Pierre-de-vie

Une contrée plutôt bucolique dans laquelle l'espace temps a la particularité de varier d'Est en Ouest. Un paysage de champs, le récit des moissons, de la fête et des partages qui leur font suite, une vie presque "villageoise" pour ces lieux. Des lieux de vie groupés autour d'un bâtiment dédié au culte, un culte variable également en fonction de qui le représente, rien de très différent de ce que le lecteur imagine d'une vie en campagne, une vie au rythme des saisons, dépendante de la nature, où tout le monde se connaît et essaye de vivre ensemble et de partager les bons et les mauvais moments…

Sauf que...

Sauf que tout un chacun possède des dons un peu magiques - pouvoir de la "yeya" - qu'il fait ou non fructifier – dons assez basiques cependant, permettant, par exemple, d'ouvrir les portes par les pensées et de ramasser les oeufs au poulailler et de les ramener à la cuisine en les faisant voler derrière soi, pouvoir intéressant pour éviter les maladresses et les casses accidentelles ! - tout dépend de ses désirs…

Sauf que côtoyer des dieux est possible, ils ne se contentent pas d'êtres des entités idéalisées.

Sauf que les notions de famille et de couple sont particulièrement élargies à une structure de vie en communauté restreinte dans laquelle le lecteur finira par oublier qui est le compagnon de qui et qui est la mère de qui tant les liens sont labiles et éphémères.

Outre les moissons, de nombreuses pages ont pour lieu la cuisine ! Il est souvent question de repas à préparer, de petits pois à écosser, de gâteaux gonflés et moelleux à déguster  et de tisanes à boire !

Et puis…

Et bien…

Et puis peu de choses : une aïeule qui revient dans son manoir d'origine porteuse d'un secret et "persécutée" pour un acte commis en d'autres terres… le lecteur attend impatient des révélations qui ne viendront qu'au delà de la moitié du livre, et oui, espace temps et ralentissement du sablier obligent !
Et qui le laissent pour le moins pantois devant la minceur de leur contenu...encore doit-il virevolter dans les affres d'une histoire de jalousie car en même temps que la dite-aïeule est arrivé dans les lieux un jeune homme, savant, curieux, épris de savoirs et venu pour étudier d'autres coutumes qu'il ne connaît pas encore… Ce jeune homme, séduisant bien sûr, et très fleur-bleue tombe en pâmoison devant les belles, suscitant quelques moments de jalousie, sentiment dont le lecteur avait cru comprendre qu'il n'existait pas ici-bas….


Honnêtement, je me suis ennuyée pendant la lecture de ce roman, non pas que je remette ses qualités en cause, disons que j'ai pris conscience que les années passent – et, malheureusement, pas question pour moi de voyager dans une autre partie de pays pour ralentir la fuite des jours ! - que je suis trop vieille pour ce genre d'histoire, et qu'il me faut davantage que des histoires d'amour légères et des secrets convenus pour m'entraîner dans un roman.
J'ai sans doute perdu en même temps que ma jeunesse mon regard "romantique" sur les livres romanesques...


Je ne sais pas si je dois remercier Babélio et les éditions Folio de m'avoir fait prendre conscience du poids des ans qui désormais m'accable et de ma jeunesse perdue que je croyais éternelle… !

"Pierre-de-vie" est un roman de fantasy vaporeux et élégant, il traite du temps et de la filiation, de la mixité des générations mais dénote sur certains points.

Je n'ai pas été transcendé par le récit qui m'a disons-le, un peu ennuyé. En cause une lenteur certaine.

Les personnages ne sont pas spécialement attachants mais cela est du au fait qu'il y en a une multitude et qu'il est donc difficile de se prendre de passion pour l'un d'eux.

Les décors eux sont très bien retranscrits, on sent cette ambiance à l'anglaise, C'est l'aspect du livre qui m'a le plus plu.

La gestion du temps par l'auteur est une très belle idée également, de voir les générations se croiser l'une et l'autre selon le lieu ou ils vivent, de perdre ou de gagner du temps au gré de leurs voyages, de pouvoir faire se rencontrer des générations différentes au même moment, En y ajoutant un brin de magie et de superstition cela donne du piment.

Pour conclure je dirais que c'est une lecture agréable et qui plaira aux lecteurs et lectrices qui aiment les ambiances qui ne sont pas forcément rythmées.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..

Comme souvent chez Jo Walton, la fantasy est un cadre pour une histoire humaine, avec des personnages qui semblent si réels et émouvants avec leurs bonheurs simples, mais aussi leurs failles et leurs douleurs. Plus que l'affrontement entre prêtres, dieux et hérétiques, c'est la vie d'une ville qui est au coeur du récit. Tous s'aiment, de façon différente, et tous ont leur place. C'est donc la relation touchante d'une aïeule avec sa petite-fille qu'elle forme à la magie - à la yeya - qui est au coeur du récit. C'est aussi le personnage de Taveth, en apparence une femme de charge peu intéressante, d'âge mûr, qui semble se contenter de sa cuisine et de sa lessive, mais qui est en réalité le pilier de la famille, qui a encore des désirs physiques et amoureux. La véritable magie n'est-elle pas finalement dans ses recettes de cuisine qui permettent de réunir tous ceux qu'elle aime et qui l'aiment, tous à leur manière, autour d'elle ? La fin se termine d'ailleurs sur la famille, pas sur la fantasy.

