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EAN : 9782847347807
832 pages
Tallandier (25/09/2014)
4.28/5   72 notes
Résumé :
"Fouché, bien sûr, ne m’était pas un inconnu. Fouché de Nantes, le bourgeois impécunieux, le petit professeur en soutane des collèges de l’Oratoire, Fouché le conventionnel, le tueur de roi, le proconsul de Nevers et de Moulins, le mitrailleur de Lyon, le tombeur de Robespierre et le cauchemar de Napoléon, le ministre de tous les régimes, l’inventeur de la police moderne, le bâtisseur d’État, le théoricien et l’homme d’action, l’aventurier, le conspirateur et le par... >Voir plus
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Nous sommes le 15 janvier 1793 à la Convention Nationale. Impassible, comme il le sera toujours dans les occasions suprêmes, il fait face à la foule bruyante des députés. Il n'a que trente-quatre ans, mais il a déjà cette face maigre et blême, ces petits yeux gris au regard fixe, cette bouche sans lèvres plissée dans une éternelle moue de mépris, cette prestance de fauve en chasse qui impressionneront bien des hommes par la suite. Placide, il laisse tomber un mot : « La mort ». Ce mot « tranchant » le poursuivra toute sa vie, lui collera à la peau comme une lèpre, malgré tous les efforts qu'il fera pour s'en purifier et finira par causer sa perte, bien des décennies plus tard. C'est qu'on n'efface pas de ses mains le sang d'un roi comme on le ferait de celui d'un quelconque hobereau. Le sang des rois est une malédiction et Joseph Fouché, aussi incrédule soit-il, passera le reste de son existence à le vérifier.

Pour beaucoup d'historiens, c'est là la première grande trahison de Fouché – et pas la dernière. Il quitte alors les rangs des modérés pour rejoindre ceux de la Montagne et de Robespierre. Moins de deux ans plus tard, il assistera dans un silence glacé à la chute de « L'incorruptible », chute qu'il aura patiemment organisée en ralliant à lui les mécontents et les effrayés. Il abandonnera plus tard le Directoire pour se précipiter dans les bras de Napoléon Bonaparte qu'il jettera sans état d'âme aux lions à son tour quand l'heure sera venue de changer de camp à nouveau.

Quel palmarès ! De là à considérer le terrible conventionnel, futur ministre de la police, comme une incorrigible girouette, il n'y a qu'un pas à franchir et nombreux sont ceux qui l'ont fait. Pas si bête, le Waresquiel… Au lieu de faire de Fouché le type même du traitre comme l'a fait Stefan Zweig, il s'est posé la question que devrait se poser tout bon historien : qu'est-ce qui motive un individu comme Fouché ? Qu'est ce qui le pousse en avant ? L'appétit du pouvoir, bien sûr, mais pas seulement. Car Fouché, avec son scepticisme, son mordant et sa férocité, est un homme qui croit en quelque chose. Aussi étonnant que cela puisse sembler, Fouché croit en la République – pas la République idéale de Robespierre mais une République du mérite qui a permis à un homme comme lui, Joseph Fouché fils d'un capitaine négrier, de devenir un des hommes les plus puissants de France et les plus redoutés d'Europe. Il y croit tellement qu'il en défendra les acquis contre vents et marées, sous l'Empire comme sous les Bourbons, quitte à utiliser pour cela les méthodes les plus immorales au nom du pragmatisme politique.

C'est la thèse que sous-entend à mon sens toute cette passionnante biographie d'Emmanuel de Waresquiel : Fouché, homme de l'ordre, homme de pouvoir, mais, avant tout, héritier de la République. Il partage bon gré, mal gré, ce point commun avec celui qui restera son maître aux yeux de l'Histoire, Napoléon Bonaparte. Tous deux sont des enfants de la Révolution dont les ambitions dévorantes seraient restées lettres mortes sans elle ; mais, alors que le maître, charmé par les sirènes de Talleyrand, n'aura de cesse de haler son régime vers une monarchie de faits, le serviteur ne manquera jamais une occasion de le tirer, parfois rudement, en arrière. Parlons-en, tiens, de Talleyrand ! Waresquiel ne cache pas sa sympathie envers « le diable boiteux » (dont il avait déjà fait une excellente biographie) par rapport au ministre régicide. Je considère, quant à moi, que les deux lascars se valent bien et, si Fouché a davantage de sang sur les mains, j'aurais presque plus d'inclination envers sa franche crapulerie qu'envers la séduction sirupeuse du prince du vice.

