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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Devenir quelqu'un.
Willy VLAUTIN (traduction Hélène Fournier)

Horace Hopper/Hector Hidalgo sont une seule et même personne.
Horace est ce jeune homme qui vit et travaille au ranch d'Elton et Louise Reese dans le Nevada.
Depuis des années maintenant et le couple âgé le considère comme leur fils adoptif, lui que ses parents ont abandonné à sa grand mère lorsqu'il était enfant.
Un mélange d'indien et d'irlandais qui le fait parfois passer pour mexicain.
Ce qui l'arrange par ailleurs parce le rêve d'Horace est de devenir boxeur professionnel (et pour lui les meilleurs sont mexicains), de devenir quelqu'un et il deviendra Hector.
Quittant la sécurité, l'affection et le calme du ranch des Reese pour les bas fonds miséreux, les hôtels miteux et les entraîneurs véreux Hector enchainera les combats (avec succès) jusqu'au combat de trop.
Fracassé, paumé, Eldon reste celui qui veut et vient l'aider… trop tard peut-être…

Un roman avec une très belle relation entre Horace et Elton.
Les opposés s'attirant…
Jeune contre vieux.
En bonne santé contre diminué.
Métisse contre blanc…
J'ai eu à la fois beaucoup de peine pour Hector qui se fait exploiter, qui rêve d'idéal et fait de mauvais choix
et à la fois envie de le secouer pour qu'il apprenne de ses erreurs et accepte la main tendue.
Un roman qui m'a terriblement émue tellement Eldon et Horace ont un lien profond et se comprennent au delà des mots.
Un livre qui me marque autant par l'histoire que l'ambiance.
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Il y a des livres qui vous laissent k.o. Devenir quelqu'un en est un. Ce qui est logique pour un roman qui raconte l'histoire d'un adolescent, Horace, qui veut devenir boxeur professionnel, mexicain qui plus est, ce qui lui fait prendre beaucoup de gnons, et pas seulement sur le ring.
L'histoire est forte, bien écrite, avec cet oeil pour les détails qu'ont souvent les bons auteurs américains. Parallèlement à cette histoire de jeune en devenir, Willy Vlautan nous présent celle du vieux monsieur Reese, qui a failli devenir quelqu'un, mais qui se rapproche plutôt de la fin. Reese s'est beaucoup occupé d'Horace enfant, l'a quasiment adopté, mais leurs chemins se séparent au cours du livre, pour enfin se retrouver. Comment exactement? Même après le beau dernier coup que Vlautan inflige au lecteur, ce n'est pas clair. On pourra, et on devrait peut-être, relire le livre pour se faire une idée.
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Tout le monde, un jour, à voulu être quelqu'un… Quelqu'un qui compte, quelqu'un dont on se souvienne, quelqu'un d'autre…

Tout le monde a voulu, un jour, prouver qu'il/elle était quelqu'un, capable de se débrouiller seul, de faire ses preuves et d'aller au bout de ses rêves.

♫ J'irai au bout de mes rêves ♫ Où la raison s'achève ♪ comme le chantait JJG.

Le rêve d'Horace Hopper est de devenir champion de boxe. Il est persuadé que s'il le veut, qu'à force d'entrainement, il y arrivera et il n'écoute pas la voix de la raison d'Eldon Reese, son employeur et père de substitution. le voici parti pour la grande ville, lui qui a vécu dans les montagnes du Nevada.

Ce roman met en scène le parcours initiatique d'un jeune homme dont toute sa vie ne fut qu'une vie de merde : abandonné à sa grand-mère par sa mère, son père était déjà foutu le camp bien avant, cible des autres à l'école, métissé Indien, il se rêve Mexicain et refuse ses origines. Vu sa fiche, on aurait pou croire que quelqu'un lui en voulait, pour lui avoir déjà fait subir toutes ces emmerdes.

L'histoire a un goût de déjà-lu ou de déjà-vu : un gamin maltraité par la vie et les Hommes, venant de la rase campagne, qui part à la ville pour réaliser son rêve de devenir champion de boxe alors qu'il part d'une feuille à peine écrite dans ce sport.

