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Marie-Claude White (Traducteur)
EAN : 9782246441014
179 pages
Grasset (30/09/1990)
4.1/5   29 notes
Résumé :
Depuis quelque temps, l'idée mûrissait dans mon esprit d'une virée au Japon, qui serait un pélerinage géopoétique de plus : un hommage aux choses du Japon (choses précieuses et précaires) et un voyage-haïku dans le sillage de Basho, un récit rêveur de routes et d'îles, un plongeon elliptique dans le Vide – bref, un petit livre nippon extravagant, plein d'images et de pensées zigzaguantes, écrit dans le « style blanc volant », comme disent les peintres.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Quand un poète écossais parcourt les routes du Japon sur les traces d'un compositeur de haïku du XVIIème siècle…

La plupart du temps, la littérature d'une langue ou d'un pays est née par la poésie et de la poésie. Ce fut le cas en Grèce antique, à Rome, en Chine, en Arabie, en Inde. Au Moyen-Âge la France eut Rutebeuf, l'Allemagne Walter von den Vögelweide, l'Angleterre Chaucer, l'Italie Dante et Pétrarque, la Perse Saadi. Plus tard, le Portugal eut Luis de Camoes et les ‘Luisiades', la Russie Pouchkine, l'Ecosse Robert Burns... Bien souvent, elle est également la première à mourir ; et sa fin annonce celle d'une littérature entière, en d'autres termes celle d'une civilisation.

Le Japon fut l'un des plus grands pays de poésie. Les haïkus, ces drôles de petits poèmes en trois vers qui à l'origine célébraient uniquement les saisons, est son style le plus connu. Kenneth White, chantre de la poésie géographique itinérante, part à la suite de l'un des pères fondateurs du style : Matsuo Basho, maitre zen du XVIIème siècle, auteur de plus de 2000 haïkus. L'un de ces personnages qui fait fantasmer les occidentaux, énigmatiques par leur simplicité, jamais avares de bons mots et d'ironie ; fascinants par leur ascétisme éclairé, sortes de Diogène à la recherche d'un équilibre plus que du dénuement.

Kenneth White, animé par sa conviction du lien indéfectible entre poésie et géographie, part sur ses traces. On ne sait pas trop comment il se déplace. A pied, en stop peut-être. le lecteur qui le souhaite peut prendre la route à ses côtés. Un chemin pour s'extirper de la facilité ; de ce brouhaha permanent qui endort l'intellect comme une sauce trop onctueuse noie un plat. Juste suivre un homme qui, s'appuyant sur son intelligence et ses grandes connaissances, trace sa voie…

Il n'y en a plus tant.
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Après pas mal d'années passées à Annecy, les cygnes font partie de votre paysage. le titre du livre de Kenneth White a donc attiré mon regard, puis ma main, puis ….

Récit d'un voyage au Japon, vers le nord du Japon et ses chemins, ses lacs, ses cygnes sauvages.
Pour Kenneth White il s'agit d'un pèlerinage géopoétique dans les pas de Bashô pour « rendre hommage aux choses précieuses et précaires » mais aussi pouvoir observer les fameux « cygnes sauvages venus de Sibérie s'abattre avec leurs cris d'outre-terre sur les lacs du Nord où ils viennent hiverner »
Le type même de livre qui vous laisse un souvenir magique, la nature, la poésie, des clins d'oeil vers la philosophie zen, tout le voyage est sous le signe de l'érudition, de celle qui vous donne envie d'ouvrir d'autres livres, de faire d'autres voyages virtuels ou bien réels.

Après un petit tour à Tokyo au marché des libraires où les livres s'entassent partout, un peu comme Alan Booth, c'est un Japon profond que propose Kenneth White, petit ryokan, rencontres hasardeuses, saké et poisson.
ll en profite pour nous faire faire connaissance avec des auteurs japonais inconnus comme Nagai Kafû ou des peintres comme Kobayashi Kiyochika.
Mais Bashô me direz-vous, et bien il emplit tout le livre, une même perception de la beauté, un goût certain pour le voyage, l'amour des paysages de la Sumida, partout Bashô est présent et Kenneth White nous invite à nous « laisser aller avec les feuilles et le vent » sur cette 'île d'Hokkaido, île aux paysages enchanteurs.
n se promène dans les paysages d'Hiroshige « Je me sens vraiment dans le vieux Japon du nord, je sens toute la conjugaison du riz et de la glace, la présence des maisons aux épais toits de chaume du pays de neige »

Il s'enfonce de plus en plus vers le nord, longtemps considéré comme le pays des Aïnous, il va aborder un lac où sa patiente sera récompensée.
« Un miroitement et un frémissement sur les eaux bleu sombre, le vent dans les herbes dorées… (…) Je restais tapis au milieu des roseaux, à les regarder, à les écouter — Puis l'un deux s'est levé dans l'air (…) Je les ai
suivi des yeux et de l'esprit »
J'ai aimé ce livre alliance de poésie et de récit de voyage qui ouvre vers des espaces infinis. Un livre qui incite au rêve.



Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Doux voyage poétique et érudit...
Kenneth White, en partant au Japon dans les années 90, a plusieurs buts : partir sur les traces de Bashô, maître du haïku, rencontrer le peuple Aïnou, en voie de disparition sur Hokkaïdo, et observer les cygnes sauvages à l'extrême nord du pays. Il part de Tokyo, grande ville où seul le quartier des libraires trouve grâce à ses yeux et suit la route du maître vers le Nord, à travers la nature japonaise, les montagnes, le long du Pacifique, en stop ou à pied. Il s'arrête dans des auberges campagnardes, goûte la gastronomie locale, rencontre d'autres voyageurs. ...
Ce journal, entremêlé de poésies et d'informations sur la culture classique japonaise est le récit simple, naturel et érudit de ce voyage. C'est extrêmement dépaysant à lire.
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Le récit d'un voyage singulier sur les traces et l'itinéraire d'un grand poète des haïkus du 17ème siècle Basho. le paysage se déroule devant nos yeux dans le Japon contemporain, mais l'esprit du poète traverse cette oeuvre que j'affectionne particulièrement car elle m'a inspiré dans mes pérégrinations par la suite.
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Magnifique balade vers le nord du Japon avec les haïkus de Bashô en toile de fond
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Nagai Kafû -- Kafû le Scribouilleur, comme il s'appelait -- chanta le chant du cygne du vieil Edo, dont il connaissait chaque centimètre carré, surtout la ville basse (...) Personne mieux que lui ne peut évoquer les journées pluvieuses dans une maison au bord de la rivière, l'agréable amertume d'un thé bien infusé, la délectation tranquille que l'on éprouve à feuilleter de vieilles estampes en couleur ou à tourner les pages de vieux livres dans une chambre imprégnée d'une légère odeur d'encens. Dans Pluie tranquille, il écrit : " J'avais été au Kyûyodô pour acheter cinquante des pinceaux que je préfère, ceux que l'on connaît sous le nom de "Mille paroles venues du cœur", et acheter deux bouteilles de vin blanc..." Et dans Nouvelles d'Okubo, il évoque " toutes les choses chères aux Japonais : réciter un vieux poème en savourant les nourritures et les boissons des quatre saisons dans des plats irréprochables, marcher le long d'une rivière pour aller rendre visite à un vieil ami pendant que la neige hivernale ou la pluie printanière tombe sur un parapluie japonais, contempler l'ombre des arbres sur le store en roseau de la fenêtre d'une maison tranquille". p 34
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Les montagnes donnent refuge à toutes sortes de personnages asociaux, et puisque tout un chacun a besoin d'un peu d'asocialité de temps à autre, le pèlerinage dans la montagne est une très ancienne tradition.
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Mais où est l'humanité ?
Où sont les êtres humains ?
Il y a cette nation-ci et cette nation-là et dans chaque nation il y a ce clan-ci et ce clan-là, ce parti-ci et ce parti-là, cette secte-ci et cette secte-là, cette personne-ci et cette personne-là. Tous avec des identités différentes auxquelles ils veulent s'accrocher, et prêt à se battre pour elles sans la moindre hésitation. Quelle chance le monde a-t-il dans cette foire de folie furieuse ?
On brûle les arbres et les herbes.
On bétonne la terre.
Tout ça au nom d'Une chose ou d'une Autre. Le seul espoir est dans une sorte de vide, d'anonymat.
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Aussi notre rencontre provoqua-t-elle d'abord un regard étonné, puis un sourire, puis un tranquille hi-hallo avant de s'épanouir en un petit dialogue du genre "D'où tu viens?", "Où vas-tu?", "Qu'est-ce que tu as vu?" Il se dirigeait vers Sapporo et ensuite vers Boston après une quizaine à vadrouiller dans le Daisetsuzan et l'Akan. Je lui ai dit que je venais de Glasgow et que j'espérais aller jusqu'à Wakami sur le détroit de Soya (je ne voulais pas parler de mon désir secret : aller voir les cygnes).
"Alors, bon voyage."
C'est ça : bons rêves, bonnes routes
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L’automne se changeait en hiver, le jaune-rouge en blanc, la feuille en flocon, à mesure que je gravissais les pentes du Daisetsuzan
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