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3,8

sur 744 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voici une lecture qui s'est terminée sur un beau paradoxe, ayant été enchantée par le fond, mais beaucoup moins par la forme.

J'ai d'abord été complètement happée par cette histoire d'une noirceur terrible, peu importe la génération à laquelle l'on fait face : celle de Jojo, ado qui doit gérer comme il peut ses émotions entre un grand-père fatigué, une grand-mère mourante, une mère toxicomane, un père en prison qu'il faut aller chercher à sa libération, une petite soeur en manque d'attention, et un « camarade » encombrant ; celle de sa mère, Leonie, confrontée dès son plus jeune âge à un drame insoutenable qu'elle va tenter d'exorciser via le crack et l'alcool ; celle du père de Leonie, lui aussi confronté à un drame qui va le marquer à jamais… Comme si chaque génération ne faisait que reprendre arbitrairement le flambeau funeste de celui qui précédait, flambeau de la condition des Afro-Américains aux Etats-Unis qui reste fidèle à elle-même, source de racisme et d'oppression malgré les années qui passent.

Mais j'ai été dans le même temps un peu ralentie dans mon élan par ce choix qui, depuis quelques années, devient trop franchement systématique pour nombre d'auteurs, d'écrire un roman choral. Il parvient parfois, par une utilisation originale, à encore sortir des sentiers battus, mais ce n'est pas le cas ici. Rien de plus banal que ce passage d'un protagoniste à l'autre qui, à mon sens, affadit le propos, pourtant d'une puissance sans fard que j'aimerais bien retrouver dans davantage de romans.

Le chant des revenants aurait donc pu être un vrai coup de coeur, mais il n'est finalement qu'une lecture forte qui m'aura simplement interpellée, la faute à une écriture trop calibrée, avec laquelle j'ai de plus en plus de mal. Plus le temps passe, et plus la forme m'est aussi importante que le fond pour rendre une lecture exceptionnelle…
Lien : https://lartetletreblog.com/..
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Tout a été dit déjà, j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu ce livre: voici un récit choral puissant, incarné et déchirant où les voix des vivants et des morts s'entrelacent en portant le passé comme le présent.

L'auteure dont j'ai lu il y a peu «  Les moissons funèbres » ( et beaucoup aimé ) nous conte une histoire sombre, brute, intense semblable à un Beau Chant funèbre:
Un papy bienveillant , aimant, passeur de mémoire, magnifique figure parentale aimante, une mamie malade, un Jojo , treize ans , déjà l'homme de la maison , attentif à sa petite soeur Kayla, courageux, Leonie leur mère , ses blessures, sa plongée dans la drogue, à la dérive, Richie : une âme errante...

Amour fraternel,Force des racines , injustices et misère , racisme et univers carcéral, hantise de la prison et de la drogue, hallucinations entre un passé écrasant et la réalité !
Roman incandescent et envoûtant porté par des personnages cabossés, désarmés , abîmés telle une sublime mélopée éclairante comme hantée !

Plume poétique qui traverse le Mississippi, puissante et ample, dépeignant réalité historique et sociale , drames intimes et sentiments tels certains grands récits universels : ces vies afro - américaines hantées par des fantômes mais aussi par l'espoir , l'amour et les promesses : mélodie sourde : soulagement, souvenir , sérénité .....
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Jojo a treize ans. Sa mère, Leonie ne s'est jamais occupé de lui, elle n'a pas l'instinct maternel laissant son éducation à ses parents.
Mais le jour de la sortie de son compagnon de prison, elle décide d'amener ses enfants dans un road-trip traversant le Mississippi.
Un roman puissant reprenant l'histoire d'une famille pour revenir sur un siècle d'histoire des Noirs-Américains, une histoire pleine de souffrances entre lynchage, pendaison des Noirs mais un roman également empreint de réalisme magique à l'instar de Toni Morrison, un enfant doué pour entendre la voix des animaux et pour voir les personnes décédées, un enfant réconciliant avec ce passé douloureux.
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Des héros torturés et touchants, une atmosphère un peu inquiétante, des relations familiales complexes et une écriture très riche (peut-être trop; les métaphores et les comparaisons sont très présentes et finissent par alourdir le récit).
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Jojo a 13 ans, mais parait être un homme, tant la vie n'est pas tendre avec lui. Kayla, Michaëla, sa petite soeur de 3 ans est son rayon de soleil, son ancre et sa raison de vivre. Car ils sont élevés par leurs grands-parents maternels, noirs (qu'ils adorent mais son font vieux), dans une petite ville du Mississipi, car leur mère Léonie, droguée sans instinct maternelle n'est obnubilé que par son compagnon Michael, qui doit sortir de prison et dont les parents, blancs, la rejette, elle et ses enfants et voudraient empêcher leur fils de la revoir.
Léonie va pourtant décider d'aller le chercher à sa sortie de prison, avec ses enfants. L'occasion d'un road trip rocambolesque et tragique.

Texte très fort sur le raciste, la misère humaine, la folie, la perte d'un enfant, le grand amour mais aussi le manque d'amour maternel.
Le roman brasse tous ces sujets et révèle de lourds secrets du passé avec des mots durs, poignants mais aussi très justes.

