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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà maintenant cinq ans que les éditions Denoël ont entrepris de populariser en France les oeuvres de l'auteur anglaise Jo Walton dont le premier roman traduit, « Morwena », avait d'ailleurs suscité un fort engouement de la part du public. Ont suivi depuis les trois tomes de « La trilogie du subtil changement » ainsi que deux excellents one-shot : « Les griffes et les crocs » et « Mes vrais enfants », auxquels il faut à présent ajouter « Pierre-de-vie », dont la parution originale date de 2009. Récompensé en 2010 par le Prix Mythopoeic, le roman met en scène la communauté villageoise d'Applekirk, petite enclave en pleine campagne où la vie suit depuis des années son cours sans guère de bouleversements : les paysans s'occupent des terres alentours au rythme des saisons, aidés en cela par leur seigneur et sa famille qui résident dans un manoir en bordure du village. La tranquillité d'Applekirk et ses habitants va toutefois être soudainement rompue par l'arrivée de trois visiteurs inattendus. le premier est un savant itinérant en quête d'informations sur une ancienne civilisation dont quelques restes archéologiques parsèment la région et dont le charme ne tarde pas à faire vaciller le coeur des femmes du manoir. La seconde, Hanethe, est l'ancienne maîtresse des lieux, partie s'installer il y a des années à l'Est et que tout le monde présumait morte depuis longtemps. Quant à la troisième, il s'agit d'une prêtresse d'Agdisdis, la déesse du mariage, qui a apparemment une dent contre Hanethe qu'elle accuse de sacrilège et qu'elle entend bien ramener en Orient contre son gré. Voilà les habitants d'Applekirk forcés de choisir entre livrer aux mains de la déesse cette vieille femme hautaine et antipathique, ou la protéger et subir le courroux de la divinité. Si vous cherchez de la fantasy pleine d'action, d'enjeux incroyablement élevés et d'intrigues complexes, je vous conseille de passer votre chemin. A l'image de la plupart de ses précédentes oeuvres, ce nouveau roman de Jo Walton évolue en effet selon un rythme très posé (sans jamais être pour autant ennuyeux) et met avant tout l'accent sur l'introspection, les sentiments des personnages et leur rapport au monde qui les entoure.

L'action se passe dans un monde de fantasy dont on n'explorera jamais plus que le village insignifiant d'Applekirk, mais à propos duquel l'auteur nous apprend malgré tout quantité de choses. Parmi les singularités de cet univers, on peut d'abord mentionner la différence étonnante entre les territoires situés à l'Ouest et ceux de l'Est, notamment en matière de temporalité. En effet, plus on se déplace vers l'Est, plus le temps s'écoule lentement et inversement (ce qui explique pourquoi le retour d'Hanethe surprend tout le monde au manoir : de leur point de vue, cela fait plusieurs générations qu'elle est partie s'établir en Orient). le temps, et surtout la manière de l'appréhender, constitue ainsi un des thèmes principaux du roman : « Le temps, elle le sait, est une illusion. Les choses semblent se succéder, mais en y repensant, tout s'est passé en même temps et ce qui semblait à l'époque faire partie d'une histoire en faisait partie d'une autre. ». Ce questionnement, l'auteur va jusqu'à l'appliquer à la narration elle-même puisque l'histoire nous est contée de manière régulièrement non chronologique, comme si toutes les époques se mélangeaient. le pari est osé, mais l'auteur s'en sort avec brio puisque, contrairement à ce que l'on pourrait craindre, cette construction narrative ne suscite absolument aucune confusion chez le lecteur, mais lui permet au contraire de comprendre sur la durée les liens qui unissent les personnages. Cette manière qu'a le temps de défiler différemment en fonction de la position géographique des habitants n'est pas le seul élément qui rattache le roman à la fantasy puisque la magie y est également présente de manière plus ou moins ténue. L'auteur fait à nouveau une distinction entre l'Ouest, où très peu de personnes sont capables d'accéder à la yeya (une sorte de source magique dans laquelle il est possible de puiser), et l'Est où il s'agit au contraire de quelque chose de tout à fait banal pour la plupart des gens. Les différents membres de la famille bénéficient ainsi de « pouvoirs » plus ou moins puissants qui peuvent aller jusqu'à soulever des objets par la pensée ou fabriquer des sorts de protection contre les éléments. Les plus intéressants restent cela dit ceux qui sont là encore liés au temps. Ainsi, Taveth voit constamment évoluer autour des gens qu'elle croise les ombres de ce qu'ils ont été et de ce qu'ils deviendront, tandis que la petite Melly a la capacité de voir les potentielles morts qui attendent ceux qu'elle rencontre.

