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Citations sur La maison des marées (14)

Je ne pense pas que l'attirance pour les lieux déserts , les conditions élémentales et la pierre brute soit inhumaine , je pense au contraire que cela donne à l'être humain une base authentique.
Il existe quelque chose comme un ton de base , parlé, joué ou écrit, que l'on peut entendre tout autour de la terre .
Une fois que l'on s'est accordé à sa longueur d'onde, une grande part de ce que l'on appelle "culture " se révèle de peu d'importance , pour ne pas dire futile ,et sonne creux .
Peut-être toute vraie culture se fonde-t-elle sur ce ton de base et s'élabore-t-elle à partir d'une dimension fondamentale qui est le lieu d'une austère jouissance.
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C'est surtout quand la pluie tourbillonne autour de la maison que j'aime lire de vieux livres et consulter d'anciennes cartes. L'autre soir, j'ai sorti d'un rayon La Tempête de Shakespeare – et j'y ai pratiquement lu des descriptions de la réalité qui m'environnait : « Une acre de terrain aride – une longue lande, des ajoncs bruns » ; « encore une tempête qui monte, je l'entends chanter dans le vent » ; « absorbé dans des études secrètes » ; « totalement voué à la concentration » ; « l'île est pleine de bruits » ; « par des chemins droits et des chemins tortueux » ; « la marge marine » ; « églantines épineuses, ajoncs acérés, ronces piquantes » ; « ceci est le dédale le plus étrange que les hommes aient jamais arpenté »...
J'aimerais appliquer à ces mois d'hiver en Armorique, quoique peut-être pour des raisons différentes, le nom que les Kwakiutl donnent à l'hiver dans le nord-ouest de l'Amérique : la « saison des secrets ».
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N’est-ce pas un philosophe, un des tous premiers, qui a dit : "Il y a trois sortes d’hommes – les vivants, les morts et ceux qui naviguent sur les mers" ?
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Une des raisons que nous avions de nous installer en Bretagne était de nous débarrasser des "vacances". Lorsqu'on vit dans une ville, même une petite ville, il est compréhensible qu'on veuille passer une semaine ou deux dans un espace moins encombré et poser à nouveau ses pieds nus sur la terre. D'où la ruée annuelle de notre civilisation vers les montagnes et les côtes - et encore plus d'encombrement. Notre idée était d'intégrer les "vacances" dans le cours normal des choses. De pouvoir ouvrir la porte et se promener nu-pieds dans le jardin, ou descendre dans la vallée et marcher le long de la côte.
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Il y a une musique du paysage. On l’a rarement écoutée. Avant la civilisation, oui, peut-être – et encore. Peut-être les hommes primitifs guettaient-ils uniquement les bruits, les sons qui concernaient leur survie : le craquement d’une branche signalant l’approche d’un animal, le vent qui annonce la tempête… Loin d’entrer dans le grand rapport, ils rapportaient tout à eux. Il est possible que j’exagère. Peut-être qu’ici et là il y avait des oreilles pour écouter la musique pure du paysage qui n’annonce rien. Ce qui est sûr, c’est qu’avec l’arrivée de la civilisation et surtout son développement, on n’écoute plus rien de tel. Le civilisé écoute les harangues politiques, il écoute les homélies religieuses, il écoute toutes sortes de musiques préfabriquées, il s’écoute. Ce n’est que maintenant (la fin de la civilisation ?) que certains, ces solitaires, des isolés, se remettent à écouter le paysage.
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Il y a une musique du paysage. On l’a rarement écoutée. Avant la divilisation, oui, peut-être – et encore. Peut-être les hommes primitifs guettaient-ils uniquement les bruits, les sons qui concernaient leur survie : le craquement d’une branche signalant l’approche d’un animal, le vent qui annonce la tempête… Loin d’entrer dans le grand rapport, ils rapportaient tout à eux. Il est possible que j’exagère. Peut-être qu’ici et là il y avait des oreilles pour écouter la musique pure du paysage qui n’annonce rien. Ce qui est sûr, c’est qu’avec l’arrivée de la civilisation et surtout son développement, on n’écoute plus rien de tel. Le civilisé écoute les harangues politiques, il écoute les homélies religieuses, il écoute toutes sortes de musiques préfabriquées, il s’écoute. Ce n’est que maintenant (la fin de la civilisation ?) que certains, ces solitaires, des isolés, se remettent à écouter le paysage.
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...petit à petit, j'en étais venu à utiliser le bar de l'Ouest pour des pratiques plus méditatives. J'aimais simplement rester assis là à regarder les mouettes voler au-dessus du pont Sankt-Anna et du Léguer. Parfois j'apportais un livre, et je me souviens qu'un jour, dans La Rivière Sumida de Nagaï Kafu, j'avais lu une de ces phrases qui transportent l'esprit dans une sorte d'éternité : « Comme la lumière s'estompait, la blancheur des mouettes devint encore plus blanche. C'était un spectacle à donner à un poète l'envie de boire. » À la mémoire de Kafu, j'ai commandé une bouteille de muscadet, et l'ai bue lentement jusqu'à ce que la dernière mouette se soit posée. J'aimais bien le bar de l'Ouest. Je n'ai cessé d'y aller que lorsqu'ils y ont installé un flipper nommé Black Pyramid, un horrible engin made in Milwaukee. On y voyait des chasseurs de trésor patibulaires surgir sur l'écran, et de temps en temps on entendait une rafale de mitraillette…
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J'ai toujours copié des textes, avec l'idée que ce faisant je pouvais en quelque sorte me les incorporer.
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Assis le dos contre le tronc d'un pin, je regarde le soleil couchant, et j'écoute: j'écoute le murmure de la mer, j'écoute le bruit du vent dans les branches. J'écoute aussi, certainement, ma conscience, ce qui en moi sait, pense, et voudrait parfois s'anéantir. Mais je continue, je continue à écouter, jusqu'à ce que j'entende...quoi? Ce n'est pas l'espoir que j'entends (là, j'aurais honte), ce n'est pas un chant, un hymne, un psaume, ce n'est presque rien. Cela ne dure pas longtemps, mais c'est tout ce qu'il me faut. Cela me donne une base à partir de laquelle je peux continuer à exister et à travailler, à ma manière à moi.
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"Et là je me suis trouvé plus moi-même et plus étrange." - Wallace Stevens
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