Il est innocent, le gamin, on le sent bien et les autres aussi le perçoive. Lâché dans la jungle, il essaiera de s'en sortir du mieux qu'il peut… le rêve Américain, ce vieux mythe, lui semble à sa portée et notre jeune homme fera comme bien d'autres avant lui : lâcher la proie pour l'ombre.

Horace est hanté par ses échecs passés, pensant qu'il n'a rien fait de bien dans sa vie, même si Eldon Reese, le vieux rancher qui l'a recueilli avec son épouse, lui dit le contraire.

Le récit ne s'encombre pas du superflu, Horace boxe dans les poids plumes et le récit est expurgé de ce qui pourrait lui donner du gras. On se doutera qu'il y a des combats de boxe truqués, des magouilles, des choses louches, des sommes d'argent gardées par ceux qui n'y avaient pas droit et qu'on a manipulé Horace, mais sans que jamais les choses soient dites noir sur blanc.

On croisera de la misère humaine, aussi, mais sans jamais approfondir le sujet, ces rencontres n'étant que de celles que l'on fait parfois sur la route de notre vie. À peine rencontrée, aussitôt oubliée.

Mêlant adroitement les passages où Horace tente de devenir boxeur et se prend des coups dans la tronche avec ceux de la vie du couple Reese sur son ranch, on se rend compte que la vie est ironique : Horace va chercher loin une carrière alors qu'il aurait pu être un rancher et les Reese, sans Horace, ne savent plus s'en sortir avec leurs moutons. Il était utile à quelqu'un et ce crétin est parti.

Plusieurs fois j'ai eu envie de colles des baffes à Horace, que j'ai trouvé mou du genou à certains moments, quand il doutait et parfois, je l'ai trouvé trop timoré lorsqu'il voulait prouver à tout le monde et avant tout à lui, qu'il allait devenir quelqu'un. Or, il était déjà devenu quelqu'un…

Il m'aura manqué de l'empathie pour Horace, mais il me pardonnera sans doute, lui qui sait encaisser les coups mieux que personne, au sens propre comme au sens figuré et qui, quand il les rend, le fait avec une force énorme. Toute sa vie fut ainsi.

En fait, le personnage le plus important, le plus empathique, ce sera Eldon Reese, le vieux rancher qui a pris Horace sous son aile, qui sera ce qui se rapprochera le plus du père pour Horace et qui n'a pas réussi à le retenir parce que le gamin se sent indigne de son amour. Horace, t'es con, tu sais !

Un roman sombre que la quête d'identité, sur la non acceptance de ce que l'on est, le refus de ses origines ancestrales et la volonté de prouver que l'on peut devenir quelqu'un, quelque soit le prix à payer.

C'est le combat de Horace contre ses démons intérieurs, contre ses origines, contre le monde entier, ce sont les coups qu'il a encaissés durant toute sa courte vie (il n'a que 21 ans) et la possibilité qu'il a de les rendre, même si ce n'est pas aux bonnes personnes puisqu'il est sur un ring et que ce n'est pas la vraie vie, ce qu'il se passe dessus.

C'est l'histoire éternelle d'une personne qui ne se sentait pas digne de recevoir l'amour des gens qui l'avaient recueilli, d'un jeune homme qui n'avait pas compris tout ce qu'il avait déjà accompli, qu'il pouvait être fier de son parcours, qu'il était devenu quelqu'un, même s'il ne le savait pas, même s'il ne voulait pas l'entendre.

La dernière phrase est terrible et elle m'a cassée en deux…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Âgé de vingt et un ans, Horace a du sang irlandais et du sang indien, mais il veut se faire passer pour un Mexicain, afin de devenir un autre. Les personnes qui ne le connaissent pas pensent qu'il est mexicain. Lui est persuadé que les Mexicains sont les boxeurs les plus coriaces. Il rêve d'être champion de ce sport de combat pour prouver qu'il est quelqu'un. Pour cela, il quitte le ranch des Reese ; il est pourtant heureux auprès de ce couple âgé. Eldon et Louise s'inquiètent, mais le laissent réaliser ses rêves. Ils espèrent que ce parcours initiatique ne lui fera pas trop de mal. Horace a été abandonné par son père, puis par sa mère, qui l'a confié à une grand-mère qui, elle, le rejetait en raison de ses origines païutes. Il a ensuite été recueilli par les Reese, qui ont été les premiers à lui donner de l'affection et qui l'aiment comme un fils. Comme des parents, ces derniers ne veulent pas lui briser les ailes, même si sa présence leur est indispensable : autant d'un point de vue affectif que pratique, pour faire tourner le ranch. Ils ne lui disent pas pour le laisser vivre ses rêves. Ils seront là pour lui quand il reviendra.


