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Le dernier ouvrage d'E. de Waresquiel procède de ses recherches approfondies sur Fouché, sujet de son dernier maître-livre. L'optique de l'auteur est volontairement réduite aux trois jours que dura le procès de Marie-Antoinette, et au sobre récit de son exécution. Cette concentration donne beaucoup de force à l'ouvrage, qui est un vrai travail historique, dans la mesure où l'enquête porte sur les jurés, les juges, les gardes, bref sur tout ce qu'il est possible de savoir sur les personnes qui participèrent à cette parodie de justice. de même, de brefs rappels de la vie de la Reine sont insérés pour l'intelligence de la situation. L'auteur a le souci constant des choses concrètes : la cellule de la Conciergerie, la salle du tribunal, l'itinéraire de la charrette pour le dernier voyage (que l'auteur a parcouru lui-même à pied), etc ... Enfin, la dimension humaine n'échappe pas au regard de l'historien, non plus que la compassion pour la victime. Il signale au passage que ce procès s'inscrit dans la grande vague de répression que la Terreur organisa contre les femmes : il cite Olympe de Gouges, Mme Roland ou Madame Elisabeth. Un des grands thèmes de la rhétorique terroriste était de renvoyer les femmes au foyer et de les exclure à jamais de la vie politique.
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Passionnant ouvrage retraçant le procès de la reine Marie Antoinette, procès politique dans lequel Marie Antoinette est condamnée d'avance même si elle ne sait pas. Ouvrage érudit, fruit d'intenses recherches. l'énumération des personnalités, des origines des membres du Tribunal révolutionnaire dans la première partie peut apparaître fastidieuse mais elle est nécessaire à la compréhension de ce procès dans lequel deux mondes, deux visions irréconciliables s'affrontent, se parlent sans se comprendre, sans tenter même de le faire. Marie Antoinette a trahi pour le Comité de salut public mais pour elle, c'est la Révolution qui a trahi le peuple. On peut toujours devenir le traître de quelqu'un, tout est question de point de vue et cela se reverra dans l'histoire.
On sent que l'auteur s'attache à la personnalité de Marie Antoinette et qu'il éprouve une certaine admiration pour elle. Où est la jeune fille frivole, dépensière, inconséquente arrivée à Versailles ? Nous avons ici à faire à une femme malade, prématurément vieillie, accablée de chagrin après la séparation d'avec ses enfants et les ignobles accusations d'inceste (on veut toucher à la sacralité du lien de l'hérédité monarchique) mais une femme combattante, d'une extraordinaire maîtrise d'elle même jusqu'à la mort, qui se surpasse dans l'adversité. Marie Antoinette qui ne s'aimait pas découvre en elle une force insoupçonnée et quoi qu'elle ait fait, cette femme-là est admirable. Les Révolutionnaires de la Terreur en veulent à la reine mais aussi à la femme tant ils se méfient des femmes. L'auteur analyse leur grande misogynie.
Ouvrage d'une grande qualité d'écriture, situations illustrées par de nombreuses références littéraires, de réflexions politiques et psychologiques.
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Lorsqu'elle pénètre, le 14 octobre 1793, dans la salle de la Liberté du Tribunal révolutionnaire, créé six mois plus tôt, qui doit la juger, Marie-Antoinette de Habsbourg, reine de France, ne sait pas qu'elle n'a plus que 3 jours et deux nuits à vivre. Car son procès, sous l'autorité de l'accusateur public, l'infâme Fouquier-Tinville, n'est en fait qu'une parodie de justice : elle devait mourir, ainsi que l'avait déjà laissé entendre Robespierre, peu après l'exécution de Louis XVI. Elle doit mourir, fait observer Lamartine, parce qu'elle a été reine, épouse et mère de roi (la misogynie des Hommes de la Révolution n'est alors pas un vain mot.)
Après nous avoir fait revivre les quelques mois qui viennent de s'écouler, depuis le début du mois d'août, depuis que la reine a été transférée à la Conciergerie, Emmanuel de Waresquiel, avec brio, nous fait un portrait de Marie-Antoinette, plein de sensibilité et de délicatesse, avant d'entrer dans les méandres de ce procès nauséabond, fabriqué d'avance, depuis les témoins savamment choisis, les juges triés sur le volet, sans omettre les jurés tous plus ultra-révolutionnaires les uns que les autres. Les avocats, eux (les pauvres), ont été commis d'office. Quant au public il est composé surtout « de ces femmes qui avaient pris pour mission d'accompagner de leurs insultes les condamnés à l'échafaud » (Lamartine)