D'autant que, s'il n'est guère sympathique, le Fouché que nous présente Waresquiel n'est pas non plus monstrueux. Ce tigre aime sa femme et adore éperdument ses enfants. Il sait faire preuve de loyauté en amitié, même s'il ne montre aucune pitié quand les amis d'hier deviennent les ennemis d‘aujourd'hui. Quand faire le bien ne lui coûte rien ou si peu, il ne s'en abstient pas. Pas de quoi redorer le blason du « mitrailleur de Lyon », mais assez pour éveiller chez moi une étincelle de pitié quand vient le moment d'abandonner le vieux fauve, exilé, privé de tout pouvoir et rongé par l'ennui de son inertie – la pire punition que pouvait lui infliger l'Histoire. Grand criminel, grand policier, grand ministre, grand espion, il fallait à Joseph Fouché un grand biographe pour éclairer d'une lumière impartiale les lignes tourmentées de sa vie. Waresquiel a répondu présent. Il a bien fait.
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J'ai trouvé cette biographie tout à fait exceptionnelle sur tous les plans. Tout d'abord, et ce n'est pas la moindre des choses, le personnage Fouché est en lui même captivant, passionnant, sidérant...Les mots manquent pour le qualifier. Mais cette biographie témoigne par ailleurs d'une maitrise incroyable du sujet ( la bibliographie est proprement démentielle ) et l'auteur arrive à dénouer tous les fils (dans la mesure du possible ) d'un personnage mystérieux, habitué au secrets, aux complots, parfois très tortueux ( ainsi les complots royalistes sous le consulta ou l'Empire)...
La quatrième de couverture nous rappelle que François Busnel classe Emmanuel de Waresquiel dans la famille peu nombreuse des vrais écrivains ( je paraphrase ) c'est sans doute excessivement laudateur dans le sens où si l'on prenait cela véritablement au pied la lettre ce club des vrais écrivains comprendrait des centaines de noms...
Toutefois il est évident que l'écriture du livre est d'une intelligence, d'une finesse remarquable, très au-dessus par exemple de Pierre Milza, auteur pourtant de biographies exceptionnelles (Mussolini, Garibaldi, verdi, Voltaire...). L'auteur a le sens des métaphores, n'hésite pas à convoquer de grands auteurs (Stendhal, Blazac, Hugo...jusqu'à Mac Orlan). Il parle parfois à la première personne ce qui n'est pas la règle du genre dans le domaine de la biographie historique produite par de grands universitaires. Mais c'est que l'on perçoit à quel point il s'agit d'une véritable enquête historique de longue haleine. Et il y a un sens de la psychologie, nécessaire ici, qui est celui d'un véritable romancier.
Un livre vraiment exceptionnel qui scotchera tous ceux qui s'intéressent à cette période, sur plus de ....800 pages ! . Vous n'ignorerez plus rien du Fouché défenseur de la pire Terreur, mais aussi du ministre intelligent de Napoléon et du vieil exilé qu'il fut à la fin de sa vie. J'ai encore préféré ce livre-ci à son Talleyrand que j'avais pourtant déjà adoré.
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Fouché : un traître, l'homme du secret ; le policier tapi dans l'ombre. Ce sont souvent ces mots qui sont immédiatement associés au nom de Fouché. Cette image a été répandu sinon créée par les historiens et les écrivains du 19ème siècle. Qui ne se souvient d'Une ténébreuse affaireDe Balzac.
C'est ce personnage que Waresquiel dans sa complète et érudite biographie essaie de comprendre et de nuancer.
Fouché est né en 1759 près de Nantes. Son père s'est enrichi grâce à la traite négrière. Il a fait ses études dans un collège oratorien et va y rester comme professeur de physique. Fouché ordonné prêtre fait partie de sa légende.
