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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un livre qui m'a réellement touchée et qui restera quelque temps encore dans mon esprit. Pourtant, ce n'était pas forcément une mission facile car je suis dans une période où j'enchaîne les bouquins de littérature noire. Je ne sais pas si c'est la saison qui veut ça ou un découragement sans fond quant à une reprise future de notre vie normale mais j'ai absolument besoin de me déconnecter quand je rentre chez moi le soir après le boulot.

Pourtant, aux premiers abords, sa quatrième de couverture m'avait bien attirée. Et puis chemin faisant dans mes thrillers, polars et romans policiers, ce n'était plus vraiment à l'ordre du jour. Néanmoins, dès les premières pages, l'auteur, Willy Vlautin, m'a fait évader, voyager aux confins de cette Amérique profonde, bien loin des strass et des paillettes de métropoles telles que New York ou Los Angeles.

C'est en compagnie de Horace Hopper que j'ai fait un bout de chemin. Horace est un jeune homme de vingt et un ans, abandonné par sa famille et qui s'est élevé seul comme homme de ferme dans un ranch du Nevada en compagnie de la famille Reese. Malgré une place importante qu'il y tient auprès de ce couple âgé, ses origines indiennes le hantent et son rêve serait de devenir boxeur professionnel.

Ce roman est une véritable quête d'identité d'une justesse implacable. C'est comme si on lisait le journal intime de l'auteur qui aurait transposé sa place dans celle de son héros, Horace. Écrit avec beaucoup de pudeur et de finesse, Willy Vlautin ne tombe jamais dans les clichés et accorde une place de choix à chacun de ses personnages.

Malgré les coups du sort, Horace Hooper est un héros idéaliste à la fois attachant et combattif, dans sa vie comme sur le ring. Ça pourrait être l'histoire vraie de tellement de jeunes qui cherchent leur place dans notre société qui les a abandonnés à leur destin. J'ai beaucoup apprécié et me suis fort attachée à ce personnage décrit avec beaucoup d'empathie et tellement d'espoirs, tout comme à ceux du couple Reese. Ce véritable western des temps modernes m'a entièrement conquise.

Au travers de ce livre « Devenir quelqu'un », Willy Vlautin a su me charmer et je ne manquerai pas de découvrir les autres livres constituant sa bibliographie avec beaucoup d'intérêt.

Je remercie les Editions Albin Michel et le groupe Picabo River Book Club pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Je remercie chaleureusement les Éditions Albin-Michel et sa collection « Terres d'Amérique » pour cette lecture et leur confiance !