Applekirk est un manoir familial se situant au centre de ce monde. le temps s'y écoule normalement. Annette, est la régisseuse de ce manoir jusqu'à ce qu'une épidémie l'oblige à fuir ce monde pour rejoindre l'Est.
À l'Est, le temps s'écoule de telle façon qu'uniquement les dieux peuvent y survivre, se développer et régner sur les trois monde. À l'Ouest, le temps s'écoule plus calmement, la religion, les coutumes, la mode ne sont pas non plus les même.
Le récit se déroule majoritairement au présent au sein d'Applekirk. Ferrand est le chef de famille, sa femme est Taveth, ils ont une fille Melly. Tout trois possèdent une "pierre de vie". La Yeyya ou magie à notre sens : lévitation, vision de l'avenir, du passé, de la mort. Dans cette famille se rajoute avec le temps Chayra et Ranal, tour deux en couple libres avec Ferrand et Taveth. Plusieurs enfants se rajoutent à la famille au fil du temps. La famille de Ferrand surveille, exploite et protège les terres du seigneur de la région.
Nous suivons donc le fil de leur quotidien dans ce manoir d'Applekirk.
Un beau jour, Hanethe fait son apparition dans la vie de la famille. Elle est l'arrière-arrière grand mère de Ferrand. Plus de 50 ans environ ont passé depuis son départ désespéré de la ville à cause de cette épidémie qui a décimé la majorité des gens qu'elle aimait...mais Hanethe ne revient pas seule. Elle apporte avec elle, un destin troublé suite à un acte délibéré survenu au domaine des Dieux qui changera le court du futur et de chaque être humain. Agdisis, la déesse du mariage souhaite sa perte. Elle la poursuivra jusqu'aux portes du manoir mettant en péril la vie et l'avenir de ses habitants.

JO Walton est une autrice passionnante, ayant beaucoup d'humour, une plume aguerrie et une chaleur dans l'écriture qui ne saurait vous laisser de marbre.
Vous y retrouverez son style de "Mes vrais enfants" avec bonheur et douceur ainsi que la simplicité du fil de l'histoire de "Griffes et crocs". Cependant malgré une lecture sans coupure et un vrai moment d'évasion, ce récit m'a semblé morne et simpliste. L'autrice avait sûrement envie de raconter ce conte, sans aller au delà de l'univers et c'est fort dommage. le temps s'écoule bien au présent le long de cette lecture cependant mon engouement lui est resté au passé. À lire pour les amoureux so british.

Merci à Folio SF pour cette lecture via la masse critique Babelio.

Pierre-de-Vie est le roman de fantasy le plus atypique que j'ai eu l'occasion de lire. Par son aspect « tranche de vie » et sa lenteur il dénote des romans de fantasy où l'action règne.
Le récit se déroule entièrement au sein du manoir de la ville d'Applekirk où l'on va suivre le quotidien de la famille. L'auteur a su rendre la banalité merveilleuse ! le récit est ponctué de la rencontre avec de nouveaux personnages ce qui rajoute du piquant. J'ai adoré l'aspect double-temporalité. En effet, dans le même monde il existe 2 temporalités différentes : d'un côté le temps passe plus vite que de l'autre côté. Cet élément ajoute des enjeux cruciaux et retourne la tête du lecteur. C'est vraiment central dans le roman et l'auteur a su l'utiliser à merveille ! On arrive même à avoir un ancêtre qui a le même âge que son descendant, j'ai trouvé ça génial. Ensuite, j'ai beaucoup aimé le côté très contemplatif du récit. Je suis assez vite rentrée dans l'histoire et je me suis attachée aux personnages. L'écriture est très immersive. J'aurai adoré gouter les plats de Taveth ! J'ai aimé le fait que le polyamour soit abordé de façon tout à fait normal dans le récit, j'ai rarement vu ça dans d'autre roman et je souhaitais donc le souligné.
J'ai beaucoup moins apprécié le côté lenteur du récit. Au bout de 200 pages, j'ai commencé à m‘ennuyer et à moins apprécier ma lecture. le sujet des relations amoureuses est beaucoup revenu et au bout d'un moment j'ai vraiment commencé à en avoir marre, c'était trop pour moi. le personnage de Jankin y est pour quelque chose car il rend les personnages de Taveth et Chyara complètements superficiels ! Pourtant, elles étaient très intéressantes au début, puis l'auteur les relègue au rang de femme qui veut être aimée…
Pour conclure j'ai été déçue de la deuxième moitié du roman qui vient m'être à plat 2 des personnages féminins. C'est vraiment cet aspect qui m'a le plus déçue car sinon j'ai adoré découvrir ce genre de fantasy contemplative.
Je remercie très chaleureusement Babelio et les Editions Folio SF pour cette découverte grâce à l'opération Masse Critique.