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3,89

sur 485 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce livre raconte les aventures (et mésaventures) d'une jeune historienne propulsée au moyen-âge grâce à une quelconque machine à voyager dans le temps, et de l'un de ses professeurs, qui tente de la ramener. Cet épais roman nous narre donc dans deux époques différentes les aventures que vivent deux personnes différentes qui n'ont en commun que le fait d'être l'un le professeur de l'autre. Ce qui est étonnement bien fait dans ce livre, c'est la mise en parallèle qu'on peut trouver entre une époque médiévale et un futur proche d'une cinquantaine d'années. Car si la jeune Kivrin se débat dans un siècle au rythme lent (et encore plus du fait de l'hiver), son professeur doit, de son côté, compter avec des événements extérieurs qui sont liés à ce que vit son élève (difficile de ne pas dévoiler ici une des grandes lignes de l'intrigue). le moyen-âge, ainsi que le futur proche, sont tous deux décrits et présentés avec beaucoup de réalimse et de pertinence, qui montrent que, plus que de l'avoir étudié, l'auteur connaît les sujets qu'elle aborde et peut ainsi sans courir de risques nous présenter la structure sociale médiévale, ainsi que l'organisation de la vie dans un pauvre village perdu à quelques kilomètres d'Oxford (ce qui en hiver et à pied représente plusieurs heures de marche dans le froid). Et cette connaissance nous permet de nous immerger pleinement pour mieux savourer les péripéthies (car on ne peut pas vraiment parler d'aventures ici) de la jeune Kivrin, qui devra compter avec une femme noble belle mais triste, une belle-mère accariâtre et franchement détestable, et deux gamines tout à fait ... gamines. D'un autre côté son professeur doit, lui, compter dès le départ avec une épidémie et permet surtout à l'auteur de démontrer que, contrairement à ce que certains pensent de la sf, les personnages peuvent également y être présentés très richement. Car on croit réellement à tous ces individus du futur : Gilchrist et son arrogance, Mary Ahrens en médecin dévouée à ses patients, le jeune Colin en gamin espiègle, ils sont tous crédibles et nous font bien prendre conscience de la faible différence qui existe entre les années 2050 et notre an 2003, là où la différence est beaucoup plus importante avec le moyen-âge. C'est à mon avis de là que naît la principale richesse du roman : de la ifférence et de la confrontation que montre l'arrivée de cette historienne au moyen-âge, mais également de l'alternance de passages entre le moyen-âgfe et le futur proche. Mais toute cette richesse ne serait que d'un bien piètre intérêt si l'auteur ne maniait pas en plus la plume avec un beau mépris pour ses personnages. car entre l'épidémie meurtrière du XXIème siècle et celle encore plus salement dégueulasse du XIVème, peu s'en tireront indemnes, tant physiquement que moralement. Et lorsque le dénouement arrive, même si certaines ficelles paraissent presque grosses, il n'existe rien de complètement illogique, ni aucune sorte de Deus Ex Machina. Bien sûr, les héros sont chanceux, mais lorsque l'ennemi est un fléau porté sur soi qui tue presque tout le monde, avoir un peu de chances pour s'en tirer à bon compte, ça n'est pas si mal. En conclusion, voilà un roman très intéressant, qui plutôt que de se focaliser sur les paradoxes temporels préfère s'intéresser aux histoires, et à la rencontre des aïeux, qui ne ressemble en rien aux attentes d'un lecteur moyen, mais est pourtant envoûtante et très riche d'événements. Voilà donc un excellent livre, à lire rapidement, et dont la suite ([b:Sans parler du chien|77773|To Say Nothing of the Dog|Connie Willis|http://photo.goodreads.com/books/1170900428s/77773.jpg|696]) est également précédée d'une réputation fort flatteuse.
9782290325186"
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Une histoire intense, magnifique d'humanité, dont on ne peut ressortir indemne.
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Il m'arrive parfois de me tromper dans la date de mes rendez-vous, mais par chance, toujours en avance. J'ai donc plus de chance que la médiéviste Kivrin, arrivée 28 ans APRES l'année prévue. Et autant dire que sa date d'arrivée lui promet tout, sauf un moment de plaisir.
On peut trouver que Willis dramatise trop dans son roman, et que les parallèles entre passé et présent peuvent être lourds. On peut aussi se laisser emporter par ce roman d'aventures (l'aventure se niche partout. Pas besoin d'être Indiana Jones) et se dire qu'elle a vu bien des choses avant les hommes politiques ou qu'elle y a accordé plus d'importance comme le mécontentement de la population britannique par-rapport à l'Europe politique, montée du racisme, principe de précaution au risque de sacrifier quelqu'un... Mais aussi que la fougue de la jeunesse et la sagesse de la vieillesse peuvent accomplir bien des miracles pour peu qu'on les laisse s'associer.
On peut trouver que ce roman est épais et être triste de le voir se terminer déjà...
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Voyage dans le temps vers le moyen-âge.
Avec Connie Willis, on plonge souvent des les méandres du temps, ici comme toujours on est pris au jeu de ce voyage éprouvant. C'est passionnant et les amateurs de SF rejoignent les amateurs d'Histoire médiévale. Un très bon roman qui tient haleine jusqu'au dénouement.
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Un très bon roman, où l'anticipation de grandes épidémies modernes se mêle à l'expérience de celles du Moyen-Âge. On est touché tant par le réalisme de la préparation au voyage temporel que par les broutilles qui peuvent le faire dérailler... Les personnages sont complexes à souhait et nous font plonger dans deux époques différentes sans aucun souci. Un régal donc :)
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LE GRAND LIVRE/DOOMSDAY BOOK
Connie Willis
J'ai Lu - 1992/1994 (fr) - 703 pages