L'accusée, avec une dignité extraordinaire, va, durant ces trois jours, faire face à l'accusateur public, qui se conduit avec une perfidie à la hauteur de son fanatisme, n'hésitant pas, ici l'Histoire ose à peine le croire, avec son complice, le trop célèbre Père Duchesne, Jacques-René Hébert, à accuser la reine d'actes pédophiles sur son propre fils. C'est à l'écoute de cette horrible accusation qu'elle « en appelle à toutes les mères » présentes dans la salle.
A partir des minutes de ce procès éclair, en s'appuyant – ce qui est nouveau - sur la biographie des différents jurés, en nous restituant le climat politique au moment où, depuis le 5 septembre, la Terreur a été mise à l'ordre du jour, l'auteur nous dévoile les questions humiliantes posées à l'accusée, ses réponses dignes apportées aux calomnies, nous montre l'absence de véritables droits de la défense d'une femme condamnée d'avance.
Lorsque la sentence tombe, après une délibération pour la forme, à 4 heures du matin le 16 octobre, la reine reste impassible. de retour dans sa cellule, elle va écrire une longue lettre à Madame Élisabeth, une longue lettre, qu'on désignera plus tard comme le testament de la Reine. Puis, peu de temps après, elle va être conduite sur le lieu de son exécution, la place de la Révolution, où l'attendent près de 200.00 personnes, avides d'assister « au raccourcissement de la Veuve Capet ». Ce transfert, sur une charrette, mains entravées, au milieu des sarcasmes et des insultes lancés à l'Autrichienne par la foule massée sur son passage, Emmanuel de Waresquiel, qui a tenu lui-même à refaire le parcours à pied, nous le décrit avec beaucoup d'émotion, livrant là, à mon sens, les plus belles pages de son livre.
Alors, certes, la reine était, stricto sensus coupable « d'intelligence avec l'ennemi », mais rien n'autorisait le Tribunal à la condamner à mort, faute de preuves, dont il ne disposait pas le moins du monde, puisqu'elles étaient dans les archives de Vienne.
Plus tard, Napoléon devait déclarer : «La mort de la Reine fut un crime pire que le régicide». Ce passionnant livre, dont il faut recommander la lecture, en est la démonstration.
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Cet excellent ouvrage, relate les 3 jours et 2 nuits du procès de Marie-Antoinette les 14, 15, 16 octobre 1793. Il décortique la salle où se tient cette parodie de procès à la Conciergerie et son histoire ancienne et récente. L'histoire et le rôle de chacun des personnages qui a pris part au procès et leur attitude avant, pendant et après. Et bien sûr principalement, l'attitude de cette jeune femme de 38 ans, mariée à 14 ans dont on instruit un procès sans suspense sur sa conclusion.
L'auteur décortique tous les personnages qui constituent le jury, dont la moitié d'entre eux finira à la guillotine.
Et enfin il nous parle de l'attitude de la veuve Capet durant ces 3 jours exténuant. Sa grande maîtrise d'elle même devant les accusations plus ou moins ignobles que débitent les témoins. Certains furent ces fidèles du temps de son règne, et lui sont redevables de bienfaits. Tel Claude-Louis Châtelet, peintre dont la Reine avait favorisé la carrière et qui sera juré sans pitié. Il finira aussi à l'échafaud en 1795. Jusqu'aux plus immondes des allégations d'une ancienne femme de chambre qui déclare que la souveraine et la soeur de celle-ci organisaient des orgies avec le dauphin âgé de 8 ans, qu'elles lui avaient enseigné des pratiques ordurières. Seulement à cette occasion, quelques femmes oseront prendre la défense de la femme et de la mère, se sentant également salies par ces accusations trop irréelles. Toutes les accusations les plus horribles viennent de Hébert, qui a collaboré le plus activement avec Fouquier-Tinville à la préparation du procès auquel il va témoigner. Un homme visiblement dérangé, misogyne et haineux, nourrissant des fantasmes érotiques avec Marie-Antoinette, lui attribuant un grand nombre d'amants et des pratiques sexuelles pleines de pornographie. Il finira lui aussi la tête tranchée.
