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Citations sur Comment voler une banque (Le Paquet) (39)

Dortmunder avait l'impression de vivre là toute l'histoire de sa vie. Sa chance n'était jamais totale, ni complètement absente. Elle oscillait toujours autour d'un savant équilibre qui faisait que veine et déveine se neutralisaient systématiquement.
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Kelp fit les présentations.
– Dortmunder, je te présente Victor.
– Salut, dit Dortmunder.
– Bonjour, monsieur Dortmunder, répondit Victor avec enthousiasme en tendant la main. J’ai beaucoup entendu parler de vous, ajouta-t-il d’un ton admiratif.
Dortmunder regarda la main, puis Victor, et finit par la lui serrer.
– On vous a beaucoup parlé de moi ?
– Mon oncle, annonça fièrement Victor.
Dortmunder lança à Kelp un regard indéchiffrable.
– Vraiment ?
– Oh, j’ai parlé de toi en général, tu sais, sans rentrer dans les détails.
– Il est comme ci et comme ça ? suggéra Dortmunder.
– Oui, voilà, ce genre de choses.
Victor sourit aux deux autres. Dortmunder était tout simplement parfait ; son apparence, sa voix, son attitude, et tout le reste. Il était simplement parfait. Après la déception du Bureau, il n’avait pas su exactement à quoi s’attendre. Mais pour l’instant, Dortmunder répondait à tous ses espoirs.
Il se frotta les mains d’excitation.
– Eh bien, lança-t-il joyeusement. Si on allait y jeter un coup d’œil ?
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– Entre donc.
Kelp s’exécuta et remit la bibliothèque en place.
– Tu m’as foutu les foies.
– Mince alors, je suis désolé, répondit Victor d’un air navré.
– Mais il m’en faut peu. Un coup de feu, un poignard qu’on lance, ce genre de petits trucs et je flippe aussitôt.
– Je saurai m’en souvenir, dit gravement Victor.
– Passons, reprit Kelp. J’ai trouvé le type dont je t’avais parlé.
– Le cerveau ? demanda Victor, vivement intéressé. Dortmunder ?
– C’est ça. Je ne savais pas trop si ça te plairait que je l’amène ici. Je sais que tu tiens à ton intimité.
– Parfait, approuva Victor. Où est-il ?
– Au bout de l’allée.
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– Vous ne vous en tirerez pas comme ça ! déclara-t-il d’une voix virile pour la cassette principale avant d’ajouter, dans un couinement aigu :
– Non, ne faites pas ça !
Il reposa les magnétophones, ouvrit un des tiroirs de la table de travail, en tira un petit automatique de calibre .25. Il vérifia le chargeur qui contenait cinq balles à blanc. Activant un des magnétophones, il tira rapidement deux fois, puis une troisième en hurlant :
– Tiens, prends ça ! Et ça !
– Hum… dit quelqu’un.
Victor tourna la tête, surpris. Une des bibliothèques alignées contre le mur de gauche était poussée vers l’intérieur et Kelp se tenait dans l’embrasure, le regard terne. Un coin de l’arrière-cour ensoleillée apparaissait derrière lui, ainsi que le mur de bardeaux blanc du garage voisin.
– Je, euh… dit Kelp en gesticulant.
– Oh, bonjour, répondit chaleureusement Victor. (Il secoua son arme d’un geste amical.) Entre donc.
Kelp désigna vaguement le pistolet.
– Ce, euh…
– Oh, il est chargé à blanc, répondit tranquillement Victor.
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Non, le Bureau n’était vraiment pas un endroit pour lui. Mais en dehors du garage, quel serait le bon endroit ? Il était certes diplômé en droit, mais n’avait jamais passé l’examen du barreau et n’éprouvait pas particulièrement le désir de devenir magistrat. Il gagnait, en ce moment, chichement sa vie en tant que revendeur de vieux livres et magazines, le tout par correspondance, mais son existence n’était pas à proprement parler épanouissante.
Peut-être que ce boulot avec son oncle Kelp aboutirait à quelque chose. L’avenir le dirait.
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Il se disait parfois que le Bureau l’avait lâché autant pour son apparence que pour l’histoire de la poignée de main. Une fois, alors qu’il était affecté à Omaha, il avait entendu l’agent chef Flanagan dire à l’agent Goodwin : « Nous demandons à nos hommes de soigner leur apparence, mais c’est ridicule », il sut qu’on parlait de lui.