Les événements vont servir ses ambitions cachées. La Révolution le trouve sur les bancs des Jacobins. Il vote la mort de Louis XVI. Il va rester pour toute sa vie un régicide. Il déteste Robespierre. Leur entente est impossible. Il n'y a pas de place pour deux ambitions.
Il participe à tous les gouvernements que connait la France comme ministre de la Police. Son goût du secret, son art de la manipulation, son habileté dans le mensonge font des merveilles à ce poste. Il connait tout, il sait tout grâce à ses « mouchards » ou à ses « moutons ». Enfermé dans son cabinet, il fait des listes . Tout est comptabilisé  , les infractions, les insoumissions, les vagabondages mais aussi les fortunes. le passeport est obligatoire pour se déplacer même en France. C'est » le silence de la pieuvre » qui enlace la France. Pour avoir une police efficace, il faut de l'argent. Il va le trouver dans la caisse des jeux. C'est l'origine de rumeurs dont celle d'un cabinet noir. Malgré ses méthodes contestables, Fouché transforme la police. Il la sépare de la justice et en fait une administration indépendante ; On peut dire qu'il est le créateur de la police moderne.
Fouché aime le pouvoir. «  Sa seule jouissance à lui, c'est le pouvoir « . La conquête du pouvoir est le but constant de sa vie. Sa fascination pour le pouvoir explique ses relations houleuses avec Bonaparte. Les deux hommes se détestent mais ils se savent indispensables l'un à l'autre. Un véritable jeu de chat et de souris. le seul qui puisse rivaliser avec lui est Talleyrand.,ministre « inamovible » des Affaires extérieures, poste convoité par Fouché. A la fois, semblables et différents, ils se haïssent. Ce pouvoir, Fouché l'exerce de façon occulte par le contrôle de la population. Ils chassent les proscrits, les suspects. Il contribue ainsi à augmenter le nombre des émigrés ; Mais, ensuite, il facilite leur retour et leur intégration. Il a très bien compris l'importance de l'opinion .Il surveille tout mouvement de mécontentement. Il est le précurseur des Renseignements généraux. Il utilise la presse pour manipuler l'opinion. Il fait ainsi écrire des articles à la gloire de Napoléon. En fait, il se mêle de tout y compris des affaires de famille de Napoléon. Il n'hésite pas à pousser au divorce avec Joséphine. Napoléon ne le supporte plus «  le ministre de la Police est le ministre de ma personne « 
Mais, E de Waresquiel va plus loin. Il tente de comprendre l'homme Fouché. Qui se cache derrière ce personnage physiquement laid, avec des yeux fascinants, cynique, mystérieux ?
Il faut replacer Fouché dans son époque ; L'épisode de la Révolution l'a profondément marqué. C'est une période terrible où chacun devait se protéger, se méfier de toute personne qui pouvait le dénoncer. C'est l'explication du goût pour le secret, la dissimulation, la manipulation. C'est aussi, à cette époque, que Fouché va acquérir des idées politiques auxquelles il va rester fidèle . Il va être tout sa vie un jacobin et un anticlérical. Et pourtant, Dans son château de Ferrières, il vit comme un noble. Il aime côtoyer les grandes dames comme la marquise de Custine, une de ses plus proches amies, ou Mme de Staël «  la femme la plus extraordinaire du siècle «  d'après lui. C'est un homme insaisissable «  Un renard doublé d'un caméléon « . Il semble indifférent, méprisant. Il cache peut être simplement sa nervosité et son hypersensibilité. C'est un bon père de famille ; Il a épousé Bonne Jeanne Coiquaud, d'une famille nantaise connue, laide, ambitieuse et avare. Il lui reste fidèle jusqu'à sa mort à l'âge de 47 ans. Il se remarie avec Ernestine de Castellane de trente plus jeune que lui. Elle ne va connaître avec lui que les chemins de l'exil. Il aime ses enfants et est bouleversé par la mort en bas âge de trois d'entre eux. Dans le parc de Verrières, il fait de longues promenades, sa distraction favorite. Il n'est pas attiré par l'art mais aime la musique.
Les dernières années le mènent sur les routes de l'exil : Dresde, Prague, Linz. Il meurt à Trieste le 26 Décembre 1820 dans l'indifférence générale.