Arrivé à Tucson, il change son nom : désormais, il est Hector Hidalgo. Il trouve un emploi et un entraîneur. Ce dernier est peu motivé, mais il lui permet de s'inscrire à des combats. Idéaliste, cependant lucide, Horace perçoit qu'il se fait arnaquer par son coach. Il voit les billets échangés, il sait qu'ils devraient lui revenir, mais il n'est pas prêt à s'affirmer. Il doit d'abord prouver qu'il peut résister à la pression. Il sait encaisser les coups, il faut aussi qu'il les rende. le ring semble être une allégorie de la vie d'Horace.


Eldon Reese sait ce que c'est d'abandonner ses rêves. Il espère, cependant, qu'Horace comprendra que sa place est auprès de lui et de son épouse. Il ne l'entrave pas, il souhaite que son protégé se trouve lui-même, sans vivre trop de souffrances. Son abnégation et sa vigilance à distance sont touchantes. Horace est doué avec les animaux. Comprendra-t-il qu'il est quelqu'un ? Trouvera-t-il qui il est ? Moitié blanc, moitié indien païute, il est riche de ses origines qu'il réfute.


Cette quête d'identité est troublante, j'avais envie de dire à Horace qu'il n'avait rien à prouver et que des personnes adorables l'aimaient. Cependant, il me manquait l'élément qui me marquerait, qui ferait que ce roman ne serait pas qu'une lecture agréable, le moment où l'émotion me cueillerait et me ferait penser que lire ce livre était important pour moi. Ce que j'attendais s'est produit à la fin, avec cette conclusion qui est surprenante et emplie d'émotion et qui a fait basculer mon ressenti. Alors, que pendant ma lecture, j'avais eu la sensation, d'être maintenue à distance, les pages précédentes ont défilé dans mon esprit et se sont teintées de messages et de sentiments, qui n'étaient pas parvenus jusqu'à moi, au départ.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Le lecteur va ici faire la connaissance du jeune Horace Hopper, un jeune homme en quête d'un destin et d'une identité, un jeune homme perdu entre ses origines indiennes et blanches, entre sa famille "adoptive" et son rêve de grandeur.

Ce titre met en exergue le thème universel de la réussite et surtout la recherche d'une destinée : devenir quelqu'un. À notre époque, tout le monde se questionne sur ce qu'est cette réussite, cet accomplissement personnel : est-ce la célébrité, le succès, la richesse ? Ou est-ce tout simplement la capacité de se satisfaire de sa vie ?

Le jeune Horace va ainsi remettre en question ses certitudes, au travers des coups qu'il prendra, des échecs qu'il subira, des victoires et de l'espoir suscité par celles-ci. Les combats se suivent et aucun ne se ressemblera. Horace fera de multiples rencontres : certaines lui permettront de mûrir, d'autres l'amèneront à plier le genou.

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce livre est le fait de suivre à la fois Horace et en même temps sa famille "de coeur" et plus particulièrement Eldon Reese. Je trouve que ce genre de roman permet de souligner ce qui est réellement important dans l'existence, de remettre en perspective notre propre perception de la vie. Après ce n'est pas mon livre préféré de l'auteur car je pense qu'il aurait pu être un peu plus émouvant et un peu moins répétitif sur certains points narratifs.