S'il y a bien un autre thème central dans le roman, c'est sans aucun doute celui de la famille et des liens que les membres d'un même entourage entretiennent les uns avec les autres. A ce titre, l'ouvrage m'a beaucoup fait penser à un autre texte de l'auteur qui m'avait énormément émue : « Mes vrais enfants ». Bien que les deux soient radicalement différents sur quantité d'aspects, on y retrouve malgré tout la même sensibilité et surtout la même intensité du lien forgé entre le lecteur et les différents membres d'une même famille. On retrouve également dans ces deux oeuvres une même volonté de s'interroger sur le modèle familial « traditionnel » et de le remettre en question. Dans « Mes vrais enfants », c'est aux côtés de Béatrice et non de l'homme qu'elle a épousé dans une autre vie que Patricia trouve le bonheur et l'épanouissement dont elle avait besoin. Ici, l'auteur met en scène une famille dont les membres, bien qu'unis pour certains par les liens du mariage, pratiquent librement le polyamour : le chef de famille et son épouse ont tous deux des concubins respectifs (eux aussi mariés entre eux), et les enfants nés des unions entre les deux couples sont élevés de manière indifférente, quelque soit leur origine biologique. A la différence de Patricia et Béatrice qui subissent violemment le jugement et le rejet de leur société dans « Mes vrais enfants », ce mode de vie semble ici tout à fait normal et ne choque ni n'interpelle personne, qu'il s'agisse des villageois ou des étrangers. C'est donc tout naturellement que le lecteur accepte cet état de fait et apprend à connaître les membres de la famille ainsi que les liens qui les unissent les uns aux autres, qu'ils soient biologiques ou affectifs. de la même manière que pour sa vision non linéaire du temps, le roman se démarque là encore par cet aspect qui lui permet de questionner subtilement, sans porter de jugement et en s'éloignant des clichés, une notion aussi vaste et complexe que l'amour, qu'il s'agisse de celui que l'on porte à un/une époux/épouse, un enfant, un parent ou un simple amant de passage.

Or, quoi de mieux pour comprendre l'histoire d'une famille et les liens qui unissent ses membres que de les observer dans leur quotidien ? C'est le parti pris qu'adopte ici l'auteur, et c'est la raison pour laquelle l'action en tant que telle occupe aussi peu de place dans ce roman. L'essentiel de l'histoire nous est rapporté par Taveth, la compagne du seigneur d'Applekirk, qui s'occupent depuis son arrivée de la gestion du manoir et de ses habitants : il s'agit là de sa « pierre-de-vie », le fameux concept qui donne son titre au roman. Il est délicat de donner une définition claire à cette notion originale tant elle se révèle au final assez complexe, mais on pourrait malgré tout la résumer comme étant ce qui donne du sens à la vie d'une personne. Certains trouvent leur pierre-de-vie dès l'enfance, d'autres la cherchent pendant longtemps et finissent par la découvrir par le biais d'une rencontre, lors de leurs études ou à l'occasion d'un voyage vers l'Ouest ou l'Est. Cet aspect, qui se situe lui aussi au coeur du roman, témoigne une fois encore de la sensibilité de l'auteur et de son talent incomparable pour parler directement au coeur du lecteur. Là aussi, la narration se trouve directement impactée par ce concept puisque, la pierre-de-vie de Taveth consistant à s'occuper de la maison et de ses habitants, une grande partie du roman est justement consacré à dépeindre le quotidien du manoir et du village. Si les scènes de batailles ou bien de confrontations se font rares (mais existent malgré tout), celles consacrées à la cuisine, la moisson, le jardinage ou encore la confection d'objets ou d'habits du quotidien sont ainsi légions (un conseil d'ailleurs, prévoyez de quoi vous sustenter pendant la durée de cette lecture tant les passages consacrés aux bons petits plats préparés par Taveth sont nombreux et mettent l'eau à la bouche !). J'ai bien conscience que, présenté ainsi, le roman pourrait paraître profondément ennuyeux ou inintéressant, or il n'en est rien, et c'est là encore un vrai tour de force de la part de l'auteur : on se passionne pour la gestion de ce domaine, on s'inquiète avec les personnages des problèmes d'intendance, et surtout on se prend d'affection pour tous les protagonistes qui gravitent autour de ce manoir et apportent, chacun à leur manière, leur pierre à cet édifice.

