Une éducation

"Emancipez vous de l'esclavage mental, personne d'autre que nous ne peut libérer nos esprits".
Tara Westover, fille d'un couple de mormons version ultra.

Son père (probablement schizophrène ou bipolaire) s'est préparé toute sa vie à l'apocalypse finale, enterrant citernes de fuel et containers d'aliments aux 4 coins du terrain.

7 gosses nourris à la théorie du complot, dans la défiance des institutions.
Ils n'ont jamais vu un toubib, ni le préau d'une école.
Ils n'ont même aucune existence civile, jamais déclarés.

Ils ont poussé comme ils ont pu, dans le bric à brac d'une maison exiguë, au milieu de la ferraille, en pleine montagne.
Leur survie tient du miracle tant les accidents graves se succèdent, soignés à grand renfort de potions maison et de camphre.

Tara raconte son combat pour infléchir le cours de son destin. Elle a finalement obtenu un doctorat en histoire.
Un parcours douloureux et complexe qui imposera un choix irréversible entre famille et avenir.

Un roman dense, foisonnant, éprouvant.
Une biographie hallucinante dont je suis sortie rincée.

Récit d'une jeune femme issue d'une famille mormone et survivaliste, avec un père sur de ses convictions, un frère pervers narcissique et violent. Elle réussit a fuir cette famille pour suivre des études, mais ne se remet pas de cet arrachement.
Une éducation est le récit d'une construction de soi, l'histoire d'une fidélité farouche envers la famille, et du chagrin dû à la rupture

Ce roman autobiographique est un puissant témoignage du rôle prédominant de l'éducation dans la construction d'un être humain et dans la structuration de sa personnalité. L'auteure s'attache à montrer plus particulièrement comment deux modes éducatifs basés sur des principes fondamentaux diamétralement opposés se sont succédés et complétés pour elle : Tara a été élevée dans une famille mormone très radicale qui refusait toute intervention médicale, l'éducation scolaire pour les enfants, arguant du fait qu'il s'agissait surtout de formes de complots destinés à les détourner de leur foi. Son père attendait et préparait (espérait ?) la fin du monde, pensant en réchapper grâce à sa foi. le climat familial est violent, très violent, cruel souvent. Tara grandit auprès de ses frères et soeurs. Leur mère est sage-femme et développe ses remèdes de substitution aux médicaments : huiles essentielles et teintures homéopathiques. le père, bipolaire, est ferrailleur et exige l'aide de chacun de ses enfants dès qu'il les juge assez grands : les accidents plus dramatiques et mutilants les uns que les autres s'enchaînent. le huis-clos familial est oppressant, les troubles psychiques du père et la perversion d'un frère aîné font régner la terreur Certains enfants, dont Tara, décident de quitter peu à peu ce foyer dysfonctionnel et de rejoindre l'université pour y suivre des études qui les confrontent aux paradoxes entre les croyances transmises par leur père et les réalités historiques ou scientifiques. Remises en question…
J'ai trouvé ce récit très intéressant, prenant et porteur de messages universels. J'ai souvent eu l'impression en lisant que Tara évoquait des souvenirs datant des années 70, alors que tout ce qu'elle raconte est beaucoup plus récent (elle est née en 1987). La violence qu'elle décrit, la façon de considérer les enfants comme des bouches à nourrir qui doivent très vite « gagner » leur vie, le poids des traditions et des croyances semblent tellement archaïques qu'on a du mal à concevoir que ce soit en réalité beaucoup plus actuel. L'auteure nous amène, par son témoignage, à nous interroger sur les poids respectifs de l'éducation transmise et acquise au sein de la famille et de l'éducation reçue via l'enseignement des faits réels et historiques, des sciences. Quand ces deux voies éducatives n'ont rien en commun et s'opposent, auquel peut-on se fier, se raccrocher, à partir duquel fonder ses propres choix, bâtir son avenir ?

#PicaboRiverBookClub

Une éducation est un des livres de non-fiction qui a eu le plus de succès aux Etats-Unis l'année dernière (il fait aussi partie de la liste de recommandations littéraires de Barack Obama pour l'année 2018). Je ne peux qu'ajouter ma voix à cette éloge unanime !