En définitive, Willy Vlautin nous propose ici une histoire touchante et inspirante.
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Touchant, ce roman est le portrait d'un jeune Amérindien aux yeux pleins d'étoiles malgré son manque de confiance et le mépris qu'il a pour lui-même. Il rêve de devenir boxeur, mais au-delà, son fantasme est aussi celui de l'American Dream, l'envie d'enfin s'élever au-dessus de ses origines le faisant oublier l'essentiel et ceux qui l'aiment. le style de Willy Vlautin est sec et repose sur des dialogues nombreux et enlevés, ce qui n'empêche pas l'ensemble de rester assez visuel (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/06/07/devenir-quelquun-willy-vlautin/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Mi blanc, mi indien païute, Horace Hopper ne supporte pas ses origines. Abandonné par son père, puis délaissé par sa mère qui a confié sa garde à la grand-mère, l'enfant a été pris en charge par les Reese, un couple de rancher . A vingt-et-un ans, il vit dans un camping-car et travaille pour Eldon Reese qui, à soixante-douze ans, a bien besoin de son aide. Alors que leurs deux filles ont quitté la région, Eldon et sa femme considèrent Horace comme leur propre fils. Ils espèrent bien qu'il reprendra le ranch. Tant d'exploitations périclitent suite au vieillissement des propriétaires et au départ des jeunes

Mais Horace veut devenir quelqu'un. Lorsqu'il monte dans les montagnes pour ravitailler Pedro, gardien du troupeau de moutons, il écoute du rock ou des cours d'espagnol. Car il veut devenir mexicain pour faire carrière comme boxeur professionnel.

Mr Reese, aucun boxeur digne de ce nom n'est un Indien Païute. Les Païutes sont des bons à rien.

Horace part à Tucson où il trouve un petit boulot et un entraîneur, Alberto Ruiz. Il devient Hector Hidalgo et prépare ses premiers combats en amateur. Horace frappe fort, gagne quelques matchs, prend des coups. Ruiz, alcoolique et radin, l'exploite. Mais Diego, un entraîneur plus sérieux, rechigne à s'occuper de lui.

Je vais être honnête avec toi : tu n'es pas un bon boxeur, tu es un bagarreur, et tu en paieras le prix.

Horace est toujours prêt à prendre des risques pour atteindre son but. Il ne vit ou plutôt ne survit que pour cela, s'enfermant de plus en plus dans la solitude. Souvent, il ne répond même pas à Eldon, toujours inquiet de savoir comment il va. le vieil homme, et surtout sa femme, rêvent de le voir revenir, enfin apaisé de la honte de ses origines qui l'empêche d'être lui-même.

Willy Vlautin conte une histoire prenante et sensible. Les blessures de l'enfance , les origines non acceptées surtout à cause des moqueries, des préjugés des bien-pensants laissent des traces. Malgré toute l'humanité, l'écoute des Reese, Horace n'est pas prêt à se satisfaire d'un cocon bien tranquille. Il ne veut pas être vu comme un indien incapable mais être reconnu comme un champion, un homme courageux. Même si pour cela il doit souffrir des coups et de la solitude.

Même si l'auteur évoque les conditions de vie des ranchers, l'impossible survie des exploitations avec le vieillissement des propriétaires et le désintérêt des nouvelles générations, le récit est centré sur le parcours d'Horace. C'est donc avant tout une histoire humaine, attachante narrée avec rythme et émotion.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Abandonné très tôt par ses parents, couvé par le couple de vieux ranchers qui l'a adopté comme son fils, Horace Hopper travaille depuis ses quatorze ans au Little Reese Ranch dans le Nevada. À 21 ans, le jeune homme souhaite tourner le dos à ses racines métisses d'Indien Païute mâtinées de sang irlandais et s'écrire un destin... Rêvant d'être mexicain pour devenir champion du monde de boxe, il se rebaptise Hector Hidalgo, écoute des CD pour apprendre l'espagnol et se force à manger épicé: "Parce que les boxeurs mexicains sont les plus coriaces. Tout le monde le sait." Arrivé à