«  Son nom est resté longtemps synonyme de trahison et d'abjection. Zweig, en l'assimilant, dans l'essai qu'il lui consacre entre les deux guerres au mal totalitaire en pleine ascension, n'a rien arrangé. L'ancien régicide a tant brouillé les pistes et effacé les traces qu'il faut un rude flair et beaucoup de patience pour le suivre jusque dans ses paradoxes et sa complexité. Avec lui, il reste et restera toujours une part d'ombre, une zone grise. »
Cest ce personnage complexe que nous restitue E de Waresquiel. Un vrai travail d'historien pour une vie qui ressemble à un roman noir.
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Une biographie exceptionnelle qui transporte le lecteur dans un début de XIX siècle chaotique à travers le destin épique et plein de turpitude d'un de ces personnages fondateurs : Joseph Fouché. L'homme à la tête de fouine et au regard mort qui jusqu'à la fin ne s'avoua jamais vaincu :il fut tour à tour prêtre oratorien, révolutionnaire laïque, terroriste boucher de Nantes, Nevers et Lyon, exécuteur de Robespierre, 1er flic de France sous Napoléon et réussit même à être le ministre de Louis XVIII alors qu'il avait pourtant fait voter la mort de son frère et avait réprimé les chouanneries dans le sang, pour finir en exil aux confins de l'empire Autrichien. Un animal politique à sang froid, stratégique d'instinct dont on peut dire qu'il est l'inventeur de la Real Politik à la française : le secret d'Etat pour protéger le peuple français même de lui-même, disparition des preuves qui auraient pu l'inculper (les courriers compromettant sont brûlés), espionnage à l'aide de mouchards corrompus, censures des journaux et manipulations de l'opinion à l'aide de pressions financières multiples, carottes et batons.
Pour écrire cette biographie l'auteur a du accompli un travail de fourmi à l'aide d'archives inédites retrouvées malgré les précautions de son sujet et de correspondances et témoignages des acteurs de cette époque pour donner un portrait entier du personnage autant côté publique que privé. Un récit extrêmes bien documenté et un talent d'écriture indéniable qui rend le livre captivant et sans temps mort du début jusqu'à la dernière des 668 pages. On notera des passages d'une grande dramaturgie : le piège qui se referme sur Robespierre, la fin du règne de Napoleon etc… Un livre captivant qui donne envie de revisiter les oeuvres De Chateaubriand, Balzac, Tolstoï et même Stephan Zweig pour prolonger ce grand moment de lecture
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L'auteur, en présentant son livre, avoue l'effort qu'il a dû faire pour entrer dans le personnage dont il raconte la vie, et qui lui est assez étranger : révolutionnaire professionnel, terroriste, engagé totalement dans les massacres de Lyon, homme de réseaux, Fouché n'a jamais renié ni regretté ses actions, et a toujours été fidèle à ses idées, malgré les successifs uniformes qu'il a endossés. Son génie de l'intrigue et de la survie politiques sont révélés dans cette biographie précise, détaillée (grâce à l'ouverture d'un fonds d'archives inédit) et fascinante comme un roman policier.
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critiques presse (5)
Bibliobs
05 janvier 2015
Waresquiel a donc repris le dossier de ce «guetteur mélancolique». Il a fouillé les archives, trouvé des lettres, et a tiré, de ce destin hors du commun, une fresque. Celle d'un homme qui conspire moins qu'il ne suit une certaine idée de l'Etat, en éprouvant autant de plaisir à provoquer les crises qu'à les résoudre.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LePoint
31 décembre 2014
Tout le sépare de son frère ennemi Talleyrand, sauf un point sur lequel il le surpassait : le besoin effréné de pouvoir. Dans son enquête d'une extrême minutie, d'autant plus méritoire que Fouché s'est ingénié à ne pas laisser de traces écrites, Emmanuel de Waresquiel reconstitue cet itinéraire tendu vers ce seul objectif, par tous les moyens, dont le principal était, grâce à un extraordinaire système de fichage précurseur des Renseignements généraux, de tout savoir sur tout le monde [...].
