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3,93

sur 435 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce texte est essentiel.
Le « Traité sur la Tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas » écrit par Voltaire en 1763 est un livre refuge qui permet de partager des valeurs. J'en ai pris conscience après les attentats de janvier 2015 et je comprends aujourd'hui l'engouement pour ce livre car Voltaire incarne le philosophe s'étant opposé à l'intolérance, et ayant, avant beaucoup d'autres, défendu les droits de l'homme et les grandes causes de l'humanité.

Au 18ème siècle, avant la révolution française, l'académicien a pratiqué presque tous les genres, en vers ou en prose, mais son écriture a toujours été au service de ses idées.
Bien avant le procès Dreyfus, Voltaire va utiliser sa plume pour demander la réhabilitation du drapier huguenot Calas, accusé du meurtre de son fils qui voulait se convertir au catholicisme et retrouvé pendu.
Mais dans cet essai, Voltaire ne cherche pas seulement à obtenir la révision du procès, il cherche aussi à combattre l'intolérance et le fanatisme qui ont poussé les juges à condamner cet homme par un procès non impartial.

Moi qui suis athée, j'ai trouvé que sa démonstration permettait aussi de raconter l'histoire des religions, ce qui n'est pas sans intérêt. Je n'ai évidemment pas tout compris, n'ayant pas suivi d'enseignement religieux. Alors que je ne partage pas sa foi, j'ai apprécié les idées De Voltaire sur le respect des croyances (et de la non croyance bien sûr). D'ailleurs, avant sa mort, il déclarait dans une lettre à son secrétaire Vagnière, qui l'a pieusement conservée : « Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas mes ennemis, en détestant la superstition. »
Enfin, ce texte est représentatif du combat des Lumières puisqu'il est à la fois un plaidoyer et un réquisitoire, dans lequel Voltaire cherche à convaincre et à persuader le lecteur.

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Un homme est accusé, à Toulouse, d'avoir tué son fils. Pourquoi? le père est protestant et le fils s'est converti au catholicisme. Pas besoin d'autre preuve. Il finit sur la roue. Voltaire réagit par ce traité, en défendant la tolérance, notion qui nous paraît si naturelle, si bonne, si allant de soi qu'on a de la peine à comprendre pourquoi il fallait il y a trois siècle la défendre, et pourquoi il faut toujours la défendre aujourd'hui. Ce qui s'oppose à la tolérance, c'est, pour Voltaire, le fanatisme, la pensée qui refuse absolument la concurence, la vérité si sûre d'elle (ou si peu sûre, car si elle est vraiment la vérité, elle s'impose d'elle-même) qu'elle refuse à toute autre idée de s'exprimer. L'autre a tort, il faut l'éliminer. Voltaire voit, et l'histoire lui donne mille fois raison, dans l'intolérance le germe de ce qu'il n'appelle pas encore le génocide mais qu'il décrit comme tel. Bref, la religion, quand elle n'admet pas qu'on puisse s'opposer à elle, est meurtrière. On ne peut s'empêcher de penser au fanatisme musulman d'aujourd'hui, à cette enfant afghane qu'on veut lyncher parce qu'elle a brûlé sans se rendre compte de la portée de son acte un Coran, à ces djihads terroristes contre les infidéles, dont le crime est, comme celui de Calas, de ne pas croire comme ils devraient. On ne peut que penser aussi que Voltaire, dans sa critique de l'intolérance, ne va pas assez loin, et que toute idée de vérité, que toute religion monothéiste qui va jusqu'au terme de sa pensée, porte en germe la possibilité du massacre des hérétiques et que toutes, de fait, ont massacré ceux qui avaient la faiblesse ou la force de ne pas penser exactement comme elles. Est-il possible de concilier religion et tolérance? J'en doute.
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L'affaire Calas, ça fait plus de 250 ans, un quart de millénaire !! L'injustice et l'intolérance ont tué un homme à tort, Jean Calas, condamné à mort sur la roue.
Depuis, l'histoire a connu un nombre impardonnable d'actes d'injustice et d'intolérance. Pourquoi ?
L'humanité, qu'a-t-elle fait pour construire solidement sa réflexion sur elle-même ?
Voltaire, esprit des Lumières, "agrandit l'esprit humain et lui apprit à être libre", pour citer les derniers mots de l'épitaphe sur sa tombe au Panthéon. Ses idées éclairées, son style incisif, à l'ironie fine et subtile piquent mais crient aussi au secours et font appel à la nature humaine qui a des possibilités énormes de sauvegarde.
Individuellement, nous sommes des colibris, nous n'avons pas la force, en plus nous sommes des moldus nous n'avons pas la magie non plus, mais nous pouvons apporter notre goutte d'eau ; parlons et transmettons à tous ceux que nous rencontrons sur notre chemin pour essayer de sortir des ténèbres ceux qui s'y complaisent encore ...!?
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Voltaire ose à cette époque faire le bilan des persécutions commises par les différentes religions, il se pose même la question de savoir, pourquoi, le chritianisme apparu bien après d'autres serait La référence...née dans la tolérance, elle s'impose par la violence et l'obscurentisme...Finalement Voltaire ne justifie Dieu et la religion que comme un contre pouvoir, une raison d'espérer et surtout de raisonner les hommes à se bien comporter dans la société...N'est ce pas là le début du pourquoi Dieu et non le gouvernement que les hommes se donneraient qui devrait se charger de cela?...Rousseau n'est pas loin...
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Il aurait été plus honnête de la part des éditions le Livre de Poche de préciser sur la couverture de "L'affaire Calas, Traité sur la tolérance" de Voltaire, qu'il ne s'agissait pas du texte intégral. Mais l'intérêt de l'oeuvre n'en est toutefois pas tronqué, le fameux esprit voltairien s'y développe à merveille pour mettre à nu la bestialité et la barbarie qui domine dans une société vaniteuse et se disant civilisée.
Le point de départ de ce traité est l'affaire Calas : une famille toulousaine est accusée du meurtre de leur fils et, suite à une procédure bâclée, le père, Jean Calas, est roué, torturé et tué sur la place publique. Voltaire s'empare de cet événement pour, une fois de plus, écraser l'infâme, cette effroyable intolérance, principe moteur de toutes les religions.
Mais rien ne sert de palabrer pendant des heures pour tenter de transmettre l'essence d'une oeuvre quand l'auteur lui même use de sa plume pour nous donner un avant goût des choses, dans une lettre adressée à Damilaville en 1763 : « Gardez-vous bien d'imputer aux laïques un petit ouvrage sur la tolérance qui va bientôt paraître. Il est dit-on d'un bon prêtre ; il y a des endroits qui font frémir, et d'autres qui font pouffer de rire ; car, Dieu merci, l'intolérance est aussi absurde qu'horrible. » Mais on pourrait y ajouter cette citation encore plus évocatrice : « Cet écrit sur la tolérance est une requête que l'humanité présente très humblement au pouvoir et à la prudence. Je sème un grain qui pourra un jour produire une moisson. Attendons tout du temps, de la bonté du roi, de la sagesse de ses ministres, et de l'esprit de raison qui commence à répandre partout sa lumière. »
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Mais quel esprit acéré! Et quelle culture! C'est probablement ce qui m'a frappé le plus dans cet opuscule. Voltaire ne se contente pas de défendre ce que l'on appelle aujourd'hui la liberté d'expression, non, il connaît réellement son sujet. J'ai été étonnée de sa culture biblique, de sa profonde connaissance non seulement de la théologie chrétienne: combien de chrétiens avérés savent aujourd'hui qu'il y a eu un débat autour de la volonté du Christ, par exemple? Mais aussi de sa connaissance des autres cultures!
Voltaire est réellement un esprit libre, mais libre parce qu'instruit et capable d'une remise en question, d'une prise de distance.
Combien il nous manque aujourd'hui, alors qu'on en reste trop souvent au niveau de l'émotionnel de surface, balayé au bout de quelques semaine, au grès de l'actualité.
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Une injustice dans cette belle ville de Toulouse a incité Voltaire à prendre la plume pour rédiger un traité sur la tolérance.

