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sur 99 notes
A 65 ans, Javier Mallarino est sur le point d'être récompensé pour l'ensemble de son oeuvre. Caricaturiste célèbre en Colombie, les hommes publics sont tous passés au crible de son crayon aiguisé. Suite à la remise des prix, une jeune femme, Samantha, l'aborde et sollicite une interview. Elle n'est en fait autre qu'une ancienne camarade de sa fille, et cherche à éclaircir avec lui une partie de son passé...

Cette rencontre va pousser Javier Mallarino à explorer un épisode sombre de sa carrière, le rôle qu'il a pu jouer dans la société, son pouvoir sur les réputations et la vie des gens, mais aussi à reconsidérer ses choix plus personnels.

Ce court roman (à peine 190 pages) alterne entre passé et présent et offre une réflexion intéressante sur l'ambiguïté entre le rôle de dénonciation des journalistes et leur désir de gloire. Javier Mallarino va devoir reconsidérer son implication dans la vie de certaines personnes par la caricature, et plus largement sa responsabilité en tant qu'homme dans le monde.

J'ai pris plaisir à découvrir ce livre bien écrit et terriblement actuel dont je n'attendais rien, puisque je l'ai reçu dans mon colis pour le Prix du meilleur roman des lecteurs de Points sans en avoir entendu parler préalablement. La réflexion aurait pu être un peu plus poussée mais reste une jolie découverte !

Céline
Lien : http://enlivrezvous.typepad...
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L'actualité récente a alimenté un débat important sur le rôle public du caricaturiste et de la satyre. de quoi peut-on rire et avec qui?
Dans ce roman, ce sont les responsabilités privées qui sont abordées. Dans quelle mesure l'oeuvre satyrique doit-elle se censurer, non pour épargner les susceptibilités mais pour garantir à ses proches une vie sociale décente? Aucun compromis, dirait sans doute Javier Mallarino, le protagoniste des Réputations. Et sans doute n'a-t-il pas tort puisqu'il s'apprête à recevoir un hommage pour l'ensemble de son travail. Mais voilà, Javier est un homme seul. Séparé de sa femme, avec une fille qui ne lui donne pour ainsi dire pas signe de vie, il vit reclus à la montagne et se rendre en ville est pour lui une véritable épopée. A quoi a-t-il renoncé? A quoi a-t-il obligé les autres à renoncer?

Dans un récit subtil, alternant présent et passé, regrets et souvenirs, Juan Gabriel Vasquez amène Javier à s'interroger sur les conséquences de ses choix, à revenir sur le passé, un passé inaltérable avec lequel il faut vivre et faire vivre les autres.

Pas de temps mort, une lecture agréable, un phrasé impeccable.
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"Les réputations" est un roman qui porte bien son nom. Après avoir lu la dernière ligne, je me suis dit que Juan Gabriel Vasquez n'aurait pas pu l'appeler autrement. Effectivement, ça parle de la vie d'un caricaturiste colombien qui publie quotidiennement dans un journal national. Ca fait 40 ans qu'il y travaille, il est célèbre et sait qu'il détient un certain pouvoir au niveau national puisque, d'un coup de crayon, il peut faire ou défaire les réputations des "puissants". Puis un jour, sa vie déraille quand une jeune femme le ramène à un épisode de son passé, le liant au décès d'un député. Au fil du roman, on en apprendra plus sur l'évolution de leurs "réputations" et sur l'impact des médias, que l'information soit sure ou pas, sur les personnes.

Le livre est court et surprenant du début à la fin. le style de Juan Gabriel Vasquez est dense mais très agréable à lire. On se complaît à relire certains passages pour mieux les apprécier ou mieux les comprendre.
Cette histoire est finalement intemporelle et pourrait être transposé au web 2.0 dans lequel un simple tweet ou publication peut détruire la réputation voire la vie d'une personne.
Ce livre est une excellente surprise et je remercie les éditions Points pour me l'avoir fait découvrir dans le cadre du prix du Meilleur Roman 2016.

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Ce récit de 180 pages est très bien mené : on assiste à une cérémonie de consécration officielle d'un caricaturiste politique, Javier Mallarino, dont le trait incisif et les légendes caustiques ont marqué l'actualité sociale et politique, lui assurant un pouvoir redouté.

Pourtant une rencontre inattendue amène l'intéressé à se rappeler une aventure personnelle, et par suite un cruel dessin - qui eut des répercussions politiques et humaines importantes. Vient alors dans l'esprit du caricaturiste le temps du doute :

« Les certitudes acquises à un moment donné du passé pouvaient avec le temps cesser d'être des certitudes : un évènement survenait, un fait fortuit ou volontaire et , brusquement, son évidence était invalidée, les choses avérées cessaient d'être vraies, les choses vues et celles qui étaient survenues n'avaient jamais été vues et celles qui étaient survenues n'avaient jamais eu lieu : toutes ces réalités perdaient leurs place dans le temps et dans l'espace pour être englouties, pénétrer dans un autre monde ou une dimension différente et inconnues. »

J'ai bien aimé l'écriture à la 3e personne, distante du protagoniste, mais aussi parfois proche de lui et de ses pensées intimes. Pendant la cérémonie officielle, le caricaturiste joue son personnage, tout en suivant ses propres réflexions, le regard sur sa femme dont il est séparé.

Pour autant, l'auteur ne prend pas le parti de Javier Mallarino, il laisse le lecteur deviner ses doutes, réfléchir sur son rôle dans cette triste histoire - - dont on ne saura pas le fin mot. Il est vraisemblable qu'à une nouvelle lecture on jetterait un regard nouveau sur l'intrigue et sur la fin du récit.