Lire la critique sur le site : LePoint
Lexpress
19 décembre 2014
Emmanuel de Waresquiel éclaire Fouché, l'homme de l'ombre. Il ne tente pas de sauver un des hommes les plus haïs de l'histoire de France, mais cherche à comprendre. Sa biographie est une symphonie.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Liberation
03 novembre 2014
C’est un beau livre sur une âme laide, c’est l’histoire tortueuse d’une franche canaille, Joseph Fouché, terroriste, ministre, policier sinistre, opportuniste sans foi ni loi et pourtant fidèle à une idée.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
24 septembre 2014
Il fallait bien qu'Emmanuel de ­Waresquiel, spécialiste du premier xixe siècle, bénéficiant d'archives inédites, se frottât à Fouché. C'est chose faite, avec cette somptueuse biographie où le roman d'espionnage s'insinue entre les analyses.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Et puis il y a ce curieux dialogue entre Napoléon et Fouché, rapporté par Réal et qui prouve assez que le premier n’était pas la dupe du second. Dans les moments de crise, Napoléon préférera toujours les hommes d’énergie. « Que feriez-vous, Fouché, si je venais à mourir d’un coup de canon ou de tout autre accident ? – Sire, je prendrais du pouvoir autant que je pourrais, pour ne pas être dominé par les événements. – À la bonne heure, c’est le droit du jeu. »
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Il y a des nuits d'été fameuses comme cela, la grande tuerie nocturne de la Saint Barthélemy le 24 Aout 1572, celle du 4 Aout 1789 où disparurent les privilèges dans la fumée des ordres anciens. Ici, c'est la Révolution qui se divise et cette fois définitivement. Mais il y a des hommes derrière cette révolution. La nuit du 26 au 27 Juillet 1794 a dû être longue pour Fouché, la nuit la plus longue de sa vie. "Aujourd'hui je vois clair, dit le personnage d'un roman de Mac Orlan. Cela doit arriver à tous les hommes. Toute la vie d'un homme est construite sur la valeur exceptionnelle d'un seul jour ou d'une seule nuit." Dans la soirée, Robespierre se rend aux Jacobins pour y lire son discours de l'après midi et s'y faire acclamer. Le club est plus que jamais son rocher, son fief.
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Il s’éteint le lendemain de Noël, 26 décembre, à trois heures de l’après-midi, aussi doucement que sa vie a été violente, aussi solitaire qu’elle a été peuplée de victimes et de fantômes. Il meurt d’avoir trop aimé le pouvoir à force de ne pas s’aimer lui-même, en vaincu, terrassé par les contrariétés de son exil et comme fatigué de ses doutes. Il meurt avec son mépris, ses prémonitions fulgurantes et ses silences, en homme du secret qu’il a toujours été.
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Le génie de Fouché, car il a du génie, c'est de savoir manier les peurs. Il prétendra plus tard qu'on aurait retrouvé chez le tyran (Robespierre) après sa chute, une liste de 29 coupables sur laquelle il aurait bien sûr figuré. "Il lui fallait trente têtes" pour établir sa dictature, dira-t-il encore dans les Mémoires. Ces "listes funèbres" ont-elles jamais existé ? Fouché en tous cas s'en sert à merveille et les agite si bien qu'il en invente toujours de nouvelles. (...) Il sait Robespierre affaibli par les victoires de la République, à Charleroi, à Fleurus le 26 juin (1794). Elles rassurent d'autant la Convention et sapent la domination de l'Incorruptible. "Les victoires s'acharnaient sur Robespierre comme des furies", écrit Barère.

p. 179
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C'est à la commission provisoire des Tuileries que le rideau tombe, comme si toute cette pièce n'avait été qu'une mauvaise farce. Carnot est furieux. Il se sait définitivement joué par son ancien collègue de la Convention. Les deux révolutionnaires, l'organisateur de la victoire et le mitrailleur de Lyon, auraient alors échangé des mots doux : Où veux tu que j'aille, traître ? demande Carnot. - Où tu voudras, imbécile ! répond Fouché.
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Vidéo de Emmanuel de Waresquiel
À l'occasion de la 26ème édition des "Rendez-vous de l'Histoire" à Blois, Emmanuel de Waresquiel vous présente son ouvrage "Jeanne du Barry : une ambition au féminin" aux éditions Tallandier.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2892541/emmanuel-de-waresquiel-jeanne-du-barry-une-ambition-au-feminin
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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