Justice Society of America: The Bad Seed

Ce tome se déroule après Justice Black Adam and Isis ; il contient les épisodes 29 à 33 de la série mensuelle.

Tout commence avec la découverte qu'Obsidian n'assure plus la sécurité du quartier général de la JSA. Il a pris la forme d'un oeuf noir impénétrable pour une raison indéterminée. Michael Holt (Mister Terrific) se charge de l'analyse de cette forme surprenante. Les autres membres de la JSA assistent Wildcat qui répond à la provocation de Tapeworm qui retient prisonniers des otages. Lorsqu'ils arrivent sur place, ils constatent qu'une vingtaine de supercriminels leur ont tendu une embuscade et que chacun d'entre eux s'est entraîné à abattre un membre de la JSA. Pendant ce temps le comportement de 2 nouvelles recrues (All-american kid et King Chimera) sort de l'ordinaire. Et dès la fin du premier épisode, un membre de la JSA aura lardé de coups de couteau un autre membre et la dissension règne en maître quant aux stratégies à adopter pour faire face à ces menaces.

Les éditeurs de DC Comics ont donc choisi de faire appel à Bill Willingham (scénariste de Fables et co-scénariste de Jack of Fables) et à William Sturges (scénariste de House of Mystery et co-scénariste de Jack of Fables) pour succéder à Geoff Johns sur ce titre. Ce tome sert de transition entre les précédents et la division de l'équipe en 2 groupes (et en 2 séries : JSA + JSA all-stars). En conséquence de quoi, dans cette histoire, l'équipe est toujours aussi pléthorique : Wildcat, Flash (Jay Garrick), Green Lantern (Alan Scott), Liberty Belle, Wildcat II, Doctor Mid-Nite, Lightning, Power Girl, Magog, Damage, Cyclone, Stargirl, Mister America, Mister Terrific, Hourman, Judo Master, Citizen Steel, King Chimera et All-american Kid. Et en cours d'aventure, Flash fait appel à un nouveau membre qui a des liens très étroits avec un ancien membre de la JSA.

À l'évidence, avec autant de personnages, il est impossible pour les scénaristes de s'attarder sur aucun d'entre eux. L'histoire est donc entièrement dédiée à mettre en place la nouvelle dynamique de la série. Pour ce faire, ces 2 professionnels chevronnés entremêlent 2 intrigues : le meurtre de Mister Terrific et les attaques répétées de ce gang de criminels agissant sous les ordres d'un commanditaire anonyme.

Cette histoire est illustrée par Jesus Merino qui est un solide professionnel : il réussit à dessiner des cases qui peuvent compter jusqu'à une trentaine de personnages pour les pleines pages. Sa mise en page est très traditionnelle, à base de cases rectangulaires sagement juxtaposées (pas de cases déchiquetées ou superposées). Il a choisi un style à l'opposé du cartoon pour se rapprocher d'un réalisme simplifié. Les décors sont souvent dessinés avec assez de détails pour que chaque scène dispose d'une implantation spécifique. Il effectue un travail assez soigné sur les visages et les effets spéciaux accompagnant l'utilisation des pouvoirs par chacun des héros et des criminels. Allen Passalaqua réalise une mise en couleurs à la fois assez sage, et à la fois très précise en ce qui concerne les costumes de uns et des autres ce qui augmente la lisibilité des scènes d'action avec des dizaines de personnages.

"JSA : bad seed" est une lecture agréable qui permet de retrouver toute l'équipe de la JSA dans une forme éblouissante. Malgré tout, le fait qu'il y ait autant de héros empêche les scénaristes de développer l'histoire personnelle de l'un ou de l'autre. Certes ils font un effort pour mettre en évidence les différences qui opposent King Chimera et All-american Kid, ce qui fonctionne plutôt bien mais n'est pas suffisant. Certes Willingham et Sturges développent un thème intéressant : il n'existe pas qu'une seule façon d'être parent ou tuteur, mais là encore la brièveté des échanges empêche de creuser la question. Il ne reste plus qu'à espérer que la division de l'équipe en 2 laissera plus de place à chaque personnage pour exister. JSA se poursuit dans Justice Society of America : axis of evil et dans " JSA All-stars: Constellations".