De toute façon, le Bureau n’était pas un endroit pour lui. Ça n’était pas du tout comme dans Le FBI entre guerre et paix, les G-men ou le reste de la littérature. Ils ne s’appelaient même pas G-men entre eux, mais simplement « agents ». Chaque fois qu’il entendait ce mot associé à son nom, Victor s’imaginait être un humanoïde venu incognito sur Terre en provenance d’une autre planète. Il faisait partie de l’avant-garde chargée d’asservir l’humanité pour permettre aux Goks verts d’Alpha du Centaure II de prendre possession de la Terre. C’était une vision assez déstabilisante qui avait mis à mal ses techniques d’interrogatoire.
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Âgé de tout juste trente ans, ce dernier n’était probablement même pas né lorsque la majorité des choses qui se trouvaient dans cette pièce avaient fait leur apparition. Il était tombé par hasard sur les romans d’aventures alors qu’il allait à la fac. Il s’était alors mis à les collectionner avant de s’ouvrir à tout ce qui avait pu constituer une source d’aventure durant les décennies qui précédèrent la Seconde Guerre mondiale. C’était pour lui à la fois une forme d’histoire et un passe-temps, mais en rien de la nostalgie. Son enfance avait été marquée par Howdy Doody et par John Cameron Swayze, mais il ne ressentait, en repensant à eux, pas la moindre pointe de nostalgie.
Peut-être était-ce précisément son passe-temps qui lui permettait de rester jeune. En tout cas, et quelle qu’en soit la raison, il ne faisait pas son âge. Il paraissait avoir au plus vingt ans, mais les gens qui le croisaient le prenaient généralement pour un adolescent et, chaque fois qu’il voulait entrer dans un bar, on lui demandait systématiquement ses papiers. Ça l’avait fréquemment gêné, quand il appartenait au Bureau, de devoir fourrer sa carte d’agent du FBI sous le nez d’un coco et que ce dernier s’écroule de rire.
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À la gauche de Victor courait toute une rangée de bibliothèques remplies de romans d’aventures, de livres de poche, d’illustrés, de bandes dessinées et d’ouvrages pour petit garçon (Dave Dawson, Bomba, Boy Allies). À sa droite, le mur était également couvert d’étagères, mais celles-ci contenaient des pièces de transistor et des disques, surtout des transcriptions d’émissions de radio telles que The Lone Ranger ou Terry et les Pirates. Sur l’une des étagères du bas était alignée toute une série de cassettes récentes, portant chacune un titre tracé à l’encre rouge d’une écriture soignée, parmi lesquels Le vengeur écarlate rencontre l’homme-lynx ou La bande de Duffy, dit « le rat », se fait la belle.
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– Que personne ne bouge ! aboya Victor. C’est un hold-up.
Il pressa le bouton d’arrêt de son magnétophone à cassettes, rembobina et fit repasser la bande.
– Que personne ne bouge ! aboya la cassette. C’est un hold-up.
Victor sourit, reposa le magnétophone sur sa table de travail et s’empara des deux autres magnétophones. Les trois machines étaient de petite taille, à peine plus grosses qu’un appareil photo. Sur une deuxième bande, en adoptant une voix aiguë, Victor enregistra :
– Non, ne faites pas ça !
Il fit ensuite rejouer la cassette pour la recopier sur le troisième magnétophone en y ajoutant un « Aaaaaah » lancé d’une voix de fausset. Il fit alors repasser le contenu de cette troisième bande sur la deuxième tout en déclarant en parallèle, d’une voix grave :
– Attention, les gars, ils sont armés !
Petit à petit, et à grand renfort d’allers-retours d’un magnétophone à l’autre, Victor simula les réactions d’une foule agitée à l’annonce du braquage. Une fois satisfait de son montage, il l’enregistra sur la première cassette.
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– Que personne ne bouge ! aboya Victor. C’est un hold-up.
Il pressa le bouton d’arrêt de son magnétophone à cassettes, rembobina et fit repasser la bande.
– Que personne ne bouge ! aboya la cassette. C’est un hold-up.
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