Ce qui ressort de cet ouvrage historique, c'est à quel point le peuple de Paris haïssait cette femme étrangère, lui attribuant tous leurs malheurs et l'accusant de toutes les causes qui avaient mené la France à son déclin. Ce qui ressort également, c'est l'admiration de l'auteur pour cette femme, sans lui enlever les imperfections de sa personnalité, mais en lui rendant justice sur sa lucidité et sa manière courageuse et digne de gérer cette situation extraordinaire. Il nous apprend preuve en main depuis peu, que le Comte Axel Fersen, était bien le seul et unique grand amour de Marie-Antoinette. A quel point des initiatives privées ont tentées de sauver Marie-Antoinette, qu'elle a refusé car on ne pouvait sauver ses enfants avec elle.
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On a beaucoup entendu parlé, à juste titre, de « Juger La Reine » d'Emmanuel de Waresquiel. Essai historique, ce livre est une pépite alliant l'érudition, la réflexion à des questionnements passionnants et pertinents. Il est admirablement écrit et nous procure un plaisir de lecture rare. Il y a longtemps que je n'avais pas lu un ouvrage d'histoire aussi abouti et maîtrisé de bout en bout. le sujet est, ô combien, passionnant : le déroulement du procès et de l'exécution de Marie-Antoinette, en Octobre 1793. La reconstitution est saisissante. Celle que l'on appelait « la veuve Capet » ou bien encore « la putain couronnée », Marie Antoinette. Au tribunal révolutionnaire, elle fait face à ses juges. D'aussi loin que je m'en souvienne, mon goût prononcé pour l'histoire, mon envie profonde de poursuivre des études dans ce domaine, tout cela est dû à une passion pour les livres et plus particulièrement ceux traitant de certains personnages historiques tels que Napoléon Bonaparte ou bien encore des souverains comme Saint Louis mais aussi Louis XVI et surtout son épouse la reine Marie Antoinette à qui j'ai toujours voué un véritable culte. La multiplicité des facettes de celle qui était Reine de France, Autrichienne, femme, mère, épouse, amante, avec tout ce que cela a pu déchainer comme fantasmes et comme haines ! L'auteur s'intéresse tour à tour aux parcours des geôliers, des avocats, des quinze jurés, des accusateurs. Une micro-histoire sociale, une histoire politique, une réflexion sur la Terreur et sa folie meurtrière, son aveuglement ! Marie-Antoinette, reine déchue, femme honnie, mère insultée, objet de tous les fantasmes.. Quand elle pénètre dans la salle d'audience, elle a le teint pâle, les cheveux blanchis, la robe noire recousue, la physionomie d'une femme brisée. La maladie la ronge de l'intérieur. En revanche, elle n'a en rien perdu de son courage, de sa ténacité, de sa fierté. Son chemin de croix, elle l'a affrontée avec un courage qui force mon admiration. Incomprise, pris dans l'étau entre révolutionnaires assoifés de sang et souverains, princes, aristocrates qui l'ont abandonné à son sort, elle est seule. le comte de Fersen (qui restera son unique amour), isolé, tenta jusqu'au bout, mais malheureusement en vain, de la sauver. C'est face à l'adversité, qu'elle se révèlera comme une adversaire farouche de ces révolutionnaires qui lui feront payer le prix d'être une étrangère, d'être une femme libre, d'être une mère, d'être une amante.. Il est fort intéressant de noter que c'est au moment (jusqu'à la révolution) où s'épanouissaient les salons tenus par des femmes cultivées et curieuses de tout (littérature, philosophie, science..), que la révolution bourgeoise et masculine a cherché à faire taire cette volonté d'émancipation (que l'on songe à l'exécution d'Olympe de Gouge en novembre 1793). Une leçon d'histoire magistrale.
Lien : https://thedude524.com/2017/..
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Emmanuel de Waresquiel est un historien français contemporanéiste, pour utiliser le jargon. En bref, sa période de prédilection court de la Révolution française à nos jours, même s'il a une préférence pour la Restauration (1814-1830). C'est un auteur dont je connais le travail depuis très longtemps. Son Histoire de la Restauration est le premier livre sérieux d'histoire que j'ai acheté dans ma vie (en 2005). Avec le recul, il a une importance d'autant plus symbolique que j'ai choisi pour mon mémoire de master 1 - par hasard - d'aborder un sujet d'histoire du XIXe siècle comprenant la Restauration. Quelque part, cet ouvrage a contribué à faire naître en moi une curiosité pour cette période un peu méconnue, peu étudiée en classe.

