AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,17

sur 87 notes
Cher Vous,

Premier roman de Colson Whitehead, Albin Michel publie une traduction revisitée et mise à jour de L'Intuitionniste.
Dans les Etats-Unis de la fin des années 70, Lila-Mae Watson est l'une des premières femmes noires à oeuvrer dans un univers typiquement masculin mais surtout réservé aux blancs : l'inspection et le diagnostic des ascenseurs.
Nouveau mode de transport très à la mode dans un pays en total construction et particulièrement dans un New-York avide de verticalité, Lila-Mae fait office d'extraterrestre... D'autant qu'elle ajoute à son statut de Femme Noire la particularité d'avoir opté pour une discipline nouvellement reconnue et encore controversée : L'Intuitionnisme.
Contrairement aux empiristes qui ne jurent que par l'examen minutieux des pièces permettant à l'appareil de s'élever, les Intuitionnistes considèrent qu'il suffit d'entrer dans la cabine et "d'écouter" celle-ci fonctionner pour savoir si elle est en parfait état de marche.
Mais, quand un ascenseur contrôlé récemment par Lila-Mae s'écrase au sol, c'est tout le système des inspecteurs qui est remis en question. La guerre sous-jacente entre les deux écoles éclate au grand jour et surtout malmène Lila-Mae, accusée de négligence.
Il ne lui restera plus qu'à plonger dans la clandestinité pour comprendre qui a cherché à lui nuire et surtout... pourquoi ?
Si le sujet de l'entretien des ascenseurs peut paraître bien étrange pour occuper les quelques 384 pages de ce roman, il faut admettre que L'Intuitionniste révèle le talent de l'auteur à concentrer dans un si petit espace, une cabine d'ascenseur, tous les travers de la société américaine.
Racisme, Sexisme, Corruption, Malversation, Manipulation, Politique... tout est présent dans ce roman aux allures de thriller qui se teinte régulièrement de philosophie.
Colson Whitehead décortique les travers d'une société à la fois en pleine mutation technologique et à la fois campée sur ses valeurs rétrogrades et racistes.
Un roman à l'humour souvent grinçant, audacieux, sombre et atypique !


Lien : http://cecibondelire.canalbl..
Commenter  J’apprécie          40
Lila Mae Watson est Inspectrice d'ascenseurs à New York,. Première jeune fille noire à avoir été formée à l'institut des ascenseurs, elle est aussi intuitionnioniste, un des courants ascensoristes inventé par l'idéologue star Fulton, dont Lila Mae Watson est une fan, dont elle a lu les livres plusieurs fois. Un jour, un des ascenseurs qu'elle vient de vérifier fait une chute libre, ne blessant heureusement que « lui-même ». Quand elle rentre chez elle, Lila Mae Watson découvre deux hommes en train de fouiller son appartement, et peu de temps après elle est séquestrée quelques heures par des membres de la pègre New-Yorkaise. Elle suppose alors que l'accident d'ascenseur est peut-être un sabotage, pour l'attaquer indirectement… Très belle langue, originale histoire presque uchronique , puisque nous sommes dans un New York des années 50 où les ascensoristes sont un peu les rois du monde. le vocabulaire utilisé pour parler des objets nous fait ressentir ce que peut être cette intuitionnisme, le fait de considérer vivants les objets en quelque sorte. Un peu compliqué comme roman, mais finalement après un premier tiers, difficile à entamer, un roman plutôt agréable
Commenter  J’apprécie          50
« L'intuitionniste » est le premier roman de Colson Whitehead initialement paru chez Gallimard en 2003. Il vient de paraître dans une traduction entièrement révisée chez Albin Michel et la 4ème de couverture annonçant un roman original a éveillé ma curiosité.
Difficile de situer exactement l'intrigue dans le temps et dans l'espace. le récit semble se dérouler à New-York à l'époque de la ségrégation raciale, bien avant les droits civiques.
Lila Mae Watson est la première femme à occuper le poste d'inspecteur des ascenseurs. Et la première femme afro-américaine.
Le corps des inspecteurs d'ascenseurs est divisé en deux clans: les empiristes et les intuitionnistes qui « ressentent », « devinent » l'état des ascenseurs qui leur sont assignés. L'intuitionnisme est nouveau et controversé malgré de meilleurs résultats. Mais les inspecteurs intuitionnistes ont rapidement gagné en légitimité car leur taux de réussite est de 10 % supérieur à celui des empiristes.
Un des ascenseurs d'un prestigieux immeuble que Lila Mae a inspecté, s'écrase en pleine campagne électorale, un jour de visite du maire. C'est en effet une année électorale pour la Guilde, opposant le candidat intuitionniste Orville Lever à l'empiriste Frank Chancre, qui fraye avec des gangsters et semble prêt à tout pour remporter les élections.
Aurait-elle mal fait son travail ou a-t-elle été piégée ? Lila Mae est le bouc émissaire parfait.
Elle entre dans la clandestinité pour mener son enquête pénétrant ainsi un monde de rivalités et de complots. Elle découvre que le fondateur de l'Intuitionnisme, un génie visionnaire, aurait mis au point une « boîte noire » qui pourrait révolutionner le monde.