Dans la droite lignée des précédentes oeuvres de l'auteur (« Mes vrais enfants » en tête), Pierre-de-vie s'inscrit dans une fantasy plus introspective et plus sensible que ce à quoi le genre nous avait jusque là habitué. Avec beaucoup de sensibilité et d'intelligence, Jo Walton s'attaque à des thématiques intemporelles qu'elle questionne de manière originale, qu'il s'agisse du temps, de l'amour ou encore de la famille. Une très belle découverte que je vous conseille chaleureusement.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Jo Walton est une autrice que je suis beaucoup ! Encore un peu méconnue dans nos contrées, l'accueil fabuleux dont a bénéficié "Morwenna" a mis en lumière cette autrice au style reconnaissable entre mille. Alors autant vous dire que quand Pierre-de-vie est apparu les tables de ma librairie préférée, je l'ai ajouté à ma PAL infinie !

Pierre-de-vie s'inscrit dans la noble lignée de la plupart des autres romans de l'autrice. Ici, point de grand héroïsme tapageur, de quête incroyable et de créatures violentes. Non, nous sommes face à une fantasy champêtre qui brille par sa douceur et sa luminosité dans sa façon de décrire le quotidien à la fois banal et magique d'une famille presque normale. L'ambiance est très bien bâtie, entre bonheurs simples et tracas de tous les jours. Mais attention ! le roman n'épargne pas les moments de violence et de morts, j'ai versé quelques larmes.

Les personnages qui existent dans le roman sont nombreux. Même s'il est parfois difficile dans un premier temps de comprendre qui joue quel rôle, d'autant qu les relations qu'ils entretiennent peuvent s'avérer complexes, l'autrice parvient leur donner assez de points saillants dans leurs personnalités pour qu'ils parviennent à prendre de la place sans disparaître. Les personnages de Jo Walton sont rarement immédiatement sympathiques, et Pierre-de-Vie ne fait pas exception. Ils ont très humains, ce qui implique qu'ils aient souvent des défauts agaçants. Hanethe est une femme orgueilleuse et distante, Taveth est discrète et peu dans la confrontation, le jeune Kevan est souvent maussade...

La galerie de personnages permet également d'aborder des problématiques variées, liées à tous les âges. Celui de trouver sa place dans une famille nombreuse par exemple, celui de faire le choix entre renoncer au devoir familial pour suivre sa propre voir, ceux de la filiation et de l'héritage, la question du deuil... En un sens, ces thèmes abordés sont vraiment nombreux, allant jusqu'à questionner le zèle religieux.

Des questions d'autant plus importantes que la conception du temps que l'autrice a mise en place est très intéressante. Dans ce monde où le temps ne s'écoule pas de la même manière selon quel'on soit à l'est ou à l'ouest, le retour d'Hanethe parmi les siens après des générations d'absence pose la question de sa place dans la famille. D'autant plus qu'elle avait abandonné son rôle de Seigneur (acquis à contre-coeur suite au décès de sa famille) pour poursuivre sa pierre-de-vie. Ah oui, la pierre-de-vie est un concept du roman : c'est l'ambition en quelque sorte : enseigner, s'occuper de la terre, devenir érudit.... Hanethe permet de poser la question suivante : appartenir à une famille, est-ce que c'est dans son sang ou est-ce à travers ses actes ?

