Quand une dent est pourrie il faut savoir l’arracher à temps avant qu’elle ne contamine toute la bouche.
Ils savaient exactement où était leur place,car on ne peut pas se vouloir à la fois la paume et le dos de la main.
Les oiseaux voletaient sur les collines comme si de rien n'était, on notait cependant le survol insistant d'une nuée de charognards.
Ah! toutes les intelligences abîmés pour toujours, toutes les lignés épuisées, éteintes, toutes les jeunesses sandwichées entre l'enclume et le marteau qui ne connaîtront les tendresses de l'amour!
La volonté du peuple rwandais actuel de s'en sortir par les études s'explique aisément par le système pyramidal, hautement sélectif, qui a cours partout en Afrique, [...]. La machine à générer des frustrations d'hier débouche aujourd'hui sur une soif inextinguible de savoir - une manière comme une autre de renverser la vapeur, l'urgence du vivre prenant toujours le dessus.
Comme dit le dicton populaire, un cancrelat ne donnera jamais un papillon.
C'est toujours comme ça depuis les temps bibliques, les Romains n'ont-ils pas appris aux autres peuples l'usage de la torture comme arme politique pour sauvegarder l'intérêt général ? La sagesse séculaire de nos pères a des limites, vous n'en disconviendrez point, j'en suis sûr, et les hommes de l'avenir se doivent d'affronter les nouvelles exigences que leur impose le monde moderne.
Ah ! toutes les intelligences abîmées pour toujours, toutes les lignées épuisées, éteintes, toutes les jeunesses sandwichées entre l'enclume et le marteau qui ne connaîtront pas les tendresses de l'amour !
(dans "Retour à Kigali")
Voyage sans escales, au plus loin, au plus profond de l'inhumanité. Les mamelles fertiles de la haine et le treillis du ciel. Un froid de marbre ou de pierre nue. Une peau précaire. Un monde très chaviré. Sang usé, épuisé. Mots fatigués, mille fois mâchonnés. On tue pour rire, pour rien. [...] Toujours, on viole la victime pour rire, pour rien. D'autres fois, le cancrelat fait l'objet d'envie parce qu'il a une chemise propre sur lui, de jalousie [...] ; des soupçons il y en a toujours, pas besoin de chercher des motifs pour ça. [...] Voyage sans escales, au plus loin de l'inhumanité.
(dans "Et les chiens festoyaient")
Soyez forts, sûrs, droits et sans pitié. Vous n'avez pas besoin de stimulants comme dans les autres pays d'Afrique, notre situation est tellement particulière que notre drogue à nous c'est la haine.
(dans "La Cavalcade")
Pourquoi crier ? Qui pourrait vous entendre, vous porter secours ? [...] Mieux vaut conserver un reste de dignité et garder un silence de mort. Seuls le monde des mortset celui des songes se côtoient, les vivants sont loin, très loin.
(dans "Et les chiens festoyaient")