Avec ce livre sur le procès de Marie-Antoinette - ce n'est pas une biographie ! - Emmanuel de Waresquiel cherche à montrer la face noire de la Révolution. D'après l'auteur, cet ouvrage sera suivi, dans quelques années, d'un livre sur un autre épisode de la Révolution, celui-ci glorieux : le serment du jeu de paume. Dès lors, point de parti-pris contre-révolutionnaire comme j'ai pu le penser au premier abord avec tristesse. Montrer une seule face de la Révolution n'aurait pas été très scientifique de la part d'un historien sérieux et reconnu.

La mise en avant des sentiments humains et l'aspect littéraire renforce le trouble. J'ai été saisi d'une sorte de malaise, au début de ma lecture. Tout le poids de ma culture politique, profondément républicaine, voire révolutionnaire, m'empêchait de voir ce procès pour ce qu'il est : un procès politique joué d'avance qui n'a pour but que de calomnier un être humain. Pour autant, l'auteur cherche à montrer que la réputation de la reine est le fait de ses ennemis à la cour. Elle aurait été la cible de personnages qui n'appréciaient pas sa façon de vivre et son culte du secret et du mystère (attribuée à son caractère introverti).

Cet ouvrage soulève assez vite la question plus générale de la place de l'auteur dans son récit. Peut-il se mettre en avant, en exprimant ses doutes, ses sentiments ou encore sa façon d'aborder ses sources ? J'ai tendance à répondre par l'affirmative. Il est très plaisant de lire de manière fluide sans nous en rendre compte. Ce fut le cas ici. Sur le plan littéraire rien à dire. Pourtant, j'ai eu du mal à lire ce livre sur un plan plus idéologique. J'ai même découvert à quel point j'étais conditionné par ma culture politique. Pour moi, homme de gauche, avec des idées révolutionnaires, il m'est très difficile de me figurer la monarchie comme régime d'exercice absolu du pouvoir. Après tout, avais-je tendance à me dire : quel est l'intérêt de s'intéresser au sort d'une reine déchue ?

Emmanuel de Waresquiel répond parfaitement à la question. L'intérêt de son livre est avant tout historique. Les historiens n'ont pas ou peu écrit sur ce procès. Quant aux témoignages connus, ils sont surtout très orientés (pour ou contre la reine, mais sans juste milieu). J'ai aussi trouvé dans cet ouvrage un intérêt plus personnel. En dehors du film de Sofia Coppola (2006), le personnage de Marie-Antoinette ne me parle pas plus que ça. Comme je viens de le laisser entendre, j'en avais même une vision plutôt noire. J'ai donc été gêné par l'insistance de l'auteur pour lui trouver des circonstances atténuantes en dressant le terrible portrait d'une femme consciente de sa place, mais meurtrie et humiliée par ses juges. Dès lors, après les premières impressions, que penser de ce livre ?

Pour commencer, je tiens à souligner que l'ouvrage est très bien écrit. Il est le fruit de recherches poussées en archives. C'est donc un livre universitaire, scientifique, qui utilise les méthodes de l'historien à la perfection. D'un autre côté, Emmanuel de Waresquiel s'affirme en véritable écrivain, ce qui donne cette touche personnelle au récit. Sur le fond, plus spécifiquement, en plus du personnage de Marie-Antoinette, il aborde le contexte du procès et surtout les autres protagonistes (amis de la reine, mais surtout les juges et les membres du jury).

L'auteur décrit la psychologie de la reine, mais il le fait sans pathos, malgré une certaine émotion qui transparaît à la lecture. Il y a un attachement au personnage qui est difficilement masqué par les artifices de la rhétorique historienne. En cela, le livre est perturbant. E. de Waresquiel écrit-il un livre de réhabilitation sans réserves vis-à-vis de la reine ? Je méconnais trop le personnage et la documentation la concernant pour l'affirmer, mais je veux insister sur mon impression. le procédé est toutefois moins évident au fur et à mesure de la lecture. Je n'ai pas souvenir de réelles critiques envers la reine. En revanche, l'auteur tente d'expliquer la fracture idéologique qui sépare l'accusée de ses juges. Il cherche surtout à comprendre les tenants et les aboutissements du procès.