J'ai écouté ce texte qui était comme un envoutement car on ressent très fortement l'ambiance lourde du sud des états unis mais aussi la tendresse très forte qui lie les êtres. Beaucoup d'odeurs surgissent aussi au détour des phrases.
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Ce roman m'a fait voyager, à travers une partie de l'amérique mais aussi dans une famille bien spéciale, à travers les époques et les moeurs sociales. Les personnages sont attachants à leur façon, tentant tous, malgré leurs blessures, de faire au mieux, même si ce mieux n'est pas terrible. L'écriture est fluide, les chapitres s'enchaînent et malgré les aller et retour entre les personnages, le tout reste bien cohérent et ajoute même de la profondeur aux vécus des protagonistes.
La touche de fantastique reste en filigrane, ne prenant jamais de proportion qui ferait perdre la crédibilité du roman. Une belle découverte.
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Un roman choral puissant qui dépeint le Sud des États-Unis dans un subtil mélange de délicatesse et de cruauté.
Parce qu'en 2019, être Noir sur les bords du Mississippi est toujours très compliqué et Jasmin Ward n'a pas besoin d'en rajouter pour souligner cette réalité. On sent la menace constante qui pèse sur chaque personnage, le clivage et les fantômes du passé.
Des fantômes, il y en a plein dans ce superbe roman. Qu'ils soient historiques, philosophiques ou spectraux, ils vous guident tantôt glaçants, tantôt réconfortants.
Jesmyn Ward opte pour un rythme lent qui surprend au début mais la puissance de ces mots vous captent et le style scandé de son récit prend le dessus sur tout. A chaque page les émotions sont au rendez-vous.
L'autrice nous embarque dans un road trip à travers le Sud et sa mémoire, à travers l'amour et la mort, à travers les liens qui enchaînent et sauvent les humains. Passant de l'ombre à la lumière, les mots sont forts, envoûtants et poétiques. Ils vous surprennent et vous empêchent de détourner le regard.
Parce qu'on ne se voile pas la face quand la misère s'expose.
Et de la misère, Jojo et Kayla en connaissent un rayon. Enfants malmenés, délaissés et livrés à eux-mêmes mais pourtant aimés… Maladroitement, certes, mais les quelques tendresses qu'ils reçoivent sont émouvantes.
La vie de ces gosses est cruelle, la vie tout court l'est aussi, mais le roman de Jesmyn ne l'est pas et c'est la toute sa force. Pas de violence gratuite, pas de surenchère, elle conte une détresse avec lyrisme et affection.
Les personnages sont tous attachants, qu'ils soient bienveillants, perdus ou fragiles, je n'ai eu de cesse que de vouloir les aider, leur tendre une main aidante et espérer à chaque page que tout irait bien, mieux, bientôt.
La symbolique des revenants est si belle, mélange de tradition, rituel de mort et liens profonds qu'on entretient avec nos fantômes.
Un roman magistral !
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A 13 ans Jojo n'a pas la vie facile , une mère droguée et un père en prison il doit prendre soin de sa petite soeur.
Jojo est très proche de son grand-père et doit aussi vivre avec l'agonie de sa grand-mère
De quoi quitter l'enfance et devenir un homme avant l'heure
Un livre sur l'héritage,la construction de soi.
Livre foisonnant et fascinant
.
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Dans un sud aux relents ségrégationnistes Jojo raconte, son Papy noir et sa Mamie guérisseuse qui ont du chaud dans le coeur et le froid dans le coeur de sa mère Léonie et qu'il essaye de compenser pour sa petite soeur Kayla.

L'autre voix, celle de Léonie, pleine de désarroi face à Jojo qui lui a volé le rôle de mère, Léonie qui se raccroche à la coke et à Michael, son seul amour, bientôt sorti de prison.

Un monde d'odeurs, d'amour et de souffrances, avec les revenants évidemment, victimes du racisme, mais dont la présence ne me semble pas utile.
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Pas facile de rentrer dans ce roman ... mais très vite j'ai été happée par ces personnages : les enfants Jojo et sa petite soeur Kayla trop vite confrontés au monde des adultes, à la violence et à la mort. J'ai été touchée par la douceur et l'amour de Jojo à l'égard de sa petite soeur, de la relation fusionnelle qu'ils entretiennent. Puis il y a les grands parents maternels, mamie se meurt d'un cancer, papy soutient toute la famille. de lui émane chaleur et douceur mais aussi une force et une solidité. Léonie la mère qui aime ses enfants mais ne sait pas comment faire ... Elle souffre et se réfugie dans le monde de la défonce. Son "homme" est incarcéré dans le pénitencier. Il est blanc elle est noire dans le Mississippi raciste. Quand son homme sort de prison, elle décide d'embarquer les enfants et son amie pourvoyeuse de drogue pour aller le chercher. Voyage périlleux à travers le Mississippi, ou les fantômes côtoient les vivants, road movie à travers le passé et le présent.
Ce roman est puissant, nous confronte au racisme le plus brutal, à l'injustice et à la misère mais aussi à l'amour, la tendresse.
























































































































































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