MOURIR POUR SA LANGUE : Le malaise était profond, si profond que tout le XIXè siècle et une grande partie du XXè ont connu des affrontements réellement dramatiques entre des partisans acharnés de la langue savante et des défenseurs à tout prix de la langue populaire. Contrairement aux querelles toutes verbales que l'on connaît aussi dans d'autres pays d'Europe, elles ont été, en Grèce, jusqu'à provoquer des morts.
Des événements sanglants se sont en effet produits en 1901, à la suite d'émeutes d'étudiants manifestant contre la traduction en démotique du Nouveau Testament.
Tant qu’il y aura des langues, elles continueront à échanger leurs mots sans craindre de perdre leur âme, car une langue qui vit est une langue qui donne et qui reçoit.
C'est à dire que le paysage linguistique actuel est aussi le reflet de la longue histoire des peuples qui l'ont modelé .mais il est mouvant et difficile à cerner , ce qui incite à renoncer à toute estimation chiffrée de ses composantes .
Voici le nom d’un village du pays de Galles, qui est sans doute l’un des toponymes les plus longs du monde, puisqu’il compte 58 lettres :
LLANFAIRPWLLGWYNGYLLGOGERYCHWYRNDROBWLLLLANTYSILIOGOGOGOCH.
Les scandinaves résument la question (de la proximité de leurs langues) par une formule lapidaire : "Le norvégien, c'est du danois prononcé à la suédoise".
Alors qu’elle est aujourd’hui répandue dans le monde entier, la langue anglaise a eu des débuts bien modestes. Elle n’était encore au Ve siècle apr. J.-C. que l’idiome parlé par quelques tribus germaniques déplacées sur cette terre inconnue.
Les populations que l’on nomme diversement – Gitans, Tsiganes, Romanichels, Gypsies – mais qui se désignent eux-mêmes par d’autres noms (Roms, Sinti, Manouches, Calé), et que l’on rencontre dans tous les pays d’Europe, sont parties du nord-ouest de l’Inde il y a un millier d’années et ont déferlé en vagues successives sur l’Europe à partir du XIVe siècle. Elles sont passées par la Perse, la Turquie et la Grèce, où leur séjour s’est probablement prolongé. Elles se sont ensuite dispersées et leur langue s’est diversifiée au contact des langues des pays dans lesquels elles ont séjourné. C’est une langue indo-européenne, de la branche indo-iranienne, comme le sanskrit, le hindi, le bengali ou le persan.
Les Tsiganes sont présents dans tous les pays d’Europe, mais, en raison de leur nomadisme séculaire, le nombre de personnes de langue tsigane dans chaque pays est impossible à établir. Sans norme écrite, et fragmenté en de multiples variétés, le tsigane est la seule langue répandue sur de vastes territoires à n’avoir dans aucun pays le statut de langue nationale.