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Citations sur Juger la reine (15)

Un même fil invisible tenu par l'Histoire et noué par la Révolution les a conduits là, dans cette salle de la Liberté, devant la reine qu'ils observent en silence.
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Guffroy aurait aimé d’un côté le peuple pleinement maître de lui, de l’autre sa victime agonisante et tourmentée. Or c’est le contraire qui s’est produit. Tous les témoignages concordent à ce sujet. À aucun moment, sur sa charrette, Marie-Antoinette n’a donné de signes de faiblesse. Même les Jacobins sont obligés d’en convenir. « Elle fit parade de fermeté. » Pour un autre, « elle a conservé une fierté, une tenue, un air altier qui la peint ». « La garce, au surplus, a été audacieuse et insolente jusqu’au bout », écrit encore Hebert furieux. L’orgueil, l’honneur, le tempérament, le courage l’ont emporté.
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Tout ce qui reste de la vie de Marie-Antoinette, de son esprit, de son cœur, de ses derniers élans est contenu dans ces trois pages. « C’est à vous, ma sœur, que j’écris pour la dernière fois. Je viens d’être condamnée, non pas à une mort honteuse, elle ne l’est que pour les criminels, mais à aller rejoindre votre frère. Comme lui innocente, j’espère montrer la même fermeté que lui dans ses derniers moments. »
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L’adoption de la machine du docteur Guillotin par l’Assemblée nationale en janvier 1790, son utilisation exclusive à partir d’avril 1792 dépersonnalise la mort. Plus de tourments. On ne sentira sur le cou qu’« une légère fraicheur », promet Guillotin. Elle banalise aussi le bourreau. Ce dernier est brusquement renvoyé à la foule des anonymes. Il n’est plus qu’un citoyen ordinaire, un fonctionnaire de la République comme un autre. La guillotine n’égalise pas seulement la mort, elle la collectivise et la mécanise. Elle ressemble à s’y méprendre à l’étrange machine inventée par Kafka dans « La Colonie pénitentiaire », qui tout à la fois prononce la sentence et l’applique.
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Même les Jacobins ont été obligés de lui concéder l'« énergie instinctive » de quelqu'un qui aurait cherché à « fléchir », à « convaincre », à « désarmer » ses juges. On sent une femme capable de se surpasser dans l'adversité et qui a su se grandir dans le malheur. [...] On lui met la tête sous l'eau, on l'y maintient et elle se bat pour respirer encore. Son avocat atteste qu'à plusieurs reprises elle avait donné des signes d'espoir et ne voulait pas croire en une issue fatale. On pourra chercher toutes les explications possibles à son comportement. Il y en a une qui me paraît l'emporter sur toutes les autres, celle d'une femme en pleine possession de ses moyens, de son intelligence et de ses émotions, arrivée à un point de maîtrise de soi peu commune.
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A-t-elle voulu, a-t-elle su, à quelques quarts d'heure de la grande nuit, en finir avec ce besoin de consolation qui ne nous rassasie jamais et nous obsède toujours ?

(Page 246)
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La vengeance est aveugle et sourde, elle se nourrit à tâtons de tout ce qu'elle peut trouver, elle n'est jamais rassasiée.

(Page 172)
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On n'en finira jamais avec les obscurités de la vie. On n'en finira jamais de démêler la pâte humaine, de savoir ce qui fait céder l'homme à la violence par peur ou par lâcheté, ce qui le conduit de bonne foi à l'irréparable et au sang. Ne cherchez pas à comprendre le mal, écrit quelque part saint Augustin, ce serait comme vouloir regarder la nuit ou entendre le silence.

(Page 120)
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(citant Chateaubriand)

"Le premier crime de la Révolution est la mort du roi, mais le crime le plus affreux est la mort de la reine".

(Page 75)
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On en oublierait presque les distorsions qui séparent les mots de ce qu'ils désignent. Elles ne sont jamais plus grandes que dans les plis les plus profonds d'une révolution. On évoque la liberté et on tue en son nom. On exorcise la haine, la crainte, les affections et on en est habité.

(Page 45)
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