Chaque rentrée littéraire répond généralement aux mêmes codes : blockbusters attendus dont les piles squattent les têtes de gondoles en librairies et leurs auteurs les talk-show mainstream, pétards mouillés heureusement vite démasqués, confirmations – ou pas – d'espoirs révélés lors des précédentes rentrées, parutions bisannuelles d'auteurs de confiance qui, sans tapage, construisent leur oeuvre…
Et puis il y a ce petit livre que personne – ou presque – n'avait vu venir, même pas annoncé par un torrent de pré-lectures louangeuses, et dont le succès et les réimpressions viennent bousculer les ordres attendus. Et cette année, c'est
Blizzard, de
Marie Vingtras.
Un enfant a disparu ! Pas d'alerte enlèvement en Alaska quand un enfant disparaît subitement dans la nature, alors que le froid, le vent et la neige (le
blizzard quoi !) font rage. Et même si les autochtones savent pertinemment que mettre le nez dehors dans ce décor hostile équivaut à risquer sa vie, ils vont s'y mettre à plusieurs pour retrouver le gamin : Bess, Benedict, Cole, Freeman… La quête est identique, même si leurs raisons diffèrent.
Si l'on excepte le décor naturel et angoissant magnifiquement restitué par
Marie Vingtras,
Blizzard pourrait être une pièce de théâtre où le récit choral dévoilant les motivations et le passé de chaque protagoniste, servirait à merveille la tension qui fait progressivement monter en puissance ce huis-clos naturel.
Servi par une écriture percutante, des chapitres courts et un sens du rythme qui ne retombe jamais,
Blizzard réussit à explorer de nombreuses pistes thématiques sans jamais s'y perdre et en les rassemblant avec brio dans un final apaisant.
Bref, si ce n'est déjà fait, on se précipite car une telle maîtrise pour un premier roman vaut assurément toutes les louanges entendues depuis sa parution !