En filigrane on s'interroge sur le pouvoir de la plume capable de sceller un destin, par un dessin ou une phrase lapidaire. «  La caricature[est] un aiguillon enrobé de miel », dit Mollarino, c'est-à-dire qu'on vise le plaisir des lecteurs aux dépens d'une victime, sacrifiée sur l'autel public.

Le titre « les réputations », concerne autant la vérité de l'artiste glorifié que l'homme politique sacrifié. Nous en sommes réduits, comme dans le monde contemporain des medias, à nous demander si le masque/réputation correspond à la personne, s'il l'étoffe ou s'il l'étouffe.

Les entourages respectifs sont aussi impliqués, y compris la fille du caricaturiste dont on parle peu dans le récit, mais qui, in fine, revient sur la scène.

J'ai donc apprécié ce roman sobre aux résonances multiples, car, comme le dessinateur satirique, le romancier décape les apparences pour mettre au jour une société, souvent très rapide dans ses jugements comme dans ses condamnations, qu'il s'agisse du quotidien ou de la vie officielle.
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Javier Mallarino est caricaturiste dans un journal colombien. Son quotidien est réglé depuis toujours. En effet, chaque matin après ses petits rituels personnels, il dessine une caricature qu'il envoie par fax à son rédacteur en chef. Javier Mallarino semble avoir atteint un stade où il ne craint plus rien ni du monde politique ni du monde médiatique Il rencontre Samantha Leal alors qu'il est invité à célébrer sa carrière au théâtre Colon de Bogota. La jeune femme se fait passer pour une journaliste. Elle insiste pour obtenir une interview chez lui. Cet événement fait resurgir le passé et a des conséquences irrémédiables sur l'existence de Javier Mallarino.

J'ai apprécié ce roman car l'auteur retranscrit le quotidien des caricaturistes notamment la pression des politiques, les menaces qui pèsent sur la liberté d'expression etc. Ce sujet est donc d'actualité.

Par un procédé de flash back, on apprend comment s'est construite la carrière du caricaturiste, quels ont été les impacts sur son ménage, comment ses caricatures ont détruit ou fait des réputations. J'ai apprécié ce choix de construction. le roman a une dimension psychologique qui m'a plu. le style et le ton de Juan Gabriel Vasquez est efficace et limpide, c'est un bon roman.

Merci aux éditions le cercle points.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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J'avais beaucoup aimé "le bruit des choses qui tombent" et même si ce roman me semble un ton en dessous, il est intéressant et se lit très vite.
Cette courte histoire nous plonge dans le monde des médias et de la portée des informations véhiculées.
Une réputation est fragile, un simple article ou dessin peut vous porter aux nues comme vous descendre en flèche.
Le héros, Javier Mallarino, dessinateur caricaturiste colombien, est admiré mais aussi détesté. D'un coup de crayon il peut mettre à mal une réputation et détruire une vie.
Suite à la visite d'une jeune femme qu'il avait oublié, il va se remettre en mémoire un épisode sombre de sa vie et s'interroger sur la société et la place qu'il y occupe.
Un bon roman sur le pouvoir des médias.
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Depuis quarante ans, Javier Mallorino a acquis un pouvoir grâce à ses caricatures publiées dans la presse colombienne. Détesté, craint, ayant même été menacé, il n’a jamais renoncé à ses caricatures « (qui) peuvent forcer la réalité, pas l’inventer. Elles peuvent déformer, jamais mentir ». Sous son coup de crayon, des hommes voient leurs réputations se ternir. La ville de Bogota a décidé à lui rendre un hommage au cours d’une cérémonie pour l’ensemble de ses dessins. Suite à cette soirée, une jeune femme le replonge dans le passé, vingt-huit ans auparavant exactement. Et Javier Mallorino voit éclater ses certitudes.
En déroulant la vie de son personnage, Juan Gabriel Vasquez pose des questions sur le pouvoir des médias, sur les conséquences de suppositions considérées comme acquises. Ce roman bien mené fait s’interroger le lecteur et si j’ai apprécié ce livre, il m’a quand manqué une forme de densité.
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J'ai été un peu déçu à la lecture de ce livre même s'il soulève des questions intéressantes sur le pouvoir des médias. Les réputations racontent l'histoire de Javier Mallarino, célèbre caricature, qui par son talent parvient à faire et défaire une réputation. Mais ce pouvoir ne demeure pas sans conséquence sur sa vie et celles de ses proches.
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Quelle arnaque ce livre ! Désolée de dévoiler la fin mais c'est pour vous éviter de perdre votre temps. Tout l'intérêt du roman est basé sur "ce qui s'est passé lors de cette fameuse fête 28 ans plus tôt." Et bien, on ne le saura pas.
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Avant la lecture : une amie me l'a conseillé. Je ne connais ni le titre ni l'auteur.

Le livre en lui même : un roman tout blanc de chez Seuil, de bonne facture. La typo et les pages sont agréables. le livre de 185 pages est léger. La quatrième décortique le livre, je ne comprendrais jamais...

Pendant la lecture : une grosse heure de lecture fort plaisante. L'écriture est descriptive et imagée, la lecture aisée. le récit aborde son thème et y reste fidèle sans détour. le sujet (la caricature) est d'actualité ce qui rajoute un fort intérêt à ce roman.

Après la lecture : j'ai apprécié l'écriture et l'accessibilité du texte.Il est sobre mais pas dépouillé. Toutefois je n'en garderais pas un souvenir vivace. Je lirais les autres oeuvres de cet auteur avec plaisir.

Les + : la rédaction
les - : le manque d'émotion
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