« L'intuitionniste » est un roman à plusieurs niveaux ( plutôt logique pour un roman qui traite d'ascenseurs) mi-thriller, mi-roman philosophique qui aborde les questions de race, de politique et de société.
Si la quantité d'informations techniques sur les ascenseurs m'a souvent un peu perdue, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire. Colson Whitehead joue avec brio des codes du roman noir et si son allégorie semble parfois un peu lui échapper, on lui pardonne d'autant plus facilement qu'il s'agit d'un premier roman et que l'intrigue est bien ficelée.
Commenter  J’apprécie          20
J'avais découvert la plume engagée de Colson Whitehead avec "Underground Railroad" (2016) mais il faut remonter bien plus loin, en 1999, pour "L'Intuitionniste" que les éditions Albin Michel viennent de rééditer dans une nouvelle traduction ! Nous plongeons dans une société suffisamment proche de la notre pour qu'elle nous semble crédible et en même temps assez éloignée pour qu'on puisse l'aborder avec un certain regard critique. Lila Mae y travaille comme intuitionniste chargée de surveiller le bon fonctionnement des ascenseurs, c'est-à-dire qu'en montant dans l'un d'eux elle sent immédiatement s'il a le moindre défaut.

Au sein de cette guilde des inspecteurs d'ascenseurs, deux factions s'affrontent alors que les élections approchent, les intuitionnistes et les empiristes. L'héroïne occupe une position toute particulière dans ce schéma puisqu'elle est la première femme de la profession, qu'elle est noire, et qu'un ascenseur qu'elle a examiné vient de s'écraser pour le plus grand bonheur de ses nombreux ennemis qui considèrent que les personnes de couleur doivent occuper des postes subalternes. Se pose alors un dilemme pour Lila Mae : jouer le jeu des blancs et devenir aussi raciste qu'eux ou résister.

Ce débat philosophique entre intuitionnistes et empiristes dont la seule fonction est d'évaluer des ascenseurs m'a souvent donné envie de sourire ; comme s'ils ne pouvaient appliquer leurs réflexions à d'autres sujets de la vie qu'à des tas de métaux qui font monter et descendre des gens. Et pourtant, ces deux idéologies s'opposent avec férocité jusqu'au grand reveal dont je ne vous dis rien ! On y retrouve également les éléments absurdes qui font les bonnes dystopies comme la « Sécurite » (p. 40) qui est un froissement des muscles du cou dû aux difficultés pour identifier les hommes et les femmes dans une société qui demande une coupe de cheveux unique et androgyne.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          80
Extrait de ma chronique :

"On l'aura compris j'espère, comme le Book Hunter de Jason Shiga (qui est bien postérieur, soit dit en passant), L'Intuitionniste repose fondamentalement sur la transposition des codes du thriller dans un domaine où on ne l'aurait pas attendu a priori (les bibliothèques chez Jason Shiga, les ascenseurs chez Colson Whitehead) ; il en résulte un effet (qualifié de "légèrement surréaliste" par Andrew Roe dans le San Francisco Chronicle) qui vise autant à créer le sourire (tant de péripéties pour si peu de choses) qu'à interroger le lecteur ou la lectrice.