Avec « Devenir quelqu'un » Willy Vlautin signe son cinquième roman, tous paru chez Albin-Michel dans la collection « Terre d'Amérique« . Et quel roman ! J'ai lu peu de livres aussi beaux sur la boxe et sur tout ce qui gravite autour de ce sport. L'envers du décor de la boxe. Horace Hopper le note dès son réveil, dans un vieux cahier qui lui sert de journal : « Je veux devenir quelqu'un ». C'est son obsession, le but qu'il s'est fixé dans la vie, sa vie. Horace a vingt et un ans, il mesure un mètre soixante dix et pèse cinquante sept kilos. Il a des origines irlandaises et indien paiute. Il est écartelé entre ces deux cultures blanche et indienne. Il s'est fait tatouer le biceps gauche avec les inscriptions suivantes : « Slayer » (tueur) écrit à l'encre rouge, « Hell Await » (l'Enfer attend » à l'encre noire et un crâne cornu, couleur charbon aux yeux écarlates. Car Horace est passionné de boxe et ne rêve que de devenir champion de ce sport. Il souhaite même devenir Mexicain parce que ceux sont, selon lui, les meilleurs boxeurs, les plus courageux. Son short de boxeur porte l'inscription « Hidalgo » avec une petite mitraillette de chaque côté du nom. Horace a été abandonné par ses parents qui ne s'en sont jamais occupé après leur divorce. Il vit dans un ranch du Nevada avec Mr et Mrs Reese, un couple âgé et sa famille de coeur. le départ prochain d'Horace angoisse Mr et Mrs Reese. Ils le considèrent comme leur fils. On ressent beaucoup d'amour de la part d'Eldon et de Louise pour Horace. Ce dernier a permis de sauver Mrs Reese de la dépression dont elle souffrait lorsque ses enfants ont quitté le ranch pour vivre leur vie. Pour le dissuader de partir, Eldon propose même à Horace de reprendre le ranch où ils élèvent des moutons, du bétail avec leurs chevaux, et leurs chiens. C'est une grande preuve de confiance et d'amour. Mais dans la tête d'Horace, tout est clair, il sera champion de boxe. Son sang irlandais et indien lui fait honte et il souhaite s'inventer une nouvelle vie. Est-ce un mirage comme ce que l'on vit lorsque dans sa jeune vie tout est encore possible ? Eldon craint qu'il ne connaisse le même sort que lors de son premier combat au tournoi de Golden Gloves du Nevada à Las Vegas. Horace avait été défait. Ce souvenir hante le jeune homme. Horace paniquait quand il était sous pression. Mais il était décidé et Horace partit donc à Tucson en Arizona. Là-bas, il connaît la solitude des grandes métropoles. Il trouve un travail, il s'entraîne dur et s'invente un nom mexicain : il se fait appeler « Hector Hidalgo » et il fait appel à un entraîneur, Ruiz. Il remporte son premier combat et le tournoi mais il a toujours le trac et sa nervosité est palpable. Willy Vlautin dresse les portraits des rencontres que fait Horace ou « Hector Hidalgo ». Beaucoup de tendresse, d'humanité, d'émotions dans ce roman puissamment évocateur du monde de la boxe. Horace a un grand coeur. Il rencontre des paumés de la société américaine, descend dans des hôtels miteux avant les combats. Il gagne mais encaisse beaucoup trop de coups. Willy Vlautin alterne entre des chapitres sur la vie au ranch et d'autres sur le parcours de boxeur d'Horace. Ce dernier fait des combats au Mexique et découvre la misère des quartiers chauds. Il y a aussi beaucoup de tendresse et d'amour entre Eldon et Louise au ranch. Horace leur manque. Ce dernier a du courage et l'inconscience de son âge. Une histoire criante de vérité, sensible et déchirante comme un cri dans la nuit, celui d'un appel à l'aide. On achève « Devenir quelqu'un », la gorge nouée avec le sentiment d'avoir vécu une expérience de lecture inoubliable. le style d'écriture est remarquable. C'est sombre et dans un même temps c'est la vie telle qu'elle est, avec ses aspérités, sa beauté et ses ravins où l'on s'effondre pour ne plus se relever. « Devenir quelqu'un » de Willy Vlautin est mon coup de coeur absolu de ce début d'année. D'une beauté cinématographique que ne renierait pas un certain Clint Eastwood. Publié chez Albin-Michel dans la très belle collection « Terres d'Amérique ». « Devenir quelqu'un » de Willy Vlautin c'est le roman à ne pas manquer en cette rentrée littéraire.
Lien : https://thedude524.com/2021/..
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Après Cheyenne en automne, Willy Vlautin s'attache à nouveau au parcours d'un jeune orphelin américain, cette fois-ci par le personnage d'Horace, en partie de sang amérindien et abandonné par ses parents. Après avoir passé son adolescence auprès des Reese, un couple âgé qui lui ont donné l'amour dont il avait toujours été privé, Horace veut se lancer dans une carrière de boxeur professionnel et quitte seul le ranch pour Tucson, laissant derrière lui Eldon et Louise, tristes de le voir partir, seuls face à la vieillesse.
La boxe est pour Horace - qui se renomme Hector - sa seule planche de salut, l'unique occasion, selon lui, de se faire aimer, respecter et reconnaître et pour cela il troque son identité contre celle d'un Mexicain, pensant dans sa naïveté que les Mexicains sont les meilleurs boxeurs.
Vlautin a une écriture très cinématographique, plus visuelle qu'attachée à la psychologie des personnages, mais par le biais d'un récit linéaire qui se veut volontairement monotone, suivant les protagonistes au jour le jour, transparaît petit-à-petit le sentiment de solitude des personnages et une certaine mélancolie toutes les deux déjà très présentes dans Cheyenne en Automne.
J'ai trouvé la narration, au début, un peu trop simple, lassante parfois, mais elle s'emballe peu à peu pour finir en climax et laisser un goût de tristesse et de gâchis face à la fragilité de ce garçon en mal de confiance.
Encore un beau roman de cet auteur, pour ma part.
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Horace Hopper est un métis indien païute et irlandais. Il se sent rejeté, il n'a aucune estime de lui, car son père l'a abandonné quand il a divorcé de sa mère pour aller fonder une famille ailleurs et sa mère l'a aussi abandonné, c'est sa grand-mère qui l'a recueilli sans jamais lui manifester d'amour. Très jeune, il va travailler dans le ranch des époux Reese, qui le considèrent comme leur fils et voudraient qu'il reprenne le ranch, car Mr Reese commence à se faire vieux et souffre du dos. Horace veut d'abord se prouver à lui-même qu'il est capable d'être quelqu'un, il veut devenir un boxeur célèbre et revenir au ranch après.
Il se construit un personnage, il sera un boxeur mexicain, car jamais un indien paiute n'est devenu célèbre comme boxeur, il essaie donc de ressembler à un mexicain, vêtements, coupe de cheveux, il se met à manger des plats mexicains, apprend l'espagnol avec des DVD, change de nom, arrête d'écouter du heavy métal....
Il part vivre à Tucson, trouve un boulot minable un logement sordide, un entraîneur alcoolique et véreux. Il souffre de la solitude, il ne connaît personne, personne ne lui parle. Il se referme sur lui-même, sa vie devient sans intérêt, répétitive , travail, entraînement, combats où il encaisse beaucoup de coups, trop, mais il a une faculté pour encaisser et se retrouve même à l'hôpital en morceaux. Il fréquente des loosers, des paumés, il se met à boire, entraîné par les autres et commence à perdre ses objectifs. Horace qui voulait se trouver, se réaliser, est en train de se perdre.
J'ai beaucoup aimé ce roman dont la fin m'a beaucoup émue. C'est un excellent roman à l'ancienne, linéaire, avec un style fluide, sans effets, sans fioritures. Un roman qui ferait un bon sujet de film pour Clint Eastwood.
Livre lu dans le cadre du partenariat Albin Michel avec le Picabo River Book Club, dans la très bonne collection terres d'Amérique.
Je remercie Léa et les éditions Albin Michel de m'avoir permis de découvrir ce roman.
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Horace Hopper est un jeune homme qui a toujours été écartelé entre ses origines indiennes et irlandaises.