En parlant de la Pierre-de-vie, Jo Walton place de nombreux éléments qui construisent subtilement un monde à part. Il y a un vocabulaire spécifique avec certains concepts qui n'existent pas dans notre langue. Elle construit une organisation religieuse et sociale faite de codes et de règles plus ou moins explicites... Des fêtes sacrées, des dieux qui sont d'ailleurs bien existants. Bref, la construction du monde est plutôt fouillée et participe pleinement à l'immersion dans cet univers unique, à la fois terriblement familier et très éloigné.

On pourra sûrement lui reprocher une sorte de fausse lenteur, de langueur dans l'ensemble du récit. Jo Walton prend on temps pour poser ses personnages et son décors, et on ne sait pas toujours très bien où l'on va aller. C'est un point qui déplaira sans soute à certains lecteurs mais il faut parfois savoir se laisser ensorceler.

Une très chouette lecture de la part de Jo Walton ! L'univers doux et champêtre fonctionne à merveille dans cette lecture délicate, parfaite pour la fin d'été et le début de l'automne. le monde est bien construit avec des bases solides et convaincantes, le tout avec des personnages nombreux et aux caractères bien marqués. Mais le livre brille surtout par ses thèmes abordés, qui résonnent facilement par leur aspect universel.

Lien : https://lageekosophe.com/
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Je dois avouer que c'est d'abord la superbe couverture du roman qui a attitré mon attention. Un travail d'illustration à la hauteur d'un roman simple et complexe à la fois. Simple par la facilité avec laquelle l'autrice nous immerge dans la vie d'une famille dont on va apprendre à apprécier les membres, et complexe en raison d'un univers dont il faut prendre le temps d'appréhender les spécificités. La notion de temps est ainsi bien différente de la nôtre puisqu'en fonction de l'endroit où l'on se situe, il s'écoule différemment : lentement à l'est où la magie est bien ancrée, et plus rapidement à l'ouest où la magie est inexistante. Cette double temporalité au sein d'un même monde est très bien exploitée par l'autrice qui a réussi à l'intégrer au récit sans jamais se perdre dans des détails superflus.

En se focalisant sur les conséquences d'un tel décalage temporel, notamment à travers un personnage, plutôt que sur les causes, Jo Walton permet aux lecteurs de s'immerger rapidement dans la vie de la famille du seigneur du village d'Applekirk dont on ne quitte jamais, du moins physiquement, les frontières. Alors que la vie dans ce village s'écoulait paisiblement au rythme des saisons, l'arrivée de deux voyageurs, un savant à la curiosité insatiable, et l'ancienne maîtresse d'Applekirk, va entraîner de profonds changements, et mettre en péril l'équilibre de la famille, voire du village entier. C'est que le premier est un bourreau des coeurs à la désinvolture fâcheuse quand la seconde, Hanethe, s'est attiré les foudres d'une divinité bien décidée à se venger…

Au fil des pages, nous découvrons les différents membres de la famille et les liens qui les unissent, les pouvoirs magiques de chacun, certains étant bien plus faciles que d'autres à gérer, mais aussi les différentes formes de dangers que cette famille unie va devoir affronter, la déesse bafouée ayant bien plus d'un tour dans son sac pour obtenir sa vengeance. Si tous les personnages apportent quelque chose à l'intrigue, j'ai trouvé qu'Hanethe se distinguait par sa complexité et la touche de suspense qu'elle apporte indéniablement à l'histoire. Il faudra ainsi attendre un long moment avant de découvrir le crime qu'elle a commis pour susciter le courroux de la déesse du mariage… Une découverte qui ajoutera à l'aura de mystère qui plane autour de cette femme égoïste mais prête à tout sacrifier pour ses idéaux et le bien commun, une femme froide et hautaine envers les « ploucs », mais capable d'un dévouement le plus total et sincère pour une enfant qu'elle connaît à peine… Que l'on apprécie ou non ses choix, Hanethe fascine donc par sa force de caractère et sa faculté à se battre pour obtenir ce qu'elle souhaite, et ne pas se laisser enfermer dans une vie qui ne lui sied guère.

