Les objectifs tiennent une place prépondérante dans la démarche religieuse : il faut agir d’une certaine manière pour mériter quelque chose dans l’avenir. Cette mobilisation de l’attention des croyants sur le comportement et le futur fait comme un socle immuable sur lequel reposent les institutions. Les croyants les plus motivés s’appliquent à se comporter de manière conforme et à espérer qu’ils mériteront le cadeau qui leur a été promis.
Le fait est qu’il n’existe pas aujourd’hui de démarche spirituelle qui ne soit fondée sur une « croyance intellectuelle » et un « futur hypothétique ». La cause de ce système qui sclérose toutes nos spiritualités est assez simple : l’espace même de l’expérience de toute spiritualité nous effraie et toute l’attention des croyants se porte ailleurs pour l’éviter.