Abandonné par sa mère à l'âge de 12 ans, puis adopté par un couple de rancher, Horace Hopper veut à tout prix échapper au sentiment d'échec qui lui colle à la peau.

Il décide de quitter le ranch du Nevada dans lequel il a grandi et que les propriétaires aurait voulu qu'il gère à leur place, pour s'installer en ville et tenter d'accomplir son rêve ultime : devenir champion de boxe.

Car, Horace Hopper, sans doute un poil trop idéaliste, se rêve champion, mais comme on n'est pas dans un conte de féées mais dans un roman ultra réaliste de l'Amérique des laissés pour compte, tout ne se passera pas forcément comme il l'avait imaginé.

Un parcours plein d'épreuves, envers et contre tous, pour enfin trouver sa place dans le vaste monde et devenir enfin quelqu'un ..
le dernier roman du romancier et musicien Willy Vlautin nous touche profondément par sa petite musique très sensible et terriblement mélancolique et à la fois pleine d'espoir sur cette Amérique des humbles et des déclassés.
Une Amérique que l'auteur ne cesse de peindre roman après roman, un peu comme Bruce Springsteen le fait dans ses morceaux à la filiation évidente ( on pense aussi au récent film de Max Winckler, La loi de la jungle qui parlait aussi de boxe et de l'Amérique des loosers.