Tucson, entre un petit boulot dans un magasin de pneus, un entraîneur margoulin et un flirt mort-né avec Marianna, la serveuse du diner, le vrai combat pour la survie se joue sur le ring

du quotidien.
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Vouloir devenir quelqu'un, cela suppose que l'on n'est personne. C'est un constat aussi dur qu'erroné. le plus dur et erroné que l'on peut porter sur soi. Mais qu'est-ce qui fait que l'on devient quelqu'un ? La notoriété ? L'argent ? L'accomplissement de ses rêves ? Et pour devenir quelqu'un, faut-il obligatoirement devenir quelqu'un d'autre ?
Le jeune Horace sait précisément quand il deviendra quelqu'un. Quand il ne s'appellera plus Horace Hopper mais Hector Hidalgo. Quand il ne sera plus indien mais mexicain. Quand il ne travaillera plus dans le ranch des Reese mais affrontera les plus grands noms de la boxe professionnelle sur le ring. le quotidien d'Horace se résume à des projections de sa vie future : quand il sera pro, quand son nouveau nom s'étalera en gros caractères sur les affiches, quand il vivra de sa passion. En attendant il survit, aveugle à ce qui l'entoure, sourd aux marques d'affection que lui témoignent les Reese qui le considèrent comme leur fils. Horace Hopper est mal dans sa peau, mal à l'aise en société, lui qui a l'impression de ne pas être à sa place, de déranger, de ne pas être désiré parce qu'il a été abandonné par ses parents. Horace cherche à combler un vide par la boxe et utilise ce rêve comme une planche de salut. Mais un rêve est avant tout un idéal et l'idéal cadre souvent mal avec la réalité. Horace va prendre des coups, mais pas seulement sur le ring et pas toujours à la loyale. La vie va se charger de lui apprendre qu'il ne suffit pas de vouloir devenir quelqu'un pour qu'au fond de soi on se sente quelqu'un.
En dehors de la fin que j'ai trouvée trop artificielle, comme si l'auteur ne savait pas vraiment comment terminer son livre, le reste du roman est tout en finesse et subtilités, touchant au-delà de ce que je pouvais imaginer. J'ai retrouvé dans les mots de Willy Vlautin toute l'humanité et la sensibilité d'un Nickolas Butler. de la littérature américaine simple, authentique et proche de ses racines : très exactement comme je l'aime.

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Horace Hopper à vingt et un ans et vit dans le ranch des Reese. le couple est devenu pour lui une famille de substitution. Mais il aspire à autre chose, à devenir quelqu'un. N'assumant pas ses origines indiennes, il se rêve champion de boxe mexicain. Alors il décide de tenter sa chance en se faisant appeler Horace Hidalgo et en partant pour le sud. Idéaliste, il se retrouve malheureusement très vite confronté au cynisme et à la violence du milieu.

Willy Vlautin traite de la question de la quête de soi de manière très sensible. On s'attache rapidement à Hector. le jeune homme peine à dissimuler ses blessures sous sa carapace. Abandonné par son père et sa mère, empêtré dans une haine de ses origines païutes, il traine sa douleur sur le ring. Il rêve de se construire un destin en encaissant et donnant des coups. Se forçant à manger épicé et à apprendre l'espagnol, il cherche à se réinventer. Mais, d'un naturel aimable et serviable, il peine à trouver sa place dans ce monde si dur. Il reste profondément seul et cela devient un fardeau. de leur coté, le couple Reese tente de maintenir la ferme en état malgré l'absence d'Horace. Inquiets pour le jeune homme, ils espèrent son retour.

Le récit alterne entre le calme du ranch des Reese et la vie frénétique des villes. L'auteur nous raconte le quotidien du couple et leurs angoisses avec beaucoup de détails. Eldon Reese, est devenu un père de substitution pour Horace. Il porte sur le monde un regard plein de sagesse. Il sait qu'Horace prend les mauvaises décisions mais il demeure impuissant pour le raisonner. Malgré son inquiétude, il reste soutenant et présent pour le jeune homme. C'est un personnage très beau. A l'agitation d'Horace et à ses questionnements identitaires, Eldon répond par son calme et son ancrage dans sa terre.

Le style parfois trop simple m'a quelque peu dérouté. Il n'y a aucun effet dans l'écriture mais au fil des pages on se laisse séduire. L'errance autodestructrice d'Horace se termine d'une manière très forte et j'ai refermé le roman émue par ce dénouement.
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