C’est un geste singulier que de tenter de traduire sa pensée en mots. Jamais il n’y a de mots assez précis pour la précision d’une pensée.(p.99)
… je ne veux plus jamais avoir à faire quoi que ce soit. La moindre responsabilité m’effraie : même un amant serait beaucoup trop de travail, et l’idée seule de prévoir une rupture est éreintante. Ma paresse m’attache à toi même si plus rien d’autre ne nous lie. (p.80)
"Le ver laboure la terre qui fait pousser le maïs qui nourrit la poule qui nourrit le renard qui donne la fourrure que le pauvre utilise pour faire le manteau du riche."
"Le tarot ne fait pas peur quand il sert à orienter les décisions à venir : il est facile de plier le quotidien pour le faire entrer dans une carte ; c'est lorsqu'il bénit des méfaits déjà prévus et à moitié réalisés qu'il est plus dangereux : il devient une incitation au mal, une sorte d'accord mystique à l'endroit de mauvaises actions préméditées."
"C'est un geste singulier que de tenter de traduire sa pensée en mots. Jamais il n'y a de mots assez précis pour la précision d'une pensée."
Ce sera la dernière fois, mais il sentira quand même qu’aucune femme, jamais, ne l’a aimé ou ne l’aimera comme je l’aime, c’est-à-dire à en mourir pour lui. (p.57)
"Ces jours-là, il n'y a rien à faire, je me laisse aller, je ne m'habille plus, je ne me lave plus ; c'est une déchéance qui peut durer des semaines, elle ressemble d'abord à une libération, mais même l'apathie écœure à long terme."
A force de le voir chaque jour, ton poulailler de servantes m'affecte de moins en moins, mais elle... elle : même morte, je ne la supporte pas. C'est insensé, je crois que j'envie jusqu'à sa mort entre tes doigts. Mais assassine-t-on les vaches comme on tue les oiseaux ? Ha ! ha ! je t'imagine en train d'essayer de m'étrangler. Tes mains font-elles seulement le tour de mon cou ? Pauvre toi, et pauvre moi surtout, qui comprend maintenant que rien de ce que je pourrai faire ne saura t'arracher à tes femmes mortes.
Le ver laboure la terre qui fait pousser le maïs qui nourrit la poule qui nourrit le renard qui donne la fourrure que le pauvre utilise pour faire le manteau du riche. Personne ne mange le riche. Personne ne mangera jamais Féléor Barthélémy Rü.
Dans l'espace d'une pensée, toutes les nuances sont évidentes. En mots, elles ne le sont pas. Il ne faut jamais espérer dire les choses qu'on pense en espérant qu'elle soient logiques pour quelqu'un d'autre.