Vlautin parle de la si difficile quête d'identité et d'espoir dans un très beau récit iniatique qui interroge avec pas mal de délicatesse le sentiment d'appartenance à une terre et à une communauté ou bien encore la lutte contre la solitude qui nous tenaille et qui nous colle à la peau notamment dans les grandes villes.
A noter que Willy Vlautin est aussi le leader de feu le groupe Richmond Fontaine, et qu'il a composé avec son groupe un album en 2017, Don't Skip Out on Me, qui est le titre original du roman et évidemment une bande son plus qu'appropriée pour accompagner cette belle lecture.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Horace Hopper, jeune métis issu d'un mélange indien païute et blanc de sang irlandais est abandonné par ses parents. Il a été recueilli par Eldon et Louise Reese. Il se sent bien avec eux et travaille au ranch, courageux et décider. Dans la vie, il a un objectif devenir champion de boxe. Il admire les boxeurs mexicains, ce sont ses modèles. Il prendra un nom mexicain pour y arriver Hector Hidalgo.
Pour réaliser son rêve, il va partir à Tucson. Là, il va devoir repartir de rien, trouver un travail, un entraîneur et une salle de boxe. Delà, il va apprendre que la vie n'est pas si facile.
La solitude va être sienne, même si Eldon est proche de lui.
Tout au long du récit, on est frappé par la naïveté du héros. L'histoire oscille entre le calme du ranch et la ville agitée de l'autre côté.
Ce livre aborde la crise économique, le racisme, les petites arnaques et les gros mensonges.
Les personnages de Hector et de Eldon sont très attachants.
Ce livre m'a énormément bouleversé.
Suffit-il d'être de bonne volonté pour réussir à devenir quelqu'un ?
Merci au Picabo River book et aux Éditions Terres d'Amérique Albin Michel.
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Horace est un gars travailleur, reconnaissant, fidèle. C'est un type bien ; sauf à ses propres yeux. Horace est abîmé. Métis d'Irlandais et d'Indien Païute, il a été très jeune abandonné par son père puis par sa mère, qui a refait sa vie et dont Horace semble avoir encombré le nouveau mari. Elle l'a confié à sa grand-mère, qui boit de la bière dès 11 heures du matin et a peur des Noirs, des Mexicains et des Indiens. le pauvre gamin. A quatorze ans il rencontre les Reese, Eldon et Louise, un couple âgé qui élève des moutons sur un ranch dans le Nevada. le courant passe tout de suite entre ces trois-là : les Reese recueillent Horace et deviennent comme sa famille.

Au début du roman, Horace a la vingtaine et il veut Devenir quelqu'un. Il ne peut pas simplement continuer comme ça, il faut qu'il arrive à briller à ses propres yeux. Alors seulement il pourra envisager de reprendre pied dans une vie normale, et revenir au ranch. Passionné de boxe, il jette son dévolu sur ce sport et décide de devenir champion. Les Reese sont très inquiets de ce départ et lui proposent de reprendre le ranch, mais Horace ne peut pas ne pas partir. Un matin, il les quitte et prend le car pour Tucson, Arizona.

Ce roman, c'est le quotidien d'Horace. le ranch, la boxe, Tucson, les entraînements, les combats. Les coups, la solitude, la chaleur, la peur, les victoires, la douleur. Ce roman, c'est aussi les Reese, Eldon et Louise et leur vie au ranch, le gardien de moutons à ravitailler dans les montagnes, le tracteur à réparer. Ils m'ont tellement touchée.

Les chapitres alternent entre Horace et les Reese et le roman prend corps, le style est simple, sans chichis, qui laisse toute la place à l'humanité et l'émotion. Willy Vlautin a construit un roman poignant et pudique. Devenir quelqu'un se tient sur une certaine ligne de crête, sans jamais déraper ni faiblir. le lecteur retient souvent son souffle, là ça va lâcher, là… mais non, ni mièvre et jamais sordide ; Devenir quelqu'un est beau et juste, triste et touchant. Bouleversant. Un coup de coeur !

« C'est épuisant de passer son temps à se haïr et à essayer d'être ce que l'on n'est pas. Ça laisse des traces. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Devenir quelqu'un, c'est le désir le plus cher d'Horace Hopper, jeune rancher employé par un couple âgé, les Reese, qui le considère comme leur fils. Et c'est avec ses poings, sur les rings, qu'Horace compte atteindre son but...

Découverte grâce au Picabo River Book Club et aux éditions Albin Michel (merci à eux !), cette histoire m'a beaucoup plu par sa simplicité et son aspect touchant.

Deux personnages émergent de ce récit : Horace, une belle personne, mais aussi un idéaliste victime quelque part de son orgueil, de sa soif de reconnaissance, de sa quête d'identité (il boxe en se faisant passer pour un mexicain, embarrassé par ses origines indiennes). Et puis, il y a surtout Eldon Reese, magnifique d'empathie et de bienveillance, attentif aux autres, si prévenant envers sa femme et Horace. Qui remuera ciel et terre pour retrouver ce dernier après son départ, et le réconforter...

Et que dire de ce dernier paragraphe, poignant et tout en retenue... quelques lignes ultimes qui, même si on sentait cette conclusion venir, vous laisse, tel un boxeur sonné de coups, un peu groggy, faut quand même le reconnaître...
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Quel livre ! Un véritable coup de coeur et bien que je l'ai terminé depuis déjà quelques temps, ses personnages continuent de m'accompagner....
Comment trouver les mots pour exprimer les émotions que ce livre à provoquer ? Comment lui rendre justice ?