J'ai l'impression qu'Emmanuel de Waresquiel cherche à montrer que la mort de la reine n'est pas uniquement le fait de sa personnalité et de ses éventuels crimes, mais que derrière ce procès se cache toute une intrigue politique. En vérité, c'est passionnant ! Après ma lecture, je crois que mon sentiment de malaise illustre parfaitement l'importance de cet événement historique : un procès joué d'avance au cours duquel les peurs et les tensions ont atteint un point de non-retour. le dialogue entre les deux mondes était devenu impossible. Un peu comme la fracture actuelle, de plus en plus affirmée, entre les anti-capitalistes et les ultra-libéraux. En fait, ce procès, en plus d'être celui de la reine, apparaît comme celui de l'Ancien Régime tout entier, dans ce qu'il avait de plus détestable aux yeux des révolutionnaires (la monarchie, le luxe et le secret).

Pour moi, lire un historien contemporain remettre les choses à leur place et présenter la vraie nature de ce procès est quelque part perturbant. Cela ne doit pas empêcher l'historien de montrer que l'attitude des révolutionnaires était liée à un contexte et d'expliquer les origines de leur mode de penser. J'ai trouvé qu'E. de Waresquiel aborde timidement ce point dans son livre. Ce n'est pas parce que le procès de la reine est indigne sur le plan judiciaire qu'il ne faut pas dénoncer les propos et les prises de positions de la souveraine, ainsi que son train de vie. Aujourd'hui, dans un pays en crise comme l'Espagne, les gens ont trouvé extrêmement choquantes les dépenses du roi Juan Carlos pour ses déplacements privées, d'autant plus lorsqu'il s'agit de tuer un éléphant en Afrique.

Vous allez me dire : est-ce qu'une attitude vaut pour autant condamnation à mort ? En cette fin de XVIIIe siècle, dans l'opinion publique, principalement parisienne, l'image d'une reine dépensière et déconnectée du peuple a été catastrophique, malgré une personnalité attachante pour une partie de la noblesse. Cette image, fondée ou non d'ailleurs, a joué un rôle important dans ce procès. La condamner à mort était inévitable car il s'agissait pour les révolutionnaires de condamner symboliquement avec elle ce qu'ils considéraient comme les aspects les plus négatifs de l'Ancien Régime.

Un livre à lire donc, pour tous lecteurs voulant en savoir plus sur Marie-Antoinette et sur son procès. L'approche est inédite et le contenu peut remettre en cause des préjugés bien ancrés dans l'imaginaire populaire.
Lien : http://le-cours-du-temps.ove..
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Le livre se découpe en IV actes, suivit d'un épilogue et d'une post-face.
Le premier retrace le contexte. le second est une suite de noms et d'aller-retours dans le temps pour décrire les jurés. Dans le troisième, on découvre ses avocats et ceux qui seront "autour" d'elle, pour que finalement sa tête tombe en quatre lignes dans le dernier acte.
Si le livre est bien documenté, qu'on prend connaissance des tensions dans lesquelles cette République est née, on perçoit surtout à quel point chacun est perdu et combien cette République est fragile. Au delà du procès de la Reine, on se rend compte que ses bourreaux finiront presque tous la tête coupée.
Il me restera de ce procès, le jugement posé par des hommes sur la vie d'une femme, qui selon eux avait commis un crime impardonnable ; celui d'avoir pris la place des hommes et d'avoir oublié sa position de femme. Où sont les femmes au moment de la Révolution?
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"Juger la reine", à la fin de ma lecture, je me demande si ce titre est vraiment le plus pertinent. Cette promenade singulière, triste, difficile au travers des trois derniers jours de Marie-Antoinette nous font réfléchir à cet acte.

Marie-Antoinette me fascine, depuis qu'à 14 ans je l'ai découverte, je n'ai pu m'arrêter d'essayer de mieux comprendre, connaître cette femme. A certains moments, je pense qu'elle perd même de son caractère humain pour devenir une sorte de concept, de je-ne-sais-quoi à mes yeux. Pourtant, généralement, quand je m'intéresse à son procès, elle reprend corps et forme et je me souviens que c'est ce moment fatidique ou le meurtre devient légal. Meurtre sur une personne, une femme, une mère. Trop souvent, je ne fais attention qu'à cela.