Je ne lis pas énormément de livres "non-fiction" sauf en littérature nord-américaine et je dois dire qu'Une éducation est une de mes meilleures lectures dans ce genre.

Avec ce premier livre, Tara Westover nous conte, nous raconte sa vie, son histoire, celle de sa famille mais aussi de sa rupture avec elle, de cette quête d'indépendance, d'autonomie, de cette volonté indomptable et féroce d'aller au-delà d'un destin tout tracé, de s'émanciper, de trouver sa voie.

Une éducation est un livre émouvant et fort qui nous permet de prendre la pleine mesure de l'importance de l'éducation, de la connaissance, du savoir pour comprendre, appréhender le monde, avoir une certaine ouverture d'esprit, pour obtenir sa propre faculté à remettre en cause les préjugés et les idées préconçues. Une éducation ce n'est pas qu'étudier les mathématiques ou la littérature, c'est forger sa propre pensée et sa propre faculté à la critique.

Tara Westover possède une plume extrêmement plaisante qui nous permet de lire ce livre comme un roman, de plonger dans ce récit avec plaisir mais aussi avec beaucoup d'empathie. Ce récit met en lumière cette quête de soi, c'est un récit sincère et touchant. Il n'y a aucune forme de jugement dans ce livre et c'est ce qui en fait aussi la force.

En définitive, j'ai beaucoup aimé cette lecture et je ne peux que vous la recommander !
Lien : https://leatouchbook.blogspo..

Tara raconte sa vie dans une famille mormone dans l'Idaho. Elle est la plus jeune d'une famille de 7 enfants, d'un père terriblement croyant et dont l'épouse est sous sa coupe. Trois des enfants n'ont pas été déclarés à la naissance. Ils sont pauvres et vivent au pied de la montagne, au milieu de carcasses de ferraille puisque le père les désossent pour récupérer les pièces, les revendre. Ses enfants sont mis à contribution, doivent l'aider en dépit des risques encourus. Et les accidents sont nombreux, graves, parfois très graves. Mais interdiction d'appeler un médecin ou d'aller à l'hôpital. Dieu pourvoira, et la mère soignera avec ses plantes.
Pas d'école qui est un lieu de perdition, la mère s'occupe de les instruire.
Si Tara s'entend bien avec l'un ou l'autre de ses frères elle se fait très souvent tabasser par Shawn qui paraît une vraie brute à ses heures. Si les parents s'en rendent compte, jamais ils ne réagiront.
Tara souhaite apprendre, ira à l'université, contre l'avis de son père. Elle y est toute perdue car elle côtoie des jeunes qui n'ont absolument pas les mêmes codes de vie. Il y a un tel décalage et elle n'ose leur dire d'où elle vient, qu'elle n'a pas été à l'école.
Tara obtiendra une bourse pour étudier très loin des siens, à Cambridge. Elle découvre cette architecture impressionnante, aura des professeurs qui l'aideront, l'encourageront à poursuivre, malgré le découragement qu'elle éprouve.
Ses parents viendront la voir lorsqu'elle sera à l'université. Son père essaie de la convertir, la menaçant de mort. Terriblement perturbée, abandonnée et rejetée par sa soeur et d'autres de sa fratrie, elle est en dépression complète. Elle refuse de revoir son père, souhaite retrouver sa mère qui refuse puisque Tara ne veut plus voir son mari.
Et tout cela est proche de nous puisqu'il est fait mention des tours effondrées, de Ben Laden,...
Certaines longueurs et on tourne un peu en rond parfois. Mais un récit interpellant.

Une lecture de laquelle je n'attendais pas tant.

Comme le résumé le dit déjà, l'autrice revient sur son enfance dans une famille mormonne fondamentaliste et survivaliste et la manière dont elle s'est "prise en main" afin de pouvoir étudier. En découle le parcours brillant auquel le résumé fait allusion.

J'ai été particulièrement - et agréablement - surprise par l'apaisement et (bizarrement) le respect de Tara Westover. Son livre entier, qui revient pourtant sur des évènements particulièrement difficile (à aucun moment le mot maltraitance n'est dit mais il s'agit pourtant de cela) en est imprégné du début à la fin, offrant la place à une véritable réflexion sur les limites mêmes du récit autobiographique et de ce que chacun garde comme souvenir d'un fait précis par rapport à son vécu personnel.