Chez Jason Shiga, dont l'oeuvre se présente avant tout comme ludique, le procédé cache tout de même une question mélancolique (pourquoi les livres, dépositaires de tout notre savoir, ne sont-ils pas plus considérés ?) ; chez Colson Whitehead, futur prix Pulitzer, le procédé vise à afficher l'intrigue de thriller comme dérisoire, donc secondaire, du moins comparé à la vraie question sociale qui se cache (allégoriquement) derrière – comme dans tout bon thriller métaphysique."
Lien : https://weirdaholic.blogspot..
Commenter  J’apprécie          71
Si le pitch fait penser à un thriller, l'histoire se verse dans le S.F. dystopique. L'auteur au style descriptif met en avant la ségrégation, la  concurrence commerciale et les coups bas politiques. Tout  ce qui fait les . Les personnages sont assez bien définis (physionomie et caractère). L'intrigue est la cause qui va bousculer cet équilibre avec ses secrets.Ma lecture fut pas mauvaise mais assez loin de ma zone de lecture.
Commenter  J’apprécie          32
L'ascenseur, symbole des villes verticales, où les gratte-ciel sont rois. Et pour les protéger, les surveiller, le département d'inspection des ascenseurs. Parmi eux, récemment arrivée, Lila Mae Watson. Une femme. Noire. Autrement dit mal acceptée et peu intégrée dans ces États-Unis encore fortement racistes. Quand un accident survient avec un ascenseur qu'elle avait examiné, tous les regards, accusateurs, se portent sur elle.

Voici donc, réédité, le premier roman de Colson Whitehead, un écrivain noir américain engagé dans ses écrits : la question de la place de ses compatriotes de couleur est présente dans ses oeuvres. Et ce, dès ce premier opus au titre mystérieux, L'Intuitionniste. Mais ce n'est pas ce qui saute aux yeux à l'entame de ce roman. Nous sommes dans l'univers des ascenseurs, avec leurs serviteurs. D'ailleurs, l'auteur n'hésite pas à nous citer certains passages de traités ayant pour sujet ces machines et leurs spécificités. Ainsi que des détails fort exhaustifs sur les modèles, leurs noms, leurs caractéristiques. Je suis toujours fasciné par cette passion apparente que certains partagent ainsi : on ne peut qu'être conquis par cette immersion dans cet univers ou le vertical est le seul choix de mouvement possible.

Surtout quand Colson Whitehead ajoute une intrigue policière. Et une enquête, voire une quête. En quelques mots : un ascenseur chute alors que les pontes visitent un bâtiment municipal. L'inspectrice Lila Mae Watson l'avait examiné la veille. Il n'est donc en principe pas possible que cette chute soit naturelle. Sabotage ? Oui, mais dans quel but ? On découvre alors que les thuriféraires des ascenseurs sont divisés en deux clans irréconciliables, les empiristes et les intuitionnistes. Les premiers vérifient les organes de ces engins de leurs propres yeux, touchent les câbles avec leurs mains. Mes seconds, suivant les préceptes de leur gourou James Fulton, sentent les ascenseurs. Pas besoin d'examiner de près les machines, ils les comprennent. Comme par magie, par fluide. D'aucuns parlent de vaudou.

Et c'est dans ces choix de mots que se révèle l'arrière-plan de cette lutte. L'ancien monde, celui des Blancs, se trouve en lutte contre le nouveau, celui des Noirs. « Voici quelques-uns des surnoms dont les empiristes affublent leurs collègues hérétiques : gourous, vaudous, sorciers, Houdini, autant de termes empruntés à la terminologie de l'exotisme noir. » L'auteur ne s'en cache pas : son roman parle aussi d'une possible ascension d'une partie de la population, jusqu'ici cantonnée dans les endroits les plus sordides, les plus défavorisés. À travers Lila Mae, qui croise d'autres Noirs qui tentent de s'intégrer dans une société blanche repliée sur elle-même, le lecteur peut croire à un progrès, à un autre avenir. Cela passe peut-être par la découverte de la boîte noire.

Car, outre l'histoire tournant autour des ascenseurs et des protagonistes tentant d'obtenir, sinon le monopole, du moins la première place dans cette industrie, Colson Whitehead ajoute un récit policier doublé de la quête d'un objet quasi mythique : la boîte noire inventée par James Fulton, le chef de file des intuitionnistes. Ce serait l'ascenseur parfait. La machine capable de révolutionner cette industrie. Il faut donc être le premier à s'emparer du plan, le premier à la construire. Et les prétendants sont nombreux. Et violents. Pas de quartier pour les malheureux ou malheureuses qui se trouvent sur leur chemin. On retrouve dans ces passages tous les clichés des récits de genre, avec politiciens corrompus, mafieux, hommes de main sans pitié.