Dans cet essai, Emmanuel de Waresquiel, m'a emmené hors de mes sentiers battus. Tout en sachant tout ce qui y est relaté, ce livre m'a permis de revisualiser ce procès, cette exécution d'un point de vue général de mise à mort de la monarchie, de l'ancien Régime, d'un monde.

Parce que oui, ce n'est pas simplement juger une femme qui est envisagé ici mais une exécution finale de tout ce que représentait encore Marie Antoinette. le sang royal qui coule dans ses veines de part sa naissance d'archiduchesse, le sang royal qui coule dans les veines de ses enfants, du petit Louis XVII. On juge la femme comme on juge la mère et la reine pour mettre à bas tout ce système honnis par les révolutionnaires. On icrimine Marie-Antoinette d'actes honteux sur ses enfants pour que tout soit détruit et que rien ne persiste. Pour ouvrir le monde à une ère nouvelle.

Marie-Antoinette devait mourir sur l'échafaud non pas seulement pour la vie qu'elle a vécut mais pour la vie qui aurait pu être différente pour toute la société si elle avait survécu.

Finalement, ce titre est pertinent dans le recoupement de tout ce que signifie ce jugement.
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Je pensais retrouve un livre biographique malgres eecart de l'auteur mais ce fut une grosse surprise c'etait un un livre tres historique Des détails il en y a mais du cote des pièces plutôt vers les personnages tout le monde du proces est passe au crible cela ne fait pas l'histoiredu proces que j'imaginais on retrouve Cela a la fin du livre dans le chapitre "la chevaliere de la mort"Et le postface met le final et apporte la solution finale pour ce livre un peu ténébreux et reserve aux historiens avertis NT tb
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La Révolution n'est clairement pas ma période historique préférée, je suis plutôt intéressée par le XVIIIe siècle et le XIXe siècle, mais sans la coupure de la Révolution et de l'Empire. Je n'ai pas eu l'occasion de suivre le cours sur cette période à la fac. Je dois vous avouer que ce livre me réconcilie avec cette période.

Le sujet : le procès de Marie-Antoinette, Emmanuel de Waresquiel est le premier historien à réaliser un travail complet et précis de ce qui s'est passé pendant ces trois jours et deux nuits. Il a eu accès aux informations, aux sources brutes. J'ai aimé ses explications sur ses recherches et l'histoire qu'il en a écrite.

Son analyse fine et précise des événements qui se sont déroulés pendant le procès, mais bien sûr aussi avant est remarquable. J'ai pris un grand plaisir à lire les plus de 200 pages sur le procès de Marie-Antoinette. Je connaissais l'issue, mais j'ai presque espéré un instant.

Surtout, j'ai appris tellement de choses dans ce livre (ce qui est vraiment bien pour un livre d'Histoire). Marie-Antoinette nous apparait bien différente de ce que j'avais pu apprendre jusque-là. Les différents personnages sont tous présentés de manière très détaillée avec leur passé et leur futur. J'ai trouvé que cela donnait un sacré avantage et c'est bien normal.

Je suis assez étonnée que personne n'ait jamais étudié ce procès avant. Il est vrai que certains documents n'étaient pas forcément faciles d'accès, mais quand même, il s'agit du procès de Marie-Antoinette.

Dernier point important, le style d'Emmanuel de Waresquiel, j'ai parfois oublié que nous étions dans un livre d'Histoire, car la plume nous emmène dans le récit. Emmanuel de Waresquiel a d'ailleurs eu le prix Combourg-Chateaubriand pour ce livre (d'où le beau bandeau). Il s'agit d'un prix pour récompenser un écrivain dont le style honore la mémoire et l'oeuvre De Chateaubriand.

Dernière chose : J'ai lu Juger la reine presque en même temps que son procès en 1793, soit il y a 224 années, ce qui ajoute un drôle de sentiment à la lecture !

Je vous invite à écouter la vidéo d'Emmanuel de Waresquiel pour vous donner un premier aperçu de Juger la reine en suivant ce lien sur le site de l'éditeur.

En résumé : Un essai historique sur le procès de Marie-Antoinette à lire pour comprendre la période et pour comprendre aussi bien la Révolution française que la monarchie absolue.
Lien : http://les-livres-de-zelie.b..
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