Cette incursion dans le Temps va nous faire vivre une véritable apocalypse, une fin du monde des plus abominables que l'on puisse imaginer sauf que celle-ci s'est bel et bien passée ! La peste noire a décimé plus de 500 000 personnes en Europe au XIVème siècle. L'auteur nous y plonge, en plein cauchemar et sans aucune concession.

Partie pour l'an 1320, une historienne du XXIè siècle nommée Kirvin va être victime d'une erreur d'aiguillage temporel et se retrouver en 1348, en Angleterre, année où la peste, venue d'Asie, s'y propage irrémédiablement. Inconsciente ou presque, elle est recueillie par un prêtre et accueillie dans une famille noble. Elle ne peut alors plus retrouver le « point de transfert » où une porte doit la ramener à son époque, dans un délai imparti. Reprenant conscience peu à peu, elle va gagner la confiance des deux plus jeunes enfants dont elle va s'occuper comme s'il s'agissait des siens,… avant de connaître l'enfer.

Connie Willis, une fois de plus, ne ménage pas son lecteur. Aucun détail ne nous est épargné et nous assistons, impuissants, aux ravages de cette terrible et mortelle maladie qui, à cette époque, ne pouvait être soignée faute de médicaments adéquats. On ne connaissait pas le terme bactérie ou microbe. On ne pratiquait que la saignée et les cataplasmes d'herbes malodorantes, appliqués dans des conditions d'hygiène que je vous laisse deviner. La peste elle-même était pour eux une punition divine.

Kivrin secondera du mieux qu'elle le peut, le Père Roche –d'un dévouement sans limite- pour tenter de sauver cette famille à laquelle elle s'est attachée. Mais que peut-elle faire sans les ressources du XXIè siècle, même si elle est considérée par le Père Roche comme une envoyée du Ciel ?
Willis, une fois de plus, soigne le détail, tant pour le côté Historique que pour le domaine SF. Les petits gadgets emportés du futur se révèlent utiles, comme ce traducteur qui lui permet de comprendre (non sans difficultés) et de communiquer dans le langage de l'époque. Il y a aussi ce petit enregistreur, greffé dans son poignet, qui lui permettra de tenir un journal qu'elle appelle « grand livre » si par malheur elle ne pouvait rejoindre son époque. Kivrin découvrira combien les historiens ont pu se tromper sur pas mal de points tant dans le comportement des gens que dans l'évolution de la maladie. Les idées préconçues vont en prendre un sacré coup !

Un malheur ne venant jamais seul, une épidémie sévit également après son départ au XXIè siècle, ce qui ne va pas arranger les choses en retardant du même coup les recherches concernant l'erreur d'aiguillage temporel. Les antagonismes entre deux responsables du projet, la maladie ainsi que la déconnexion du module de transfert complètent ce sombre tableau. Connie Willis ajoute un côté métaphysique au scénario et se permet même des comparaisons osées. L'équipe du XXIè siècle a perdu la trace de Kirvin. Elle ne peut donc pas lui venir en aide. Et si Dieu lui-même avait été dans le même cas et avait perdu la trace de son fils Jésus ou… notre trace à nous, ses créatures ? Et de reconsidérer la question du « pourquoi ne nous aide-t-il pas ? ». Mais comment Dieu peut-il perdre la trace de quoi que ce soit puisqu'il est sensé être partout ? Et si…. ?

Je me refuse à donner plus de détails sur ce roman poignant dont le tragique va grandissant au fil des pages. le Grand Livre prend aux tripes et émeut profondément. Les derniers chapitres sont d'une intensité dramatique comme j'en ai rarement connue. C'est pour moi LA découverte de cette année 2016. Je n'ai jamais rien lu d'aussi prenant et d'aussi beau ! Loin au-dessus de tout roman qui traite du voyage dans le temps. Si « Sans parler du Chien » du même auteur avait une touche humoristique en plus, ne cherchez pas trop de quoi rire dans celui-ci et préparez plutôt quelques mouchoirs en papier.