Cette force de caractère est un trait commun à toutes les femmes du livre, l'autrice nous offrant une galerie de protagonistes féminins forts et déterminés. Les femmes du roman consentent à faire certains sacrifices pour le bien de la famille, mais elles n'en demeurent pas moins des personnes à part entière avec leurs propres besoins et aspirations qui se concrétisent dans cette pierre-de-vie, plus ou moins facile à trouver. Il se dégage ainsi du roman un bel hommage aux femmes qui sont ici complètes : ni juste mères, ni juste épouses, elles sont avant tout elles-mêmes !

J'ai également apprécié que l'autrice valorise un métier courant mais bien trop souvent déconsidéré, celui de maîtresse de maison. Gérer la vie du foyer est la pierre-de-vie de Taveth qui s'acquitte avec beaucoup de patience, de bienveillance et d'abnégation de toutes ces tâches du quotidien indispensables au bon fonctionnement de la vie d'une famille. Si certains événements vont la pousser à se sentir parfois peu reconnue dans sa fonction, le lecteur ne pourra que s'apercevoir du rôle central qu'elle tient dans le roman et dans la vie de chacun. C'est par la force et la constance de son travail que chaque membre pourra se consacrer à sa propre destinée…

Le traitement respectueux des personnages féminins est pour moi le point fort de ce roman qui a également le mérite de questionner notre modèle familial traditionnel. Dans ce monde atypique, la monogamie est chose rare, et le polyamour, la normalité. Cette vision de la famille qui n'est pas courante dans notre société est amenée avec délicatesse et justesse. Pas de jugement, mais la découverte d'une famille organisée selon un schéma familial dans lequel l'exclusivité des relations amoureuses et de l'autorité parentale n'existe pas. Cela peut rendre les liens entre les différents personnages un peu confus en début de lecture, mais on s'y fait rapidement d'autant qu'on se rend compte que finalement, peu importe les liens de sang, ceux du coeur pouvant se révéler tout aussi puissants.

Malgré un rythme assez posé, le récit n'étant pas truffé de scènes d'action ni de retournements de situation époustouflants, Pierre-de-vie est un roman immersif et prenant que j'ai lu très rapidement, séduite par la fluidité de la plume de l'autrice, et la manière dont elle arrive à retranscrire avec force et beauté aussi bien les petites choses du quotidien que les grands changements. Tout est intense et calme à la fois dans ce livre, un paradoxe souligné par une narration audacieuse et épurée qui alterne entre ce présent paisible où la vie de tous les jours a repris ses droits, et cette période mouvementée du passé qui a redéfini l'équilibre d'une famille et de ses membres.

En conclusion, roman de fantasy mais aussi roman de vie, Jo Walton nous propose ici une jolie fresque familiale dans laquelle la magie du coeur a tout autant d'importance, si ce n'est plus, que celle des Dieux. Entre les bouleversements liés à deux personnages qui font le pont entre présent et passé, le quotidien d'une famille ordinaire aux liens extraordinaires, et un monde original qui remet en question notre conception du temps, de l'amour et de la famille, ce roman vous promet un très beau et intense moment de lecture.
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Imaginez un monde où le temps a un rythme différent selon que vous viviez à l'est ou à l'ouest. A certain endroit la magie est très puissante à d'autres elle n'existe pas. Fiez-vous à cette auteure exceptionnelle et prolifique qui n'est jamais en panne d'histoires fantastiques à nous conter. Nous sommes dans le petit village d'Applekirk où vivent des familles dont la structure est bien différente de celle que nous connaissons puisqu'ici la monogamie est l'exception. Au centre de l'histoire nous avons deux femmes dont l'une est mère au foyer, des enfants et des maris. Hanethe fuit une déesse courroucée et Taveth qs'occupe du manoir et de la famille. le récit se porte plus sur la vie de cette famille et son quotidien dans un cadre moyenâgeux que sur le conflit qui les dépassent dans ce monde singulier. Les personnages sont malgré tout assez crédibles et on une belle épaisseur. L'écriture est bien ancrée dans la description des détails qui font vivre pleinement cet univers. Mais ce qui fait la particularité de l'écriture de Jo Walton est son choix de raconter tout au présent même les flashbacks un peu comme si tout se déroulait en même temps, c'était innovant et fascinant.
« le temps est une illusion. Les événements semblent se succéder, mais quand on regarde en arrière, on se rend compte qu'ils se sont tous produits en même temps, et que ce qui semblait faire partie d'une histoire appartient en fait à une autre... »
Une très belle ode à la famille, à l'amour et à la maison, un livre merveilleusement reposant et pastoral dans sa première partie, où les personnages passent des jours tranquilles. La seconde partie voit arriver plus d'action et de magie qui suivent la logique exprimée au commencement. Une belle découverte. Bonne lecture.