Bref, cette aspect du livre est une grosse réussite et si le sujet vous intéresse, il y a fort à parier que le livre vous plaise.
Lien : https://lesmotsdemahault.wor..

Une éducation, c'est un récit universel, le récit d'une femme, qui porte en elle tous les maux de la terre!
Cette femme, qui est La faute, cette Ève par qui le péché arrive...

J'ai ressenti une colère irrépressible tout au long de ma lecture, une rage même.
Comment, à notre époque soi-disant évoluée, comment est-il possible que des familles entières se construisent encore de la sorte, en fustigeant leurs filles, en soutenant les déviances de leurs fils, en adorant les délires des pères et en écrasant les mères...
Merci la religion, c'est grâce à elle, ce n'est pas nouveau, et ça continue, encore et encore...
Ici, ce sont les mormons, mais quel que soit le nom donné à la croyance, c'est presque identique.
Ici, on est aux Etats Unis, mais quel que soit le pays, on trouve des extrémistes et des fous de dieu...

Ce récit est d'une violence inouïe, et Tara Westover d'une force incroyable et admirable.
A contrario de certains ayant trouvé de la complaisance victimaire dans cette histoire, j'y ai trouvé, quant à moi, un véritable travail de lucidité, une recherche de vérité, une sincérité absolue et sans compromis.

Ce livre est une arme, ou plutôt un remède homéopathique, pour rester dans le contexte, contre le sexisme et tout ce qu'il peut comporter d'horreur, contre l'idéologie déviante, pour l'éducation, pour la bienveillance, pour l'amour, pour l'élévation de l'âme...

Quelle jeunesse difficile ! Quelle volonté pour s'en sortir ! Quelles difficultés pour y arriver !
Sortir de son milieu quel que soit celui-ci est possible avec de la volonté et un zeste d'inconscience, mais être assis sur deux chaises au moment de l'évolution est une épreuve psychologique bien plus forte qu'on ne le pense.

Les américains nomment « memoirs » ces livres où une personne raconte son enfance, ou un épisode marquant de sa vie. Je ne sais si c'est le dépaysement procuré ou un style de narration différent, mais je préfère ce genre à l'autofiction à la française.
Ici, Tara Westover revient sur son enfance dans une famille de mormons de l'Idaho. Ce n'est pas tant cette religion qui la tient éloignée de l'école, qu'un père, ferrailleur de son métier, aussi sectaire qu'instable psychologiquement. Ni école, ni médecin pour Tara, la petite dernière, mais un climat que l'on ne peut que qualifier de violent, auquel elle s'acclimate pourtant. Sortir de cette famille plus qu'étouffante sera la plus difficile des actions qu'elle aura à accomplir pour enfin accéder à l'éducation.
Sans jugement aucun de la part de Tara, ce livre est captivant, surtout dans la deuxième partie, plus forte, qui montre la difficulté à couper avec sa famille. À la dureté des faits rapportés s'ajoute une écriture intense et sincère qui m'a fait frémir plus d'une fois.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..

Au centre de la vie de Tara, avant qu'elle ne quitte le domicile de ses parents, se trouve son père. Toute la famille semble à la merci de cet homme très religieux, présentant sans doute une forme de paranoïa et au caractère très volatile. Il ressemble plus à un personnage de roman qu'à une personne réelle dans une autobiographie.

Comme tout récit de vie, il s'agit d'un point de vue subjectif. Certains souvenirs ont pu être déformés par le temps ou les traumatismes. Je comprends pourquoi ce livre a fait grand bruit à sa sortie, sa lecture ne peut pas laisser indifférent. En se distançant de sa famille et en accédant à une éducation académique, Tara Westover a acquis le recul sur son enfance ainsi que les compétences en rédaction nécessaires pour lui permettre de publier ce récit peu commun.

Une éducation est un livre qu'il m'a été difficile de lire en raison de sa thématique. L'accès à l'éducation de l'autrice m'a semblé moins prégnant dans cet ouvrage que les différents dysfonctionnements et violences graves au sein du cercle familial. C'est malgré tout un beau récit de persévérance et de résilience que je ne regrette pas d'avoir lu