Grandiose ! Un roman qui mérite pleinement les prix qui lui ont été attribués : prix Hugo en 1993, meilleur roman ; prix Nebula en 1992, meilleur roman et prix Locus en 1993, meilleur roman également. S'il ne vous faut lire qu'un Connie Willis, c'est bien celui-ci. Jamais, je pense, un roman n'a autant mérité son titre (la traduction en français, veux-je dire). El Jice
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Nous sommes en 2054 et si les historiens sont accoutumés aux voyages temporels, le Moyen-âge ne fait toujours pas parti des voyages autorisés. C'est sans compter Kivrin, passionnée par le Médiéval qui va réussir à convaincre de l'y envoyer.

Kivrin est donc envoyée en 1320 malgré l'opposition du professeur Dunworthy. Elle arrive quelques années avant l'épidémie de peste qui a ravagé Oxford peu avant les années 1350. Elle souhaite comprendre comment les choses se sont déroulées et effectuer quelques recherches sur place. Dans le bureau d'études, on a tout prévu sauf qu'il va y a avoir un énorme imprévu...

Dans ce livre on suit en parallèle Dunworthy, Colin et Mary en 2054. Leur monde est différent, plus évolué. Il y a d'autres religions, d'autres ravages (la Pandémie). L'auteure ne rentre pas trop dans les détails mais je me suis très vite attachée aux personnages. Il y a quelques passages drôle et naïfs notamment avec Mr Finch qui court après les réserves de papier hygiénique... On apprend beaucoup sur les maladies, la peste et les épidémies d'une manière générale. C'est effrayant ces mises en quarantaine. Comment trouver le patient zéro et la cause d'une épidémie ? Un véritable casse tête.

Dans l'autre période on s'immisce totalement dans le Moyen âge. La vie simple, un peu crasseuse, les vêpres, le froid glacial dans les huttes et manoirs, les feux de cheminées, les mariages programmées de jeunes filles tout juste sorties de l'enfance. Kivrin découvre tout ça avec nous. Les langues et les vêtements. La promiscuité entre les gens et on s'attache nous aussi à Agnès, Rosemonde ou au prêtre Roche, un véritable saint. Les horreurs de la maladie sont bien présentes et rien n'est épargnée à Kivrin. Elle a conscience qu'elle a tout fait pour arriver à cette époque et que ce qu'elle vit est terrible et que sa vie est en danger.

C'est une histoire à dévorer, autant pour les faits historiques que pour les émotions des personnages. Je ne lui ai pas trouver de longueurs, seulement des passages qui permettaient de faire tenir le suspense. Et ça fonctionne. Cela ne me donne qu'une envie, aller découvrir d'autres histoires de Connie WIllis tant celle-ci m'a plus, c'est un vrai coup de coeur.
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Je me suis vraiment plongée tête la première dans ce roman si intense en émotions (pour tout vous dire, je me suis même demandé ce qu'il était advenu de cette pauvre vache). C'est une histoire très forte émotionnellement parlant car ayant trait à la mort, la maladie, aux injustices et à l'impuissance.

RDV sur mon blog pour découvrir en détail mon avis sur le livre.
Lien : http://www.unevietoutesimple..
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Kirvin est une jeune historienne des temps futurs. Dans les années 2050, il est possible de visiter le passé et d'en rapporter des renseignements précieux pour éclairer les points sombres de l'Histoire.
Kirvin décide de visiter le Moyen-âge en l'an 1320.
Hélas le voyage a de ces imprévus que les techniciens n'avaient pas prévus.

Cette aventure où le présent rejoint le futur sur une parallèle hors du temps, nous permet de découvrir une époque formidable, où la vie est à la fois impitoyable et empreinte d'une magie oubliée.
Impitoyable du fait de la pauvreté, de l'ignorance, de la violence. Magique car on y rencontre des personnages généreux, sensibles, profondément humains. Et puis il y a la préparation des fêtes de Noël, bien loin de nos frénésies consuméristes.

Et pourtant, les deux époques paraissent évoluer en parallèle. Les personnages offrent parfois des similitudes étonnantes, d'autant plus qu'ils doivent faire face à des évènements presque similaires, bien que n'ayant pas les mêmes armes pour y faire face. Loin de là. Un bruit de clochette semble résonner d' une époque à l'autre, avec quelques bougies pour ne pas se perdre en chemin.

J'ai adoré suivre les pas de Kristin au Moyen-âge. J'ai frissonné de froid et d'angoisse, mais aussi partagé la part de magie que pouvaient offrir ces paysages purs, ces ciels étoilés sous la neige, et ces personnages attendrissants, dépourvus de tout mais combatifs.

La vie du XXIe siècle m'a plutôt fait sourire. On l'imaginerait bien plus évoluée techniquement, ce qui donne aussi tout son charme à l'histoire.

Vivement un autre voyage temporel pour découvrir l'Histoire.


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Ce roman de 93 m'a enthousiasmé : l'articulation entre futur et Moyen Âge est très bien menée et nous tient en haleine du début à la fin sans tomber dans la facilité des sentiments.
Vraiment un bon livre dont je n'ai pas décroché !!
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