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Dans un petit village, la vie d'une famille ordinaire ... ou presque !

A Applekirk, la vie s'écoule doucement pour Ferrand, le seigneur local, et sa famille. Les relations amoureuses ne s'embarrassent pas de conventions, et on peut être marié et avoir un(e) ou plusieurs autres compagnes ou compagnons. Les enfants des différents couples cohabitent dans la joie et la bonne humeur. Et la "yeya" (magie) permet de résoudre les petits ou grands problèmes du quotidien.
Une vie simple et tranquille, où chacun peut exprimer librement sa "pierre-de-vie", c'est-à-dire son don ou talent particulier.
Cette existence paisible est pourtant un jour bousculée par l'arrivée de deux étrangers.

J'ai été un peu décontenancée par le début du roman, qui mêle les différentes époques évoquées dans le même temps de narration, le présent. Une fois qu'on a pris ses repères dans la chronologie de l'histoire et des événements, néanmoins, on savoure cette jolie histoire de famille.
Les personnages sont très attachants, bien écrits, leur psychologie et les relations entre eux sont intéressantes et touchantes.
Même si je m'attendais à une histoire plus "rythmée", j'avoue avoir finalement apprécié la douceur et la poésie de ce roman de Jo Walton.
Premier roman que je lis de cette autrice, et il y en aura d'autres !
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Pierre-de-vie est un roman étonnant, plein de charme, au worldbuilding riche et original avec son temps qui s'écoule différemment selon sa position géographique et sa magie . Il s'attarde sur les gestes du quotidien et les relations interpersonnelles tout en abordant des thématiques plus vastes comme la religion la justice ou le pouvoir.
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Dans le village d'Applekick, au centre d'un monde où le temps ne s'écoule pas à la même vitesse que vous viviez à l'Est ou à l'Ouest, une petite communauté voit son quotidien bouleversé par le retour d'une ancêtre du maître des lieux. Difficile de ne pas songer à la Comté avant que Gandalf ne débarque. Moissons, repas, jeux amoureux, la vie y est douce et les souvenirs se mêlent au présent (d'ailleurs, le temps employé est toujours au présent) comme le don de Taveth qui voit les personnalités passées et futures se côtoyer chez chacun. En effet, dans ce village, la plupart des personnes ont un don et oeuvrent pour la communauté, même si elles sont encouragées à suivre leur « Pierre-de-vie », soit le chemin qui leur est destiné. C'est un joli roman, aux questions bien plus profondes qu'il n'y paraît. Car oui, même dans un hameau de 800 âmes, amours, Déités et politique peuvent transformer profondément les destins.
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Une belle histoire, dans un monde juste un peu différent du nôtre pour que le temps, l'amour, le mariage, les enfants ou la magie soient considérés différemment. Plusieurs femmes fortes et indépendantes vivent un moment où les péripéties s'enchaînent. On découvre des souvenirs, le passé, le présent et le futur vécus avec leur tête, leurs mains, leur coeur et leur âme.
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Des destins de femmes qui s'entremêlent dans un monde fantastique mais pas si différent du nôtre. Les sentiments restent les sentiments.
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