Si certains considèrent ce roman comme une suite de
la Nuit, c'est bien parce que le protagoniste, Elisha (sorte de double de l'auteur) est un rescapé des camps, plus précisément d'Auschwitz et de Buchenwald. Il est orphelin, il a perdu tout le monde pendant la guerre. Et aussi, parce qu'Elisha vit à Paris avant d'être recruté par Gad, un extrémiste sioniste, prêt à tout pour s'approprier ce qu'il pense être leur terre (à comprendre : la terre des juifs).
Elie Wiesel a été dans ces camps, il a séjourné à Paris après la guerre, il a étudié la philo à la Sorbonne. Bref la base du personnage est bien inspirée de l'auteur.
Oui, mais rapidement on observe des digressions. Elisha voulait étudier à la Sorbonne, mais ne l'a pas fait. Au lieu de cela, il est parti pour la Palestine aux côtés de Gad pour rejoindre ce qu'ils nomment le Mouvement. À cette époque la Palestine est sous mandat britannique (de 1920 à 1948), c'est donc contre eux que vont se battre Elisha et les autres.
L'histoire se déroule sur une seule nuit, celle précédent l'exécution d'un soldat britannique, en représailles de l'exécution d'un des membres du Mouvement. le bourreau n'est autre qu'Elisha, qui va s'interroger sur la position de bourreau. de victime (des camps), il devient lui-même bourreau. Il devient un homme qui doit en tuer un autre simplement à cause de ses croyances. Finalement, n'est-il pas tout aussi méprisable que les autres ?
On se pose tout un tas de questions sur ce qu'on est prêt à faire au nom d'une idéologie, croyance, religion. On est amené à se mettre à la place de la victime d'abord, à celle du bourreau ensuite.
Et puis, la question demeure jusqu'aux dernières pages, va-t-il devenir cet être abject qui tue un homme non pas par haine ou par envie, mais simplement parce qu'on le lui dit ?
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