur leurs fêlures et leurs pertes, sur la notion essentielle de paternité et de la quête d'un enfant, au propre comme au figuré.

Je souhaite le meilleur avenir littéraire à une jeune auteure prometteuse.

Alors que le blizzard fait rage en Alaska, un jeune garçon disparaît. En quelques secondes seulement, le temps de refaire ses lacets, et Bess lâche la main de l'enfant et ne le revoit plus. Une course coutre la montre démarre alors avec l'aide de quelques habitants de ce village reculé, pour éviter une mort certaine au petit. Ce huis clos en pleine nature démarre bien, et par la suite confirme le talent de l'auteure pour gérer ses personnages et les évènements, tout s'enchaîne à merveille jusqu'au dénouement final.
A la bonne narration s'ajoute une bonne construction et de la psychologie fine des personnages s'ajoute le suspens glacial de l'Alaska. Un petit moment de plaisir littéraire, mais aussi un bon roman à suspens, j'ai été pris tout de suite dans l'intrigue glaçante qui nous emmène au coeur d'une tempête, pas seulement physique mais aussi psychologique.
Pour un premier roman c'est une belle réussite, on ressent tout le travail de Marie Vingtras pour donner aux lecteurs le meilleur, aucun passage n'est à couper, et il ne lui manque rien non plus si ce n'est ce petit je ne sais quoi qui me donnerais le coup de coeur. En moins de 200 pages elle nous donne un univers riche, une plume acérée, à coup sûr je lirais un autre de ses romans. Auteure à suivre.

Voilà une bien belle découverte que ce premier roman de Marie Vingtras !
Une tempête de neige si violente, c'est bon de la lire entourée d'un plaid :-)

Le petit est perdu. Il a lâché la main de Bess, ne lui laissant que son gant. le blizzard fait rage, on n'y voit plus, le froid cristallise la neige sur les cils et dans les barbes. La nature sauvage et hostile de l'Alaska est l'une des protagonistes de ce roman qui apporte de belles surprises et une tension bien palpable, surtout vers la fin.
De courts chapitres font parler quatre personnages, les absents n'ayant plus leur mot à dire. Mais … « Les disparus occupent parfois plus de place que les vivants. »
Au fil du récit, nous découvrons les raisons de chacun de se lancer dans la recherche du petit garçon que tous croient d'ailleurs déjà mort. Car qui peut survivre dehors par un temps pareil où les plus aguerris se calfeutrent chez eux, sachant que c'est une pure folie de sortir.

Loin de toute civilisation, souvent arriérés, les personnages sont croqués avec justesse, chacun ayant un passé plus ou moins trouble. L'écriture est efficace, ça se lit d'une traite.
A découvrir !

Un roman de grand froid et d'émotions brûlantes.

Une tempête souffle dans un lieu isolé, en Alaska, mais lorsque Benedict découvre que Bess est dehors avec le gamin, il ne peut que partir à sa recherche, malgré le froid, la neige, la visibilité nulle. Un voisin accepte de l'aider, un autre refuse, mais on découvrira que chacun cache de grands secrets.

Un roman choral où en plus de traverser la tempête, on aura des flashbacks dans la vie de chacun des personnages qui se retrouvent par hasard ou non dans cette nature hostile, où il faut chasser pour survivre.

Un premier roman assez court, mais intense, où on explore aussi bien la nature sauvage que les tourments de l'âme humaine.

Des chapitres de deux, trois pages grand-maximum. Voici une des originalités de l'objet…
Chacun des mini-chapitres est consacré à l'un des quatres adultes qui recherchent désespérement un enfant disparu dans le blizzard.

Comme le roman se passe en Alaska, la foule ne se presse pas pour aider nos protagonistes et c'est à une sorte de « huis clos en plein air » que nous assistons !

Au fil des pages, cette attente de la réapparition de l'enfant perdu n'a pas été sans m'évoquer En attendant Godot, où, aussi, l'attente du mystérieux et insaisissable absent amène au dévoilement progressif des acteurs présents.

Paragraphe après paragraphe, nous en apprenons ainsi un peu plus sur le parcours de chacun, et sur les événements, tout sauf banals, qui l'ont amené dans ce bout du monde.

Il se trouve que les quatres destinées de nos héros sont pourvues de beaucoup d'originalité, de profondeur, et d'intérêt : la guerre, la parentalité, le racisme, l'intégration, la pédophilie sont autant de thèmes forts abordés par petites touches à l'abord de ces parcours brisés (et tant bien que mal rafistolés)...
Brisés… un peu, peut-être, comme notre lecture qui se fragmente à la fin de ces courts chapitres, puis reprend son cours, haletante….

Si bien que nous avons entre les mains un très bon roman, hors des sentiers battus tant par le fond que par la forme.

C'est le troisième livre que je lis dans le cadre du prix Summer 2022 et je l'ai autant apprécié que le dernier en date. Je me sens en conséquence partagée entre ces deux titres.
Un jour de blizzard en Alaska, une femme et un enfant affrontent la tempête.
Chaque court chapitre donne la parole à l'un des quatre protagonistes. Chacun d'eux a une part d'ombre dans sa vie, l'un plus que les autres cependant.
Le paysage est splendide, dans sa rugosité qui cadre bien avec le roman. Les hommes sont rudes, à l'image de la nature et la femme est plus forte que l'on ne pourrait croire dans cette Amérique profonde.
L'histoire et le caractère de ces personnages se dévoilent petit à petit jusqu'au dénouement.
Ce livre nous interroge sur la paternité, les relations femmes/hommes, le rapport avec la nature.
C'est une vraie réussite pour un premier roman.