Une histoire de boxe, mais bien plus que ça...Une histoire toute simple mais qui charrie tant de sensibilité et d'émotions...

Horace est un jeune métis amérindien abandonné par ses parents. A 14 ans, il est placé chez Ed et Louise Reese, un couple de ranchers qui élèvent des moutons. le jeune homme est une aide précieuse au quotidien, Ed ayant de gros souci de santé, et une affection profonde les unit. le vieux couple qui a vu partir loin leurs deux filles, projette de laisser leur exploitation à ce "fils" sur lequel ils s'appuient.

Mais Horace ne sait se contenter de ce bonheur tout simple, il doit se prouver des choses à lui-même, compenser l'abandon, prendre une revanche sur la vie, devenir quelqu'un, lui qui n'est rien pour ses parents....Passionné de boxe depuis tout petit, il rêve de devenir un champion, devenir quelqu'un qui compte. En quête d'identité et d'estime de soi, n'assumant pas ses origines indiennes, il est persuadé que se faire passer pour un mexicain lui ouvrira les portes de la gloire.

Après un départ plein d'espoir, commence une longue descente en enfer et le rêve s'effrite peu à peu sur les rings, sous les coups, les traitrises... Violence de la vie, solitude abyssale, Horace se perd peu à peu mais Ed est là qui s'inquiète, qui veille, qui ne le laisse jamais tomber...

Quel extraordinaire bonhomme que Ed, avec tant d'humanité ! Les relations sont tellement belles entre le jeune homme et ce vieux couple débordant d'amour qui respectent tous les choix d'Horace, qui l'accompagnent au mieux... il y a cette affection pleine de pudeur et de réserve, ces silences étourdissants de tendresse et cette impossibilité à combler les vides....

Une narration toute simple qui raconte un morceau de vie criant de réalisme, une plume sensible sans pathos aucun, un propos d'une grande profondeur et un immense coup de coeur pour ce livre qui restera inoubliable, une dernière phrase bouleversante qui résonne encore en moi...

Je remercie le Picabo River Book Club. Léa ainsi que les Editions Albin Michel et la traductrice pour cette magnifique lecture.

Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Horace, 21 ans, rêve de devenir boxeur. Il n'a jamais eu la vie facile. Ses parents l'ont abandonné à sa grand-mère, qui elle même l'a laissé à un vieux couple, les Reese. Si ceux-ci lui ont offert tout l'amour dont il pouvait avoir besoin, et un avenir, puisqu'ils veulent lui laisser leur ranch, cela ne suffit pas à Horace. Horace a lu des livres de développement personnel qui lui ont expliqué que l'on peut devenir ce que l'on veut si l'on s'en donne les moyens. Alors Horace est persuadé, il peut devenir champion de boxe, et il est prêt pour ça à renier ses origines indiennes pour se faire passer pour un mexicain. Il quitte le ranch dans le Nevada et les animaux qu'il aime tant, il quitte les Reese pour partir vivre seul à Tucson et s'entraîner pour devenir un champion. Il est loin d'être ingrat, il reviendra quand il sentira qu'ils pourront être fiers de lui.
A Tucson, c'est une solitude totale qui attend le jeune garçon. La tante qui l'héberge le considère à peine, il trouve un travail précaire et son entraîneur est loin d'être honnête. Mais cela ne décourage pas Horace dans son rêve. Il doit prouver qu'il peut devenir quelqu'un...

Willy Vlautin a un réel talent d'écriture. Tant de bienveillance envers ses personnages mais en étant aussi juste ce n'est pas évident. On est d'emblée touché par Horace, mais aussi par Eldon et Louise Reese qui donneraient tant pour ce garçon. J'ai dévoré ce livre, pas seulement parce que je l'ai adoré, mais parce que je n'avais pas envie de laisser Horace encore plus seul qu'il n'était...Et quand j'ai du le laisser à la toute fin, j'en étais bouleversée...
Un grand merci au PicaboRiverBookClub grâce à qui j'ai lu ce livre, ainsi qu'aux éditions Albin Michel, pour cette lecture, mais aussi pour cette collection Terres d'Amériques qui ne déçoit jamais...


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