David, qui le déteste depuis qu'il a échappé de justesse à la chute de Robespierre dont il était proche, l'a délibérément placé au dernier rang de son tableau, à la différence de Talleyrand. Il est un peu caché, derrière le cardinal de Belloy, à gauche de la composition, parmi les ministres en habits rouges. Mais sa physionomie ne trompe pas, le cheveu rare, le visage glabre, les paupières tombantes, le regard mort.
L'extrême correction donne au droit de vie et de mort sur les autres une force de cruauté que le débraillé n'a pas. C'est cela Robespierre, alors que Fouché porte sa bourgeoisie sur lui.
Ce sont les thermidoriens qui, après la chute de Robespierre, feront du gouvernement révolutionnaire une dictature pour mieux se dédouaner d'y avoir participé, et, à leur suite, certains historiens de la Révolution qui lui donneront un contenu idéologique et totalitaire.