Court ouvrage qui met pointe du doigt l'intolérance religieuse de ses concitoyens et le manque de cohérence entre les agissements de certains croyants et le message biblique. Chapitres brefs mais suffisant pour comprendre la structure de la pensée du philosophe. Ses arguments se tiennent et sont appuyés par de nombreux exemples et références bien que l'auteur a tendance à embellir ce qui se passe chez nos voisins (temporels ou géographiques). le message n'en demeure pas moins positif et optimiste et il est compliqué de ne pas l'approuver. Il faut dire que, de mon côté, il prêche un convaincu.

Quelques inégalités dans les parties notamment à cause de petites longueurs. Cet ouvrage De Voltaire reste agréable à lire et son propos toujours d'actualité.
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Ce petit traité a été écrit par Voltaire après l'affaire Calas, dont les circonstances et le dénouement sont abordés aux premier et dernier chapitres, et pourtant il a une résonance bien actuelle...
Voltaire délivre un message de paix et de fraternité, et démontre l'absurdité de l'intolérance tout comme, plus prosaïquement, le peu d'intérêt qu'ont les dirigeants comme les individus à être violents et intolérants... le tout dans la délicieuse ironie qui est habituelle au philosophe. Il "réécrit" divers épisodes la Bible et montre à quel point son interprétation durant des siècles au premier degré est abusive, les textes servant de prétextes à divers horreurs et massacres - ce qui trouve un triste écho aujourd'hui...
C'est un livre à lire, même si je suis loin d'approuver tout ce qui est dit dans ce traité... Voltaire veut tellement dénoncer la religion catholique qu'il est excessif et ridicule lui-même. Son panorama historique nous ferait presque croire que les catholiques ont été le seul peuple à persécuter des hommes pour leur religion, louant par exemple la liberté d'opinion des Romains !
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C'est la verve De Voltaire au service d'une cause : la tolérance. L'ancêtre de 'J'accuse !' Un réquisitoire contre le fanatisme.
Un ouvrage à lire et à recommander à tous les esprits ouverts
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Une lecture tellement d'actualité encore aujourd'hui. Un appel à la tolérance sous toutes ses formes. Un livre qui se lit rapidement, Voltaire ayant une plume fluide.
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