Alors, qu'est-ce que donne ce grand mélange ? Un roman, parfois maladroit, mais drôlement attachant et sacrément riche. Parfois, on ne sait plus trop où donner de la tête. D'autant que Colson Whitehead a pas mal complexifié son texte. Il utilise de nombreux retours en arrière. C'est assez courant et normalement, cela n'a rien de rédhibitoire. Cependant, dans L'Intuitionniste, il le fait très souvent et ce de manière pas toujours facile à suivre : on ne sait jamais où ni quand on va être projeté. Parfois, on ignore même qui on suit. Alors on retombe toujours sur ses pieds, mais cela demande une certaine gymnastique qui n'apporte pas nécessairement grand- chose à l'intrigue ni au plaisir de lecture. Malgré tout, j'ai beaucoup aimé cette plongée dans l'univers d'un auteur dont j'ai aimé les oeuvres suivantes, aussi bien Nickel Boys que le plus ancien et étrange Apex. Albin Michel va, si j'ai bien compris, continuer à republier les ouvrages de Colson Whitehead. J'apprécie grandement cette initiative, car cet auteur a une réelle force et une plume qui mérite largement le détour.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
Commenter  J’apprécie          230
Colson Whitehead est un écrivain américain dont la réputation d'auteur engagé n'est pas usurpée. Ses oeuvres explorent fréquemment des thèmes sociaux et historiques complexes, plongeant notamment dans les aspects les plus sombres de l'histoire américaine. Son roman Underground Railroad aborde le sujet délicat de l'esclavage aux Etats-Unis tandis que Nickel Boys examine les injustices subies par de jeunes Noirs dans un centre de redressement. Ces deux romans ont d'ailleurs été récompensés par le Prix Pulitzer. Avant d'atteindre la consécration, Colson Whitehead avait déjà publié plusieurs ouvrages, dont L'Intuitionniste, son premier roman qui vient d'être réédité dans la collection Terres d'Amérique d'Albin Michel.

Au milieu du XIXème siècle, Lila Mae Watson devient la première femme noire à intégrer le département d'inspection d'ascenseurs de New-York. En tant qu'intuitionniste, elle défie la norme établie par la majorité de ses collègues blancs en évaluant l'état des ascenseurs par le biais de son intuition plutôt que d'une approche empirique et scientifique. Lorsqu'un ascenseur qu'elle a inspecté chute de plusieurs étages, elle se retrouve propulsée au centre d'une enquête qui remet en question non seulement sa méthode de travail mais aussi les conventions de l'époque.

A partir d'une idée originale et très documentée, Colson Whitehead nous plonge dans l'univers particulier des ascenseurs. Il nous inonde de détails et d'explications approfondies sur leur fonctionnement à travers un vocabulaire parfois abscons pour des néophytes comme nous. Entre les statistiques sur les accidents, les considérations architecturales et les extraits de traités sur les ascenseurs, l'auteur nous immerge, sans nous noyer, dans un monde un peu surréaliste. Tout cet enrobage lui permet de traiter des thèmes qui lui sont chers : le racisme, les tensions sociales, le féminisme ou la politique, thèmes qu'il développera par la suite dans ses autres romans.

Ce premier roman n'est pas exempt de défauts : parfois un peu long avec des changements de narration un peu brutaux et des explications pas toujours très claires. Mais le plaisir est là, celui de découvrir un monde original, une plume acérée et les premiers pas d'un auteur devenu indispensable à la cause des Noirs américains.

Lien : https://les-lectures-du-maki..
Commenter  J’apprécie          30
Cerveau gauche empiriste ou cerveau droit intuitionniste ? Une vision dichotomique de l'humanité parcourt ce thriller et si l'on connait Colson Whitehead, cette histoire murmurera vite en soubassement une autre opposition, dans la société cette fois entre blancs et noirs. Montée et descente, monde vertical ou horizontal, bienvenue dans le monde des ascenseurs où les descriptions techniques ne manqueront pas depuis Otis et ses origines jusqu'à nos jours, avec en point de mire une perspective philosophique de l'ascenseur idéal qui émerge chez les intuitionnistes. Un monde vertical dont les noirs sont largement exclus, exceptés quelques uns. Lila Mae fait partie des rares inspecteurs de couleur, et le doute ne sera pas permis quant à son appartenance au monde intuitionniste dès sa rencontre et une visite hallucinée de figures géométriques ponctuée de diagnostic infaillible, sans mettre la patte au cambouis, sans même jeter un oeil dans les rouages. Vraiment infaillible sa méthode ? Justement pas toujours, un ascenseur qu'elle a confirmé la veille tombe dans le néant, une chute vertigineuse dans un puits qui résonne de sabotage et de complot, surtout en cette période électorale. le début d'une vaste enquête à rebondissements pour Lila Mae, plongée dès lors dans un monde tour à tour politique, mafieux ou journalistique, le tout s'entremêlant au rythme trépidant de la prose musclée de Colson Whitehead.
Voici un premier roman ébouriffant du futur double Pulitzer, retraduit pour l'occasion. Ses contours philosophiques et dystopiques profilent aussi une allure débridée, un peu folle presque, délicieusement américaine par moments, qui ravira les amateurs de Colson Whitehead mais qui risque aussi de décontenancer par sa narration souvent saccadée en paragraphes discontinus dans le temps. Mais un premier roman qui augure aussi de la suite, on pourra faire la liaison de la verticalité des ascenseurs avec l'horizontalité souterraine du rail dans underground railroad, et pour les deux constater la fascination allégorique qui se dégage de ses mondes matériels ancrés dans une humanité divisée. Fulgurant d'imagination, pétillant d'ambition, ce roman à qui il ne manquerait (peut-être) que la fluidité pour toucher aux étoiles, mérite largement que l'on s'y attarde.
Commenter  J’apprécie          483
Si on m'avait dit que j'allais lire un livre sur les ascenseurs, ou plutôt sur l'inspection des ascenseurs! Coté ascenseurs, j'en ai appris beaucoup. Dire qu'il existe 16 catégories d'ascenseurs ! Mais rassurez-vous. Si le roman se déroule dans ce monde, c'est que l'intrigue se déroule autour de la chute d'inexpliquée d'un ascenseur. Alors piège ou accident provoqué? Car ce n'est pas un banal accident…
Dans ce monde des ascenseurs, intuitionnistes et empiristes s'affrontent. L'approche « intuitionniste » est post-rationnelle, innée, humaine. La réalité des Blancs repose sur l'apparence, comme l'empirisme. Voilà ce que nous dit l'auteur.

Lila Mae Watson est intuitionniste mais en plus c'est une femme et une femme de couleur. Elle cumule ! Cible idéale pour les racistes et les sexistes! Et c'est la première femme de couleur qui est engagée pour faire ce travail, dans un monde d'hommes, tous - sauf un - blancs.
Au fil des pages, on déduit que le roman se déroule vraisemblablement à New-York, au milieu du XXème siècle et que le roman tourne autour d'une élection: celle du président de la Guilde des inspecteurs et les deux camps s'affrontent. J'irais même jusqu'à supposer que les Empiristes sont les Républicains et les Intuitionnistes se rapprochent des Démocrates…
Inutile de dire que le candidat Empiriste, Chancre, va faire porter le poids de l'accident sur les épaules de son adversaire, car la coupable désignée est la dernière personne a avoir inspecté l'ascenseur : Lila Mae Watson. Celle-ci va passer dans la clandestinité pour se défendre et défendre par la même occasion les théories et thèses intuitionnistes. Et ne croyez pas qu'il n'y a pas de suspense et d'action ! Bien au contraire!

Un roman qui oppose les blancs et les noirs, les hommes et les femmes, les qualités techniques et les qualités intellectuelles et sensorielles, l'horizontalité et la verticalité, les tendances politiques, les avancées techniques et l'immobilisme.

Je ne vais pas vous dire que c'est mon roman préféré de l'auteur, mais c'est un premier roman remarquable qui dessine déjà les thèmes que Whitehead abordera par la suite dans « Underground Railroad » « Nickel Boys » et « Harlem Shuffle » qui m'a beaucoup intéressée. Je me suis un peu perdue dans les explications techniques mais ce n'est pas bien grave.

Je remercie Francis Geffard et les Editions Albin-Michel Collection Terres d'Amérique pour ce livre.

Lien : https://www.cathjack.ch/word..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (258) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1835 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}